Il suffit parfois de deux ou trois choses anodines qui s’accumulent
au fil des jours pour rendre le bonheur facile. Il suffit que rien ne vienne
entacher le ciel bleu pendant deux ou trois jours pour que la joie demeure. Il suffit
de deux ou trois petits plaisirs pour que le cœur s’enivre et chante son
allégresse.
Donc, lire le matin, en prenant son café — la première
gorgée, un vrai délice qui nous arrache un soupir et un ahhhh — sur la terrasse
arrière, au soleil levant. Lire quelques pages de Oser écrire de Madeleine Chapsal et s’identifier complètement :
moi aussi j’ai interviewé des personnes, moi aussi, j’ai publié ces rencontres dans un journal. Bon, ce n’était pas Jean-Paul Sartre ni Malraux, c’était un
agriculteur de ma région, mais quand même, quel plaisir, quelle jouissance,
chaque fois. Marie-Paule Villeneuve m’avait fait confiance, mais peu après son
départ de La Terre de chez nous, on n’avait plus besoin de mes services. Mais,
j’ai beaucoup aimé.
Lire « l’écriture est initiée par la jalousie », c’est
comme se sentir comprise, jugée et pardonnée en même temps. Et si plus loin, je
lis : « l’écriture est un acte d’identification », je sens que
je fais partie de la confrérie : ce matin, j’ose m’identifier à Madeleine
Chapsal, sauf pour la quantité de romans publiés!
Le midi, un pique-nique à Val-des-Bois. Question de voir
deux-trois campings, dont un ouvert à l’année. Rêvasserie sur une vie possible
dans ce genre de camping et de maison modulaire. Question aussi de voir cette
municipalité presque orpheline, en mal d’identification sûrement, catapultée
dans la MRC Papineau qui a dû aller chercher deux municipalités de la Lièvre
pour satisfaire je ne sais trop quelle statistique. Sinon, nous aurions pu nous
appeler MRC Petite-Nation. Bon, passons sur ces considérations hautement
politiques auxquelles je ne comprends rien, ne m’y intéressant que très peu.
Retour par la Réserve Papineau-Labelle, un trésor de nature
sauvage, à peine dénaturée par les chemins forestiers. Un parc, aux multiples
entrées, qui relie, entre autres, la Lièvre (comprendre une région développée
le long de la rivière du Lièvre) à ma bien-aimée Petite-Nation (comprendre une
région développée le long de la rivière Petite-Nation). Les castors s’en donnent à cœur joie, ce qui
fait que les chemins sont souvent barrés, ce qui fut encore le cas. Il ne faut
pas se fier au GPS qui s’y perd, ni au réseau téléphonique inexistant et très
peu aux rares conducteurs qui s’y promènent. À vos risques. Ce n’était ni l’heure des cervidés ni celle des ours, mais la saison des framboises, oh! que oui. Les maringouins et mouches à chevreuil ne réussiront pas à troubler nos joyeuses chansons (qui ont aussi pour but de tenir les ours à distance au cas où). Deux ou trois arrêts pour les photos et collations du petit fruit rouge. Sans autre incident que des crevasses et des trous d’eau sur le chemin numéroté 25.
Arrivée dans la civilisation, à Saint-André-Avellin en pleine fête
western, achats des premiers épis de maïs qui seront épluchés, bouillis et
mangés dès le retour à la maison. Avant, un dernier plaisir : la
cueillette de l’hebdomadaire panier de légumes biologiques d’une valeur de 20 $.
Après avoir déballé et rangé nos trésors, nous nous offrons
un verre de vin blanc en préparant la salade de tomates, haricots, concombres, et nous soupons sur notre terrasse arrière, là où tout a commencé le matin de cette belle journée.
En réalisant, une fois de plus, qu’il suffit parfois de deux ou trois petits plaisirs pour trouver que la vie est belle et que j'en rends grâce... en l'écrivant bien sûr puisque « Un écrivain demeure en écriture même quand il n'écrit pas, le jour, la nuit, sans arrêt », dixit Madeleine Chapsal.
(photos de l'auteur: lac L'Escalier à Bowman, framboises dans le parc Papineau-Labelle)
(photos de l'auteur: lac L'Escalier à Bowman, framboises dans le parc Papineau-Labelle)
Ah, les paniers de légumes bio! Un plaisir semaine après semaine!
RépondreEffacerPour l'anecdote : la semaine dernière, j'ai découvert que j'aime les radis. Ce qui m'écoeure normalement avec ce légume, c'est l'arrière-goût de pesticide que les non-bio semblent toujours avoir!
J'adore les radis, mon légume préféré. Cette semaine j'ai dû en acheter des "ordinaires" parce que je n'en avais pas dans mon panier bio: plus gros, moins dispendieux, mais pas le même goût, il est vrai.
RépondreEffacerExcusez-moi d'avoir écorniflé vos commentaires (clin d'oeil) mais je vais maintenant opté pour des radios bio, merci !
RépondreEffacerÉtat de grâce vis à vis la vie, important sont ces gestes de reconnaissance qui font des trouées pour que la manne viennent et reviennent.
Et moi ce qui m'a frappé est que tu bois du vin, c'est la première fois que je te l'entends dire.
Première fois que j'écris que je bois du vin? Euuuhhh, oui. Et de la bière l'été, du café le matin, pas de thé.
RépondreEffacerBizarre que ça te frappe? Tellement encore que je n'ai pas dit. Finalement, je dis toujours les mêmes choses, je radote!