Comme les prix littéraires. Je m’imagine indigne de comprendre. Une écolière inculte. Pourtant, à 16 ans, après mon journal intime, mes premiers mots écrits dans un cahier noir avaient la forme d’un poème. C’était simple, court. Une émotion plus qu’une pensée. Une chanson plus qu’une symphonie.
L’étude des vers de Villon, Lamartine, Baudelaire, Nelligan et même Saint-Denys Garneau a achevé de me convaincre que je n’y comprenais rien, je ne sentais rien, je n’entendais aucune musique. Donc pas pour moi. J’ai vite renoncé. En guise de poésie, je me contentais des chansons de Claude Gauthier, Georges d’Or, Gilles Vigneault.
Et puis, à force de côtoyer des auteurs québécois, j’ai rencontré quelques poètes, j’ai ouvert des livres. De Nicole Brossard parce que je l’ai connue.
De René Lapierre parce que j’ai connu sa conjointe.
De Guy Jean, de Loïse Lavallée parce qu’ils sont auteurs dans l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais.
Michèle Bourgon a été professeure, elle écrit des nouvelles, de la poésie, des récits.
Je la connais deuis près de dix ans. Elle vient de publier un recueil de poèmes : Feux de langue.
J’ai lu, et cette fois, j’ai entendu la musique. Son amour du Québec et de la langue de chez nous me rejoint. On y trouve des allusions à Gaston Miron, à Réjean Ducharme et même Victor Hugo.
Un hommage, tout en jeux de mots, à Clémence Desrochers, Yvon Deschamps, et plusieurs autres «grands».
Des images des cinq continents.
Elle a bien raison, Michèle Bourgon, d’écrire en quatrième couverture : « il y a dans Feux de langue des coups de gueule contre l’Histoire, de la déception, de la colère ».
Mais j’ai aussi reconnu son pur amusement à inventer, déformer des mots que j’avais eu le plaisir de lire, avec un grand sourire, dans ses deux livres : Y a pas de souci! et Y a toujours pas de souci!
Tous centrés, sans ponctuation autre que quelques points d’exclamation, ses poèmes permettent une lecture rythmée, douce et très visuelle.
Une fois la dernière page tournée, comme au retour d’un voyage, je laisserai couler un peu de temps. Et je relirai, comme on regarde des photos, pour lire entre les lignes, pour découvrir la délicatesse des détails. Quoique pour aimer un poème, je ne crois pas qu’il faille un cours universitaire, ni faire le tour de Babel, ni même de longues analyses critiques, ni chercher une histoire.
Juste se laisser aller.
Juste ouvrir une page et commencer à lire lentement.
Pour acheter son livre ou connaître Michèle Bourgon, vous pouvez visiter son blogue où elle sort sa «langue de feu»!>>>
Mais j’ai aussi reconnu son pur amusement à inventer, déformer des mots que j’avais eu le plaisir de lire, avec un grand sourire, dans ses deux livres : Y a pas de souci! et Y a toujours pas de souci!
Tous centrés, sans ponctuation autre que quelques points d’exclamation, ses poèmes permettent une lecture rythmée, douce et très visuelle.
Je sors ma langue de feu
Brûle ta langue de bois
Tire ma langue de chez nous
Parce que tu l’as si bien pendue…
Tiens ta langue sur le bout de la mienne
Et fais sept fois le tour de Babel
Pour que tu comprennes enfin que
Ma langue pour moi est la plus belle!
Une fois la dernière page tournée, comme au retour d’un voyage, je laisserai couler un peu de temps. Et je relirai, comme on regarde des photos, pour lire entre les lignes, pour découvrir la délicatesse des détails. Quoique pour aimer un poème, je ne crois pas qu’il faille un cours universitaire, ni faire le tour de Babel, ni même de longues analyses critiques, ni chercher une histoire.
Juste se laisser aller.
Juste ouvrir une page et commencer à lire lentement.
Pour acheter son livre ou connaître Michèle Bourgon, vous pouvez visiter son blogue où elle sort sa «langue de feu»!>>>