samedi 20 mars 2010

Même quand je n'aurai plus de mots...
ils seront en français

Au lieu de me contenter d'un commentaire après la lecture d'un billet, il pourrait me venir l’idée d’en parler ici, plus longuement, mais je ne suis pas du genre longue analyse, éditorial percutant, opinion énergique, débat passionné. Je dois bien avouer que je deviens facebookienne ou twitterienne (même si je n’y suis pas inscrite sur ce dernier), au sens où j'écris de plus en plus court.

Alors, il vaut mieux rendre à César… et simplement retracer mon parcours matinal :
Acheter un livre directement de l’auteur chez Dominic Bellevance
Doit-on traduire ou non? chez Isa Gusso

Cette question de traduction m’a ramenée à une demande d’ami, sur Facebook : une entreprise québécoise, dont la raison sociale est en anglais. En tout cas la raison sociale fournie sur Facebook parce qu’ils en ont deux ou trois autres plus ou moins bilingues. On dirait qu’ils veulent jouer sur tous les tableaux et en sont à la période d’essai pour cette nouvelle appellation. Les propriétaires et même leurs parents sont on ne peut plus francophones. La page d’accueil de leur site, qu’ils nous invitent à visiter, est unilingue anglaise, pas de lien vers le « français ». Un site visiblement pas fini puisque tous les onglets ne mènent qu’à une seule et même page… bilingue celle-là. Avant de refuser leur demande d’amitié, je leur ai quand même demandé pourquoi une raison sociale en anglais? Juste pour lire leur réponse. Ils recherchent une « clientèle internationale », ont-ils répondu. Pourtant dans le même élan, ils prétendent que leur principale clientèle est québécoise! J’ai cliqué sur « ignorer » leur demande d’amitié. S’ils veulent des anglophones qu’ils ne me demandent pas d’être adepte. Point final. Qu'ils s'étouffent avec leur choix que je ne cautionnerai pas.
Je verrai tomber un à un mes compatriotes, sous la pression ou sous l’indifférence, je ne ferai pas d’esclandre, je ne crierai pas après les commis qui mettent les boîtes de conserves du côté de l’anglais sur les étagères, je ne refuserai pas de louer les films même si le titre anglais est plus gros que celui en français sur la couverture du DVD, je n’écrirai pas de lettre à l’Office de la langue française, je l’ai déjà fait sans résultat (je vais quand même relire quelques-uns de ces documents >>> ).

Je porterai haut le flambeau de la fierté jusqu’à mon dernier mot. Et tolérance zéro pour les concessions. Même si je manque d’arguments... et de mots. Une évolution, oui, l’acception d’une langue vivante, oui, mais je demande une logique, des raisons solides et surtout pas la tendance mode, la tendance mondiale, la tendance commerciale et monétaire, la facilité.

Finalement je l’aurai fait mon éditorial.

7 commentaires:

  1. Et une raison de plus de ne pas adhérer à facebook.
    Excellent commentaire et j'ose avouer que j'ai aussi mon flambeau.

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  2. merci de votre visite, Suzanne. Et votre flambeau est? le même? Je me doute que nous avons la même flamme.

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  3. Hello :)
    Houlà, je ne pensais pas déclencher une telle réaction pour ma part. C'est drôle parce que j'ai appris hier qu'un type de pantalons s'appelait les leggs depuis peu et j'ai trouvé ça bien ridicule. Et pourquoi pas les hands pour des gants, tant qu'on y est. Pareil le mot top pour les hauts, etc... Ce n'est pas pour rien que j'ai choisi de publier sous mon vrai nom quand de nombreux auteurs d'Imaginaire se choisissent des pseudos qui font américains. Je suis française, j'en suis fière et j'aime énormément ma langue. Donc je ne suis pas fan des anglicismes pour faire vendre ou pour être "in".
    Ma question était sur les noms à jeu de mots genre Sacquet/Baggins pour Tolkien. Et à savoir comment respecter le mieux la volonté de l'auteur entre la sonorité du mot et le sens qu'on peut lui donner. De même si l'auteur a choisi un titre qui lui plaît, il n'aimerait peut-être pas autant le titre français. Peut-être préférerait-il garder une sonorité proche de son titre que le sens. Mettons qu'un auteur ait appelé son roman "Rainbow" c'était peut-être très important pour lui qu'il y ait le mot "pluie" dans son titre. Peut-être que si on lui demande son avis, il préférera qu'on traduise par "Arc de pluie" que par "Arc-en-ciel." Pour le titre "Starfish" dont je parlais peut-être aurait-il préféré "Pêche aux étoiles" que "Étoile de mer" voire un titre tout à fait différent. Le mieux serait encore de pouvoir en parler avec lui. Hélas, je crois que ce n'est pas possible.
    Dans tous les cas, on ne peut pas comparer l'hésitation d'un traducteur qui a peur de trahir l'auteur et la volonté de rajouter des mots en anglais pour faire vendre.
    Cela dit, j'ai remarqué que les Québécois étaient beaucoup plus puristes sur la langue que les français. Sans doute parce que la proximité des "américains" est bien assez envahissantes comme ça. Même le terme d'américains semblent dire qu'ils sont les seuls habitants du continent, j'imagine que c'est agaçant.
    Côté français, la mode est plutôt à essayer de fuir le carcan de notre petit hexagone et parfois à caresser encore un peu le rêve américain (tout en le dénigrant en même temps, ce qui est assez paradoxal).
    Les réactions sont donc forcément différentes selon qu'on soit d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique. Mais je trouve qu'il y a là davantage matière à discuter qu'à se disputer.

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  4. Pas mal de fautes sur mon commentaire O_o
    Je corrigerai au moins : "Sans doute parce que la proximité des "américains" est bien assez envahissante comme ça. Même le terme d'américains semble dire qu'ils sont les seuls habitants du continent, j'imagine que c'est agaçant."
    Et au passage Guso pour mon nom, avec un seul s ;)

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  5. Mes excuses pour Guso, je corrigerai. Nous devrions utiliser le mot "États-uniens" ce qui règlerait le problème de confusion. Loin de moi l'idée de se disputer, discuter, je veux bien. Et ne croyez pas que vous soyez la première à "peser sur le piton", je suis très sensible sur la question de la langue. Je dirais même que l'entreprise dont la raison sociale est uniligne anglaise m'a beaucoup plus frappée que votre billet, somme toute très correct.

    Je ne sais rien des la traduction de livres, mais je crois qu'en ce qui concerne le titre, je crois bien que c'est un choix éditorial de l'éditeur. Même chose pour un film d'ailleurs ou une série télévisée. Ou une chanson.

    Quant au "rêve américain", personnellement j'ai beaucoup plus un "rêve québécois".

    Merci d'être passée chez nous.

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  6. J'ai oublié de préciser que j'aimais beaucoup le titre de votre billet.
    Pour le "rêve américain" je ne suis pas non plus atteinte par cette fièvre, pas plus que je ne me sens à l'étroit dans mon hexagone natal. Mais c'est vrai que la mode en France est pas mal à critiquer tout ce qui est français. Est-ce un phénomène de rejet lié à la montée du FN et de toutes les valeurs patriotiques qu'il met en avant ? Est-ce à cause de l'image élitiste et snob renvoyée par nos intellectuels ? Il y aurait là matière à faire un très long billet ^^
    Le fait est que le Français (en général) trouve assez tendance de se détacher de cette culture. Tout en étant parfois méprisant sur les valeurs états-uniennes (je suis d'accord avec vous sur l'utilisation abusive du terme américain, raison pour laquelle j'abordais la question). Pour ce qui est de la défense de la langue française, j'y suis très attachée aussi. Vous m'avez fait penser d'ailleurs qu'il fallait que je rédige un billet là-dessus. ET je développerai les dix pages que je m'apprêtais à faire en com sur mon propre blog, je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité ;)
    En tout cas, je suis contente que vous ne soyez pas fâchée :)

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  7. C'est vrai qu'il est superbe le titre de ce billet. Ça ferait une belle chanson, non, à la Yves Duteil?
    Andrée

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