Aucun message portant le libellé typographie. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé typographie. Afficher tous les messages

mardi 6 novembre 2012

Des veuves et des orphelines

J’ai déjà parlé d’irritants dans la présentation d’un livre (les petites notes en bas de page dans le dernier roman d’Arlette Cousture, par exemple), j’ai déjà écrit aussi que je ne lis peut-être pas comme tout le monde du fait que j’ai monté des livres et des journaux, alors ce qui est irritant pour moi ne l’est pas nécessairement pour tout le monde. Et celui dont je veux vous parler est vraiment minime, mais quand même, un petit arrêt d’une seconde pendant laquelle j’ai le temps de penser que quelqu’un n’a pas fait sa « job ». Comme si vous trouviez une faute d’orthographe ou une coquille. 

Bizarrement, pendant mes vacances au bord de la mer, alors que je lisais Les jumelles de Tessa de Loo dont la traduction a été publiée chez Robert Laffont et que ma compagne lisait un Grisham (beaucoup plus approprié pour une lecture en Caroline du Sud, soit dit en passant) également une traduction chez Robert Laffont (quand même pas n’importe qui, me semble), j’ai remarqué plusieurs fautes, des mots qui auraient dû être au pluriel, mais surtout, et ce fut là mon irritant, de nombreuses veuves et orphelines. Plusieurs dans chaque livre, alors que je peux lire des jours et des jours sans en voir. Alors qu’on ne devrait pas en voir du tout. 

Que ce soit comme lecteur ou comme auteur, vous n’avez pas à connaître ces détails de typographie, mais ça me fait plaisir de vous en informer (faut bien que mon expérience serve encore) et peut-être avez-vous vu cette formulation dans votre traitement de texte. Les éditeurs (québécois en tout cas) n’exigent pas un manuscrit exempt de veuves et d’orphelines, probablement pour la simple raison que tout changera lors du montage dans le format final, mais personnellement quand je présente un manuscrit, j’essaie quand même que le comité de lecture n’ait pas trop d’irritants visuels. 

La veuve est une ligne isolée, longue ou courte (c’est encore pire si elle est courte et affreux si c’est un mot tronqué), la dernière en bas d’une page (pensez qu’elle est plus vieille que l’orpheline) et l’orpheline est la première en haut d’une page de livre ou d’une colonne d’article de journal ou de revue. Feuilletez un livre et observez les hauts et les bas de page. Il faut au moins deux lignes dans les deux cas. Sauf si vraiment, le paragraphe à lui seul se résume à une ligne ou encore si le dialogue se limite à une seule ligne. Pour éviter que ça se produise, le monteur en pages doit jouer avec l’interlignage, ce qui parfois peut prendre quelques minutes et acrobaties, mais c’est un plaisir d’y parvenir. Évidemment, depuis l’ère de l’ordinateur c’est plus facile. Au temps où le montage se faisait à l’Exacto, je jouais avec les paragraphes complets plutôt que l’ensemble des lignes. 

Une règle qui existe depuis fort longtemps pourtant, comment un éditeur comme Robert Laffont se permet-il de publier ses livres avec autant d’erreurs typographiques? 

Et vous, avez-vous des obstructions visuelles quand vous lisez?