mardi 1 juillet 2014

Encore une

Manuscrit version juillet 2014
Les incohérences : corrigées.
La concordance des temps : verbes corrigés. Merci SB et MB.
La fin des chapitres : ajout de petite phrase punchée pour donner envie de poursuivre.
Les ruptures de construction que la réviseuse a eu l’amabilité de noter : revues et corrigées.
Les dialogues qui manquent de naturel : revus et améliorés. Merci Gen ! (voir son billet >>> ) et BR.
La surabondance de détails : j’en ai enlevé, avec un petit pincement au cœur puisque ça veut dire effacer des heures de recherche et des notes judicieusement choisies. Les amateurs de généalogie pourront me contacter.
L’orthographe des prénoms : uniformisée
Les titres de chapitres : tous disparus pour un meilleur enchaînement et éviter l’impression d’une coupure dans le temps. Moi j’aimais bien. Oui, le lecteur pouvait avoir l’impression de tourner les pages d’un album photo. Et alors ? Chaque chapitre était comme une mini-nouvelle. L’est toujours quant à moi.

Intrigue, surprises et dénouement pour que ce soit un roman et non un récit. Peu m’importe l’étiquette, si ça se lit bien, si c’est intéressant, pourquoi tout manuscrit, en 2014, au Québec, doit-il répondre à des règles dictées par l’éditeur ? Répondre à une structure établie par je ne sais quel universitaire ou académicien ? Question de plaire au plus grand nombre de lecteurs ?

J’ai quand même cherché une autre structure, j’ai longuement pensé, cogité, voulu, essayé de trouver des surprises, des rebondissements, mais je n’aime pas les livres policiers, les histoires à intrigues, les secrets à dévoiler. Je n’aime pas en lire alors forcément, je ne pense à en écrire. Lire le billet précédent à ce sujet >>>

Je préfère des émotions, des impressions, des questions plutôt que de l’action, des descriptions.

Quant à changer le linéaire du récit, même si j’en ai ramé un coup à lire La marche en forêt et Le mur mitoyen de Catherine Leroux, et que, donc, j’ai bien admiré les nombreux va-et-vient dans les événements qui n’ont pas de repères datés, jamais je ne pourrais utiliser ce procédé. D’abord j’aurais l’air d’avoir copié et surtout, il faudrait que je reconstruise toute l’histoire pour qu’elle se tienne. Les trois lectrices qui ont lu mon manuscrit ont bien aimé ma ligne chronologique-pas-originale. Et moi aussi, bien sûr. Pas parce que c’est plus facile, seulement parce qu’en tant que lectrice, je ne veux pas toujours me casser la tête. Petite lecture d'été, il en faut.

Rythme : varier les types de phrases, des binaires, des ternaires, des courtes, des complexes, des relatives, une accumulation, une progression. Me semble que j’avais tout ça. Ai revu, en ai ajouté, ai accentué le rythme. Ai-je réussi ?

Bref, on pense que tout est acquis depuis le temps qu’on écrit. Eh bien non! Surtout que j’ai écrit beaucoup plus court que long dans ma vie d’écrivaine. Alors, je suis retournée en classe, ai relu les notes prises lors de l’atelier d’écriture à Mont-Laurier, j’ai fouillé sur des sites pour savoir de quoi était vraiment fait le roman. Suis retournée à l'académique, au conformisme, aux règles, ce que j'ai toujours détesté, mais quand je cesse d’être rebelle, que j’essaie d’être patiente, ce qui m’arrive à l’occasion, je deviens studieuse et appliquée.

Si je ne sais pas me vendre, si je ne réussis pas à convaincre un éditeur de mes choix, aussi bien avoir un bon produit qui leur plaise. Même si je dois, à mon sens, perdre mon temps. Si je ne prends pas plaisir à cette obstination dans l’effort, au moins, j’ai plaisir à chercher, à débusquer, à trouver. Et quand l’éditeur me signifiera enfin son accord et que j’entendrai « oui, on publie », la victoire me fera oublier toutes mes insubordinations... et ce billet.

Alors un autre tour de piste, une nième version.

6 commentaires:

  1. Comme j'avais déjà dit, je crois, j'ai l'impression que tu as pris cette question des surprises et des retournements sous le mauvais angle.

    Je ne pense pas que l'éditeur voulait que tu changes ton récit en roman policier, non? Mais juste que le lecteur se demande, par moment, ce qui allait se passer, comment les relations allaient se résoudre entre les personnages, etc.

    Des fois, ça ne prend pas grand chose pour créer cet effet. Déjà, de puncher les fins de chapitre, ça peut aider. :)

    Et il ne faut pas forcément toute ligne éditoriale comme "un format". Un autre éditeur aurait pu vouloir autre chose.

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  2. Tu as raison (encore une fois), j'aime bien exagérer, aller au pire pour faire image.
    Rebelle je te dis. Au fond, l'éditeur (le seul jusqu'à maintenant) qui a bien voulu s'intéresser à mon manuscrit, veut tout simplement que l'histoire soit aussi bien fignolée que Les têtes rousses.
    J'aurais bien aimé qu'un autre éditeur l'accepte dans son état actuel. Ce n'est pas (encore) le cas.

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  3. Hep, le premier jet nous appartient. Ensuite, si on veut publier, faut souvent temporiser! ;)

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  4. Pour temporiser, je tamporise! J'aurais quand même voulu que pour celui-là, je n'aie pas à écrire autant de versions. Normalement ça devrait être de plus en plus facile écrire un bon texte, non?

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  5. Je vais t'avouer une chose, Claude : je t'admire.
    Si, si.
    J'admire ta persévérance, ta détermination, ta capacité à avancer malgré les doutes et les contrariétés. Je voudrais en posséder ne serait-ce que la moitié.
    Tu seras bientôt récompensée et je serai la première à m'en réjouir. xxx

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  6. Sylvie: je n'ai pas grand mérite, on est ce qu'on est et il faut s'accepter comme on est.
    Je dois dire qu'en termes de publication, je pars de plus loin que toi, à ce que je sache en tout cas. Même pendant la période où je m'occupais des mots des autres, ceux de mon père surtout, je ne pensais qu'à écrire et publier.
    Je croyais que le blogue me suffirait, mais faut croire que non.
    Je suis surprise moi-même de mon entêtement, pour ça des fois que je me traite de masochiste.
    Est-ce de l'entêtement ou peut-être suis-je comme une droguée: incapable de m'arrêter par ma seule volonté?
    En ce qui te concerne, je pourrais bien te dire de persévérer, mais l'important est de vivre selon ton coeur.

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