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jeudi 24 août 2023

Ah!

Ah! quel bonheur ce fut!

Le bonheur de lire toute la journée.
Livre acheté à l’occasion de l’événement «le 12 août, j’achète un livre québécois». J’avais choisi trois carnets littéraires. Mon genre préféré.

Dans Mission : les possibles de Danielle Marcotte, dès la page 13 :
«Une rencontre avec un écrivain devrait toujours avoir lieu dans l’écrin intime de la lecture. Et en rester là.»
Tout comme elle, je ne sens pas le besoin d'attendre dans une file, demander une dédicace, ni même de jaser avec l'auteur.e. Le livre me comble. J'admets que quelques lignes dans un message privé... juste entre nous, ça je veux bien. 

Un livre miroir : c’était moi que je voyais, que je rencontrais. Moi qui écrivais.
« Je voudrais être “une”. Espoir d’en finir avec mes tiraillages. Je suis partagée entre ma famille, mes soucis maternels, mes obligations professionnelles, mes aspirations ma soif d’écrire Peur de devenir blasée avec l’âge, de découvrir que rien ne vaut vraiment la peine.»

Ah! Comme dans ah! ben!. En lisant «blasée avec l’âge», j’ai voulu savoir l’âge de l’auteure. Tablette, Google... tiens, tiens avril 1950! Comme moi.

«Qu’est-ce que j’attends de tous ces écrivains dont je lis les autobiographies, les journaux, les carnets? Une clé, peut-être, qui ouvrirait sur leur mystère, qui m’aiderait à comprendre le mien?»
Idem, idem et encore idem.

Comme dans tout bon carnet, l’auteure relate ses lectures, cite des passages. J’ai lu plusieurs des livres mentionnés... sauf Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar. Pas faute d’avoir essayé. Pas faute d’admirer la célèbre écrivaine... jusqu’à chercher (et trouver) sa maison La Petite-Plaisance à Northeast Harbor (je sais, je l'ai déjà écrit dans un de mes billets de blogue). Me donne le goût de réessayer, comme si nous nous ressemblons sur tellement de points («Je viens des livres. De Kamouraska d’Anne Hébert et de Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy »), pourquoi pas celui-là? Pourtant, elle écrit aussi : « tous les livres ne sont pas pour moi. Dans la lecture, je cherche une voix qui murmure, qui se confie, loin, bien loin de la démonstration ou de la mise en scène.»

Ah! comme dans Ah! la chanceuse! Camp littéraire Félix + Robert Lalonde = (en tout cas pour elle) publication de son carnet chez Lévesque éditeur. Contente pour elle, contente pour moi qui me délecte de ces carnets d’auteur.e.s. J’essaie très fort de ne pas prendre mon propre passage à ce camp/atelier d’écriture comme un échec puisque la semaine n’a pas abouti à un manuscrit qui, en le retravaillant, aurait enfin été accepté par un éditeur reconnu, raison pour laquelle j’y allais.

Ah! comme Ah! je n’en reviens pas: sa fille s’appelle Claude.

Comme j’ai eu l’impression de passer la journée avec Danielle Marcotte, et après avoir lu sa phrase : «[...] solitude de l’écrivain — qui n’obtient jamais (ou rarement) d’écho à son travail», je l’ai trouvée sur Facebook et je me suis permis de lui écrire sur Messenger : « Ne l’entendez-vous pas cet écho aujourd’hui?»

Ah! comme:  Miroir, miroir, merci d’avoir écrit qui je suis, qui nous sommes, nous qui avons ce besoin insatiable d’écrire.

Écrire, c’est peut-être comme l’amour: dévorant et inassouvissable. Mission impossible!

Ah! quelle belle journée ce fut!