« Où je me sens libre, c’est dans l’indéfinition. Être plus d’une chose, plus d’une identité, plus d’une personne. Fondamentalement, on est construit comme ça [...] Vraiment, j’en suis persuadé : je n’ai pas l’impression d’être une seule personne, d’avoir une identité fixe ou stable. Je cherche à m’approcher de ce “ni l’un ni l’autre” que je sens en moi. »
Kevin Lambert
Lire ça à deux heures du matin, tu n’as qu’une envie, c’est de te lever et d’écrire.De dire que c’est tout à fait ça. Tu es plusieurs personnes. Je suis je, je suis tu, tu es nous, nous sommes elles et parfois il.
Dans ma tête, j’établis un plan : un chapitre par personnage: la fille, la femme, le garçon manqué, l’étudiante, la professeur, la graphiste, la voyageuse, l’amoureuse, l’amie, la sportive, la sœur, la jeune, la sociable, la verbo-moteur... et plusieurs encore. Le «je» du jour, le «tu» qui peine à se reconnaître devant le miroir, le «il» qui ne porte ni robe ni jupe, ne se rase pas, le «elles» quand je me sens féministe et solidaire...
Et comme Kevin Lambert, comme dans tous mes livres,
Et comme Kevin Lambert encore :
« L’identité ne m’intéresse pas, parce que l’on est aussi ces masques que l’on a mis en chemin pour se protéger. »
En revanche, l’identité m’intéresse.
Mon premier livre publié, Je me veux, disait déjà que je cherchais à savoir qui j’étais. Pourtant je n’aime pas les étiquettes si elles sont jugement ou amalgame réducteur, comme si on était qu’une identité.
Je n’ai jamais senti le besoin de dire devant tout le monde qui je suis. Ma mère, par son exemple, m’a appris la discrétion. Les années 60-70 nous demandaient la pudeur, la réserve. Chez nous, autour de nous, on ne parlait ni de nos amours, ni de nos sentiments. On parlait de nos actions, nos études, notre travail. De cuisine ou de sports. Même mes lectures étaient visibles mais pas commentées. Libres par contre.
Dans les livres, je me, je te, je nous, je vous cherchais.
Je me suis crue philosophe en lisant L’Être et le néant de Sartre.
Je me suis vue actrice en lisant et en jouant la bonne dans La cantatrice chauve de Ionesco.
Je pouvais aimer garçon et fille en lisant Virginia Woolf, Anaïs Nin, Simone de Beauvoir.
À chaque livre, j’étais une nouvelle personne.
Je voulais être écrivain pour être entière, tout à la fois. Et comprendre qui je suis. Ou en tout cas essayer.
Et finalement, il est six heures du matin, la chatte ronronne à mes pieds, mes pensées s’enfuient à mesure que le soleil éclaire le jour. Je m’endors enfin, le cœur un peu plus calme, avec l'impression d'avoir fait le tour de la question. Les espoirs de les écrire pour vrai ces chapitres, enfuis. Je sais que je n’ai plus le souffle pour écrire une centaine de pages, ni les contacts pour être publiée. Le blogue me permet d'écrire court, même quand je pense long!
Le jour, entre les repas et les baignades, j’irai voir quel livre j'achèterai le 12 août.
Et j’écrirai. Encore.
Mais si Kevin Lambert crée des personnages pour exprimer qui il est, je n’en suis plus là. Je suis dans les explications, les constatations. Je n’irai pas jusqu’à dire l’analyse, je n’ai jamais été forte dans les dissertations, les essais. Je préfère la romance.
Aujourd’hui, c’était la blogueuse.
Et ce soir, elle se couchera tôt!
« J’ai ce besoin d’un projet à l’autre de métamorphoser la forme. Je pense chaque forme de manière indépendante, par rapport à l’histoire que je veux raconter. Je n’adapte pas mon sujet à mon style. Pour chaque sujet ou personnage qui m’intéresse, j’adapte mon écriture. »La forme serait par fragments. Paragraphes, espaces, alinéa. Comme Foekinos dans Charlotte. Comme Nuit de foi et de vertu de Louise Gluck que Ruth Major vient de me faire découvrir. Comme les poèmes que j’écrivais à 15 - 17 ans.
Et comme Kevin Lambert encore :
« Mon inspiration vient beaucoup de la littérature. La littérature me donne accès même à des souvenirs. J’ai l’impression de ne pas me connaître quand je ne lis pas. J’ai besoin de me nourrir d’autres écritures. […] Il y a toujours une partie de choses que j’ai connues dans ce que j’écris.
Dans la vie, on comprend rarement les actions ou les motivations des autres. »
En lisant les autres, je me, je nous, je vous comprends mieux.
« L’identité ne m’intéresse pas, parce que l’on est aussi ces masques que l’on a mis en chemin pour se protéger. »
En revanche, l’identité m’intéresse.
Mon premier livre publié, Je me veux, disait déjà que je cherchais à savoir qui j’étais. Pourtant je n’aime pas les étiquettes si elles sont jugement ou amalgame réducteur, comme si on était qu’une identité.
Je n’ai jamais senti le besoin de dire devant tout le monde qui je suis. Ma mère, par son exemple, m’a appris la discrétion. Les années 60-70 nous demandaient la pudeur, la réserve. Chez nous, autour de nous, on ne parlait ni de nos amours, ni de nos sentiments. On parlait de nos actions, nos études, notre travail. De cuisine ou de sports. Même mes lectures étaient visibles mais pas commentées. Libres par contre.
Dans les livres, je me, je te, je nous, je vous cherchais.
Je me suis crue philosophe en lisant L’Être et le néant de Sartre.
Je me suis vue actrice en lisant et en jouant la bonne dans La cantatrice chauve de Ionesco.
Je pouvais aimer garçon et fille en lisant Virginia Woolf, Anaïs Nin, Simone de Beauvoir.
À chaque livre, j’étais une nouvelle personne.
Je voulais être écrivain pour être entière, tout à la fois. Et comprendre qui je suis. Ou en tout cas essayer.
Et finalement, il est six heures du matin, la chatte ronronne à mes pieds, mes pensées s’enfuient à mesure que le soleil éclaire le jour. Je m’endors enfin, le cœur un peu plus calme, avec l'impression d'avoir fait le tour de la question. Les espoirs de les écrire pour vrai ces chapitres, enfuis. Je sais que je n’ai plus le souffle pour écrire une centaine de pages, ni les contacts pour être publiée. Le blogue me permet d'écrire court, même quand je pense long!
Le jour, entre les repas et les baignades, j’irai voir quel livre j'achèterai le 12 août.
Et j’écrirai. Encore.
Mais si Kevin Lambert crée des personnages pour exprimer qui il est, je n’en suis plus là. Je suis dans les explications, les constatations. Je n’irai pas jusqu’à dire l’analyse, je n’ai jamais été forte dans les dissertations, les essais. Je préfère la romance.
Aujourd’hui, c’était la blogueuse.
Et ce soir, elle se couchera tôt!