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samedi 29 octobre 2016

Le blogue: danger d'accoutumance
ou écrire pour le simple plaisir
de publier un billet aux dix jours

Émotion d’auteure en lisant la première impression de Dominique Fortier quand elle a reçu le Prix du Gouverneur général pour son roman Au péril de la mer :
« Chaque fois que je termine un livre, je suis certaine que c’est le dernier. Ou qu’il n’intéressera personne. » 
Parce que je sais fort bien que mes romans n’auront jamais la qualité, ni la promotion, ni le tirage, ni les prix que les siens ont depuis quelques années. « Je connais ma classe, je connais mon rang » disait Flore dans le téléroman Le parc des Braves. Alors comment peut-on à ce point, Dominique Fortier et moi (déjà, apposer son nom à côté du mien!) ressentir la même chose, avoir déjà dit les mêmes mots? Comme si justement nous étions de la même classe et du même rang. Il faut croire que je n’ai pas encore compris (que je ne comprendrai peut-être jamais) que j’ai tout faux en termes de comparaison. Classerai-je toujours, jusqu’à la fin de ma vie, les gens, les créateurs surtout, comme si j’étais encore à l’école : premier, deuxième, dixième et dernier? À toute évidence, ce que l’on ressent n’a rien à voir avec la quantité, la visibilité ou la qualité d’une œuvre.

Pourtant, en théorie, je le sais que tous les êtres humains, où qu’ils vivent, quoi qu’ils fassent, peu importe leur âge, leur race, leur couleur peuvent ressentir la même chose. Peut-être que cette phrase de Dominique Fortier m’a frappée encore plus ces jours-ci parce que 1 — je révise mon manuscrit, donc je suis auteure toute la journée. Même quand je ne suis pas devant mon écran, j’y pense. La nuit, je me réveille, avant même de regarder l’heure, je replonge dans mon roman et je trouve des phrases, je cherche la métaphore ou un meilleur enchaînement. Le soir en regardant la télévision, telle phrase prononcée par un acteur me fait sauter d’un bond de mon fauteuil. Une idée vient de surgir, une phrase s’impose, je dois la consigner. Auteure vingt-quatre heures je dis. Tou-te-s les auteur-e-s deviennent donc membres de ma famille auxquels je m’identifie, auxquels je me compare, avec qui j’entre presque en relation.

Parce que 2 — mon roman Les têtes bouclées est finaliste au Prix Coup de cœur littéraire de l’Outaouais. Deuxième fois seulement que je suis confrontée (je sens que ce n’est pas le bon mot à employer, mais c’est le premier qui m’est venu à l’esprit, inconsciemment je serais « aux prises avec une situation difficile »?) à ce genre de situation. En 2011, Le roman Les têtes rousses était finaliste au prix littéraire Le Droit (journal de l'Outaouais et Est Ontarien), pas gagné. Cette année, Les têtes bouclées n’ont pas été finaliste au prix du Droit, mais le roman a été retenu par un jury pour le Prix Coup de cœur littéraire de l’Outaouais décerné par l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Comme disent tous les finalistes de tous les concours, j’ai déjà ma récompense d’avoir été choisie par un jury. Flattée, encouragée. Grand sourire.
Le gagnant ou la gagnante sera choisie par les votes des lecteurs dans les bibliothèques. 
Le résultat du vote sera connu le 18 novembre.

De plus, ce prix (du public en quelque sorte) sera remis lors des Culturiades de l’Outaouais (soirée de reconnaissance pour les créateurs professionnels et les organismes artistiques et culturels de l’Outaouais) où d’autres prix seront également remis, mais eux, par vote d’un jury. De quoi mêler tout le monde. Mais de quoi avoir une plus grande visibilité également.

D'ici là, quoi? Attendre? Même pas. Inviter les lecteurs et les lectrices à aller voter? Mais encore? Insister? Pas mon genre. Donc rester soi-même. Oublier. Vaquer à mes habituelles occupations. 

Si, entre la nomination et le résultat du vote, il n’en était plus question, je l’oublierais presque, mais de voir son nom (à côté de tous les finalistes des Culturiades) chaque semaine dans un journal, dans un hebdomadaire, dans une infolettre, sur Facebook de l’entendre par des amis, de leur dire que non, je n’ai pas gagné, je suis « juste » finaliste, de voir la petite boite de vote à la bibliothèque, de voir les gens s’approcher, demander c’est quoi cette boite, cette affiche… bref, ça donne de l’importance au prix. Ça ravive… ça ravive quoi en fait? C’est ce que je ne sais pas vraiment. Pas clairement. 

J’en parle pour en parler. Pour écrire un billet parce que ça fait une dizaine de jours. Comme un manque. Pour donner des nouvelles. En réalité, je ne sais pas quoi en penser. Je ne sais pas vraiment ce que je ressens. Et est-ce si important de savoir?

J’ai mieux à faire en poursuivant la révision de mon roman. Ma priorité. Même si, souvent, écrire non plus je ne sais pas trop pourquoi!

Avez-vous déjà été finaliste? Qu'avez-vous ressenti? 

jeudi 8 mars 2012

Au sujet des prix littéraires

Mon roman Les Têtes rousses était finaliste au prix littéraire Le Droit. Il avait également été inscrit au prix Jacques-Poirier. Les deux prix étaient décernés lors du Salon du livre de l’Outaouais. Dans le premier cas, c’est par téléphone que j’ai appris que j’étais finaliste, mais je n’ai connu le gagnant, Renaud Bouret pour son roman Les chinoises, qu’en lisant le journal Le Droit. Si j’avais pu assister à la remise du prix au Salon du Livre, je l’aurais appris ce soir-là. Pas avant. Dans le second cas, il n’y eut pas de finalistes et j’ai appris le nom de la gagnante, Dominique Robert, par courriel, une semaine avant la remise du prix. Courriel dans lequel étaient nommés les membres du jury. 

Je ne sais pas comment ça fonctionne dans les autres cas, je connais mieux les prix en arts visuels et chacun a sa propre façon d'être accordé. C’était la première fois que j’étais finaliste, j’en étais très flattée. Maintenant que c’est chose faite, chose du passé, que les lauréats sont connus, que j’ai lu les articles concernant les heureux récipiendaires, je me pose quelques questions. Si les membres du jury ont été connus dans le cas du prix Jacques-Poirier, j’aurais aimé connaître ceux du prix littéraire Le Droit. Les articles des journaux sont élogieux, intéressants, donnent envie de se procurer les livres primés, mais rien sur le prix lui-même. Pourquoi ce roman plutôt qu’un autre? Combien de livres étaient inscrits? Pas obligé de les nommer, mais pourquoi les membres du jury ont-ils voté pour celui-là, quels étaient les critères d’évaluation? Qu’est-ce qui a motivé leur choix? Il me semble que ce n’est pas seulement les finalistes qui aimeraient savoir, mais aussi les lecteurs. Sans compter quelques autres questions : c’est quoi ce prix, pourquoi et depuis combien de temps existe-t-il, que représente-t-il pour l’auteur, pour l’éditeur, pour le lecteur?

Un de mes proches m’a demandé pourquoi je n’avais pas gagné, je n’en ai aucune idée, à part dire que les romans de Renaud Bouret et de Dominique Robert étaient meilleurs que le mien. Pour les membres du jury en tout cas. Un peu court comme réponse, mais je n’en avais pas d’autre.