« je n’arrivais pas à me vider la tête, abandonner l’acte qui consiste à penser. [...] La seule chose que la méditation me procurait, c’était un moment d’apnée, l’occasion de dresser la liste des choses à faire, ou de profiter de cet état de demi-sommeil pour m’approcher de l’écriture. »
Il faut beaucoup aimer les femmes qui pleurent, Martine DelvauxL’écriture n’est jamais loin. En tout cas les mots, les phrases. Même la nuit quand je ne dors pas, même quand je roule à vélo, lentement, en admirant les montagnes orangées. Même quand je fais la vaisselle. Et encore plus quand je lis Martine Delvaux.
« Est-ce que c’était de l’amour que j’avais ressenti, ou le bonheur d’être choisie? »À défaut de voir mes écrits publiés, je lis ceux des autres, je lis les mots des autres qui me donnent parfois l’impression qu’ils sont les miens tellement ils sont ce que je pense ou ressens ou ai vécu.
Il faut beaucoup aimer les femmes qui pleurent, Martine Delvaux
Ces mots qui cherchent à être écrits se faufilent, se bousculent sans ordre, s’imposent, s’effacent aussitôt. Je sautille d’un sujet à l’autre : raconter notre puits de surface plus ou moins vide depuis le
2 août, qui a bénéficié de la pluie d’hier, alors on ose ouvrir les robinets plus souvent. En faire une saga, comme mon père, dans Les toqués du firmament, quand il a conté « le miracle des tomates » parce que les tuyaux de renvoi avaient gelé, parce qu’en pleine fête du Jour de l’an, il avait haché (oui, oui, avec une hache) la terre et un boyau des eaux usées et parce qu’au printemps les tomates avaient poussé, abondantes!
Tout est flou, sans consistance. Du coq à l’âne comme toujours. Communiqué de presse à réviser. Réponse à trouver pour une question dans un courriel. Espérer voir un courriel au sujet du puits. Relire une question posée dans Messenger, commencer une réponse, abandonner, ce serait trop long et serais-je comprise? Hésitation. Silence finalement.
Je traînasse sur Facebook, sur Instagram. Chez les éditeurs, événements littéraires, évidemment. Dans les livres, encore. Être intriguée par Se perdre une boussole sur le cœur de Julie Bosman. Julie Bosman? Chercher. Qui elle est. Ce qu’elle a écrit. Lire quelques extraits. Chercher si ses livres sont en numérique. Prochaine disponibilité : le 26 mars 2026. Je n’aurai pas la patience. Ça fait 75 ans que je veux tout, tout de suite!
Au Bal des citrouilles, à Ripon, en fin de semaine passée, j’ai jasé avec deux auteures, des femmes de mon âge. On se demandait bien quel éditeur veut des écrits de femmes de nos âges. Qui n’ont ni passé célèbre ni avenir glorieux. Mais qui persistent et signent encore!
Et finalement, l’heure de la journée avançant, la faim se manifestant, du Bal des Citrouilles au comité du patrimoine de Ripon, je me suis retrouvée sur le site de la MRC Papineau (oui, oui, « ma » Petite-Nation!) et le reste de la matinée, j’ai oublié les mots, les livres... Admirative, curieuse, ébaubie, j’ai navigué dans toutes les pages du site. Je me suis promenée dans le patrimoine bâti, le culturel, le religieux. J’ai été surprise de voir tant d’organismes qui travaillent à faire connaitre l’histoire et le patrimoine de leur coin de pays. Je croyais avoir tout vu avec le 350e de la Seigneurie de la Petite-Nation, mais non...
Tous ces mots, toutes ces phrases que je voudrais écrire parfois ne sont pas que dans les livres. Ils sont aussi dans des sites Internet!
Merci Marie-France Bertrand, quel travail, quelles recherches, quelles réalisations!
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