lundi 21 octobre 2024

Ces photos que l'on garde longtemps,
que l'on regarde si peu

Jour tout de ciel bleu, de feuilles tombantes et de doux temps.
Jour de ressac « roman dense et touffu, à l’écriture serrée et aux phrases longues qui s’étalent parfois sur deux pages » est-il écrit dans La Presse . Qui me rappelle ces fécondes années où je notais dans un cahier les belles phrases ou expressions. C’est certain que, admirative, j’aurais noté :
« son iris gauche opacifié d’un glaucome »
« pluie fine hachurait la ville »,
« le vent forçait, le crachin fouettait les vitres »

Des phrases que j’aurais consultées, des mots que j’aurais empruntés et glissés dans un des romans en devenir. C’était en quelle année déjà? Qu’ai-je donc fait de ces cahiers? Où sont-ils donc? Les ai-je jetés?

Demain jour de bac bleu ou de bac vert?
Jeter, donner, classer. Que faire de tous ces cahiers, de tous ces albums photo, des CD qui ne servent plus, qu’on ne peut plus lire ou écouter de toute façon? Tout est rendu USB.
On nous intime de vivre au présent.


Pourtant, hier encore, jour de souvenirs en photos trouvées au fond des armoires : toutes ces expositions, symposiums auxquels Louise Falstrault a participé et moi qui ai regardé, accompagné. Pas que des expositions, des voyages, des paysages, des dépaysements, des amitiés. Des tableaux pour elle, des mots à écrire pour moi.

L’artiste a encore des tableaux à vendre, son atelier est ouvert sur rendez-vous. Les yeux « opacifiés » de glaucome qui souffrent de sécheresse oculaire, l’artiste ne peint plus, mais sur Facebook, elle surveille encore les artistes peintres qu’elle a connus lors des symposiums. Elle reconnait des noms. Elle se réjouit que Marie-Claude Courteau soit l’invitée d’honneur au Symposium de peintre de Gatineau en couleurs qui a lieu les 25-26-27 octobre. Elle a feuilleté quelques albums photos, a vérifié sur son site Internet en quelle année elle était à Gatineau, à Ottawa, à Baie-Comeau, à Maniwaki, au Massachusetts, à Kamouraska. Et puis, sereine, elle revient à aujourd’hui et maintenant. Elle veut vendre, donner. Des revues, des livres, des pinceaux, des chevalets. Elle est prête, elle veut se sentir légère.

Quant à moi, encore le goût d’écrire. Court. Petits billets. Publiés facilement sans attente, sans stress. Dans ce blogue qui a déjà porté le titre « De nos pinceaux et de nos stylos », qui se voulait une fenêtre sur la Petite-Nation et qui finalement tient plus du carnet de lectures. Je suis aussi prête à donner des livres, des albums de bandes dessinées. Le problème n’est pas tant d’être prête à se départir de ses biens, mais accepter, vouloir vraiment, ne pas croire que sa vie est finie, ne pas espérer que tout se fasse par magie. La solution, c’est d'aller chercher le bac vert, le bac bleu et de remplir la première boîte de carton.

jeudi 17 octobre 2024

Elles méritent un prix

 



Il faut que j’en parle. Que j’écrive là-dessus.
Le tout — le visible pour nous, parce que le travail en amont a sûrement eu lieu bien avant — a commencé mi-février 2024. La MRC de Papineau profite du 350e anniversaire de la Seigneurie de la Petite-Nation «pour explorer avec vous, en mots et en images, l’histoire et l’identité de son territoire.»

Depuis février, donc, j’ai participé à quelques événements, j’ai vu une ou deux vidéos mais surtout, je lis des capsules, 21 jusqu’à maintenant.
Avec plaisir, avec délectation! Avec reconnaissance, avec fierté.
Tourisme Petite Nation a réalisé et effectue encore un travail colossal.
Dès le début, j’ai adoré l’image de marque (je ne tiens pas spécialement à utiliser le terme «branding»). Le choix des couleurs, le design. J’ai vu les annonces sur des véhicules, des pancartes, des oriflammes. La même partout, remarquable.

Quant aux capsules illustrées, documentées sur l’histoire, les personnages, les personnes, les coutumes, les municipalités, je n’ai que des félicitations à adresser à Marthe Lemery et de Marie-Josée Bourgeois. Quelles recherches, quelle documentation et quels textes!
Je les connaissais, je les aimais déjà, mais là, elles méritent un prix. Un prix qu’il faudra inventer. Un prix qui touche l’histoire, l’écriture, la créativité. Un prix provincial.

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