samedi 9 février 2013

Ne viens pas me dire...

Une blogueuse et Facebookienne qui t’annonce que ton livre est bien en vue sur un présentoir des coups de cœur des employés d’une bibliothèque, tu lui poses d’abord quelques questions pour être bien certaine d’avoir compris.

— Tu veux dire dans le présentoir des auteurs de l’Outaouais ?
— Non, non, un autre présentoir, seulement des coups de cœur.
— Quand l’as-tu vu ? L’an dernier ?
— Non, non, cette semaine.

Tu es surprise, d’autant que ton livre est sorti en octobre 2011 et tu es en février 2013. Vraiment une bibliothèque, ce n’est pas une librairie, c’est bien mieux ! Ton livre a une plus longue vie.

Ça m’a fait plaisir, bien sûr. J’y ai pensé pendant toute l’heure du diner. Tout en mangeant, je me disais un coup de cœur qui devrait te donner un bon coup de pied au c… pour terminer la suite de ce roman. Qu’est-ce que tu attends ? Qu’est-ce qu’il te faut ? Allez, nomme-les les raisons qui te font procrastiner de la sorte, hein, dis, dis !

— Ne viens pas me dire que tu n’as plus envie d’écrire, je ne te croirai pas. 
— Écrire des billets de blogue, laisser des commentaires dans des forums ou sur Facebook, c’est facile. Oui, ça me tente encore d'écrire, mais écrire en vue de publication, c'est autre chose. Chercher, imaginer, pondre, penser au conflit à la montée dramatique, équilibrer les scènes, prendre trois heures pour accoucher de quatre ou cinq pages, les corriger ligne par ligne..
— Eh oui, et puis, ne viens pas me dire que tu n’as pas le temps, tu ne travailles pas à l’extérieur, tu n’as pas d’enfants à élever. Autres faux-fuyants?
— Envoyer le tout à des éditeurs, attendre. Ce fut tellement long pour le dernier. Des mois, des années, tout ça pour quelques dollars.
— Ne viens pas me dire que tu fais pas ça pour l’argent?
— Non, mais disons que ce serait une motivation supplémentaire.
— Trouve-moi de meilleures raisons de ne pas poursuivre.
— Bon, je vais te le dire, j’ai 62 ans, bientôt 63…
— Pas une raison, j’en connais qui commence à écrire à cet âge. Ne viens pas me dire que tu te crois une vieille finie?
— Certains jours, oui. Je ne sais pas ce qui est arrivé, en fait, laisse-moi finir, ce n’est pas facile de trouver les raisons profondes de ma démotivation. Encore moins de les avouer. Voilà, j’ai 62 ans et je commence à me dire qu’il m’en reste moins en avant qu’en arrière… non, ne dis rien, regarde ce matin, c’est tellement beau à l’extérieur, j’irais bien prendre quelques photos. Et puis j’ai envie de voyager. Il me reste quoi, une bonne dizaine d’années pour voyager en véhicule récréatif. Quand je pars dans la généalogie, ou quand je commence à lire des blogues sur les voyages... Lire aussi ça prend du temps. J'ai encore quelques clients en graphisme...
— Ne viens pas me dire...
— Je sais il me reste quand même du temps pour écrire. Le matin, par exemple, quand je me lève entre six et sept heures, tout est tranquille dans la maison, je pourrais prendre deux heures pour travailler ce cher manuscrit.
— Ben oui, le matin, qu’est-ce qui t’en empêche, tu l’as déjà fait.
— Je trouve que ça ne vaut plus la peine. Pas le moral à terre, mais pas envie. Je pense bien que je n’y crois plus.
— Écoute, je vais le dire à ta place. Je sais fort bien ce qui est arrivé la dernière année, tu as eu un cancer, tu as été profondément affectée par le fait que tu n’as pas pu aller aux Salons du livre comme tu l’avais espéré parce qu’il a fallu que tu suives des traitements. Tu avais perdu le contrôle de ta vie. Je gage que dans ton petit cerveau, avec ce qu'il te reste de raisonnement judéo-chrétien, à moins que ce ne soit du nouvel âge, tu t'es dit que si tu ne pouvais pas faire la promotion de ton livre, c'est que tu n'avais pas à publier. Ou quelque chose du genre. Tu as dû mettre projets et rêves en veilleuse. Tu as passé des semaines, des mois à n'avoir le goût de rien d'autre, juste passer au travers, juste attendre que ça aille mieux, mais c’est fini, là. Ta dernière mammographie est belle, tu as retrouvé toute ton énergie. Ne viens pas me dire que tout a changé, que tu n’es plus la même, je ne te croirai pas.
— Je suis la même, mais il y a comme une urgence de vivre, alors prendre tant de temps pour peut-être avoir la chance de voir mon livre publié et à combien d’exemplaires, pas sûre…
— Tous ces lecteurs et lectrices qui attendent la suite.
— Ça représente quoi : 300 lecteurs maximum.
— Ne viens pas me dire que tu écris pour péter des records de lecteurs ? Quand bien même ça ne serait qu’un, tu ne serais pas fière ? Et puis, rien que pour toi, ce serait bien.
— Un ou dix milles, tu as raison, quelle différence. Quand j’écris, je suis toute seule devant mon clavier.
— Au moins, finir ce que tu as commencé. Tu le dis toi-même, ce coup de cœur à la bibliothèque, ça te fait plaisir.
— Ben euh, justement, le « après » me fait plaisir, mais le « pendant » ? Si au moins, il était tout écrit ce roman et que je n’avais qu’à corriger. Et ensuite, le vendre, aaaahhh !! Ce que j’aime, moi, c’est corriger, le reste, je peux très bien m’en passer.
— Ben corrige au moins ce que tu as. Un jour à la fois, comme la dernière année pendant tes traitements. Ne vois pas plus loin. Alors, ça y est, tu es convaincue, après ce billet, tu ouvres ton fichier : Têtes rousses, tome 2, même si ce ne sera probablement pas le titre ?
— Ben euh…

Et vous, qu’est-ce qui fait que vous continuez ?

samedi 2 février 2013

Du coq à l'âne, et tant pis pour les règles du blogue


En terminant L’Anglais de Denise Bombardier, j’ai eu la curiosité (elle ne me lâchera donc jamais, celle-là !) d’aller voir sur Internet si Denise Bombardier était brouillée avec sa sœur Danièle parce qu’il n’en fut pas question dans son roman. Aux dernières nouvelles (qui datent des années 1980, avouez que je ne suis pas très à jour dans le potinage), elles étaient bonnes amies avec les Clémence Desrochers, Louise Beaudoin, Louise Latraverse et quelques autres « girls » de l’époque. 

Et Google m’a mené au Passe-mot de Venise Landry qui a commenté pendant des années les Correspondances d’Eastman où, justement, Danièle Bombardier menait de main de maître plusieurs entrevues. À partir de la lecture d’un billet, j’ai trouvé un lien vers mon propre blogue : l’année où j’étais allé à ces Correspondances. Je me suis mise à relire un billet écrit lors de cette période. Je me suis surprise à trouver suffisamment intéressant les petits textes que j’en ai lu un et un autre, en plus des commentaires.

C’est très rare que je me relise. Sur le coup, oui, pour corriger, pour peaufiner, pas autant que si c’était une nouvelle ou un texte en voie de publication, mais quand même un peu. Mais relire un an après, deux ans après, rarement. Je crois bien que c’était la première fois que je relisais des billets de mon blogue. Et je me trouve très bien. Bien intéressante. Surtout l’histoire de ma petite souris dans le véhicule récréatif (pour vous rafraîchir la mémoire, elle est encore là >>>)

Il me semble que ce que j’écris aujourd’hui — dans mon blogue toujours — est plus ennuyeux qu’à cette époque. Est-ce que je me donne moins de mal ? Est-ce parce que c’est devenu un pensum, que le plaisir n’y est plus ? J’espère bien que non. Les sujets ? J’aimerais bien retrouver le ton léger, cette manière de faire le tour d’une question, me donner la peine de développer une idée et surtout, ah ! oui, surtout que ce soit aussi intéressant à lire.

Je ne vais pas dire que je me trouve ennuyeuse rien que pour lire le contraire dans les commentaires.
Parlant des commentaires…

Si on en croit quelques articles au sujet des blogues, les personnels ai-je besoin de préciser, on dirait qu’ils ont moins la cote. Peut-être pas pour la création, il s’en crée encore beaucoup chaque jour, surtout pour rester en contact avec les parents et amis, mais pour la lecture : les gens ne les lisent plus beaucoup. Facebook et Twitter leur suffisent :

Prenons par exemple le mien. Depuis quatre ans, 68 membres se sont inscrits.

Croyez-vous que les 68 membres lisent encore mon blogue ? En tout cas, s’ils lisent, ils commentent beaucoup moins. De toute façon, presque impossible de savoir qui s’inscrit. Un soixante-huitième s’est inscrit dernièrement. Croyez-vous que je sache qui ? Pas du tout. Je me demande bien dans quel ordre Blogger comptabilise ces membres inscrits. J’ai donc cliqué sur chaque petit icône-avatar sans trouver le nouveau et je me suis aperçu alors qu’un bon tiers, sinon plus, n’a plus l’air de venir zieuter de ce côté-ci de mes écrits. Si vous savez comment fonctionne le classement des membres inscrits, n’hésitez pas à m’en informer.

Personnellement, quand je découvre un nouveau blogue et que je m’y attarde, je me fais un devoir d’écrire un premier commentaire et, si possible, je m’inscris. Toutes les plateformes ne fonctionnent pas de la même manière. Chose certaine, je l’ajoute à Google Reader, ainsi chaque matin, je sais si un nouveau billet a été ajouté et je peux donc lire et … commenter.

Je crains fort que Facebook et Twitter soient en tête de liste pour la popularité d’écritures et encore plus de lectures. Je reçois plus rapidement et plus de commentaires sur Facebook (je ne suis pas sur Twitter), quand il m’arrive de publier mon billet sur ce réseau social. Je sais, j'en ai déjà parlé Décidément, mes billets sont moins percutants qu'en 2010! C'est la faute de la petite souris, j'aurais peut-être pas dû la tuer!

N’empêche, je n’ai pas trouvé si les deux sœurs se parlaient encore. Comme quoi, je ne changerai jamais et entre le point A et le point Z, il y a plus que 24 chemins !

vendredi 1 février 2013

Boulimie de lectures

Pendant six ou sept mois, je n’ai pas beaucoup lu. Pas le goût, mon esprit était occupé ailleurs, mais, comme si j’avais suivi un régime, je me rattrape. Je suis devenue boulimique de lectures. Je lis tout ce qui me tente. Des petites bouchées parfois pour goûter à tout. De longs repas savoureux souvent, mais je ne finis pas mes assiettes! Le fait de pouvoir maintenant emprunter des livres numériques à la BANQ, c’est pire, c’est facile de succomber.

Coup sur coup, à quelques jours d’intervalle parce qu’ils étaient disponibles, j’ai emprunté les livres numériques :
Rapide Danseur de Louise Desjardins
Le Grand Jamais de Daniel Tressart
Mayonnaise d’Éric Plamondon
La porte du ciel de Dominique Fortier.
Ï tréma de Gilles Pellerin

Je ne connaissais pas ces auteurs, hormis le fait que j’ai déjà lu Les larmes de Saint-Laurent de Dominique Fortier. Des livres choisis après avoir lu des billets sur les blogues de Venise ou de Dominique Blondeau.

Et puis à la bibliothèque, où j’allais chercher des livres pour l’artiste qui ne lit pas tout à fait le même genre que moi — heureusement, s’il fallait… je n’en finirais pas —, je n’ai pas pu résister au deuxième roman de Daniel Lessard La revenante, suite je crois bien de Maggie que j'avais bien aimé, et à L’Anglais de Denise Bombardier.

Comment font-elles ces personnes qui, au fil des années, se sont constitué des PAL (acronyme de pile à lire)? Comment résister à commencer un tel alors que celui de la veille n’est pas terminé ? Est-ce parce que je me suis privée que je ne parviens pas à lire calmement, complètement un livre avant d’en commencer un autre ? Je suis devenue une TDAH (autre acronyme pour Syndrome d'hyperactivité et d'inattention) du livre : incapable de rester en place et de lire tranquillement un livre. Aussitôt les trente ou cinquante premières pages lues, je passe au milieu, à la fin… et à un autre. 

Et ce n’est pas parce que le livre est ennuyeux ou mal écrit. Loin de là. Que des petits chefs-d’œuvre dans la liste ci-haut mentionnée. Il y a bien La porte du ciel que j’ai laissé parce que je n’accrochais pas, ni ne m'identifiais à un personnage en particulier, autant de mal à lire que Les larmes de Saint-Laurent que j’avais dû reprendre trois fois avant d’être dans un état d’esprit propice à lire ce genre d’histoire, mais les autres, des romans contemporains, au style moderne, comprendre par là des phrases courtes, des personnages jeunes, une histoire qui se passe au Québec. Tout pour me plaire. Pour un style plus classique avec des qui, des que, j’ai dévoré L’Anglais de Denise Bombardier et je me suis délectée des petits textes courts, profonds, sentis, de Gilles Pellerin, des textes comme j’aurais aimé en écrire dans mes journaux intimes au temps où j’en tenais.

Qu’est-ce que je vais faire quand La chute des géants de Ken Follett va apparaître dans mon sillage ?

Docteur, qu’est-ce que j’ai ?

mardi 29 janvier 2013

Bravo Dominos!


Toutes sortes de raisons pour acheter un livre. La mienne pour acheter Dominos ? Parce que je connais l’auteure, Lucille Bisson. Pas en personne, mais via Internet, via nos blogues respectifs, via Facebook où elle est très active. Elle a acheté mon roman, j’achète son livre de nouvelles, c’est comme un juste retour des choses.
Et j’ai lu, bien sûr. Et j’ai aimé. Beaucoup.

Bravo pour ces cinquante nouvelles toutes plus surprenantes les unes que les autres. Et ayant un lien –si minime soit-il — avec la nouvelle précédente, comme dans le jeu des dominos.

Bravo à l’auteur qui a réussi à faire vivre des personnages autant féminins que masculins, à écrire au « il » comme au « je », avec une même efficacité. Bravo pour l’écriture simple et vivante, équilibrée entre narration et dialogues.

Bravo pour la constance, la discipline en respectant son idée de départ d’écrire des nouvelles à 1,000 mots. On pourrait croire à un exercice donné en atelier d’écriture, mais non, l’auteure elle-même s’en explique à Sonia Alain dans une entrevue publiée par là >>>

Bravo pour les chutes, le propre d’une nouvelle, dont certaines sont vraiment inattendues, réussies, et même les prévisibles sont bien contrôlées. Certaines tiennent dans les deux derniers mots. Faut le faire. On meurt beaucoup dans Dominos, mais ça donne des chutes-chocs.

Si je ne suivais pas le parcours de Lucille Bisson, j’aurais cru qu’elle était comptable dans une autre vie tellement les chiffres sont nombreux dans son livre. Étant donné le concept des dominos, j’ai trouvé normal la quantité de chiffres : pour l’âge, pour l’argent, pour les heures.

Bravo pour la persévérance à vouloir publier ces nouvelles, à y avoir cru. Les Éditions Première chance, chez qui le livre est édité, spécifient, en page 6, qu’elles se dégagent de bien des responsabilités et expliquent qu’il ne faut pas comparer aux éditeurs subventionnés.  Je ne crois pas que le lecteur ait besoin de connaître ces détails, de savoir la mission de cette maison d’édition aurait suffi.

Bravo pour tous les efforts que l’auteure a fournis depuis un an pour promouvoir son livre : un site, trois lancements, sa page Facebook, une vidéo promotionnelle et quelques autres petites bricoles qui ont sûrement fait connaître cette Valdorienne au moins dans sa région, si ce n’était pas déjà fait.  Comme quoi un livre n’est pas qu’affaire d’écriture. On sent que Lucille Bisson y apporte toute son attention… comme une femme d’affaires.

La graphiste que je suis a été dérangée par les coquilles laissées et le choix de la justification sans césure, ce qui laisse parfois de grandes espaces entre les mots, mais après quelques pages, les histoires bien fignolées ont réussi à la faire taire. Si cette même graphiste a beaucoup aimé les deux couvertures, elle aurait bien aimé que le concept des dominos soit respecté sur la première : que l’un des côtés d’un domino ait le même nombre que le domino suivant, mais la lectrice a fini par se laisser charmer par le propre du livre : les histoires que l’auteure nous raconte si bien.

Bravo pour Dominos, le premier livre de Lucille Bisson. D’autres suivront, j’en suis persuadée.

Lien vers le site de Lucille Bisson >>>

vendredi 25 janvier 2013

Un an plus tard, encore à moins 28 degrés


L'an dernier, presque jour pour jour, j'étais sortie à 7 heures le matin, à moins 28 degrés. Voir par là >>>
Ce matin, quand j'ai vu la lune se coucher à l'ouest, un peu brouillée et le soleil se lever à l'est, très orangé, je n'ai pas hésité, j'ai eu le goût d'aller voir l'effet de la lumière sur la neige.
Il doit y avoir court-circuit dans mon cerveau: pour quelqu'un réputée avoir la parole et la plume faciles, devant la nature, devant la beauté, je suis sans mots. En revanche, mes yeux prennent la relève et ça me contente.
J'ai ajouté ces photos dans mon album d'hiver>>>

samedi 19 janvier 2013

Escapade de quatre jours à Québec


À défaut de trois semaines dans le sud, ce qui se fera plutôt en mars ou avril,
Où aller pour une escapade
Pour un dépaysement
Pour le plaisir
Qu’est-ce qu’on n’a pas vu ?
Il nous faut trois ou quatre jours de chaussée sèche, pas question d’être prises dans la neige ou pis, du verglas.
Réponse toute trouvée : Québec.
Une nuit chez une amie dans Lanaudière.
Deux nuitées dans la vieille capitale.
Près de cinq heures pour s’y rendre et en revenir.
Habituées à vivre dans un véhicule récréatif,
Vivre dans un hôtel, c’est bien, c’est différent.
Manger tous les repas au restaurant, c’est plus difficile sur l’estomac… et le portefeuille.
Qu’à cela ne tienne, on ne déménage pas, donc économies, donc on peut se permettre de dépenser pour se gâter.

Visite au Musée des Beaux-Arts, les expositions qui nous intéressent sont gratuites, on en profite.
L’artiste et sculpteure s’est délectée dans la salle de l’art inuit et dans celle de la Nouvelle-France, les noms d’Antoine Plamondon, Théophile Hamel, Joseph Légaré nous ont rafraîchi la mémoire.
Devant l’immense fresque L’apothéose de Christophe Colomb de Napoléon Bourassa, nous pavoisons avec la gardienne des lieux, très au fait des toiles de la salle. Pour nous qui demeurons dans la région de Montebello, et donc au pays des Papineau et Bourassa,  c’est comme rencontrer une vieille connaissance et découvrir une de ses œuvres, inconnue pour nous. Un beau cadeau.

Diner et promenade — passage obligé et très agréable — dans le Petit Champlain. Bel accueil chaleureux au Cochon Dingue, entrée par la rue Champlain. Les autres repas seront pris à l'hôtel Universel, chemin Sainte-Foy, dont le souper du lundi à moitié prix, la salle était comble.

Au Musée des ursulines, on a eu le plaisir de jaser avec une religieuse — sûrement dans les 75 ans et plus qui montait facilement les marches alors que nous avions emprunté l’ascenseur !  Une très belle exposition qui nous rappelle des souvenirs, même si l’artiste et moi n’avons jamais eu d’ursulines dans nos vies. Les broderies, à elles seules, valent toute notre admiration pour cet art en voie de disparition.

Quatre jours d’évasion, de distractions.
Quelques photos au passage qui se passent de légende, je crois bien. Pour agrandir, n'hésitez pas à cliquer sur l'une d'elles.










Liens:

(Toutes les photos sont de l'auteure de ce blogue)

vendredi 18 janvier 2013

Pour tout de suite, Gabriel Anctil

Ce n’est pas la première fois que je le constate et que je le dis : je n’ai plus de discipline. Me demande même si j’en ai déjà eu. Mon blogue est donc à l’image de ma vie : diversifié (je n’ai pas voulu dire dispersé). Tout ne m’intéresse pas, mais contrairement à certains dont j’admire la constance, je ne m’astreins pas à un seul sujet : les livres. 

Alors évidemment, je ne commente pas tous ceux que je lis. Et si je n’ai pas aimé, ou si j’ai été déçue, j’hésite encore plus à en parler. Le fait d’être auteure moi-même me force à réfléchir encore plus à ce que je peux dire d’un livre, surtout s’il est québécois. J’attends de voir si le fait d’avoir été déçue venait du livre ou venait d’un autre facteur comme mon humeur, la température, une attente injustifiable comme le fait d'avoir aimé le livre précédent du même auteur.. Ensuite, je passe à un autre livre ou une autre activité. Je vois moins l’urgence de mettre sur papier (ou sur écran) mes impressions et mon avis que je considère tellement secondaires parfois que je ne vois pas l’importance de les noter. 

Quand même. Parce que Venise du Passe-Mot m’a lancé la perche, j’ai feuilleté à nouveau les derniers livres lus et tenté de rassembler mes idées. 

En livre papier (je spécifie maintenant parce que vraiment, je ne choisis, ni n’attends, ni ne lis de la même manière un livre papier et un livre numérique), j’ai beaucoup aimé Sur la 132 de Gabriel Anctil. Je ne sais trop pourquoi, sur le site de l’éditeur Héliotrophe, il est écrit« Roman d’apprentissage, mais aussi roman d’atmosphère, », mais je dois dire que j’ai beaucoup apprécié l’atmosphère en effet. Histoire qui se passe au Québec, dans ces années-ci, ce qui n’est pas pour me déplaire. Ça me donne l’impression de vivre en même temps que mes contemporains et non pas au temps de mes grands-parents, soit entre 1920 et 1950 ! 

Un livre aussi qui s’inscrit dans la continuité des livres que j’aime et que je lis depuis toujours : des histoires qui me racontent une vie, j'en ai parlé là >>>. J’ai bien aimé Théo qui délaisse travail, patron, amis, conjointe, et même ville pour aller à la recherche de son lui-même. Même si certaines scènes sont répétitives, même si les dialogues sont en « joual », ce qui ne me dérangerait pas vraiment, habituée maintenant à en lire beaucoup plus que dans les années 1970, mais trop longs à mon goût. Même si, pendant quelques pages, j'ai cru retrouver le plaisir de L'herbe et le varech d'Hélène Ouvrard, alors que vraiment, mais vraiment pas le même ton. Juste la même route et le même but: voir plus clair dans sa vie.

Portrait de la ville et portrait de la campagne, je sais pour avoir vécu dans les deux que tout n’est pas aussi noir pour l’un et extraordinaire pour l’autre et j’espère bien que si de jeunes urbains européens lisent ce roman qu’ils n’iront pas jusqu’à croire tout ce qui est écrit ! Ça demeure la vision du personnage, peut-être celle de l’auteur qui s’est largement inspiré d’un pan de sa vie, a-t-on écrit, mais certainement pas de la lectrice que je suis. Ne donnera peut-être pas envie d’aller vivre dans le Bas-Saint-Laurent et pourtant… 

D’autres commentaires de lecture à venir… je ne sais trop quand: souvenez-vous, je suis indisciplinée!

dimanche 13 janvier 2013

Ça ne sera pas pour cette fois

Les couleurs de janvier 2013. (Cliquez pour agrandir)

On devrait voir ces couchers de soleil encore pendant quelque temps, voire des années. Ce ne sera pas pour cette fois le déménagement et la maison à vendre.

Nous sommes retournées voir les maisons, les terrains (en hiver, ce n'est pas évident). Nous avions nos pancartes de « Maison à vendre ». Le site Internet était prêt. Nous avons supputé nos chances, soupiré d’insatisfaction. Nous avons surtout recalculé. Beaucoup. Vivre ailleurs que chez nous, c'est plus cher. Rien que les taxes, c'est souvent le double et plus. On le savait, mais on pensait quand même économiser sur le chauffage ou sur l'entretien. Mais non, si la maison vaut plus cher, les assurances le seront. Peut-être quand même quelques travaux pour rendre la maison ou le terrain à notre image. Sommes-nous prêtes à payer 4,000 $ de plus par année pour être juste ailleurs ? Sans compter une petite hypothèque pour les dix prochaines années alors qu’on n’en paie plus depuis des décennies ?

Et finalement, de retour dans l’atelier, l’artiste a trouvé que nulle part ailleurs — pour l’instant — elle n’avait cette lumière dans cet atelier amoureusement conçu. Pour quelques années encore, elle a besoin d’un atelier, pas prête à y renoncer, même si elle peint moins, même si elle peint surtout pour les galeries. L’auteure, elle, n’a besoin que d’une petite pièce pour écrire, mais habituée à espace et intimité dans sa grande cour de cinq arpents.

Partout avantages et désavantages. Donc, il vaut mieux ici qui coûte moins cher qu’ailleurs où les avantages ne valent pas les désavantages de « chez nous ».

Et vous, avez-vous souventes fois déménagé ? Penser vendre, penser acheter ?

(photo d'un coucher de soleil... «chez nous »)

samedi 5 janvier 2013

Incursion dans ma vie privée

Nouvelle année, nouveau fichier : janvier 2013. 

Le blogueur, tout comme le chroniqueur ou le journaliste cherche souvent, pour ne pas dire toujours, un sujet intéressant. Et si le sujet s’impose de lui-même, il cherche le souffle, question de tenir quelques années, d’intéresser son monde. 

Je n’en suis plus là. J’ai renoncé depuis longtemps à ce que ce blogue devienne source de revenus, ou qu'il soit une partie de mon travail professionnel, soit la continuité des reportages écrits pour des journaux. Juste écrire encore. Si au début, je croyais que la lecture et l’écriture suffiraient comme sujets, aujourd’hui, je sais bien que je divague, que je virevolte, que je bifurque. Je sais également que même si au début, il n’était pas question que mon blogue devienne journal de mes états d’âme, que ma vie privée serve de billets, je n’en suis plus là non plus. Plus d’orgueil, juste le plaisir d’écrire. 

Je ne pense pas rejoindre jamais Francine Ruel et sa maison dans les cantons de l'Est et encore moins Peter Mayle, en Provence et, s’il m’arrive très souvent de transposer dans un roman ce qui m’arrive dans ma vie, cette fois, j’ai bien envie d’en parler sur ce blogue. 

Enfin nous y voilà. Que de détours, pour vous dire que je vais vous parler de ma maison à vendre. Et la folie qui nous prend d’en acheter une autre. Ailleurs. Pas loin. Aventure, droite devant ! 

En parler mais pas comme un agent d’immeuble, pas de façon humoristique, là aussi j’ai renoncé depuis belle lurette à être drôle. Je suis sérieuse, je suis peut-être même ennuyeuse, mais je n’en ai cure. J’ai envie de vous conter des bouts de ma vie et c’est ce que je vais faire. 

Donc, ma maison à vendre

J’aurais bien envie d’écrire que je vis avec une folle, mais si ça fait un choc, ce n’est pas tout à fait la vérité. Une maniaco-dépressive pas diagnostiquée, peut-être ! Chose certaine c’est une Vierge ascendant Sagittaire et c’est déjà bien assez. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, dites-vous que ça ne va pas très bien ensemble : l’une est économe, l’autre dépensière, l’une est casanière, l’autre voyageuse, l’une est terre, l’autre est feu. Le genre qui a l’air d’être décidé, qui a l’air sûre d’elle, mais qui, deux semaines plus tard, doute, se questionne et change d’idée… Et qui, deux ans plus tard, récidive. 

Ça fait 40 ans qu’on vit au même endroit, habite et remplit les mêmes garde-robes. Alors déménager après 40 ans, c’est une grosse décision, plusieurs petits deuils, plusieurs hésitations. Le doute constant. Peut-être finalement n’est-ce que la crise de la soixante-cinquantaine ? L’urgence de vivre. Le besoin de se sentir en vie. Le besoin de grouiller. Le besoin de réaliser ses rêves. Une vierge ascendant sagittaire, ç’a besoin de parler, de donner son opinion, de se mêler aux autres, de se sentir utile et importante. 

Et d’emmener tout son monde dans ce tourbillon étourdissant. 

J’en suis là. Est-ce que ça tiendra, je n’en ai aucune idée. Qui m’aime me suive !
Et vous, quelle partie de votre vie privée dans votre blogue?

(photo d'une partie de mon domaine)