Pour le livre Lachute, terroir de souvenirs ! elle est à la fois auteure, directrice, éditrice, blogueuse, relationniste, cheffe de projet, responsable du marketing, hôtesse, animatrice. Elle a tout réussi. Ce fut long d'espoir, ce fut stressant, jusqu’à la fin : le jour du lancement, il y eut un peu de neige, un peu de glace noire, mais surtout beaucoup d’embarassades et de sourires.
Michèle Bourgon y a longtemps pensé à ce livre, elle l’a tellement voulu. Elle l'aime tellement son Lachute, là où elle est née, là où elle a grandi, là où elle a enseigné, là où elle a aimé.
Pour raconter ses souvenirs, ceux des gens qu'elle a côtoyés, qu'elle a aimés, elle a fait appel à 80 personnes, a lu plus de 125 textes. Lus. Corrigés. Relus. Sans compter les centaines de courriels aux auteur.e.s, à l’imprimeur, aux médias, aux maires, aux librairies, aux bibliothécaires.
Il est beau, coloré. À son goût.
Elle a tout fait. Sauf le graphisme et la mise en page.
Je fus sa graphiste.
Et un peu sa confidente, je pense.
Elle dit que c’est mon livre aussi. Pour elle oui, pour moi, non. Quoiqu’à bien y penser, si quand même un peu.
Pour moi, il y a trois catégories de livres : ceux que je lis, ceux dont je fais la mise en page, ceux quej’écris j’ai écrit. Chacun m’apporte différentes satisfactions. Ça reste qu’ils nourrissent tous ma passion des livres.
Je pourrais presque écrire, comme Lydie Salvayre dans Autoportrait à l’encre noire :
Et comme le dernier « vrai » mien date de 2019, comme je ne me sens absolument plus la force ni la patience ni le cœur à me lancer encore dans l’autoédition-autopromotion,d ans cette folle aventure que Michèle Bourgon a vécu la dernière année, je crois bien que pour les années à venir, je serai comme ces femmes qui ne peuvent (plus) enfanter, je vais porter les livres des autres : ceux que je lis et ceux que je mets en pages.
Et encore toutes mes félicitations à Michèle Bourgon pour ce collectif rempli de souvenirs! Les livres seront en vente les 28-29-30 novembre, à la Foire de Noël d’Argenteuil. Les profits de ces ventes iront à la Fondation de l’Hôpital d’Argenteuil.
Quant à moi, à Lachute, depuis bientôt 70 ans, je ne fais qu’y passer alors, dans ce livre, j’ai écrit :
Lachute.Un entre-deux, un mi-chemin. Entre Montréal et Gatineau. Lieu idéal de rendez-vous.
Elle n’y est pas née, mais elle aime y passer.Pas longtemps, mais souvent.
Elle a 8 ans, elle s’en va au chalet, au lac Simon.
Pour l’été.
En passant dans Lachute, sa mère se pâme devant les belles maisons de briques rouges.
Elle parle de l’architecture victorienne, du pont en porte-à-faux. Elle utilise le mot anglo-saxon.
La petite apprend de nouveaux mots. Elle aime les mots, les lire surtout.
***
Elle a 15 ans, elle revient de son camp de Guides, elle doit retourner au chalet.
À la gare Jean-Talon, elle prend le train pour se rendre à Papineauville. Avant, il y aura Lachute.
Elle entend encore le chef de train crier : « Lachute/Lachout ».
Aujourd’hui encore, elle répète chaque fois qu’elle y passe.
***
À 18 ans, elle part de la ville de Saint-Laurent à vélo, elle pédale, traverse plusieurs villages et se rend à la Laiterie Lowe.
Achète et déguste lentement un cornet de crème glacée.
Au chocolat, sa saveur préférée.
Elle ne fait que passer, elle doit retourner chez elle.
Écrire son journal, raconter ses aventures.
***
Adulte devenue, elle s’y rend pour acheter fruits et légumes au célèbre Marché aux puces, le mardi.
Elle en profite pour manger des mets chinois, ou un morceau de gâteau aux carottes chez Mikes ou encore les beignes chez Dunkin’Donuts.
Il n’y en a pas chez elle, dans la Petite-Nation où elle demeure désormais.
Elle a tout fait. Sauf le graphisme et la mise en page.
Je fus sa graphiste.
Et un peu sa confidente, je pense.
Elle dit que c’est mon livre aussi. Pour elle oui, pour moi, non. Quoiqu’à bien y penser, si quand même un peu.
Pour moi, il y a trois catégories de livres : ceux que je lis, ceux dont je fais la mise en page, ceux que
Je pourrais presque écrire, comme Lydie Salvayre dans Autoportrait à l’encre noire :
« Je vis avec mes livres. Je pense avec mes livres. Je dors avec mes livres. Ils sont ma force et mon réconfort. Ils comblent mon besoin d’admirer, ils me fortifient, ils m’augmentent, ils me transforment, ils m’instruisent, ils m’égayent, ils m’enivrent, ils me multiplient, ils m’écorchent, ils m’allègent, ils m’enchantent, ils m’emportent, ils m’attendrissent [...] Je ne saurais vivre sans eux. Et je veux mourir avec eux. »
Et comme le dernier « vrai » mien date de 2019, comme je ne me sens absolument plus la force ni la patience ni le cœur à me lancer encore dans l’autoédition-autopromotion,d ans cette folle aventure que Michèle Bourgon a vécu la dernière année, je crois bien que pour les années à venir, je serai comme ces femmes qui ne peuvent (plus) enfanter, je vais porter les livres des autres : ceux que je lis et ceux que je mets en pages.
Et encore toutes mes félicitations à Michèle Bourgon pour ce collectif rempli de souvenirs! Les livres seront en vente les 28-29-30 novembre, à la Foire de Noël d’Argenteuil. Les profits de ces ventes iront à la Fondation de l’Hôpital d’Argenteuil.
Quant à moi, à Lachute, depuis bientôt 70 ans, je ne fais qu’y passer alors, dans ce livre, j’ai écrit :
La passante
Lachute.Un entre-deux, un mi-chemin. Entre Montréal et Gatineau. Lieu idéal de rendez-vous.
Elle n’y est pas née, mais elle aime y passer.Pas longtemps, mais souvent.
Elle a 8 ans, elle s’en va au chalet, au lac Simon.
Pour l’été.
En passant dans Lachute, sa mère se pâme devant les belles maisons de briques rouges.
Elle parle de l’architecture victorienne, du pont en porte-à-faux. Elle utilise le mot anglo-saxon.
La petite apprend de nouveaux mots. Elle aime les mots, les lire surtout.
***
Elle a 15 ans, elle revient de son camp de Guides, elle doit retourner au chalet.
À la gare Jean-Talon, elle prend le train pour se rendre à Papineauville. Avant, il y aura Lachute.
Elle entend encore le chef de train crier : « Lachute/Lachout ».
Aujourd’hui encore, elle répète chaque fois qu’elle y passe.
***
À 18 ans, elle part de la ville de Saint-Laurent à vélo, elle pédale, traverse plusieurs villages et se rend à la Laiterie Lowe.
Achète et déguste lentement un cornet de crème glacée.
Au chocolat, sa saveur préférée.
Elle ne fait que passer, elle doit retourner chez elle.
Écrire son journal, raconter ses aventures.
***
Adulte devenue, elle s’y rend pour acheter fruits et légumes au célèbre Marché aux puces, le mardi.
Elle en profite pour manger des mets chinois, ou un morceau de gâteau aux carottes chez Mikes ou encore les beignes chez Dunkin’Donuts.
Il n’y en a pas chez elle, dans la Petite-Nation où elle demeure désormais.
***
Un certain soir de février 1997, à l’invitation de Dominique Legault, la toute jeune Maison de la culture présente une exposition des tableaux d’une amie artiste.
Elle aime les mots, les livres, mais les tableaux aussi.
Elle s’y rend avec une autre amie.
Dehors, une neige collante tombe.
À l’intérieur de l’hôtel de ville, la longue salle étroite est vide.
Et si personne ne venait?
Personne n’est venu.
Sauf un monsieur.
Un passant aussi.
Le député Maurice Dumas.
Il a acheté un tableau.
L’artiste invite ses compagnes au restaurant.
Juste en face, de l’autre côté de la bande centrale joliment installée sur la rue Principale.
Le 16.
Le vin est bon, le menu varié, les plats succulents.
Aujourd’hui, le restaurant Le 16, comme tant d’autres, est fermé.
D’autres ont ouvert.
Depuis qu’elle connaît Michèle Bourgon, la passante passe plus de temps à Lachute.
Chez Eatalya, chez Le Caucus.
Comme elle, Michèle écrit.
Elles s’entendent bien.
Pour la passante, le nom d’une ville ravive les souvenirs des gens qu’elle y a côtoyés,
des mots qu’elle y a entendus ou qu’elle y a prononcés,
des traces qu’elle y a laissées,
de beaux moments qu’elle y a passés.
La passante l’écrira.
Elle aime les mots, les livres, mais les tableaux aussi.
Elle s’y rend avec une autre amie.
Dehors, une neige collante tombe.
À l’intérieur de l’hôtel de ville, la longue salle étroite est vide.
Et si personne ne venait?
Personne n’est venu.
Sauf un monsieur.
Un passant aussi.
Le député Maurice Dumas.
Il a acheté un tableau.
L’artiste invite ses compagnes au restaurant.
Juste en face, de l’autre côté de la bande centrale joliment installée sur la rue Principale.
Le 16.
Le vin est bon, le menu varié, les plats succulents.
Aujourd’hui, le restaurant Le 16, comme tant d’autres, est fermé.
D’autres ont ouvert.
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Depuis qu’elle connaît Michèle Bourgon, la passante passe plus de temps à Lachute.
Chez Eatalya, chez Le Caucus.
Comme elle, Michèle écrit.
Elles s’entendent bien.
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Pour la passante, le nom d’une ville ravive les souvenirs des gens qu’elle y a côtoyés,
des mots qu’elle y a entendus ou qu’elle y a prononcés,
des traces qu’elle y a laissées,
de beaux moments qu’elle y a passés.
La passante l’écrira.

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