dimanche 25 mai 2025

Je ne suis pas née ici, mais je vais mourir ici


Il ne faisait pas chaud, mais il ne pleuvait pas.
Alors la cinquantaine de personnes réunies à Montpellier ont pu effectuer le parcours prévu par le Comité consultatif sur la culture et le patrimoine de la municipalité.

Un événement très bien organisé. Les musiciens Max et Frak nous guidaient de place en place. Le conseiller Guy Martel a terminé l'événement en beauté en chantant une de ses compositions.
Le comité, composé de Nicole Touchette, Richard Strasbourg, Nicolas L’Écuyer-Pilon et Lise Castonguay (absente sur les photos) a travaillé fort et depuis longtemps pour ce dévoilement de «plaques commémoratives valorisant la contribution de personnages historiques au sein de la communauté.»

Le parc municipal devient le Parc Joseph-Omer-Montpellier
La bibliothèque rend hommage à Maria Brault (dans les années 1940-1950, on la connaissait mieux sous le nom de Mme Gédéon Legault)
La place Joseph-Robineau
Et finalement le Centre communautaire Félicien-Bricault
Il fut question aussi du Jardin des souvenirs.

Les membres du comité nous apprenaient l’histoire de chacun·e et les visiteurs étaient invités à raconter quelques anecdotes au sujet de chacun. Les frères Montreuil ne se sont pas laissé prier, ils avaient des souvenirs à revendre. Des histoires de « snow », de chapelet autour du chat de leur grand-mère, d’hosties mangées que le curé Bricault allait chercher à Hull. « Ah les petits pendards! »

Quant à moi, ma petite contribution ne concernait que le curé Bricault.
Parce que je l’ai connu.
Autant à Montpellier qu’à Notre-Dame-de-la-Paix.
Parce que j’ai vécu une bonne dizaine d’été dans la Baie-de-l’Ours jusqu’à ce que mes parents décident d’y bâtir maison. J’y suis restée un an et demi avant de déménager à Notre-Dame-de-la-Paix où je vis depuis plus de 50 ans.

J’ai sans doute appris à quelques personnes présentes que l’ancêtre des Bricault, un soldat de Carignan, s’appelait Jean Bricault... dit Lamarche.
Eh oui, nous avons le même ancêtre! Bon, nos ancêtres communs remontent à huit générations dans les années 1770, mais tout de même. J’étais toute petite quand mon père nous le répétait chaque été : le curé est parent avec nous!
Et j’ai découvert encore mieux, sa mère était un Major et il se trouve que mon frère a épousé une Major de Saint-André-Avellin, alors nous sommes parents de ce côté-là aussi.

Je me souviens tout particulièrement d’une kermesse qu’il avait organisée, sans doute pour ramasser des fonds pour un de ses projets. Il y avait autant de jeux pour les enfants que d’activités pour les adultes.
Mon dernier souvenir de lui, c’est à Notre-Dame-de-la-Paix. En effet, quand j’y suis arrivé en 1972 j’ai su qu’il y habitait, je passais devant sa maison souvent. Je n’allais plus à la messe depuis longtemps, mais à la messe de minuit, je retrouvais mes messes d’enfant. Les sermons du curé Bricault n’étaient jamais longs ni ennuyeux.
Un été, j’étais en simple maillot de bain et je prenais ma douche, je me lavais la tête... dans la rue. Eh! oui, sous les jets d’eau puissants d’un arrosoir de pommes de terre. Qui passe en auto dans la rue? Qui ralentit? Le curé Bricault. Croyez-vous qu’il s’est indigné de nous voir en maillot de bain dans la rue? Pas du tout, il a trouvé que c’était une bonne idée. Avec un grand sourire, il a continué sa route.

Voilà, alors je n’oublierai jamais ni le curé Bricault, ni Montpellier. Qui oublie les étés de son enfance, de sa jeunesse?
Tout ce qui concerne l’histoire et le patrimoine de la Petite-Nation m’intéresse.
Je ne suis pas née ici, mais je vais mourir ici!

1 commentaire:

  1. Bonjour Claude,
    Très intéressants pour moi tes commentaires. Je ne savais pas que que tu avais résidé dans la Baie-de-l’Ours où mes grands-parents maternels Rosana Robillard et Josepha Hotte y ont résidé quelques années alors que mon grand-père travaillait à la ferme Caron. J’ai fait quelques démarches pour savoir à quelle adresse ils avaient résidés. Je sais dans quel secteur c’était mais je n’ai pas découvert à quel endroit précis c’était.
    De plus, quand tu parles du régiment de Carignan, ça me rejoint aussi puisque mon ancêtre paternel de la douzième génération Pierre Balan dit Lacombe s’était marié à Québec avec Renée Biret, une fille du roi. Elle, une orpheline de Larochelle et lui de Cantillac, un soldat du régiment de Carignan. J’y ai visité, l’automne dernier, ce petit hameau près de Brantôme en Périgord.

    Il mest aussi arrivé d’assister à des sermons du curé Bricault. C’était très divertissant et inédit.

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