samedi 21 juin 2025

Quand je n'écrirai plus, je lirai encore

Que font les écrivains quand ils n'écrivent pas.

Ils s’écrivent. 

                                            Aurelie Valonges
J’en suis là : parler de moi.
Ai-je déjà fait autre chose?
Écrire
ce que je connais
ce que je vis
mes souvenirs des ailleurs
et mon contentement d’ici

Je continue à marcher dans un chemin d’écriture
des pas sans fin
au ralenti maintenant
je tourne en rond parfois

Le manuscrit Chemins d’écriture
envoyé à cinq éditeurs il y a trois mois
silence
Après ceux de Montréal,
irais-je vers ceux de la région?
comme en 2011
ou comme en 2019, me contenter du blogue
cesser de vouloir
avant de devenir frustrée
je ne serai pas écrivain
je suis tout de même auteure
Je fus celle que je voulais devenir un temps
m’en réjouir
m’en contenter

Tant d’autres veulent
les offres d’écriture ne manquent pas
par des institutions, des organismes, des individus
tout le monde peut écrire, master class, ateliers d’écriture, camp littéraire, comment devenir écrivain
Les sites d’auto-édition se multiplient
en France surtout, mais ici au Québec aussi
Amazon offre bien des avantages
La Rocade me tente,
mais que peuvent-ils faire que je ne sache faire
et Amazon : l’idée me rebute.

Toujours la même question depuis cinquante ans
quelle sorte d’écrivain veux-je être?
Je le sais bien
juste écrire et que mes écrits soient publiés
le reste ne m’a jamais vraiment intéressée
sauf s’il faut jouer le jeu
comme un passage obligé
Que je ne me surprenne pas alors de ne pas être éditée!

Depuis le « 75 ans »
Écrire le chiffre
voir les 7 et 5 collés
ça fait vieux
ça fait à quoi bon me démener pour quoi que ce soit
vit dans la paix le temps qu’il te reste
non pas abandonner, mais laisser aller
cesser de vouloir être ailleurs
aimer être ici





Regarder le vert des feuilles encore jeunes
entre deux grands pins, entre les branches d’orme qui montent et descendent
comme les bras de l’enfant qui joue à l’oiseau
le ciel bleu
aussitôt l’envie de l’écrire ce ciel bleu

S’il pleuvait
je rentrerais
j’écrirais
je chercherais des métaphores
Moi qui suis trop terre à terre
je ne sais dire
que ce que je sens ou pense
je ne sais pas transposer






Dehors
devant les arbres et les fleurs
mais toujours avec les livres et les mots des autres
aujourd'hui ceux d’Hélène Dorion
qui sait si bien métaphoriser
mes forêts sont un long passage
pour nos mots d’exil et de survie
un peu de pluie sur la blessure
un rayon qui dure
dans sa douceur
et quand je m’y promène
c’est pour prendre le large
vers moi-même

Quand je n’écrirai plus
je lirai encore.

1 commentaire:

Les anonymes: svp petite signature