mardi 3 mai 2011

Sommes-nous des Tanguy?

Pas certaine que je veuille commenter. Trop à dire. Trop dépitée, trop de questions. Je ne comprendrai jamais rien à une foule. On a beau se dire que les gens sont interchangeables, que personne n'est indispensable... Comme Andrée Poulin, je m'en irais bien loin, le temps que les Québécois deviennent adultes et sachent ce qu'ils veulent vraiment. Mais, le monde politique étant ce qu'il est, où irais-je?

Plus concrètement, à qui devons-nous envoyer notre demande d'aide financière pour le prochain dépliant des Créateurs de la Petite-Nation: pas d'adresse, pas de courriel, pas de téléphone.

Si le Premier ministre ne lit pas, je devrais me réjouir, la personne élue dans mon comté est de descendance irlandaise ai-je lu sur un site ce matin. Elle achètera peut-être mon prochain roman? Si je peux la joindre!

(photo empruntée à un site, vis Google images)

vendredi 29 avril 2011

50e anniversaire du journal La Petite-Nation

Le journal La Petite-Nation a 50 ans. Pour l’occasion, il a publié un cahier spécial. Tout un cahier! J’ai tout lu, j’ai tout aimé. Que de souvenirs! Moi qui veux laisser des traces, je peux dire que c’est fait. Je ne les ai pas comptés, mais tout plein de Lamarche dans ce cahier spécial.

 Bien sûr on y retrouve mon père et mon frère qui, eux, écrivaient des articles, des éditoriaux, mais la journaliste Jessy Laflamme m’a citée à quelques reprises. Des extraits de la biographie que j’ai écrite sur Jacques Lamarche, une partie du texte que j’avais publié sur le journaliste Paul Gauthier. Sans compter tous ces entêtes du journal dont plusieurs sont de mon cru, en tant que graphiste. Je sais bien que j’ai travaillé vingt ans à ce journal, que ma famille a été propriétaire pendant un peu plus de cinq ans, mais tout de même, une fois ailleurs, une fois ici, on ne s’imagine pas toute la place laissée dans le temps.

Félicitations à Jessy Laflamme et toute son équipe pour le très beau travail de synthèse. Les textes ne sont pas des articles de journal, mais bien des hommages qui viennent du cœur. Au lieu de parler des événements que le journal a couverts pendant cinquante ans, elle a choisi de parler des gens. Très bonne idée et rendue avec brio.

(illustration empruntée au site du journal: www.info07.com/Cahiers-speciaux/6137)

mardi 26 avril 2011

Une nouvelle « punchée »

Pour participer au concours de nouvelles de Gatineau, j’ai déterré un sujet qui me titille depuis un bout, j'ai facilement imaginé les personnages, j’ai planté le décor qui, comme il se doit, se situe à Gatineau, il me restait à inventer une fin « punchée ». C’est en repensant à une vidéo que j’ai trouvé la finale. Pas la finale comme telle, mais la façon de surprendre le lecteur, faire arriver l’inattendu, si possible là où on ne l’attend pas. Et de plus, mener toute l’histoire pour que le lecteur ait hâte de savoir comment elle se termine.
En attendant la nouvelle, voici la vidéo inspirante.

samedi 23 avril 2011

Où est la talle de framboises suivante?

Pour que le plus de lecteurs aiment ce que vous écrivez, est-on vraiment obligé d’aimer tous les livres des autres? Ou même de les lire? Précisons : si j’écris un roman sur tel sujet, sans étiquette de science-fiction, fantasy, polar, chick-lit ou peu importe, juste un roman, j’essaie de trouver des qualités aux romans qui sont… juste des romans. Et quand je ne trouve pas, je me dis que peut-être d’auteurs lecteurs comme moi n’aimeront pas le mien. Et si personne ne l’aime, si seulement dix aiment. Pourquoi je me préoccupe du nombre de livres vendus? Je l’ai écrit, un éditeur a accepté de le publier, après, c’est hors de mon contrôle. Ce sera la faute de l’éditeur, du distributeur, du libraire, des médias, mais ce n’est pas en lisant des romans que le mien sera plus intéressant.

Alors j’ai mis de côté La canicule des pauvres. J’avais lu quelques critiques dont celle de Venise. J’ai aimé les vingt premières pages parce que nouveau, parce que très ville, parce que certaines phrases m’ont frappée (évidemment je ne les retrouve pas et pressée de lire, je n’ai pas pris le temps de les noter), parce que la technique du parler-narration-pensées était intéressante, mais le sujet et tous ces fumeurs-de-pot-buveurs-de-bière-et-prostituées... tellement loin de moi. Ne me suis attachée à aucun personnage.

Je voudrais surtout n’avoir aucune impression à propos de n’importe quel roman. Des impressions de lectrice oui, à la limite mais pas de réactions d’auteure-qui-lit-en-se-demandant-si-les-autres-penseront-la-même-chose-du-mien.

Qu’est-ce que je vais faire de moi? À ne penser qu'en fonction de mon roman à venir, je ne tiendrai jamais le coup jusqu’en septembre. En attendant, ce n’est guère mieux, j’ai délaissé ma lecture, j’ai jeté un coup d’œil sur Un dé en bois de chêne de Suzanne Jacob que j'aime bien pour sa différence, son audace et je suis retournée en zone sûre, dans ce monde où je ne pense pas tellement je suis concentrée sur le texte à aligner, la couleur à choisir, le fichier à importer : dans la technique.

Sauf qu’au lieu de corriger le site d’un client, j’ai créé un nouveau site… pour mon roman Les Têtes rousses. Au moins ça m’amuse et je suis dans une zone connue. Je suis bien avancée, les questions ressurgissent : quand est-ce que je vais publier ce site? Bien avant la parution du livre? Juste quelques jours avant? Je devrais en parler à mon éditeur. Belle nouille, tu es encore dans ton roman.

Pendant quelques secondes, j’accuse l’âge — surtout en avril quand on te le rappelle la semaine avant,  le jour même, le jour où on te fête, le jour où on y a pensé en retard — je me dis que je n’ai plus de temps à perdre à lire ce qui ne m’intéresse pas vraiment. Mais à bien y penser, j’ai toujours été ainsi : pressée de passer à l’activité suivante. Je me lasse rapidement de tout ou presque. J’ai toujours hâte à l’instant d’après.
Comme on cherche une talle de framboises plus fournie.

(image empruntée à une ferme du Québec)

dimanche 17 avril 2011

Pierre, saguaro et kokopelli

Voilà, c'est fait, mission accomplie, la boucle est bouclée: trois petites pages sur notre voyage en Louisiane, Texas et Arizona. Au pays de la pierre, du saguaro et des kokopelli.

Cliquez sur la photo pour atteindre le site.

samedi 16 avril 2011

Je suis ici... et là

Sur Twitter ou sur Facebook, trois mots, même pas besoin d’une vraie phrase et ça donne l’impression qu’on existe encore, qu’on est là, dans la réalité. Sur un blogue, une semaine sans rien publier et ça y est, vous (vous) donnez l’impression que vous n’êtes plus de ce monde. Du monde de la blogosphère, je veux dire. C’est rendu qu’on existe seulement si on est vue, lue. Pas de nouvelles de quelqu’un dans les medias et on le croit malade, parti en voyage ou même tout simplement mort.

Depuis mon retour de mon voyage au pays des kokopelli, j’ai visionné mes 739 photos, je les prépare pour mon site. Elles seront divisées en deux groupes : les campings (ou plutôt les RV-Park comme on appelle ces grands stationnements qui offrent plus ou moins de services) et les visites. Il faut les redimensionner, les choisir, les redresser, les rendre claires et belles, les classer, les regrouper dans Jalbum (télécharger la nouvelle version), et surtout, le plus long, écrire une légende parce qu’une photo sans légende n’est qu’une belle image qui peut faire rêver, mais rêver à quoi?

 Il a fallu que je trace mon itinéraire. Dans Google Maps, toute la misère du monde, que des problèmes, après cinq essais, j’ai renoncé et je suis retournée à mon vieux Streets&Trips. Ensuite, réunir tous les éléments et monter les deux pages du site. Écrire encore à partir des notes prises en voyage, rendre le tout visuellement intéressant.

C’aurait peut-être été plus facile, comme plusieurs voyageurs-caravaniers choisissent de le faire, d’écrire un blogue à mesure, mais voilà, c’est mon choix. Je n'ai pas le même but que les voyageurs qui tiennent à raconter leur voyage pendant qu'ils le font, comme il était suggéré dans cet article de cyberpresse. Je trouve qu’un site, deux ou trois pages par voyage, peut servir plus longtemps dans le temps qu’un blogue qui, tout agréable qu’il soit, peut être parfois très long à lire et n’offre pas la même vue d’ensemble. Et puis pour écrire un blogue en même temps que tu voyages, ça demande une connexion, du temps, denrées rares en caravaning.

Je suis là dans ce montage, dans mon fouillis de souvenirs (déjà des souvenirs?), de petits cahiers et de cartes géographiques.
Donc j’existe.

(illustration: création de l'auteure)

mercredi 13 avril 2011

Quelque 11154 kilomètres plus tard...

11154 kilomètres
750 photos
36 jours, dont 34 sans pluie
Visite de: New Orleans en Louisiane, Galveston au Texas, pendant un « spring Break », nous avons fui en voyant la plage noire de jeunes, San Antonio au Texas. En Arizona : les artistes à Bisbee, les cow-boys à Tombstone, le Desert Museum et le San Xavier Mission à Tucson, la piscine d’Apache Junction, le Grand Canyon, le Petrified forest et Painted Desert.
Routes les plus longtemps utilisées : la 10 et la 40
Record battu : 100 degrés Farenheit à Apache Junction
Le plus aimé : Tombstone Territories RV Park pour l’espace, l’agréable température, la tranquillité, la proximité des attractions autant que des services. L’artiste a adoré ce monde de roches, de minéraux et de pierres précieuses. L’auteure, même si elle ne dénie pas que les paysages désertiques ont leur charme, elle  aime décidément mieux l’eau : rivière, lac ou mer, à l’abri de grands arbres, feuillus ou conifères.
La surprise : la route pour se rendre au Grand Canyon est dans une plaine alors que nous la croyions en montagnes.
La chose inusitée : on a vu un abri anti-tornade, ça n'existe pas que dans les films.
La conclusion : on l’a fait, c’était comme un défi auquel on pensait depuis plusieurs années. On a aimé, on est très contentes, notre véhicule récréatif, affectueusement prénommé Pruneau, ne nous a causé aucun pépin.  Mais on ne sent absolument pas le besoin d’y retourner chaque hiver comme des milliers de « snow-birds ». 

Les 749 autres photos et autres détails à venir sur mon site de voyage.

dimanche 10 avril 2011

Bientôt

Patience.
Bientôt, de nouveaux billets.
Bientôt, je commenterai les vôtres.
Bientôt, vous saurez tout de mes silences.
Bientôt.

dimanche 27 mars 2011

Une anacoluthe déprimante

L’enthousiasme est-il signe de succès? Le bonheur est-il dans la réussite et la réussite est-elle dans la compétence? En théorie, dans ma tête, je connais mes limites, je sais que je suis meilleure que d’autres dans certains domaines et que d’autres me dépassent largement dans certaines spécialités. Croyais-je vraiment qu’une fois le contrat signé, le plaisir irait croissant jusqu’à la publication? Pourquoi alors me sentir si nulle quand le monteur de mon roman Les Têtes rousses m’écrit que j’ai une anacoluthe dans mon manuscrit?

Pas un petit irritant passager, un véritable coup de masse. Qui suis-je pour prétendre publier un roman si je ne sais pas ce qu’est une anacoluthe? Quand bien même 90 % du monde me dirait qu’il ne le sait pas non plus, j’aurais dû le savoir, j’aurais voulu le savoir. Et non seulement connaître la signification de ce mot, mais en plus ne pas en avoir laissé passer une dans mon roman. Ce qui me console, c’est que la réviseure, elle, ne l’a pas vue? Comment se fait-il que ce soit le monteur en page, consciencieux et professionnel, qui l’ait vue? Je le remercie quand même de s’être donné la peine de me la signaler, même si elle m’a jetée par terre.

Sans compter la concordance des temps. Je savais ma faiblesse pour les participes passés, les pronominaux surtout, mais je me rappelle encore avoir enseigné cette concordance le premier mois de ma courte carrière de professeur de français. Passerais-je même l’examen de français qu’on exige des futurs professeurs? En revanche, j’ai été très heureuse de voir l’équation toute simple que ce monteur en page m’a refilée pour comprendre la concordance des temps.

Présent = futur
Passé = conditionnel

Pourquoi personne ne m’a jamais présenté façon aussi simple de retenir comment accorder nos verbes? Du coup, je sais que lors de la relecture finale, je guetterai le moindre futur pour être certaine que je n’aurais pas dû utiliser le conditionnel. À ma défense, il faut dire que mon roman fut d’abord écrit, pendant cinq ans au présent — et donc au futur pour les actions subséquentes — alors que ce n’est que dans la dernière version, l’été dernier, que j’ai tout changé au passé, je me pardonne donc d’avoir laissé quelques verbes au futur, encore que… ça devrait être automatique. Justement rien n’est automatique chez moi, tout est gagné à la force de travail et relectures et apprentissages. Encore et encore. Si au moins entre chaque apprentissage, il n’y avait pas cette descente de l’estime et encore si au moins après chaque expérience, il n’y avait pas l’oubli. J’ai peur que toutes ces émotions ne minent l’enthousiasme de la publication. Et faut-il l’enthousiasme pour s’assurer du succès? Du genre de celui de Sylvie Gaydos, tellement beau à voir.

dimanche 20 mars 2011

Je suis sortie gagnante de l'impasse

Je l’ai lu à petites doses, ce roman. Non pas que ce soit mal écrit, pas du tout, non que ce ne soit pas original, au contraire, très bonne idée jamais exploitée de cette façon à ma connaissance, mais les cinquante premières pages m’ont laissée froide. Je ne me sentais pas concernée, je me suis même passé la remarque : « je crois que les éditions De Mortagne publient surtout pour les 15-35 ans ».

Et puis tout à coup, sans prévenir, une peur s’est infiltrée. Peur d’une mort imminente qui rôdait. Et si ça m’arrivait? Si j’étais cette petite fille délaissée ou si je mourais moi aussi en une fraction de seconde? Ce livre était-il entre mes mains comme une prémonition, pour m’avertir d’un deuil à faire? L’émotion fut telle que j’ai fermé le livre. Comme pour éviter cette possible fatalité. Je voulais lire ce roman comme on regarde les nouvelles à la télé : avec compassion, une histoire vraie, triste, mais qui ne m’appartient pas. À reprendre quand je cesserai d’avoir peur.

Et quand je l’ai repris, je ne l’ai plus laissé. À la page 115, j’ai compris la raison du titre et j’ai cessé de lire en auteure ou en blogueuse qui savait qu’elle voulait écrire un billet sur le roman, j’ai lu en tant que lectrice.

Je sais pourquoi je dis souvent que je ne tiens pas à connaître l’auteur d’un roman, que c’est le roman qui m’intéresse. Une fois que je connais l’auteur, c’est comme si elle (dans ce cas-ci, c’est un « elle », je ne m’évertuerais donc pas à écrire il ou elle chaque fois) me regardait lire son histoire. Je me sens épiée. Je ne me sens pas libre d’aimer ou de ne pas aimer. Comme une adolescente qui lit un journal intime, je fais la gênée, la timide. Je serais prête à dire les pires niaiseries plutôt que d’avouer que J’ADORE son histoire. Que je me suis reconnue dans la petite Sarah avec son frère, dans la jeune Sarah avec ses amours. Mais pour tout l’or du monde, je ne l’avouerais pas à l’auteure. Ce serait dévoiler mes sentiments, montrer mon petit moi intérieur.

De plus son personnage ressemble un peu à ma Bridget de mon futur roman : guère jasante, ne révèle pas ses pensées, résiste à l’amour des autres.

Alors que si je ne connais pas l’auteure, je n’ai rien à lui avouer et ça se passe entre moi et les personnages des romans.

Pourquoi refuser un compliment à l’auteur? C’est comme avouer que je me suis fait avoir, et qui aime se faire avoir? Mais cette fois, tant pis pour mon ego, je me prouverai à moi-même que j’ai vieilli, que j’ai appris, que je peux donner, complimenter sans rien perdre. Donc, Sylvie Gaydos, je vous le dis : j’ai beaucoup aimé votre roman. Il m’a surpris, il m’a plu. Et tous les « mais » et les « même si » (comme la fin de Nathan que, personnellement, je n’aurais pas vue ainsi, puisqu'il était dans les « bons ») que j’ai pu me dire en cours de lecture, je les tairais parce qu’ils ne serviraient à rien. Et si votre roman m’aura appris que je peux survivre à une rencontre d’auteure ET à la lecture de son livre, rien que pour cette petite victoire, je vous dis merci.

lundi 7 mars 2011

Plus que la pointe de l'iceberg

À lire des blogues, à écouter des entrevues, je serais portée à croire que les gens n’exercent qu’un métier ne vivent qu’une réalité, comme si Sylvie Moreau n’était qu’une comédienne, ou que Marie Élaine Thibert n’était qu’une chanteuse. Ou ne se définisse comme telle. Quand est-ce que je vais comprendre que l’être humain est bien plus que la pointe visible d’un iceberg?

Donc, il serait temps que j’admette que je ne suis pas un auteur, en tout cas pas la sorte qui publie un roman aux deux ans. Je suis une personne qui aime écrire, qui a besoin d’écrire, qui peut écrire toutes sortes de textes : des billets pour mon blogue, des communiqués de presse, des textes pour des sites Internet, des chroniques et des articles pour les journaux.

Mais pas que ça non plus. Et ça ne vient pas toujours en premier, en haut de la liste. Je n’ai jamais été une première de classe non plus, je suis de celle qui doit travailler fort, les phrases ne sont pas belles du premier coup, ni même du troisième, alors, insatisfaite, je délaisse souvent.

Hier encore, j’avais un peu de temps libre : « qu’est-ce que je ferais bien? » Il est certain que balayer ne m’est même pas venu à l’idée, préparer un souper extraordinaire non plus. J’ai passé la souffleuse par obligation et pour le plaisir de voir une belle entrée dégagée. J’ai hésité entre commencer une nouvelle pour le Concours de nouvelles de Gatineau (oui, oui, tout le monde peut participer) et commencer le dépliant des Créateurs de la Petite-Nation. Qui a gagné, croyez-vous? Eh oui, la graphiste! Pas besoin de me casser la tête, j’ouvre le dépliant de l’an dernier, j’efface ce qui ne convient plus, je compte : tant de picas divisés par dix, je trace des lignes, je prépare des photos que je redimensionne en bandes pour le dessus et à 100 ppp pour le site Internet. Je m’y sens à l’aise comme l’écureuil dans la mangeoire d’oiseaux.

La nouvelle? Ça ira à plus tard, quand j’aurai une idée de la chute, une idée de l’histoire, quand mon personnage principal se manifestera. Oui, j’y pense, mais pas à toute heure du jour, pas en passant la souffleuse ou en faisant la vaisselle ou en lisant ou en montant un dépliant.

Vais-je l’admettre une bonne fois pour toutes et finir de me faire croire que je suis une auteure prolifique. J’aime écrire, j’écris souvent, mais je ne serai jamais celle qui verra ses livres sur les tablettes des librairies de façon régulière. Voilà aussi pourquoi, il arrive que ce blogue ne soit pas nourri à un rythme constant et encore moins d’un seul sujet.

Je suis qui je suis et il serait temps que je cesse de me faire croire que je suis ou deviendrai quelqu’un d’autre.

(photo de l'auteure prise lors d'un voyage à Terre-Neuve)

vendredi 4 mars 2011

Auteur de l'Outaouais, auteur québécois,
auteur tout court?

Ma minisérie d’auteurs de l’Outaouais s’est terminée avec mon dernier billet. Il n’est pas dit qu’il n’y en aura pas d’autres, selon les arrivages ou les coups de cœur. Quand j’ai posé les questions, j’avais une bonne idée des réponses à venir, mais je voulais quand même connaître la réaction des auteurs et pouvoir en reparler.

Ainsi quand je demandais : « Vous considérez-vous comme auteurs de l’Outaouais ou auteur tout court? » Je savais bien que la majorité ou me répondrait « auteur tout court ». J’aurais répondu la même chose. Et pourtant, nous faisons fièrement partie de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Peu d’entre eux publient ailleurs que dans les maisons d’édition... outaouaisiennes (un des gentilés pour désigner l’Outaouais) : Vermillon, David, Vents d’Ouest.

J’aurais peut-être pu demander : « Vous considérez-vous comme auteur québécois ou auteur tout court? »

Quand j’ai écrit Visions de la Petite-Nation, livre pour lequel j’interviewais des artistes peintres qui venaient peindre dans la Petite-Nation, Bruno Côté n’a pas voulu que je parle de lui pour ne pas être étiqueté peintre régional, il se considérait artiste canadien. Ça m’avait frappé, ça m’avait fait me poser des questions sur qui connaît qui.

Maintenant que nos livres sont distribués dans les librairies et sur Internet, sommes-nous pour autant des auteurs québécois? Grâce à Internet aussi, mon nom peut-être trouvé au fin fond du Burkina Faso, suis-je pour autant une auteure internationale?

Où est-ce que je veux en venir avec mon raisonnement dont la logique ressemble à des méandres de rivière? Ai-je peur d’une étiquette réductrice, est-ce que je veux que nous soyons plus que des auteurs régionaux? Sentiment d’isolement, de non-reconnaissance? Peut-être ne suis une auteure « tout court » que lorsque je suis devant mon clavier? Pourtant, je sais qu’en me promenant autour du stand 20 du Salon du livre de l’Outaouais, j’ai beaucoup plus de chances qu’on me sourie que dans n’importe quel autre Salon où je serai tout à fait perdue. On me sourit en Outaouais, donc je suis un auteur de l’Outaouais?

Je sens qu’il y a plus profond dans cette question d’identité, mais pour aujourd’hui, je me contenterai de ces sourires reçus.

(Illustration empruntée au site des Cartes de l'Outaouais)

mercredi 2 mars 2011

Auteure de l'Outaouais: Claire Boulé

Je sais j’avais écrit « dernier », mais il y en a tellement d’autres, alors encore une… J'ai déjà parlé d'elle au temps jadis d’avant le blogue, lire sur mon site>>>

Quand Claire Boulé a pris sa retraite de l’enseignement, elle savait exactement ce qu’elle voulait faire : s’exprimer par l’écriture et les arts visuels. D’ailleurs elle illustre elle-même ses recueils de poésie et de nouvelles. De nombreux prix ont déjà couronné son parcours. Je ne peux qu’admirer la force de ses mots et l'intensité de son propos.
1- Quel genre de livres écrivez-vous?
Poésie, nouvelles, roman. Écriture d’abord inspirée par un lieu.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Commence-t-on jamais une carrière d’écrivain? J’ai commencé à écrire toute jeune, à publier des textes dans des revues scolaires. Puis dans des revues littéraires. Les publications de livres sont arrivées tard dans ma vie.

3- Où vous installez-vous pour écrire? Devant une fenêtre.

4- Quel est votre rituel ?
Déjeuner puis café dans mon bureau, regard sur les collines, relecture de ce que j’ai écrit la veille. Souvent musique pour donner un rythme au travail.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Une auteure tout court, évidemment.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Éditions du Vermillon, Écrits des Hautes-Terres, Éditions David.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Bien sûr, j’ai eu des refus comme la plupart des auteurs. On continue à écrire et c’est tout. Non, je n’ai jamais pensé à l’auto-édition.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Quelle drôle de question ! Bien sûr que oui, sinon cela suppose qu’on écrirait seulement pour être rémunéré… C’est très loin de moi. J’écris pour me sentir vivre.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ? Bien sûr que oui, on écrit autant pour soi que pour être lu.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Que m’arriverait-t-il si je n’écrivais pas ? Je me consacrerais totalement à l’art mais je serais habitée par le manque.

(photo empruntée au site de l'Aaao)

mardi 1 mars 2011

Auteur de l'Outaouais: Raymond Ouimet

Le dernier de ma petite série sur les auteurs de l'Outaouais (d'autant qu'aucun ne se reconnaît en tant qu'auteur de l'Outaouais, c'est bien ce que je pensais! Mais paradoxe, ils ne sont guère connus en dehors de la région.), mais non le moindre : Raymond Ouimet. J’ai déjà écrit deux billets à son sujet.
Je crois bien qu’il doit manger de l’histoire chaude ou froide, au petit-déjeuner comme au souper: généalogie, archives, les gens ordinaires, les gens riches et célèbres, les méchants, les bons, tout le monde y passe, même les villes, les maisons, les manoirs, les églises. Très intéressant à écouter et autant à lire.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
À ce jour, j’ai surtout publié des livres d’histoire, trois ou quatre nouvelles, et deux bandes dessinées dont j’ai fait le scénario.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Il me semble que le titre d’écrivain n’est pas le mot juste pour moi ; je me satisfais de celui d’auteur. J’ai commencé en 1988 avec un essai biographique qui, à ma grande surprise, s’est vendu à 1 250 exemplaires.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Je m’installe toujours devant mon ordinateur pour écrire, dans mon bureau qui est situé au sous-sol de ma maison. Quel instrument ! Il me permet de rapidement écrire une idée, de la travailler et retravailler mille fois sans trop me fatiguer, sans faire de rature. Ainsi, mes pages sont toujours propres. Et quand me vient une idée dont le développement se trouvera nécessairement dans un autre chapitre, ça n’est pas un problème puisque je peux écrire partout et reformater mon texte, changer les paragraphes de place quand bon me semble. Le traitement de texte s’adapte très bien à ma façon de réfléchir. Et avec l’Internet, j’ai accès à de nombreux dictionnaires et bases de données en un tour de main. Que demander de plus ?

4- Quel est votre rituel ?
Je n’ai pas vraiment de rituel. J’écris quand bon me semble, quand j’en ai le goût, quand les idées me viennent. À bien y penser, je constate que j’ai toujours la radio (le plus souvent) ou la télé allumée quand j’écris, comme pour meubler le silence de la maison, sauf la nuit où le silence va de soi, du moins pour moi.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Euh !... Je n’ai jamais pensé à cette question. Ça doit être un auteur tout court ou, un auteur québécois. Je pense que cette dernière définition serait la plus juste.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Aux éditions du Septentrion, Vents d’Ouest, Vermillon, Écrits des Hautes-Terres et Premières lignes.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Un manuscrit a été refusé et un autre a reçu réponse ambiguë, mais dans les deux cas, cela n’a pas présenté de problème puisque qu’une autre maison d’édition a accepté mes projets de publication.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Je ne vois pas de rapport entre le million et l’écriture. Bien sûr que je continuerais puisque j’écris d’abord et avant tout pour moi, pour satisfaire ma soif d’histoires.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Bien sûr. Pourquoi pas ? L’argent n’a rien à voir avec ce que je fais.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Est-ce vrai tout ce que vous racontez ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Bien sûr. Mais, Clio est une muse capricieuse et l’apparition d’une seule nouvelle pièce d’archives peut changer ce que nous savions de l’Histoire et des histoires. C’est pourquoi elle doit être régulièrement revisitée

lundi 28 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Lysette Brochu

Le Salon du livre de l'Outaouais est terminé, mais je continue de vous présenter des auteurs qui vivent ou publient dans cette région.

Lysette Brochu est bardée de diplômes en enseignement, en théologie, mais ce n’est pas ce qui m’a impressionnée dans nos rencontres, c’est sa gentillesse, sa douceur, sa générosité. Malgré tous les livres qu’elle a publiés, elle a encore la candeur d’une jeune auteure. Chez elle, j’ai reconnu l’art de la communication, elle sait encourager les jeunes à lire et, plus encore, les inciter à écrire. Elle a le compliment flatteur et je voudrais bien lui renvoyer tous ceux qu’elle m’a faits.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Je ne veux pas me cantonner dans un genre particulier, ni porter une étiquette. J’écris ce qui me chante sur des sujets qui m’attirent. Depuis 2001, j’ai écrit un livre de nouvelles et de récits de vie, un livre de poésie, un recueil de nouvelles pour adolescent.e.s, une bande dessinée pour enfants, une légende pour expliquer la toponymie de la ville d’Ottawa et huit albums pour une clientèle âgée de 4 à 12 ans. À l’heure qu’il est, j’ai deux ouvrages pour enfants chez un éditeur, un autre livre du style épistolaire qui paraîtra cette année et je travaille à un roman et à un autre recueil de récits de vie, et ce, tout à la fois.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J’ai publié, pour la première fois, en 1979, dans une anthologie littéraire et par après, de façon sporadique, dans des collectifs et dans des revues jusqu’en l’an 2000. Afin de gagner ma croûte, j’enseignais alors à temps plein, j’étais engagée dans du bénévolat ici et là et je veillais au bien-être de ma famille. En 2001, à l’heure de la retraite, j’ai vite entamé ma deuxième carrière, celle de chroniqueuse et d’écrivaine.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Le lieu où j’écris ? Il est privé. J’ai un bureau au sous-sol de notre maison où l’on y trouve un ordinateur et un numériseur, une imprimante, une photocopieuse, un pupitre et une bonne chaise, un petit frigo où je garde des bouteilles d’eau, une réserve de papiers, nombreux dictionnaires (dictionnaire des idées de Roubaix, dictionnaire des onomatopées, des cooccurrences, de rimes etc.) et des rayons remplis de livres.
J’ai aussi un MacBook Pro sur ma table de salle à dîner et parfois, c’est devant une magnifique fenêtre à carreaux que j’écris les idées qui me viennent en vaquant au ménage ou à la cuisine.

4- Quel est votre rituel ?
De ce temps-ci, je souffre d’arthrite inflammatoire donc je ne peux me discipliner trop sévèrement. Il y a des jours, la douleur étant trop atroce, je n’arrive pas à écrire plus de trente minutes. L’an dernier, je pouvais rester devant mon écran de trois à huit heures.
Je sors mon calepin de notes de mon sac à main, j’éparpille tous les petits papiers sur lesquels j’ai écrit des mots ou des idées et je fais un remue-méninges avec moi-même. Parfois, je crée une nébuleuse sur un thème avant de commencer à rédiger. C’est toujours la première phrase qui me prend le plus de temps… Je me relis au fur et à mesure, ajoute et retranche et parfois, je supprime le tout. Bizarrement, je n’ai pas l’impression de perdre mon temps. Le processus de l’écriture exige d’avancer et de reculer, de recommencer, de peaufiner et d’abandonner si nécessaire.
Facilement distraite, j’écris entre les coups de téléphone, les travaux ménagers, la cuisine, les visites de mes enfants et de mes quatorze petits-enfants, les rencontres avec mes quatre soeurs et quoi encore ?

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je suis fière d’être une auteure de la région de la capitale nationale, mais lorsque j’écris, en général, je suis une auteure parmi tant d’autres sur la planète. Parfois, en créant des textes plus près de mon lieu géographique, « Mon Outaouais » ou « Sur le pont interprovincial », je ressens une certaine fierté et un certain privilège de vivre ici et maintenant, en sol outaouais. Depuis quarante-deux ans, je vis à Gatineau. Je suis cependant née à Sudbury, alors parfois je me sens Ontabéquoise. Mon cœur s’étire entre les deux provinces.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Je suis une fidèle des Éditions du Vermillon. Monique Bertoli et Jacques Flamand, les fondateurs et éditeurs de cette maison sont devenus de vrais amis pour moi. J’ai aussi publié une bande dessinée chez Studio Premières lignes et comme j’écris dans nombreux collectifs, j’ai des textes un peu partout : l’Harmattan à Paris, les Éditions Vents d’Ouest à Gatineau, les Éditions les Impatients à Montréal, le CFORP à Ottawa, les Éditions La plume libre à Trois-Rivières, à Bourges en France, etc.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Bien oui, c’est normal de recevoir des refus. Nos textes ne sont pas toujours choisis pour diverses raisons : le comité de lecture en privilégie d’autres ou le « synchronisme » n’est pas le bon ou notre nouvelle ou récit ou poème ne répond pas aux consignes d’un concours ou notre sujet ne semble pas rentable… Mille raisons ! Les premières fois, cela me secouait, car je manquais de confiance en ma plume, mais aujourd’hui, malgré la déception, je hausse les épaules et envoie mon texte ailleurs.
Je me dis que si jamais je ne trouve pas un éditeur, je peux avoir recours un jour à l’auto-édition. Pourquoi pas ? De nos jours, publier à compte d’auteur ou faire imprimer nos écrits chez un bon imprimeur, c’est devenu plus facile et moins coûteux.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Bien oui ! Je n’ai jamais écrit pour l’argent. D’ailleurs, la profession de l’écrivain est loin d’être « payante » à moins d’être une J.K. Rowling (et je me réjouis de son succès) ou un James Ellroy. Écrire donne un sens à ma vie, c’est un plaisir de jouer avec les mots, c’est ma passion.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Assurément ! Et je pourrais aider d’autres écrivains en herbe à réaliser leurs rêves.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Quels sont vos auteurs favoris ?
Je ne connais pas un seul écrivain qui ne lit pas beaucoup.

Et que répondez-vous à cette question ?
Gabrielle Roy, Jean Éthier-Blais, Stefan Zweig, Marcel Pagnol, Gustave Flaubert, François Mauriac, Claire Martin, Henri Troyat, Antoine de Saint-Exupéry, Julien Green, Jean d’Ormesson, Françoise Chandernagor, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Doris Lessing, Albert Camus, Jules Roy, William Shakespeare, Lamartine, Verlaine, Rimbaud, Rainer Maria Rilke, Elizabeth Barrett Browning, Émile Nelligan, Félix Leclerc… et tous les auteur.e.s de l’AAAO et de l’AAOF…

(photo fournie par Lysette Brochu)

dimanche 27 février 2011

Auteure de l'outaouais: Michèle Bourgon

Avant de publier les réponses de Michèle Bourgon, je voulais me procurer son livre Fatum (qui signifie fatalité, le thème de ses nouvelles), lancé au Salon du livre. C’est fait : acheté, payé, dédicacé. Même quelques nouvelles lues. C’est son premier livre, mais ce ne sont pas les premières nouvelles qu’elle écrit, loin de là (voir la page de l’Association des auteurs de l’Outaouais). Je lui décernerais un prix pour les meilleures chutes, même quand la nouvelle n’a que deux pages, elle réussit à nous surprendre dans les deux dernières lignes.

L’auteure tient un blogue où elle lance quelques petites flèches sur tout ce qui bouge dans le monde scolaire ou politique, écrit généreusement sur Facebook et enseigne la littérature au cégep.

1- Quel genre de livres écrivez-vous?
De la poésie, des nouvelles et des textes d’opinion. Je pense qu’écrire est un geste politique et que l’écriture nous donne un pouvoir. Le pouvoir de s’indigner, de faire prendre conscience, de remercier, de louanger, de critiquer, de provoquer, d’apprécier.. Les écrivains ont un rôle social à jouer.

2- Quand avez-vous démarré votre carrière d’écrivain?
Toute petite, j’écrivais déjà et j’adorais ça.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon ordinateur dans ma salle de travail, parfois dans ma classe en observant les étudiants rédiger un examen, d’autres fois j’écris quelques mots dans le noir total, en plein milieu de la nuit pour ne pas réveiller Chouchou.

4- Quel est votre rituel?
Je m’installe à l’ordinateur, je lis toutes les actualités, je repousse le moment d’écrire. Je suis paresseuse. Pour moi, c’est difficile d’écrire, c’est contraignant.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court?
J’adore l’Outaouais qui m’a si bien reçue, mais pour moi, un auteur, c’est quelqu’un qui écrit. Point à la ligne.

6- Chez quel (s) éditeur (s) sont publiés vos livres?
J’ai participé à plusieurs collectifs français et internationaux, mais ici, en Outaouais, Vents d’ouest et Vermillon sont mes éditeurs.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition?
Comme tout le monde, oui, j’ai eu des refus. Ça fait mal, ça blesse l’égo, mais on ne doit pas oublier que les maisons d’édition ont leur politique éditoriale. Ça ne fonctionne pas là ? On va frapper ailleurs. Il ne faut pas se décourager à moins de ne pas croire en ce qu’on fait.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire?
Quelle question! Bien sûr ! Je vais écrire jusqu’à ma mort. La richesse ou la pauvreté n’a rien à y voir.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier?
J’écris d’abord pour moi, pour mon propre plaisir, mais j’écris aussi pour être lue. J’ai cet immense désir de partager même si ça me rend folle d’angoisse à cause de la critique.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre?
Et que répondez-vous à cette question?
Qu’est-ce qui vous plaît en littérature ? Tous les écrits qui ont quelque chose à raconter, des informations à donner. Je vais vous surprendre, mais un livre où l’écriture a été très travaillée m’ennuie la plupart du temps.
J’exige des livres qu’ils me parlent pas qu’ils monologuent.

(illustration empruntée aux éditions Vermillion qui a publié le livre de Michèle Bourgon)

samedi 26 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Andrée Poulin

Présidente du conseil d’administration du Salon du livre de l’Outaouais 2011 (lire Voir.ca), Andrée Poulin est aussi une auteure prolifique, plus d'une dizaine de livres publiés (liste sur son site>>> ). Elle écrit surtout pour les enfants, d’ailleurs je trouve qu’elle a un air de jeunesse sur ses photos et en personne, elle a l’enthousiasme et l’énergie de ceux et celles pour qui elle écrit. Une blogueuse aussi qui sait dénicher des images et des vidéos originaux et sait partager ses opinions de belle façon.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Des livres pour les jeunes de 7 à 77 ans.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Dans la réalité, il y a une dizaine d’années. Dans mon esprit, depuis toujours.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À l’ordinateur. Ce n’est pas très romantique mais c’est ce que j’ai trouvé de plus efficace.

4- Quel est votre rituel ?
J’aimerais bien avoir un rituel d’écriture, mais la vérité, c’est que je jongle avec tellement de projets, de piges alimentaires, de contrats et de bénévolat que le temps pour écrire, je dois le voler à tout le reste…

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Une auteure, tout simplement.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
- Québec Amérique
- Imagine
- Isatis
- Bayard
- Fou Lire
- ERPI

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Oui, j’ai déjà eu des manuscrits qui ont été refusés. Ma réaction : travailler plus fort la prochaine fois.
L’auto-édition ? Non merci, jamais de la vie. Je veux bien écrire mais je n’ai ni l’envie ni le talent pour vendre moi-même mes livres.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Bien sûr. Plus même. Car j’aurais sans doute l’immense luxe d’avoir plus de temps !

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Bien sûr. On écrit pour être lu.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Quel est votre livre préféré ?
Je ne l'ai pas encore écrit.

vendredi 25 février 2011

Auteur de l'Outaouais: Claude Bolduc

Un quatrième auteur de l’Outaouais en quatre jours. Ce matin, Claude Bolduc. Chacun se considérant d’abord et souvent seulement auteur et non auteur de l’Outaouais, j’ai l’air fine avec mon titre : auteur de l’Outaouais. Il est certain que chacun aspire se faire connaître sans limites géographiques. Je dirais que Claude Bolduc y réussit parce qu’il fait partie de la grande (ou petite selon le point de vue) famille de science-fiction/fantasy/horreur. Pas tout à fait mon genre de lecture, mais, pour ces billets, je m’intéresse surtout à l’auteur. Et Claude Bolduc est assez fascinant.
1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
De l'épouvante, de l'insolite. Et essentiellement sous forme de nouvelles, une centaine environ, que ce soit dans des livres ou dans des périodiques. Il y a quelques années, j'ai cosigné un roman satirique et un peu trash avec la française Serena Gentilhomme, intitulé Prime Time. Sur une période d'une douzaine d'années, j'ai aussi publié quelques romans relevant du fantastique pour le public adolescent.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J'ai eu une petite période de création à la jeune adolescence, mais elle n'a pas eu de suite. Quant à la vieille adolescence, disons simplement que je n'étais plus capable de comprendre quelque chose de plus compliqué que le Journal de Québec! Les premières fois où j'ai songé à formuler au moyen d'un crayon des pensées qui parfois me faisaient rire tout seul, c'est lors d'une période de choc: arrivée subite en Outaouais, retour tout aussi subit aux études après sept ans de galère afin de commencer mon cégep. Bref, nouvelle vie. C'est dans ma relative solitude, dans un cégep où j'avais moins de cours que les autres et où j'étais plus vieux que tous les autres, que j'ai gribouillé mes premières réflexions ainsi que mes premières histoires qui ne valaient pas cher la livre. Mais c'est le point de départ, d'autant plus que mon prof de cinéma, ce cher Stéphane-Albert Boulais, avait eu de bons mots pour ce que je lui avais montré et m'avait encouragé à persévérer.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Toujours au même endroit. Faut dire que la maison est loin d'être grande. Disons que mon bureau se trouve à l'angle du L formé par le salon et la cuisine. Je spécifie que je n'ai pas d'ordinateur portable. Ça ne me serait pas très utile, car je ne me souviens pas d'avoir écrit ailleurs que chez moi.

4- Quel est votre rituel ?
Je n'ai évidemment plus le même rituel qu'à l'époque où j'étais livreur de pizza. À cette époque, j'avais presque toutes mes journées devant moi pour écrire puisque je travaillais de la fin de l'après-midi au début de la nuit. Comme je n'avais pas trop besoin de mon cerveau au travail, j'ai produit un grand nombre de nouvelles en relativement peu de temps. Malheureusement, ce n'était pas très bon!
Maintenant, après le travail, je ne me laisse pas refroidir. J'allume le vieux Mac, je fais un seau de café, le cendrier déborde, je contemple l'écran – et ce qui s'y affiche! La fin de semaine, c'est parfois le bonheur total. Je ne sors pas, je ne réponds pas au téléphone, j'oublie de manger, mais je m'amuse. Pas nécessairement en écrivant tout le temps, mais aussi en ruminant toutes sortes de choses reliées à la littérature ou à ce que moi j'écris.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je dirais d'abord un auteur tout court. Bien que je me sois mis à l'écriture après mon arrivée en Outaouais, ce brusque changement de vie, je ne crois pas qu'il y ait une véritable résonnance outaouaise dans mes histoires. Si la nature et le cadre avaient une plus grande importance à mes débuts, il ne faut pas s'y tromper: j'ai passé mon premier quart de siècle sur la Côte-de-Beaupré, avec devant moi des montagnes usées par le temps et derrière moi, juste après un mince boisé, le fleuve mystérieux, et ça s'est imprimé dans mon petit moi. Depuis plusieurs années, je crois que les lieux sont rarement nommés dans mes histoires. Ce n'est pas nécessaire, car ce que j'y raconte se passe toujours près de chez vous.
Il y a au moins une exception de taille: «Entre les bras des amants réunis» se passe clairement en Outaouais, mais cela n'a aucune incidence sur l'histoire. C'est une histoire de maison. Les maisons, c'est un peu mon thème-fétiche.
Ceci dit, mis à part le milieu culturel proprement dit, je suis plutôt inconnu en Outaouais. Ailleurs, j'ai de petits publics çà et là.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Les livres les plus importants, mes trois recueils de nouvelles d'épouvante, ont paru aux Éditions Vents d'Ouest, de même que l'anthologie Petites danses de Macabré que j'ai dirigée en 2002. Deux romans pour la jeunesse ont paru aux éditions Médiaspaul, le roman Prime Time a paru chez Interkeltia éditeur, un petit éditeur spécialisé en France. Si on inclut les anthologies où certaines nouvelles ont paru, on peut ajouter Alire et Beauchemin au Québec, Edge Publishing à Calgary. En Europe, j'ai eu le plaisir de figurer dans une grosse anthologie au Fleuve Noir, mais aussi chez plusieurs petits éditeurs spécialisés en littérature fantastique.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Si je m'en tiens aux manuscrits de livres, bien sûr, c'est déjà arrivé. Mon tout premier roman pour ados avait été refusé à sa première destination. C'était la grosse maison à l'époque, et je ne savais évidemment pas, dans ce temps-là, qu'ils ne lisaient même plus les manuscrits qui n'étaient pas de leurs auteurs. Vents d'Ouest m'en a refusé quelques-uns également au fil des ans. Bref, il faut pas dramatiser, ça fait partie du métier. Cela n'a parfois rien à voir avec la qualité du texte; il se peut que ce soit simplement un type d'histoires qui n'intéresse pas cette maison d'édition. Il faut être conscient qu'on n'envoie pas n'importe quoi à n'importe quel éditeur. Il faut apprendre à viser, dans une certaine mesure. C'est d'ailleurs la même chose pour qui veut publier dans des revues ou des magazines.

Ah, comment j'ai réagi? À une certaine époque, j'ai écrit ce qu'on pourrait appeler Les petites aventures de Klaus Bundoc, un écrivain plus ou moins raté et ses démêlés avec d'impitoyables directeurs littéraires. Les histoires se passaient dans un milieu où tout le monde se connaît, et j'y déformais des noms connus pour amuser les copains. Pour vous donner un exemple, le redoutable directeur littéraire Noël Champollion faisait immanquablement penser à quelqu'un de bien connu!

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Je crois que oui. Je ne suis pas sûr de savoir faire autre chose de façon efficace. Avoir un million? Qui sait si mon coeur ne péterait pas sur-le-champ?
Ou alors, bedon rose et distendu, brandy nose patatu, l'oeil rouge comme un symbole «tilt!», je prendrais racine devant l'écran et il ne se passerait plus rien.
Bref, on ne peut pas savoir. J'attends donc le million, et on verra bien.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
C'est la même chose pour moi. Si j'écris quelque chose, c'est sûr que je vais voir si c'est publiable. Et comme un livre ne pèse pas grand-chose dans la balance des finances, alors million ou non, ça n'entre pas en ligne de compte.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
La question cauchemar pour moi, c'est «où prenez-vous vos idées». Parce qu'on la pose tout le temps, depuis toujours. J'ai eu toutes sortes de réponses plus ou moins vaseuses au fil des ans. Les idées arrivaient parfois au moment où je prenais ma douche, ce qui compliquait la prise de notes (une période où j'écrivais beaucoup; je devais donc avoir les cheveux plus gras à ce moment). Parfois, face à un problème dans un bout de texte, je peux astiquer un robinet de cuisine pendant quinze minutes, laisser toute le reste sale et retourner à mon histoire. Dans une nouvelle quelque peu grotesque que j'ai écrite, à la question du journaliste qui lui demandait où il prenait ses idées, le brave écrivain répondit «Dans cette entrevue, monsieur.»

jeudi 24 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Loïse Lavallée

Assise sur une jambe, quand ce n’était pas les deux, les coudes appuyés sur la table, le crayon à la main, le verbe facile, Loïse Lavallée m’est apparue comme une femme de tête et une femme de cœur qui connaissait son chemin. Elle a fait partie pendant plusieurs années du conseil d’administration de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Une femme engagée, une femme qui a même été jusqu’à reprendre quelques textes de la bible pour rendre justice à treize femmes du temps de Jésus. C’est dire la polyvalence de l’auteure aussi bien capable d’écrire un poème, une histoire pour les enfants que soulever « la part manquante des Évangiles ». Pour ce livre audacieux, Loîse Lavallée a mérité le prix littéraire Jacques-Poirier 2008.
Mise à jour 25 février 2011: Loïse a remporté le prix LeDroit - jeunesse pour son livre Grand-maman Om'a.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Multigenres. Mais comme la poésie a été mon terreau premier, tous mes écrits ont par la suite été marqués par un souffle lyrique.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J’ai commencé à écrire mon journal à l’âge de 13 ans et participé à mon premier concours de poésie à 15 ans. Mais la vie étant ce qu’elle est, accaparante et souvent incontournable de défis à surmonter, mon premier livre a vu le jour en 1994.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon bureau, dans la pièce qui était autrefois la chambre de ma fille.

4- Quel est votre rituel ?
J’écris le matin ; à tous les matins. Mes premiers livres ont d’abord été écrits à la main, puis retranscrits ensuite. Mais depuis quelques années, j’écris directement à l’ordi.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je suis une auteure, tout simplement.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Le Jour ; les Éditions David ; Soleil de minuit ; Vents d’Ouest ; Vermillon; Insomniac Press.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
J’ai essuyé des tonnes de refus. Je ne me laisse pas décourager, je fonce, persiste et… finis par signer !
Auto-édition : non

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Oui.

9- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La vie, ses richesses et ses embûches ; l’injustice. Ceci dit, je rêve que le farfelu et un imaginaire plus débridé me sautent un jour dessus !

(photo fournie par Loïse Lavallée)

mercredi 23 février 2011

Auteur de l'Outaouais: Nicole Balvay-Haillot

Nicole Balvay-Haillot. La première fois que je l’ai vue, je savais qu’elle était, à ce moment-là, présidente de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Déjà elle avait toute mon admiration. Je me doutais bien qu’avec un nom pareil, elle devait être Française et comme j’ai une opinion favorable des Français en partant, j’avais hâte de la rencontrer. Je crois me souvenir qu’elle avait mis un bras sur mon épaule, ce geste familier me mit à l’aise tout de suite. Par la suite, j’ai eu l’occasion de l’entendre discourir, j’ai suivi des ateliers d’écriture en sa compagnie, j’ai lu ses textes. Et j’ai pleuré quand elle décrivait la relation avec sa mère. Il ne m’en fallut pas plus pour l’aimer et donc aimer ses écrits.

1- Quel genre de livres écrivez-vous?
Des récits, des romans, des nouvelles

2- Quand avez-vous démarré votre carrière d’écrivain?
En 1982, avec des chroniques pour le magazine Vidéo-Presse. Mon premier texte en solo fut Dérive, publié en 1993.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon ordinateur dans ma salle de travail.

4- Quel est votre rituel?
Le matin, dans mon lit, j’écris au stylo. Depuis peu, il m’arrive aussi d’y écrire directement à l’ordinateur, grâce à mon portable. J’aime être dans le silence total.
Il peut m’arriver d’écrire toute la journée, jusqu’à ce que les yeux me sortent de la tête. J’écris dans l’urgence.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court?
Un auteur tout court, ce qui ne change rien à mon attachement pour l’Outaouais. Mon imaginaire se situe dans un ailleurs difficile à définir, surtout au pays de mon enfance.

6- Chez quel (s) éditeur (s) sont publiés vos livres?
Remue-Ménage, Vents d’Ouest, Vermillon

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition?
À chaque fois, c’est une peine de coeur et une blessure pour l’ego !
Publier en auto-édition, non. J’ai besoin du regard critique d’un éditeur. Cela m’aide à raffiner. La diffusion pose problème et je ne suis pas encore assez portée sur les réseaux sociaux ou le numérique pour prédire l’avenir, mais l’avenir est peut-être là.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire?
Bien sûr.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier?
Bien sûr

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre?
Et que répondez-vous à cette question?
Je n’aime pas qu’on me la pose, mais j’aime y répondre ! « Quand vous écrivez au je, c’est vous? » Une fois, à propos de l’Enfant du Mékong, écrit au je, un monsieur me dit : « Alors, comme ça, vous avez été danseuse? » « Non, monsieur, mais je me suis cassé la jambe et j’ai beaucoup souffert, comme Julie… » Pauvre monsieur, il ne savait plus quoi dire. Pour Fenêtre sur vie, les gens ne savent pas trop. Impossible pour eux de distinguer le récit de la nouvelle. Alors, j’adore mystifier l’importun ou l’importune ! Il doit répondre tout seul à sa question.

(photo empruntée au site de l'Aaao)
Billet reproduit chez Voir.ca de Gatineau