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mardi 13 février 2018

Ces auteurs homonymes

Comme j’ai moi-même un « jumeau » auteur, le sujet de l’homonymie chez les auteur. e. s m’intéresse. Sur Facebook, la semaine dernière Annie Perreault s’interrogeait sur le choix de son nom de plume. Une discussion fort intéressante s’ensuivit au cours de laquelle nous avons appris qu’il y eut un autre Robert Lalonde et une autre Marie Laberge.

Finalement, Annie Perreault ajoutera l’initiale J à son prénom pour se distinguer de son homonyme.

Mais l’idée était semée. La curieuse-fouineuse que je suis était partie à la recherche des auteurs homonymes. Je me contente des Québécois pour l'instant. Loin de moi l'idée de comparer les œuvres entre elles, je ne juge pas, je ne critique pas, je note simplement et je me demande s’il y eut incidence sur la carrière des uns ou des autres. Comme celle de tomber dans l’oubli. Ou si la confusion est minime pour les libraires et les lecteurs/lectrices.

Pour publier les photos des personnes, il m’aurait d’abord fallu demander la permission à tous les photographes ou les auteurs qui possèdent les droits de reproduction. J’ai donc préféré chercher une de leurs œuvres plus libres de droits.



Robert Lalonde

Le premier est né en 1936. Il semble venir du nord de l’Ontario et avoir écrit de la poésie surtout. Il a publié aux éditions du Saule dont je n’ai pas trouvé la trace. Est-ce de l’autoédition? J’ai trouvé les titres : Les complaintes du vent, Les terres du songe, L’amour au jour le jour, Les contes du portage, Les contes de la lièvre.

L’autre, le comédien bien connu, est né en 1947, à Oka, et on ne compte plus ses publications, chez Boréal surtout.
J’adore ses « carnets littéraires » où le lecteur flâne avec l’auteur au lieu de chercher les intrigues qui doivent absolument tenir en haleine. La liberté des savanes, paru en 2017, est un bel exemple.


Marie Laberge

Née en 1929, elle a étudié aux Beaux-Arts, peut-être a-t-elle été plus connue dans le domaine des arts, mais elle a tout de même publié huit recueils de poésie. Elle a reçu le Prix du Maurier pour son recueil de poèmes Halte en 1965.

Celle qui est née en 1950 et a d’abord écrit pour le théâtre avant de se consacrer aux romans avec le succès qu’on lui connaît. Depuis quelques années, après sa trilogie, elle fait une incursion du côté des polars.



Pierre Ouellet 

Le plus prolifique est professeur, poète, essayiste. Récipiendaire de nombreux prix dont le prestigieux prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre.
Son dernier roman, À vie, a paru en janvier dernier.

L’autre n’a publié qu’un seul livre, Barbelés. C’est le récit autobiographique d’un homme en prison depuis 40 ans.


Mathieu Fortin

Celui qui est né à Latuque en 1979 est bien connu dans le monde de la science-fiction et fantasy.

L’autre travaille plutôt dans le monde des affaires et publie donc des livres pratiques.

Et même un troisième, qui est professeur de philosophie au Collégial du Séminaire de Sherbrooke a publié En compagnie des Grecs | Une introduction à la philosophie chez Fides.



Annie Perreault
Celle qui est née au milieu des années 1970 a publié, entre autres, L’occupation des jours (Druide), recueil qui lui vaut une mention d’honneur du prix Adrienne-Choquette. Son premier roman, La femme de Valence (Alto) devrait paraître sous peu.

Quant à l’autre, celle qui ajoutera l’initiale J à son prénom, elle a déjà publié Adeline, porteuse de l’améthyste, mais elle compte bien ajouter quelques titres en littérature jeunesse dans les prochaines années.



Camille Bouchard

Le Camille « deux-l-e » est né à Forestville en 1955, auteur de littérature jeunesse surtout, mais pas que. Grand voyageur, il n’hésite pas à écrire des aventures qui se passent ailleurs qu’au Québec.

Le second n'est pas tout à fait homonyme parce qu’il écrit Camil, mais quand on entend son nom, ce n’est pas aussi évident. Il est mieux connu comme analyste politique à Bazzo.tv, mais du temps où il était ministre, il a publié, en 1991, l’essai Un Québec fou de ses enfants.




Claude Lamarche

Quant à moi (née en 1950), quand j’étais jeune professeure et auteure débutante, j’ai déjà accepté de signer Marie-Claude Lamarche sur des livres scolaires, mais en me promettant bien de ne pas recommencer.

Ni l’auteur (né en 1939) du roman Le cœur oublié et Je ne me tuerai plus jamais, ni son éditeur n’ont jamais cherché à entrer en contact avec moi. Et à part les libraires et quelques lecteurs qui confondent les deux, ça ne m’a jamais embêtée que nous soyons deux. D’autant que lui, c’est un il, et moi un elle!

Le saviez-vous?
En vous connaissez-vous d’autres? 
Avez-vous déjà confondu des auteurs? 
Avez-vous eu connaissance de problèmes majeurs?

jeudi 28 novembre 2013

Les passeurs
de Nicole Balvay-Haillot

Bien des raisons font qu’on choisit de lire tel ou tel livre. Cette fois, j’ai lu Les passeurs de Nicole Balvay-Haillot (éditions Vermillon) pour la seule raison que j’ai connu l’auteure lors d’ateliers d’écriture. Elle a lu mes histoires d’Irlandais, je lisais ses histoires de France, de Tunisie. 

J’ai parlé d’elle à quelques reprises dans mon blogue et même sur Voir.ca. Son roman Dérives m’a touchée parce que la relation mère-fille m’émeut toujours. Son livre de nouvelles, Fenêtre sur vies, a obtenu une mention au Prix Jacques-Poirier en 2009. 

Celui-ci, Les Passeurs, même si je ne l’avais pas su, je l’aurais senti à la lecture, a demandé beaucoup de recherches et du temps et du silence et de l’obstination. Ce livre, elle le portait depuis plusieurs années, c’est l’histoire de toute une vie, la sienne, celle de ses parents séparés, celle de la seconde guerre mondiale. 

Pour sa recherche, cette Française d’origine qui vit au Québec depuis quarante-quatre ans, a choisi un jour d’aller passer trois mois à Vezelay, à deux heures de route des événements relatés dans son récit. Elle entreprit de continuer à fouiller son passé, de retrouver des membres de la famille, à écouter des témoignages des descendants de passeurs, ces personnes qui prenaient bien des risques en faisant passer des personnes ou des messages ou des lettres de la zone occupée à la zone libre. Sans la famille Tillier qui permit à ses parents d’être réunis, l’auteure n’aurait pas vu le jour. 

La résidence d’auteure, la maison Jules-Roy, à Vézelay commence à être connue des auteurs de l’Outaouais. Sur le site Internet, je reconnais là quelques bénéficiaires, dont Loïse Lavallée, Michèle Bourgon, mais je suis certaine que pour Nicole Balvay-Haillot son séjour là-bas n’a pas représenté la même charge émotionnelle. Pour elle, c’était pays de souvenirs d’enfance et même d’amoureuse.

Donc je connaissais l’auteure, j’avais entendu parler de Vézelay, je savais que Nicole était née en 1942, en plein pendant la guerre 39-45 dont j’ignore à peu près tout, étant née après et surtout étant venue au monde dans un pays que nulle bombe n’a jamais atteint. L’auteure a su m’apprendre beaucoup sur ce temps de l’Occupation allemande, mais ce que j’ai aimé par-dessus tout dans la lecture de ce roman, c’est l’histoire personnelle. 

Elle a su, méthodiquement, clairement, en mettant sans doute beaucoup d’ordre dans ses émotions retracer la route de son père, soldat, pendant ces années de séparation. Pas de véritable montée dramatique comme dans un film américain, pas besoin, mais lettre après lettre, village après village, rencontre après rencontre, elle nous raconte ses démarches et ses trouvailles. Toujours en nommant les gens, de vraies personnes qui l’aident, qui cherchent, qui témoignent, même après toutes ces années. 

Cliquez sur cette ligne pour atteindre la carte sur Google maps
Je me suis amusée à situer quelques-uns des villages et hameaux dont il est question dans son livre. Dans son livre, l’auteure a eu l’heureuse idée de faire imprimer quelques cartes aussi. Comme des centaines de Québécois qui ne savent rien de la guerre de 1939-1945 (et même les autres), j’ai été très surprise de voir la ligne de démarcation autour de laquelle toute l’action de son roman se situe : je la croyais presque droite, au sud de la France, entre Bordeaux et Lyon, mais non…

Pour Nicole Balvay-Haillot, née d’un père soldat qui a passé la ligne de démarcation pour rejoindre son épouse délaissée, le 11 novembre n’aura jamais la même importance que pour moi qui n'a guère de lien avec les soldats, mais maintenant, au prochain Jour du souvenir, je sais que je penserai à Nicole Balvay-Haillot qui a réussi à boucler la boucle en écrivant Les Passeurs.

Vous pouvez lire un extrait du livre sur le site des Éditions du Vermillon >>>

mardi 9 juillet 2013

Depuis toujours de Madeleine Gagnon

J’ai eu beau conjuguer toutes les possibilités de Madeleine Gagnon avec @ ou avec le mot  «courriel» dans Internet, je n’ai pas trouvé à la rejoindre. J’ai lu parfois en entier, parfois rapidement tous les articles ou blogues à son sujet, écrits en avril et mai 2013, lors de la sortie de son livre, Depuis toujours. C’est le blogue d’Yvon Paré qui m’a amenée à emprunter le livre à la BANQ. Je n’ai pu résister à écouter le début de l’entrevue accordée à Chantal Guy à la Librairie Monet et là, je crois bien avoir compris. 

En lisant son autobiographie – et probablement que le phénomène se répète en lisant toute autobiographie, les longues, pas les petites courtes dans les revues — je me retrouve toute seule avec elle. Comme si j’étais — peut-être pas la première, je le sais bien —, mais la seule à qui elle raconte sa vie. Je deviens pendant quelques jours sa confidente. C’est entre elle et moi et je ne veux pas la partager, au moins le temps de ma lecture. Veux même pas être dérangée ou stoppée pendant que je dévore. Et c’est moi qui décide quand on arrête. Alors, voir que tant de monde a lu, a entendu, et voir aussi que l’auteure en parle à d’autres, sur le coup, je suis déçue, je sors de cette chambre close dans laquelle nous avions une relation privilégiée. Quelle sorte de lectrice suis-je donc pour m’illusionner de la sorte ? Masochiste, j’y retourne pour terminer le livre. Je ne veux pas sortir de ma bulle, de notre univers, pas tout de suite. 

Que son courriel ne soit pas disponible au grand public, qu’elle n’ait ni site, ni page Facebook déçoit la lectrice en moi, mais me fait comprendre que finalement, c’est moi qui ai besoin de lui dire merci, de lui dire que j’ai aimé son livre, que j’ai aimé connaître son histoire qui est un peu la mienne du simple fait que j’ai aussi connu ce temps de péchés et de judéo-christianisme, j’ai connu ce Québec naissant, j'ai découvert les balbutiements de l'édition canadienne-française. Et j'aime lire et écrire. Je dois respecter son besoin d’intimité, ce non-besoin de recevoir ces petites marques de reconnaissance ou tout commentaire.

Que lui aurais-je dit de plus que les phrases habituelles nerveusement lancées lors d’une brève apparition devant sa table de dédicaces dans un Salon du livre ? Et encore, si elle y va. J’aurais voulu lui dire, comme une centaine d’autres sûrement, que son récit m’a touchée, rejointe. C’était très plaisant, très intéressant de se faire raconter toute cette époque, tout le chemin parcouru dans les méandres de la religion, de l’éducation, de la vie québécoise. Et puis, moi qui aime tant les livres et l’écriture, se faire nommer tous ces auteurs qu’elle a lus ou côtoyés, de chez nous ou d’ailleurs, c’est comme un repas gargantuesque avec tout plein de friandises délectables. Parfois, c’était un miroir dans lequel je me reconnaissais, moi ou mes parents.

Mais évidemment, elle sait tout ça, c’est elle qui l’a écrite sa vie, alors que lui aurais-je dit à part «j’ai aimé et merci». Je ne lui ferais certes pas une analyse de textes, j’ai toujours détesté et n’ai jamais très bien réussi à trouver les mots de raison, je leur préfère les mots du cœur.

Je me demande si, inconsciemment, en disant à un auteur qu’on a lu son livre, ce n’est pas tout simplement vouloir dire qu’on existe soi aussi. Comme elle a écrit : « Pour certains, lire constitue l’écriture de leur vie ».


(Illustration de la couverture emprunté aux Éditions Boréal >>>)

lundi 24 juin 2013

Quand tu es une Québécoise née dans les années 50

Quand tu as été à l’école au temps où on allait encore à la messe le dimanche,
quand, pendant tes études au secondaire, tu devais étudier Villon, Molière, Corneille, sans savoir que pendant ce temps Anne Hébert, Jacques Ferron publiaient leurs premiers livres,
quand tu associais littérature et France et même quand tu as su qu’il y avait des livres écrits par des auteurs de chez vous, c’était de la littérature canadienne-française, même si on fêtait déjà le 24 juin,

Quand, enfin, en Belles-lettres, le professeur de français a suggéré Jacques Godbout, Anne Hébert, Saint-Denys Garneau et même a osé parler de Gaston Miron, c’est sûr que tu as commencé à penser qu’on pouvait écrire et publier ici aussi au Québec.

Quand ton père a commencé à fréquenter éditeurs et auteurs, qu’il revenait avec des livres de Marie-Claire Blais, Roch Carrier, Nicole Brossard, Hélène Ouvrard, Rina Lasnier, Claire Martin, bien sûr tu feuilletais ces créations en croyant t’y retrouver. Mais non, tu étais trop fortement ancrée, enracinée, identifiée, étiquetée française, tu étudiais Sartre, Camus, tu aimais croire que tu comprenais quelque chose à Ionesco, tu voulais marcher dans les sentiers de Simone de Beauvoir, t’asseoir aux cafés parisiens, tu aimais bien trop les expressions européennes, tu snobais et dénigrais les tiennes, celles de tes compatriotes, sauf peut-être le 24 juin. C’est par les Claude Léveillé, Claude Gauthier, Félix Leclerc, et plus tard, Gilles Vigneault que tu es venue à aimer les mots de chez vous. Mais tu boudais toujours Michel Tremblay tout en vénérant Anne Hébert.

Quand le féminisme t’est tombé dessus grâce à Louky Bersianik et son Euguélionne, et t’a donné le goût de lire des livres écrits par des femmes, là encore, tu t’es tournée plutôt vers la lecture des sœurs Groult, de Virginia Woolf et même d’Anaïs Nin plutôt que de comprendre la poésie de Nicole Brossard, les romans d’Andrée Maillet ou de Louise Maheux-Forcier. 

Quand tu as eu les moyens de t’acheter des livres, tu as commencé par des livres de poche, des Cesbron, des Bazin, mais évidemment, toujours pas de livres québécois. Quand tu t’es dit que tu n’aurais pas assez d’une vie pour lire tous les romans publiés, tu pensais aux romans américains ou russes que tu venais de découvrir, mais surtout pas aux québécois.

Et peu à peu, bien longtemps après que tu aies quitté l’école, bien longtemps après l’Expo de 1967 qui a ouvert les yeux de bien du monde sur le monde, bien après quelques voyages dans ce pays de France tant admiré dans ta jeunesse, tu as commencé à trouver la Québécoise en toi, à devenir fière de l’être, fière d’être distincte, d’être francophone. Petit à petit, tu t’es réconciliée avec ceux que tu snobais quelques années plus tôt. Tu as commencé à lire Michel Tremblay, Claude Jasmin, Claire Martin, Victor Lévy Beaulieu, Francine Ouellette, Francine Noël, Arlette Cousture. Tu as commencé à respecter ce que tu étais et ce n’est pas parce que c’est québécois que c’est bon ou qu’il faut que tu aimes. Tu ne finiras jamais les livres de Louis Hamelin ou de Marie-Claire Blais malgré tous tes efforts, mais sans t’en vouloir pour autant.

Quand tu t’aperçois qu’il se publie au Québec de sacrés bons romans, quand tu vas dans une librairie ou une bibliothèque et que tu vois les rayons des livres québécois, quand tu ne suffis plus à te garder à flot des nouveautés, tu te dis : « je n’aurai pas de toute une vie pour lire tout ce qui s’écrit ». Et comme de ta vie, il en reste moins devant que derrière, tu délaisses presque totalement les romans français, américains ou russes et tu te lances à corps perdu dans la littérature québécoise parce qu’elle existe et qu’elle peut être fière de sa qualité. 

Aujourd’hui, 24 juin, fête nationale, je lis québécois. Et tous les autres jours aussi.

(Illustration d'un livre que je devrais peut-être lire, empruntée au site de l'éditeur VLB)

lundi 17 juin 2013

N'est pas écrivain qui veut

Dans la vie, il y en a qui savent où ils vont, ils savent ce qu’ils veulent, ils n’y vont pas toujours comme ils l’auraient pensé, mais ils y vont. À vingt ans, au sortir des études, qui voulait être écrivain? Ce n’était pas au programme de bien des étudiants. Surtout pas au Québec. Et même s’il y avait eu une école, et même s’il y a des cours de création littéraire aujourd’hui… bref, qui se voyait écrivain à plein temps? Moi, à 26 ans. Je voulais, j’ai essayé. Deux ans de congé sans solde pour tenter ma chance. Toute seule dans un garde-robe réaménagé en bureau comme quand j’étais étudiante, j’écrivais à la main le matin et l’après-midi je tapais mes quelque cinq pages à la dactylo. Le lendemain matin, je relisais, je corrigeais et j’ajoutais. 

Au bout de deux ans, malgré deux livres adultes et deux romans-jeunesse, j’ai dû me rendre à l’évidence, ça ne fait pas vivre sa femme.

Depuis, beaucoup d’encre a coulé, l’ordinateur a remplacé la machine à écrire, mais jamais depuis je n’ai été aussi assidue à l’écriture. Pas plus de quatre heures dans une journée et pas plus de trois jours de suite. Pas assez seule, pas assez persévérante, pas assez convaincue, pas assez de publication, pas assez d’encouragement, même de ma part. 

Hier encore, je lisais La musique, exactement de Micheline Morisset et comme il m’arrive quelquefois devant un texte que j’adore, le genre qu’on aurait voulu écrire, j’ai noté quelques bouts de phrases, comme « un récit si bien ourdi » ou j’ai relu trois fois cette phrase qui disait tellement bien ce que j’ai vécu : « J’ai cru que j’avais mis des années à saisir ma mère, en revanche j’ai détesté longtemps la facilité que j’avais éprouvée à comprendre papa. »

Il y a quelques années, ce livre m’aurait jetée à terre, me laissant knockoutée et me garantissant une baisse d’estime de soi à ne plus pouvoir écrire pendant plusieurs semaines, mais aujourd’hui, je sais que je ne serai jamais de ce calibre, je n’ai pas à l’être et je peux admirer sans trop d'envie. Juste le bonheur de lire.

J’ai toujours ce besoin d’écrire, mais je ne crois plus que je vais faire un écrivain de mon moi-même. Je ne cours plus après le temps et au moins, j’ai fait la paix avec cette non-carrière. J’ai accepté de n’être pas ce que je croyais devenir. Je dois admettre qu’écrire, c’est maintenant un loisir, non dans le sens que je le pratique en amateure, mais dans le sens que je n'y passe pas toute la journée ou que je stresse avec la performance et le résultat, comme publier aux deux ans ou déclarer 10,000$ de revenus. Une passion, certes, mais pas un métier. Un peu d’expérience à partager, je me suis promenée dans les chemins de l’auto-édition, de l’édition, de la correction, du montage de livres, mais ma route restera un petit chemin où peu de gens m’auront vu marcher. Comme d'ailleurs des dizaines, voire des centaines d’auteurs québécois, à voir les noms sur les épines des livres dans une bibliothèque ou une librairie.

Une route qui m’a menée à accepter qui je suis, ni plus ni moins. À en être fière, sans ajouter « malgré tout ». Pas du tout celle que je croyais devenir, mais qui devient ce qu’il voulait devenir à 20 ans? J’espère bien me surprendre encore pendant quelques années.

Et vous, quelle route empruntez-vous?

(Illustration empruntée à l'éditeur Québec-Amérique)

samedi 2 mars 2013

Ce qui s'est dit dans « mon » salon


Je suis émue. Contente ? Oui, contente aussi. Même si j’ai peu vendu. Finalement, on ne va pas vraiment à des Salons du livre pour vendre. Comme premier objectif, oui, mais ensuite, on s’aperçoit que ce ne fut pas le seul résultat. Surtout quand c’est dans «ton» monde. Presque «mon» Salon. 

Je suis de l’Outaouais, je suis de la blogosphère, je le sais, je l’ai senti à ce Salon du livre de l'Outaouais 2013.

En revenant, sur l’autoroute 50, déjà je mijotais mon billet, je cherchais les mots, je revoyais les gens, je repassais mes phrases. Passer son temps à faire des phrases dans sa tête, est-ce être auteur ? Je ne saurais dire, mais si écrire son billet tout en surveillant la sortie 210 à Montebello, c’est être blogueuse… blogueuse, je suis. 

Il y eut d’abord les câlins à Pierre H. Charron. Un grand sourire à Lysette Brochu. Le plaisir de voir Sonia Alain. La compassion pour Raymond Ouimet qui n’avait déjà plus de livres à offrir. La reconnaissance pour la générosité d'Andrée Poulin qui a eu la générosité de me donner un livre dont elle avait parlé le matin même à l'émission Divines Tentations. Ensuite, une petite blague dont je ne suis pas certaine qu’elle fut appréciée. Au lieu de penser à la première phrase que j’allais prononcer en voyant une blogueuse que je connais depuis quatre ans, mais que je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer pour vrai, j’aurais mieux fait de trouver une dédicace à lui écrire. Toujours est-il que je voulais me mettre dans la file et sans lui donner trop le temps de me reconnaître, lui lancer « Êtes-vous allé au Japon au moins ? » faisant référence à un de ses billets >>>

Évidemment, rien ne se passe jamais comme prévu, ladite blogueuse, Geneviève Blouin pour la nommer , se pointe, au moment même où je la demandais à son stand. Son manteau encore sur le dos, un grand sac en bandoulière, presque essoufflée, elle est là derrière moi. Qu’est-ce que je fais ? Sans réfléchir, vu l’urgence de la situation, je me retourne et sans lui donner le temps d’arriver, je lui lance ma phrase assassine. Elle a de l’aplomb, la jeune auteure-amateure-d’arts martiaux. « Je vais vous le dire, quand je me serai assise ». Trouvant que le supplice avait assez duré et me trouvant presque cruelle, je me présente, elle me reconnait, on se donne l’accolade. 

Après qu'elle m'ait dédicacé son livre Hanaken, je la laisse à des jeunes assoiffés de livres aussi nombreux qu’intéressés. Après l’avoir lue, cette dédicace, j’ai eu honte. À quoi j’ai pensé de l’aborder de la sorte? Encore plus honte quand, à son tour, deux heures plus tard, elle vint me réclamer ma signature. Je n’avais rien préparé, moi! Je comptais sur mon talent d’improvisatrice. Talent? Où ça? Rien n’a surgi de cet esprit tout plein des rencontres d’auteurs et de blogueurs, des phrases échangées avec des collègues, voisins de table de dédicace. Heureusement, Gen n’a pas l’air de m’en vouloir, mais ne m’oubliera pas, c’est certain! 

Après quelques échanges verbaux (y a pas pires verbomoteurs que des auteurs!) avec des gens que je connais plus ou moins, avec de purs étrangers, je me sentais quand même dans mon élément. Comme une longue soirée à ne parler que de mon sujet préféré : le livre. Mais quand je me suis promenée dans les allées, que j’ai vu Djemila Benabib que je vois souvent à Bazzo.TV. Je me suis dit rapidement : que fait-elle ici… dans « mon » salon? Pas comme un reproche, loin de là, mais comme une intruse. Mais peut-être est-ce moi qui ne réalisais pas que je me promenais dans « la cour des grands »? Que j’étais une des leurs. Que je n’étais pas que blogueuse du dimanche, une banale Facebookienne, mais auteure, une vraie. 

En revanche, jamais, je ne me suis sentie imposteur. 

Et quand le directeur littéraire de Vents d’Ouest (mon plus récent éditeur) vous lance : « en tout cas on est intéressé à lire la suite », ça clôt bien une journée dans un Salon du livre, non ? Ce n’est pas le genre de phrase qu’on dit à n’importe qui. C’était un échange entre un directeur littéraire et une auteure. 

Voilà pourquoi, ce soir, au souvenir de toutes ces phrases, je suis émue. Émue d’avoir la chance de vivre et d’entendre de telles phrases.

(photo de "mon" salon, faute d'avoir apporté mon gros appareil photo pour prendre le "vrai")

dimanche 30 septembre 2012

L'auteure qui lit


Bien assise au fond d’un fauteuil Adirondack, devant un bon feu rougeoyant qui me rappelle qu’on est déjà en automne, je sirote un semblant de cappuccino. Sur le bras de bois, le livre fermé de Sophie Bienvenu, Au pire, on se mariera. Un signet glissé à la page 73.
À me demander si je suis jalouse de ce bouquin. Du succès qu’il a obtenu peut-être. À être contente surtout de pouvoir être encore dehors à ce temps-ci de l’année. J’ai manqué des bouts du printemps et de l’été, des bouts où je devais restée à l’intérieur, où je n’avais pas le goût d’ouvrir un livre, où je ne voulais rien savoir des histoires des autres, où je n’avais pas envie de chialer, de me plaindre, de réfléchir, encore moins de penser. Alors, là je me rattrape, je prends mes deux mains pour compter mes petits bonheurs.
Et puis, le livre de Sophie Bienvenu, c’est un plaisir ou il te dérange? J’admets que c’est un plaisir. Moi qui me targue de vouloir (et à défaut de savoir l’écrire au moins la lire) une langue belle et toute française, bien construite, exempte d’anglicismes, au vocabulaire aussi riche que varié. Me voilà revenue aux années 1980 quand les premiers romans de Michel Tremblay ont commencé à paraître. Il écrivait en joual, il écrivait comme on parlait, même dans la narration. Ça m'a pris dix ans avant d'aimer ses textes. Faut dire qu'entre-temps, il avait peaufiné son style limitant le joual aux dialogues. Sophie Bienvenu écrit aussi comme on parle aujourd’hui, ici, au Québec. Et notre langue est celle-là aussi. Nombreux (souvent deux par page) sont les « genre » et « anyway » et ça ne m'agace pas trop.  La différence, c'est que ça ne me prendra pas sept ou huit livres de ce style avant d'aimer. Probablement moins intransigeante qu'à 20 ans quand j'étais puriste.
Dès les premières pages de Et au pire on se mariera, j'ai accroché. Parce que l’histoire est bonne, elle est bien menée, la montée dramatique est efficace. Même si je ne me reconnais pas dans le personnage, cette adolescente qui couche avec le premier venu, qui haï sa mère, qui pose des gestes qui sont à cent lieux de moi, je la trouve vraie, cette Aïcha. Voire pathétique.
Je l’ai déjà dit, une auteure ne peut pas lire un livre comme une lectrice normale. Pour oublier que je suis auteure, pour oublier que j’aurais aimé avoir écrit une telle histoire, pour oublier que je ne l’écrirai jamais, il faut vraiment que je devienne humble, que j’admire, que je respecte, que je me laisse aller, que je laisse tomber, que j’accepte de ne pas être la seule à écrire, ni la meilleure. Ne me demandez pas non plus de faire la critique d’un livre, je peux tout juste donner mes impressions et c’est certain que celles-ci seront toujours en lien avec l’auteure que je suis (ou veut être) et non la lectrice qui s’adonne à son loisir préféré.
En fait, à 19 ans, j’ai osé. Je me rappelle cette urgence de tout dire. La vérité surtout. Livrée toute crue, garrochée. Ils ont été publiés ces mots modernes, ces petites phrases courtes, isolées sur une ligne pour être fortes et efficaces. Des mots que je n'ai jamais relus. Écrits dans un style que je n'ai jamais repris par la suite. Le genre que personne ne comprend, que si je les relisais, je ne les comprendrais peut-être pas non plus. Des mots avec lesquels je voulais me démarquer, mais qui n’ont ébranlé personne. Des mots oubliés aussitôt publiés, mais que j’avais besoin d’écrire.
Voilà pourquoi — peut-être — est-ce que j’aime ce petit récit de Sophie Bienvenu (roman ou récit, je ne partirai pas une polémique sur ce sujet) : il me rappelle que moi aussi j’ai été jeune, rebelle, irrévérencieuse, amoureuse, rejetée et oh! combien contraireuse.

(Coïncidence: presque en même temps j'ai lu, en livre numérique, Testament de Vicky Gendreau: même style, même langage, même genre de personnage.)

(Illustration du livre emprunté au site de l'éditeur>>>)

vendredi 31 décembre 2010

Jean-Paul Filion, l'auteur

J’ai oublié comment c’est arrivé, quand je l'ai rencontré, j’ai oublié pourquoi j’avais aimé, mais je me souviens du nom de l’auteur, je me souviens avoir deux de ses livres dans ma bibliothèque, dont un dédicacé à nos deux noms. Je me souviens que l’artiste de nos-pinceaux avait aussi été touchée par ses tableaux et en avait même été inspirée au point où elle a peint une petite série d’instruments de musique à la manière de…

Il est peut-être connu par sa chanson « La parenté est arrivée » très de circonstance en ce dernier jour de l’année, mais pour moi, ce fut d’abord le frère de Marcel, électricien réputé dans toute la Petite-Nation mais surtout celui qui m'a écrit : « Du réel au pays de l’imaginaire, il y a la distance qu’on veut bien y mettre ».

Et j’ai retrouvé un texte que j’avais écrit alors, probablement en l'an 2000. Je le publie à nouveau, ici. Juste pour lui dire un dernier au-revoir.

J'aime les mots et les peintures. J'aime que les mots et les peintures me fassent rêver. Le livre de Jean-Paul Filion, paru aux Écrits des Hautes-Terres, a réussi mieux encore: il m'a fait m'envoler. Au-dessus des arbres et des êtres. Au-delà de moi-même. Je m'écartais justement du plus beau de mon âme, me laissant envahir par tout ce qui ne coule pas. Il m'a montré la source. Les conteries de Jean-Bel, à lire pour se souvenir comment voir la vie autrement, à entendre le violon qui fait rêver et à regarder un peu mieux nos ailes qui nous permettent de nous envoler.

Merci à Jean-Paul Filion de l'avoir écrit. Merci aux Écrits Hautes-Terres de l'avoir publié.

Un livre qu'il faut relire deux ou trois fois dans la même semaine et qu'on peut reprendre n'importe quand. Des histoires qui se lisent en une heure, mais alors tu n'as rien goûté, rien digéré, elles passeront d'un seul coup sans s'attarder dans ta mémoire, encore moins dans ton imagination. Il faut les reprendre, une par une, pour les lire avec plus que les yeux. Avec les oreilles, avec les images des violons bleus, avec la folie qui nous habite tous et qu'on relègue aux oubliettes de l'enfance croyant faussement que c'est leur place. Et chacune alors vous fera des diamants dans le sourire et les phrases vous resteront dans le coeur comme des notes de «violon-ciel»
(page couverture publiée aux défunts Écrits Hautes-Terres)

mardi 5 octobre 2010

Le Duhamel de Michel Tremblay
et ma Petite-Nation

Michel Tremblay, dans son roman La traverse des sentiments, devait avoir ses raisons de situer Duhamel dans les Laurentides et toujours dans "La Gatineau" plutôt qu’en Outaouais et au bord de la rivière Petite-Nation. Mais j’ai bien le droit de me poser des questions. C’est pourtant bien le Duhamel que je connais puisqu’il écrit que c’est au nord de Papineauville et que les personnages passent par Saint-André-Avellin. Il mentionne aussi la rivière Petite-Nation  et une seule fois Chénéville.

Michel Temblay s'amuse à dire "le lac à Simon", pour parler du  lac où le Simon de Rose se baigne nu pendant les orages. L'auteur aurait-il lu Jean-Guy Paquin qui, dans Le pays de Canard Blanc écrit  que l'Algonquin Cri Simon Kanawato chassait sur des terres qui s'étendaient au delà d'un lac qu'on appelait alors le lac à Simon et qui est devenu effectivement le lac Simon?

En 1915, l’Outaouais n’existait pas? Tremblay a choisi le mot Laurentides à cause des montagnes? Il parlerait de la chaîne de montagnes les Laurentides et non pas de la région touristique? Parce que la chaîne de montagnes des Laurentides commence près de la rivière Gatineau et s’étend tout au long du fleure Saint-Laurent jusqu’au Saguenay? Bof! pas si important, l'important c'est de faire connaître les lieux d'où nous sommes, où nous vivons.

Ce qui m’amène à parler des lieux dans nos manuscrits. Je ne les décris pas systématiquement, mais je les nomme à tout le moins. Parce que dans mes lectures, je les trouve importants. J’ai voulu connaître les sentiers où Simone de Beauvoir se promenait aux alentours de Marseille. J’aurais bien voulu visiter la Russie de Michel Strogoff. Dernièrement, j’ai relu avec plaisir Le Survenant au milieu même du Chenail du Moine et j’ai passé par Péribonka en ne reconnaissant rien de la vie de Maria Chapdelaine.

Je reviens aux municipalités mentionnées dans La traversée des sentiments et me laisse aller à leur évocation. Papineauville, le lac Simon, les chalets où j’ai habité, les étés qui s’étiraient jusqu’à l’action de grâces, la plage de la Baie de l'Ours, les baignades avec ma cousine, mon enfance et mon adolescence, cette nuit blanche où, en 1970, j’ai décidé d’y venir pour toujours.
Papineauville, le train. Ce train pris si souvent, même une fois devenue adulte. Plusieurs souvenirs, dont un que je conterai en détail un jour dans un roman sûrement, un souvenir transposé.
Duhamel et la rivière Petite-Nation, je les ai placés en fond de décor pour un roman jeunesse, Poursuite sur la Petite-Nation, publié aux Éditions Paulines. Une rivière que j’ai réellement descendue en canoë. Une municipalité dont j'ai fait les armoiries, une fois devenue graphiste.

Peut-être ne nommerais-je jamais la municipalité où je demeure pour des raisons toutes personnelles, mais je n’aurai jamais ni honte ni restriction à situer mes personnages dans cette Petite-Nation gravée dans mon cœur.

N’empêche, je me demande ce que Michel Tremblay fait de sa maison à Key West quand il n’y est pas? Il en ferait une résidence d’auteurs que je m’inscrirais pour un mois ou deux. Et j’écrirais (encore) sur « ma » Petite-Nation.

(image provenant de Google maps pour situer Duhamel en Outaouais)

mercredi 22 juillet 2009

Revenus d'un auteur au Québec

Ce matin, j’ai commenté le blogue d’Isabelle Lauzon. Question très importante à mon avis, donc je me permets de reprendre mon commentaire et de développer. Pas comme un journaliste, après une longue recherche sur le sujet, mais comme auteure, fille d’auteure. En avril dernier, Julie Gravel Richard avait aussi abordé le sujet en signant un billet sur les ventes de son livre.

Au Québec, c’est établi, c’est standard, c'est 10% du prix de vente. Partout au monde (en tout cas Europe, États-Unis et Canada), c'est le même 10%. Je ne connais pas grand monde (à part les auteurs) qui le sache. La prochaine question vient toute seule et si elle ne vient pas ni de la bouche ni du regard de l'autre, j'ajoute: ça dépend ensuite du nombre d'exemplaires. Au Québec, c'est peut-être 200,000 pour une Marie Laberge, mais pour une Claude Lamarche parfaitement inconnue ce sera plutôt, avec beaucoup de chance, dans les 1,000. Et si la personne n'est pas plus vite que moi sur le calcul, j'ai déjà ma réponse toute faite, en espérant qu'elle ne me demande pas d'autres combinaisons: un livre de 30$ (il y a dix ans, je disais 20$!) ça fait 600,000$ pour Marie Laberge et 3,000$ pour Claude. Et j'enfonce bien le piton jusqu'à ajouter: pour un travail parfois de deux, trois parfois quatre ans.

Dans certains contrats, l’auteur peut passer de 10 % à 12 % et même 15% après tel nombre d’exemplaires ou lors d’une deuxième impression. Au Québec, peu d’auteurs ont des agents, comme il se fait aux États-Unis, alors on fait affaire directement avec l’éditeur. En ce qui concerne les avances (question soulevée par Rackham Le rouge dans un commentaire), là encore, c’est du cas par cas et selon la renommée de l’auteur. Il est certain que le livre attendu d’un Yves Beauchemin, ça donne un certain argument de négociation.

Bon, quoi d’autre? Je ne sais rien des auteurs de scénario ou de ce qu’on peut espérer sur les traductions ou sur d’éventuelles adaptations cinématographiques. Mais je sais qu’il faut y penser avant plutôt qu’après. L’UNEQ (union des écrivains du Québec) offre à ses membres les services d’un avocat spécialiste en droits d’auteur.

Quelques revenus supplémentaires directement reliés au travail d’auteur : Copibec et la Commission du Droit public.

En passant je ne me suis jamais rendue à 1000 exemplaires.

(photo: dessus de mon dernier ouvrage qui m'a rapporté moins de 500$)

vendredi 9 janvier 2009

Auteur québécois, auteur de quoi

Me suis-je donnée comme mission de parler aux autres ?
D’écrire plutôt que de parler.
Je perds tant de temps à compter et à pelleter dans ce pays de neige et d’argent
Je perds tant de temps à lire ceux qui disent mieux que moi,
que je cherche ma place.
Je prendrai ma vie à la trouver cette place, cette mission.
Il y en a qui chantent,
d’autres qui transposent leurs mots, les adaptent.
D’autres qui ne disent mot.
Qui comptent
Qui bâtissent maison
Qui forgent pays
Qui guerroient.

À me promener dans les rangs et les montées, tant de maisons, tant de gens.
À me promener sur les blogues et les forums, tant de jeunes qui écrivent et qui veulent, qui crient, qui se disent, qui se font une place.
À devenir étourdie de tant de technologies, de tant de vitesse et de performances.
À ne plus voir le temps passé à regarder les autres, en cherchant où je suis et ce que je suis venue faire
sur terre.
Le temps qu’on cherche, vit-on ?