vendredi 15 avril 2016

Cette année encore: Myrtle Beach et les environs

Cette année encore, nous avons opté pour Myrtle Beach afin de devancer un printemps qui s'est avéré tardif au Québec. Quoique finalement ayant quitté le 17 mars et de retour le 9 avril, pas tellement moins de neige entre l'aller et le retour!
Ci-après l'album photo de cette année, un peu trop large pour ce blogue et si vous désirez voir plus d'oiseaux ou plus de levers et couchers de soleil ou tous mes voyages, rendez-vous sur mon site, ce sera beaucoup mieux. C'est par là >>>

dimanche 10 avril 2016

Onze heures plus tard, chez nous

Le cerveau est une drôle de bibitte. L’être humain au complet, disons. Pas vraiment logique. À moins bien sûr, — c’est plus que certain —, que je ne saisisse pas toutes les nuances de son raisonnement ou de son comportement sûrement teintés, l’un comme l’autre, d’émotions dont le propre est d’être irrationnelles. À preuve, pourquoi être revenue ce 9 avril alors que partout sur la route du Maryland à la Pennsylvanie, c’était annoncé « Winter wheather, use caution »? Sachant qu’à la maison, il y avait eu de la neige les jours précédents et qu’il en resterait sûrement. Qu’il ferait dans les moins 10 la nuit et un timide 0 le jour?

Nous sommes deux. Une qui a toujours peur de prendre les mauvaises décisions, qui pitonne sur sa tablette à chaque wi-fi rencontré pour vérifier les conditions routières de la 1-81 empruntée, et l’autre qui fait confiance, qui se dit qu’elle s’arrêtera si elle juge qu’elle n’est plus capable d’affronter ce qui se présente. Mais les deux s’entendent pour rentrer à la maison, les vacances sont finies. Plus le goût d’être dans le sud. Quand c’est rendu tu remarques le prix (élevé) des campings, que celui des State parks n'est pas bien mieux, que tu trouves bien longues les deux heures de pluie, que tu te dis à quoi bon aller là, qu’il vente trop pour aller à Cap Hatteras que tu as déjà vu, aussi bien rentrer. Quand tu commences à penser à ce que tu feras une fois à la maison, que ta tête y est déjà, ton corps te le dit, ton cerveau te le dit : allez, monte. Tu ne raisonnes plus. Tu t’entêtes, tu avances.

Et oh! petite merveille du corps qui s’inquiète la nuit et se fait des scénarios, ce même corps, le jour, trouve la force, le courage, l’énergie d’agir. Et une fois le jour venu, les raisonnements, les peurs, les hésitations se transforment en adrénaline et ce cerveau qui a créé l’inquiétude se met en mode adaptation et il réussit à prendre les bonnes décisions. 

Samedi 9 avril, route I-81, Pennsylvanie
Le matin, à Hagerstown, Maryland, au lever du rideau, la trace de neige prévue à l’aube n’a pas eu lieu, la route est à peine mouillée. Tu pars. Une petite heure après, un long nuage de brouillard se profile à l’horizon, une petite neige dans les champs. Une route mouillée pour l’instant. La neige tombe, fine puis floconneuse. Tu actives les essuie-glaces. Tu ralentis, tu ne dépasses plus, mais tu avances. À l’intersection de la 81 et de la 78, d’un seul coup, la voie de gauche est enneigée, tu ralentis encore. Tu ralentis encore, de 90 à 70 à 50km/h. Tu ne dépasses pas. Ça monte vers Hazelton. Tu connais la route et les montagnes de la Pennsylvanie. Tu connais tes repères. Tu réfléchis rapidement, tu pourrais arrêter au camping de Lickdale, ouvert toute l’année. Et puis, tu vois un camion 18 roues. Tu les aimes parce qu’ils sont informés, ils ouvrent les routes, ils assèchent la route. En voilà un qui te dépasse, ça te rassure, tu le suis. Et puis un long segment de construction, une seule voie. À la queue leu leu, à 70 km à l’heure, tu roules pendant plusieurs kilomètres en suivant le camion. Ton cœur se calme, ta respiration redevient normale. Tu te sens en contrôle. Et pas toute seule. Après Hazelton, il neige toujours, mais la chaussée redevient double et libre de neige. 

Il faudra attendre l’état de New York pour qu’il cesse complètement de neiger, retrouver une chaussée sèche. Le thermomètre restera autour de 0 degrés jusqu’à la maison, six heures plus tard. Le passage de la douane n’est jamais assez rapide ou facile à notre goût, d’autant que notre anglais n’est pas fameux, mais finalement un petit quinze minutes d’attente, quatre ou cinq questions d’un douanier qui ne te regarde même pas et te voilà enfin à trois heures de chez vous. Tu y seras avant le coucher du soleil qui, heureusement, au printemps, se couche de plus en plus tard.
Après onze heures de route, chez nous.

Ce soir-là, l’inquiétude fera place à la fatigue, mais tu seras fière de toi, contente de ton véhicule récréatif qui ne t’aura causé aucun pépin et aura fait son travail de trois quarts de tonne comme un pro.

Cesseras-tu pour autant de t’inquiéter et de surveiller les conditions météorologiques lors de tes déplacements? Cesseras-tu de voyager aux États-Unis en mars-avril?

Cesseras-tu d’être qui tu es?
Réponses au prochain voyage.

vendredi 1 avril 2016

Jour de pluie, qu'ai-je donc lu?


Jour de pluie. Jour idéal pour lire ou pour parler de lecture.

Il est des livres que je retarde de lire, que je retarde de finir également. Pour étirer le plaisir. 

C’en fut un. Parce que j’attendais de me procurer la suite pour les lire un après l’autre. Je n'ai pas pu résister.

Je l’avais commencé en numérique, mais d’autres travaux ont retardé la lecture, j’ai dû remettre le fichier à la BANQ avant d’avoir dépassé les trente premières pages. Après avoir relu un extrait, je décidai de l’acheter. Ainsi, j’aurai tout le temps pour le lire. À mon rythme.

Comment en ai-je entendu parler? J’ai oublié. L’important, c’est qu’il s’imposait. Il insistait. Il se représentait régulièrement devant mes yeux. 

Je ne connaissais pas Elena Ferrante. Elle m’intrigua un peu, mais pas autant que ce roman. Pressée de me rendre plus loin dans le roman, je me suis contentée de lire un article dans Bibliobs (lien à la fin du billet).

Le prologue à lui seul suffit à piquer la curiosité : une personne, une amie qui disparaît sans laisser de traces. Moi qui veux tant en laisser, paradoxalement. Intrigant. La narratrice, une certaine Elena Greco, sent le besoin de raconter la vie de cette amie, de raconter leur amitié. Leur enfance et leur adolescence. Ce qu’elles ont vécu, partagé: les poupées, les jeux, l'école, les garçons. 

Si je n’ai pas senti le besoin de savoir si c’était la vie réelle de l’auteure, j’ai tout de même ressenti une grande affinité avec ma propre expérience de l’amitié. Et c’est ce qui m’a rendu le roman très intéressant, en ce qui me concerne. 

L’histoire se passe à Naples, dans un quartier pauvre où les études ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Mais ç’aurait pu être dans une paroisse de Montréal ou de Québec, quoique dans les années cinquante, la guerre est encore un peu en arrière-plan et, dans ce cas, les Italiens n’ont pas les mêmes références que les Québécois. En fait, le lieu, l’époque sont bien là où ils sont. Bien présentés et je m’en satisfis grandement.

Tout l’intérêt de l’histoire tient surtout dans la façon dont l’auteure raconte en détail l’enfance et l’adolescence de ces deux fillettes. On les voit grandir dans leurs familles respectives, dans leur école, dans leur quartier. On sent bien l’évolution de l’une et de l’autre. Elles vivent ce que tous les enfants vivent : la jalousie, la violence, le rejet, le doute, la compétition, l’admiration, la recherche de la liberté, de l’autonomie, la volonté d’améliorer son sort.

Si je n’ai rien vécu de ce que les deux enfants ont vécu socialement, j’ai vécu tous ces sentiments si bien décrits. 

Et si Lina a l’air d’être l’héroïne du roman, comme si elle était le personnage le plus intéressant, personnellement, j’ai préféré la narratrice qui doute, qui se questionne, fine observatrice qui sait si bien expliquer ce qu’elle ressent. En fait, le titre aurait pu être : les deux amies prodigieuses.

J’ai donc hâte à la suite. Et mieux encore, je lirai avec plaisir d'autres romans d'Elena Ferrante.
Et je n’attendrai probablement pas un jour de pluie pour le faire.
Et vous, lisez-vous les jours de pluie?

mardi 8 mars 2016

Journée internationale des femmes:
« mes » écrivaines, mes modèles

Pourquoi soulignai-je la journée du 8 mars cette année?
Je ne l’ai jamais fait ni sur mon blogue ni ailleurs, j’ai vérifié. En fut-il plus question les derniers jours? En ai-je entendu plus parler et je veux y ajouter mon grain de sel? Qui sait et qu’importe. Prétexte? Sautons dessus. Pas pour débattre, oh! non, je laisse à d’autres ce soin, cette tâche ou ce plaisir, c’est selon!

« À ma manière » (pour parodier la ministre québécoise Lise Thériault), je souligne donc cette journée (entre vous et moi, c’est rendu une semaine, et ce sera bientôt un mois!) en dressant la liste des auteures que j’aime, que j’ai lu, que je lis.

Comme je n’ai pas toujours tout acheter, ou tout garder, j’ai cherché dans ma bibliothèque mais aussi sur Internet pour me rafraîchir la mémoire, ce qui m’a fait réaliser que… je ne suis plus jeune. Non, disons plutôt que j’en connais des écrivaines! Et si j’ai parlé à quelques-unes lors de Salon du livre, pour vrai, en chair et en os, je m’enorgueillis (d’autant que malgré tous mes efforts, justement parce que je l’ai connue, je ne parviens pas à comprendre ce qu’elle écrit) d’avoir connu et côtoyé… Nicole Brossard. C’était à l’autre siècle, je n’avais pas vingt ans! Tout de même.

D’entrée de jeu, je le mentionne : pas de nationalité, pas d’ordre d’importance, pas de catégorie-genre littéraire, pas de pétales de marguerites: un-peu-beaucoup-énormément. Seulement des auteures dont j’ai aimé les écrits. Pour certaines, je n'ai lu qu'un ou deux romans, pour d’autres : tous.

Donc, une ligne pour chaque auteure, chacune unique, chacune importante:

Simone de Beauvoir
Colette
Marie Cardinal
Benoîte Groult
Flora Groult
Mazo de la Roche
Charlotte Brontë
Emily Brontë
Daphné DuMaurier
Christine Rochefort
Annie Ernaux
Anaïs Nin
Hélène Ouvrard
Françoise Loranger
Claire Martin
Gabrielle Roy
Germaine Guèvremont
Anne Hébert
Denise Boucher
Nancy Huston
Madeleine Gagnon
Louky Bersianik
Simonne Monet-Chartrand
Francine Noël 
Madeleine Ouellette-Michalska
Arlette Cousture
Marie Laberge
Suzanne Aubry
Katherine Pancol
Louise Dupré
Lynda Dion
Hélène Dorion
Mylène Gilbert-Dumas
Lysette Brochu
Nicole Balvay-Haillot
Loïse Lavallée
Michèle Bourgon

Sans nécessairement avoir lu beaucoup de leurs œuvres, même vraiment très peu, j’ai aimé lire des biographies sur ces écrivaines :
Marguerite Yourcenar, 
Virginia Woolf
Marguerite Duras

J’aurais bien aimé, j’ai essayé plusieurs fois, je ne suis parvenu qu’à lire une vingtaine de pages de quelques-uns de leurs livres, donc admiration, mais j’assume :
Nicole Brossard
Marie-Claire Blais
Marguerite Yourcenar
Virginia Woolf
Marguerite Duras

En ai-je détesté? Non, aucune, pas plus que je ne déteste aucun écrivain. Seulement, plusieurs qui ne m’intéressent pas. Je ne les nommerai donc pas. Elles risquent simplement de se retrouver parmi celles que j’aurai oublié de nommer.

Je vous ai épargné des titres, mais je suis certaine que vous saurez en trouver, point n’est besoin aujourd’hui de se rendre dans une librairie ou une bibliothèque avec une liste, comme nous faisions à la rentrée scolaire au temps jadis. Google est là!

Et vous, quels sont vos auteures préférées?

samedi 5 mars 2016

Le souffle coupé


photographie prise à Kuujjuaq par Sylvie et Pierrôt (voir lien à la fin)
 « La vie, ce n’est pas seulement respirer. C’est aussi avoir le souffle coupé. »
Alfred Hitchcock
Le souffle coupé 
presque littéralement
par le vent qui cisèle les congères
par la neige à pelleter, à souffler
par la beauté du bleu azuré, par la pureté du blanc scintillant
par le temps qui file trop vite
par la course, disons la marche pour le rattraper, en profiter, sans trop le calculer
par cet hiver qui s’impose tardivement

Le souffle coupé
au figuré
par tous les livres à lire encore, les récents, les plus anciens
par tous les livres vus au Salon du livre
par tous les romans suggérés par des blogueurs, des chroniqueurs

Le souffle court
pour le manuscrit à écrire qui… s’essouffle, interrompu par d’autres activités, pour d’autres priorités.

Et pourtant, je respire, j’expire, je soupire. 
Et pourtant, je vis heureuse de chaque jour, de chaque saison, de chaque mot.
Heureuse de voir des paysages photographiés par d’autres, de lire les voyages vécus par d’autres. On a peut-être qu’une seule vie, plus ou moins longue, mais elle s’enrichit de celles des autres.

Merci à tous ces autres : blogueurs, voyageurs, forumeurs, auteur-e-s d’enrichir la mienne.

lundi 29 février 2016

Mon Salon pour les gens et les livres

Si je n’en parle pas aujourd’hui, après ce sera trop tard, déjà une autre actualité retiendra l’attention. Je sais bien qu’un blogue, une page Facebook n’est pas un journal, je n’ai pas d’heure de tombée. Tout de même, aussi bien en parler pendant que moi aussi, je suis encore toute là. Quoique la température aussi m’inquiète. Le lundi matin, c’est jour de piscine. J’y vais ou non? 

C’est d’ailleurs la question que je me suis posée chaque jour du Salon du livre de l’Outaouais. Il faut croire que d’autres ont moins hésité que moi puisque le Salon a connu une augmentation de 12 % ai-je lu.

Donc jeudi, je devais participer à une Table ronde animée par Catherine Voyer-Léger. Les yeux rivés entre l’application Meteo media/conditions routières et la route 323 qui passe en avant de chez moi, pendant tout l’avant-midi, j’ai finalement décidé de rester chez moi. À quarante ans, je n’aurais même pas regardé la météo, j’aurais foncé. Mais voilà, je ne les ai plus. Je ne regrette pas. D’autant que j’ai appris que l’animation avait été coupée de six minutes!

Reste le samedi et dimanche. Finissons-en avec la température que je termine ce billet sur le véritable intérêt du Salon du livre. Samedi, belle route sèche, aller-retour. Dimanche, petite neige à l’aller qui restait au sol, ralentissement et prudence, mais j’étais en sens inverse du trafic, les gens montaient à Tremblant, je descendais à Gatineau. Au retour, malgré les alertes en rouge de Meteomedia, et malgré que c’était l’inquiétude de bien des auteurs, il ne neigeait ni ne verglaçait, la chaussée était mouillée, besoin de bons essuie-glace et de lave-glace. Sans plus. Encore une fois, j’ai pensé à mes quarante ans quand ces questions bassement pratiques ne me dérangeaient pas, ne troublaient pas mon travail ni mes loisirs. Ou si peu. Ou moins longtemps. 

Alors ce Salon? Tu as aimé ou non? Oui bien sûr. Comment une auteure doublée d’une lectrice pourrait ne pas aimer. C’est le seul que je fréquente, je ne vais pas bouder mon plaisir ou commencer à lui trouver des défauts, des lacunes. J’y allais parce que mon roman Les têtes bouclées a paru en octobre. Donc le présenter à qui ne le connait pas déjà, au stand de Vents d’Ouest et au stand de l’Association des auteurs de l’Outaouais. Côté lecteurs, ce fut assez tranquille. Plusieurs regardent, certains s’avancent, quelques-uns lisent l’affichette, quelques autres lisent la quatrième de couverture et quelques rares encore m’ont posé des questions. Une seule vente à un monsieur à qui j’avais donné rendez-vous pour une tout autre raison. 

Donc si j’ai aimé le Salon, ce n’est pas pour les ventes. 

C’est pour les gens. Pour jaser livres avec des personnes qui aiment lire. Pour jaser avec des auteurs qui aiment écrire. Aller au-devant d’eux, leur demander des nouvelles, leur poser des questions. J’ai aimé rencontrer Isabelle Lauzon (lien vers son livre ci-après) dont je lis le blogue depuis ses touts débuts, il y a huit ans. J’ai félicité Nicole Castéran pour son prix littéraire Le Droit (bien sûr que j’aurais aimé être au moins finaliste). Sur Facebook, j’ai félicité Marie Noëlle Gagnon pour son prix Jacques-Poirier (bien sûr que j’aurais aimé…). J’ai parlé de nos ancêtres communs à Suzanne Aubry. J’ai parlé de Baie Saint-Paul à Sylvie Catherine De Villy alors que son chalet est au Lac-Saint-Jean! J’ai dit bonjour à sa sœur Corinne. J’ai aussi confondu Mylène Viens avec Marie-Josée Martin. Un peu mêlée la madame! J'ai embrassé chaudement Lysette Brochu. Je n’ai pas pu embrasser Marie Potvin parce qu’elle était grippée. J’ai diné avec Andrée Poulin toujours aussi affable. J’ai remercié Claude Bolduc et Michel Lavoie chez Vents d’Ouest, pour leur présence, leur soutien. Et aussi Valérie Perreault et toute son équipe, qui ont travaillé vaillamment au stand de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais.

C’est pour les livres. Je me serais peut-être laissée tenter par le dernier Michel Tremblay, mais pas de stand pour Léméac. De Catherine Voyer-Léger, j’avais aimé son Détails et Dédales alors je me suis procuré son Désordre et désirs. J’ai commencé à le lire, j’aime beaucoup : des courts billets qui viennent d’un ex-blogue qui parlent de sujets qui m’intéressent, qui me touchent de près. J’aurais bien voulu acheter L’amie prodigieuse et la suite Le nouveau nom, d’Elena Ferrante, mais un peu trop dispendieux pour mon portefeuille. Le premier est en livre de poche, mais il n’y en avait plus au Salon et le second vient tout juste de paraître. En attendant, j’ai téléchargé la version numérique disponible à pretnumerique.ca. Mais il y a de ces livres que je veux version papier, et plus qu'un prêt de trois semaines. J’ai noté aussi quelques titres pour de prochains emprunts à la bibliothèque.

Et dernier tour de piste : j’ai posé plusieurs questions pour un projet à venir qui, je l’espère, verra le jour en 2016.

Livre d'Isabelle Lauzon>>>
(photo de l'auteure qui a l'air bien heureuse de voir Isabelle Lauzon)

mardi 23 février 2016

Route glissante

Mon père a écrit près d’une centaine d’ouvrages, de la plaquette à quelques romans. Dont un lui a valu le prix Jean-Béraud Molson en 1979. La famille a fondé une petite maison d’édition qui a bénéficié de subventions pendant quelques années. J’écris, j’ai essuyé bien des refus, mais certains de mes livres sont publiés. Est-ce que je connais le monde du livre pour autant? Plus que d’autres, mais pas tout. Je ne sais rien par exemple de la traduction, des droits d’adaptation. Pas grand-chose sur les organismes et les subventions. Et à part pouvoir en nommer quelques-uns, je ne sais absolument pas comment sont attribués les prix littéraires.

Je ne peux donc pas émettre d’opinion sur ces sujets. Même pas perdre mon temps à essayer de les comprendre, à quoi bon m’aventurer sur cette route subtile. Alors juste dire mon ressenti. Juste me poser des questions. Au sujet du destin.

Au moment même où j’écris la suite et fin des Têtes rousses et des Têtes bouclées dans lesquels, dès le début, j’ai voulu interroger le destin, voilà qu’il vient encore me tracasser. Des associations d’idées, des coïncidences questionnables.

Les têtes bouclées n’ont remporté ni le prix Jacques-Poirier ni le prix littéraire Le Droit. Hier encore, j’ai compris qu’une nouvelle que j’avais même oublié avoir écrite ne gagnait pas non plus un des trois prix accordés. Tous des prix décernés en Outaouais. Pas au Québec, pas au Canada ou dans le monde entier, juste en Outaouais où je demeure, et mes écrits n’y sont pas retenus. Où le seront-ils? J’aurais aimé. Qui n’aimerait pas? Je suis heureuse pour les gagnant-e-s.

Bon, pas grave, la vie continue. Le Salon du livre bientôt. Où je devrais être à l’aise puisque des gens, comme moi, qui aiment écrire et lire. Des sujets qui m’intéressent. Le seul où je vais. Et voilà que la température annoncée me fait hésiter : neige, pluie, verglas. Est-ce que je vais risquer ma vie en roulant 75 minutes à l’aller et 75 minutes au retour pour un vingt-cinq minutes de jasette sur l’univers livresque? Du coup me revient l’année 2012 en tête : deux semaines avant le Salon du livre où je voulais lancer Les têtes rousses, l’oncologue me disait qu’il valait mieux commencer mes traitements de chimiothérapie au plus tôt. Exit le Salon de 2012. 

Ai-je un mauvais karma avec les Salons du livre? Avec les routes difficiles, les vraies comme les symboliques? 

Pas plus important que ça, mais la confiance en moi est ébranlée. Facilement ébranlée me direz-vous. Eh oui! Je suis ainsi faite. La confiance ne s’achète pas au magasin, mais elle peut être ravivée avec un peu de reconnaissance. Ou des routes sèches. 

Et puis, le destin, encore? Arriva un courriel. Un tout petit, anodin. Une ligne. Cinq mots : Inscription des têtes qui frisent.

L’espoir, la reconnaissance ne font pas le talent ni le mérite, mais ils peuvent encourager au travail. 

Cinq mots ont suffi pour me montrer la route à suivre : celle du travail et du plaisir d'écrire. La seule sûre.

samedi 20 février 2016

Des livres mais aussi des auteurs

Dans quelques jours, le Salon du livre de l’Outaouais. 

Des centaines d’auteurs, des éditeurs, quelques distributeurs comme Prologue… et des livres. Des milliers de livres. De tous les genres. Pour tous les goûts et tous les âges.

J’y serai, assise à côté d’auteurs à parler de nos livres (table ronde le jeudi 25 février, 15 h 30, place Yves-Thériault). Assise ensuite au stand de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais et au stand de la maison d’édition Vents d’Ouest. Au milieu de tant d’autres. Chacun espérant rencontrer des lecteurs intéressés.

Avant ou après les séances de signature, j’irai jaser  avec des auteurs, m’enquérir de leur dernière parution. Des auteurs connus sur Facebook, sur des blogues, mais des auteurs de l’Outaouais aussi. Et j'achèterai sûrement quelques livres pour satisfaire la lectrice en moi.

En 2011, sur ce blogue, je présentais quelques auteurs de ma région. (lire >>>)

Aujourd’hui, je vous en présente une autre dont je n’ai pas parlé encore. Pourtant elle est dans ma vie depuis 46 ans. Au début, nous étions toutes les deux enseignantes. Nous avions vingt ans de différence. On les a encore, forcément, mais en vieillissant, cette différence force mon admiration. Toutes les deux, nous avons toujours écrit. On ne savait pas que l’autre aimait écrire jusqu’à ce que, chacune de son côté, on publie. 

Elle force mon admiration parce qu’à 86 ans, elle vient de faire paraître son septième ouvrage. Elle force mon admiration parce qu’elle croit en ce qu’elle fait. Sans prétention. Pas pour faire de l’argent, pas pour être dans toutes les librairies, pas pour en faire son métier. Comme ça, parce que c’est important pour elle de raconter sa vie, son époque, ses souvenirs. Pour ses filles et ses petits-enfants. 

Il y a toutes sortes d’auteurs au Salon du livre. Des très connus, des inconnus. Tous espèrent rencontrer des lecteurs, présenter leurs livres. Il y aura toutes sortes de livres, des super médiatisés, des primés, des autoédités. Certains imprimés à 300 exemplaires, d’autres à 30,000. Mais pour le public, aucune différence, et c’est la loi du libre marché. La loi de la compétition. La loi du livre.

Dans cette jungle, Margot Lalonde Cloutier se fraie une place, elle prend sa place. Tout comme moi, tout comme des dizaines voire des centaines d’autres auteurs. Sans revendication, sans complaisance, elle s’assoira derrière une table, quelques heures, le temps de présenter ses livres dont le dernier : Ma cinquième saison. Le temps de dire qu’elle existe en tant qu’auteure. En tant qu’elle-même.

Et je serai fière de m’asseoir à ses côtés, au stand de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais.