mercredi 2 décembre 2009

Pourquoi j'écris

Le dernier billet: Un sixième refus et les commentaires qui ont suivi m'ont fait réfléchir. Remettre en question mes choix, encore une fois. Après la première déception qui ne sera sans doute pas la dernière, après les inévitables questions, je me suis demandée une fois de plus pourquoi j'écris. Qu'est-ce que je veux? Écrire? être publiée, être lue, être reconnue, gagner de l'argent, ne vivre que de ma plume? Un peu de tout ça, mais pas à parts égales. Et puis, avec les années, on ne sait plus trop bien pourquoi, on sait que c'est là et que ça revient tout le temps.
Il y a quelques années, devoir d'atelier, j'ai écrit un texte sur le sujet, l'ai publié sur mon site, ici. Il est un peu long, probablement parce que j'y ai beaucoup réfléchi!!! L'ai relu et finalement, c'est encore tout à fait cela.

Le voici donc. Et vous, savez-vous pourquoi vous écrivez?

Un chapelet de raisons
D’autres viendront encore quand tout aura été écrit, épuisé
aussi long que les jours et que les nuits
aussi lourd que le poids des mots qui se bousculent plus souvent qu’ils ne coulent
Autant de raisons que de raisons de vivre
Trouver un sens à la vie, à ma vie

Dire mieux et plus que la parole souvent maladroite et superficielle qui s’envole

Décrypter les silences
Expliquer les cris
Décortiquer les doutes
Dénoncer les révoltes
Démontrer la honte

Dénouer les colères après les avoir exprimées
Fleurir les tombes
Honorer les morts après les avoir déterrés
Raconter les histoires des autres après les avoir entendues
Parler au nom de ceux et de celles qui n’ont pas facilité de parole
parce qu’à moi elle m’a été donnée
comme à mon père, forte et aisée

Par mes parents, oui
dans tous les livres qu’ils m’ont offerts
dans les heures tardives, penchés sur leurs travaux
à chercher le mot juste
mais plus encore, parce que partage, une amie très chère
Des mots en cachette en classe
du morse chez les guides, un code entre nous
des petits cahiers noirs, noircis d’encre noire et bleue et verte
au gré des humeurs
Perdues de vue pendant dix ans, nos mots nous ont retrouvées
Depuis, des milliers de lettres
qui disent l’amitié scellée à vie

Faire beau
Faire littéraire si possible
Pour plaire
Dire aux gens que je les aime
Me faire aimer
M’aimer
jusqu’à l’épuisement parfois
jusqu’à me lever la nuit, réveillée par l’urgence de le dire.

Pour être entendue, pour être lue,
Publiée, publiée, publiée
Oh ! que j’aimerais pour gagner ma vie
Au Québec, si difficile
Non pour la gloriole ni la pérennité
non, simplement continuer, sans m’attarder à toute autre occupation

Pleurer ma peine
Consoler l’enfant en moi
Me réconcilier après avoir regretté
M’excuser
Comprendre


Tout et rien
Des petits riens, des listes
Ne pas oublier les bananes à acheter
Penser à la salade de betteraves à servir
Me souvenir des choses à faire
Me donner une raison de me lever le matin
Et de ne pas me coucher le soir
Le temps accordé si court

Pour oublier, m’évader
Conjurer le sort
Naître à ma vie
Goûter à l’allégorie, à la musicalité des mots
À cette douceur qui ne vient pas naturellement
L’inviter
Devenir tendresse
Laisser venir l’émotion sinon refrénée par la froidure des gens
du temps
Aller au-delà du regard des autres
Laisser couler le trop-plein

Cesser de parler aussi
Apercevoir le silence par delà le cumul des mots
Calmer la vague déferlante
Remercier

Sûrement copier
Tous ces auteurs admirés, lus,
dont je retiens à peine le nom, peu souvent le titre
mais toujours l’émotion ressentie, l’essentiel
Essayer de saisir cet essentiel
L’enrober dans un dédale de détails pour que les pages deviennent livres
Se servir de l’imaginaire
parce que l’essentiel, un diamant brut
une lumière aveuglante
Le dire dès la première page, dès la première ligne
On n’y verrait que du feu
Il lui faut une histoire
l’histoire d’une vie parfois
Jusqu’à être
Jusqu’à naître

Dans l’écriture des autres, j’ai trouvé leur vulnérabilité, leur sensibilité
Qu’on ne détecte pas dans l’effleurement des conversations.
Là que je m’y cache, là qu’on me déniche
L’écrit entraîne la mise à nu.
Dans mon écriture, le meilleur de moi-même
Tapi, enfoui
exploré

Laisser des traces
Moi qui n’ai pas d’enfants
En gestation souvent
qui souffre
qui crie
qui enfante pourtant
Rejetée souvent
qui marche vers la mort
mais qui jusqu’à ma mort
ne cesserai d’écrire
pour dire la vie.

(photo de l'auteure, 2007)

Un sixième refus

Un sixième refus en trois ans. Eh oui, en 2004, je commençais des recherches sur mes ancêtres Irlandais, en 2005 j'écrivais un roman qui s'étalait sur cinq générations, en octobre 2006, j'envoyais le roman à quatre éditeurs. Trois refus presque tout de suite. Envoi à un autre éditeur, refus en mars 2007.

Un appel téléphonique d'un éditeur en février 2008 me laisse un espoir, je coupe à deux générations, je renvoie le manuscrit, attente. Puis c'est la directrice littéraire qui me relance et je coupe encore à une seule génération. Attente. Pendant laquelle je renvoie la nouvelle version à un autre éditeur. Nouveau refus en mai 2009. Rappel de la directrice littéraire qui fera lire à une autre personne, parce que pas de recul (et moi, j'en ai peut-être du recul!). Attente. J'en profite pour renvoyer à trois autres éditeurs.

Sixième refus ce matin.

Qu'est-ce que je dois comprendre? Combien m'en faut-il avant de laisser tomber? Et faut-il le dire publiquement? N'est-ce pas décourager les jeunes auteurs qui essaient de se faire publier? Ou leur montrer cette réalité-possibilité là aussi? Je sais, ils croiront que ça n'arrive qu'aux autres, « ça n'arrivera pas à moi ». Ne me dites surtout pas qu'un tel a envoyé son manuscrit à 25 maisons d'éditions ou l'autre qui a eu 52 refus avant d,être finalement publié ou tel autre qui a fait un malheur en auto-éditant. Quand on est dedans, on veut pas savoir les autres, on veut juste savoir le nôtre.

Je n'ai pas de raisons de le dire, mais pas de raisons non plus de le cacher. Juste que je ne nomme pas les maisons d'éditions parce que ça ne changerait rien. Juste que je n'écris pas tous les mots qui me viennent à l'esprit parce que ça ne changerait rien non plus.

lundi 30 novembre 2009

Et c'est reparti!

Lundi 30 novembre 2009. Mon père aurait eu 87 ans. Quand on écrit une date, souvent il y a un souvenir qui y est rattachée. Aujourd'hui, en jetant un coup d'oeil au calendrier, tout de suite j'entendais mon père: je suis né le 30 novembre, le soir du feu de Terrebonne. En écrivant sa biographie il y a quelques années, j'ai débusqué l'erreur: le feu de Terrebonne, en 1922, c'était dans la nuit du 1er au 2 décembre. Plus de 80 ans à croire que le feu de Terrebonne avait eu lieu le 30 novembre. Au moins, l'ampleur de la catastrophe, elle, était bien réelle (le feu je veux dire, pas la naissance de Jacques Lamarche!)


Bref, ce matin, ce qui attire mon attention, c'est le décor planté dans ma cour. Dire qu'on en a pour un bon quatre mois au moins. C'est beau par exemple. Je me demande bien si je serais capable de vivre sans. Je ne crois pas. C'est dans nos gènes autant que notre nom, que notre histoire de famille, notre marque de commerce. Comme le feu de Terrebonne dans la tête de mon père.

(photo de l'auteure)

samedi 28 novembre 2009

Je retourne en Espagne

Depuis mon retour d'Espagne, depuis que j'ai fini de lire les deux Pancol, tortues et crocodiles, rien ne retient trop longtemps mon attention, en ce qui concerne les lectures. Question écriture: quelques phrases éparses ici et là que je devrai insérer dans la vingtaine de pages déjà en cours. Question domestique: lavage, ménage, repas, visites expédiées sans grand entrain, en comptant sur mes automatismes qui n'emportent que mon corps. Mon esprit étant, comme toujours, complètement ailleurs.

En attendant mes commandes de la bibliothèque, j'ai rouvert L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon. Parce que Le jeu de l'ange n'était pas disponible. Parce que je me souviens l'avoir beaucoup aimé. Parce que l'auteur est espagnol, que l'action se passe à Barcelone et que je ne savais pas que j'irais en Espagne quand je l'ai lu il y a deux ans.

En lisant: « Des comptables, des rêveurs et des génies en herbe partageaient leur table avec les fantômes de Pablo Picasso, Isaac Albeniz, Federico Garcia Lorca ou Salvador Dali », je me suis sentie en pays de connaissance. Des noms qui ne sonnent plus pareils à mes oreilles, comme si je les avais rencontrés lors de mon voyage. Pourtant si, d'une certaine façon, à travers les récits de nos guides et la visite de musées.

Même sans cette identification, ce rappel, cette vision des petites ruelles, des cafés collés sur les murs de céramique, le seul style de l'auteur suffirait à me donner une raison de relire ce livre. « Des dragons de pierre gardaient l'entrée rencognée dans un carrefour sombre, et ses becs de gaz figeaient le temps et les souvenirs. »

Comment voulez-vous vous sentir capable d'écrire après avoir lu de telles phrases? Moi, ça me tue. Je veux faire comme le personnage: « Page après page, je me laisse envelopper par le sortilège de l'histoire et de son univers (…) Je ne voulais pas perdre la magie du récit ni dire tout de suite adieu à ses personnages.» Au diable l'écriture et encore plus le lavage et le ménage, je mangerai une petite soupe en conserve. Je retourne en Espagne... par la lecture.
 
(photo-image prise dans Google-images Renaud-Bray)

mardi 24 novembre 2009

Pas forte sur les prix

Il faut croire que je ne suis pas très portée sur les prix, puisque je passe mon tour pour le "award", mais je veux bien me prêter au jeu des sept révélations primordiales, essentielles à toute connaissance de mon moi-même:

1- Je suis née un vendredi saint et baptisée dimanche de Pâques, ai donc failli m'appeler Pascale
2- Tellement pressée, je suis née les pieds en premier.
3- Je n'ai pas mon vaccin de bébé sur le bras, mais sur la cuisse.
4- Suis d'un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître (air connu d'une chanson): n'ai pas fréquenté le cegep ni l'université et j'ai pourtant 15 ans de scolarité.
5- Ne suis jamais demeurée à Montréal même. Autour, loin, en Ontario, mais jamais Montréal, y ai étudié deux ans par contre.
6- Je ne mets jamais de déodorant... et je ne pue pas, à ce qu'on me dit. Bien de la difficulté avec les odeurs pas naturelles.
7- Ai visité l'Irlande et le pays de Galles en vélo dix vitesses. J'avais 21 ans et un bon 40 livres de moins.

Et ça reste entre nous!

C'est bien fini!

Cette fois, c'est vrai, je suis de retour.

Couchée à une heure normale, levée à une heure décente. Trois repas par jour seulement. Photos de voyage redimensionnées, ajustées, sauvegardées, montées avec Jalbum.net. Carte sur Google maps des endroits visités. Tout réunir dans mon logiciel de sites. Publié sur hébergeur. Visualisé. Corrigé.


Plus certain encore de la vraie fin de mon voyage: j'avais apporté deux Katherine Pancol pour l'avion, le balcon, la terrasse, le bord de la mer et re-l'avion. J'avais pourtant regardé trois fois pour les lire dans l'ordre de parution. Me suis trompée, sans savoir qu'en plus c'était une suite (et même qu'elle vient d'achever le tome trois à ce qu'elle dit dans son blablablog). Mais auteur exceptionnel il faut croire parce que j'ai aimé quand même reculer dans le temps. J'ai tout aimé de ces deux livres. Et j'ai fini le premier-deuxième, ce matin, une larme à l'oeil.

Et troisième indice: j'ai passé l'avant-midi à être une graphiste rémunérée à travailler pour un client. Là c'est certain, ce n'est plus le soleil et le bord de mer!
Mamannnnnn, c'est finiiiiiiiiiiii!
Pour voir photos (commentaires à venir plus tard): ici.

lundi 23 novembre 2009

Salon du livre... en Outaouais

Le lancement du livre Trente dans lequel j'ai une nouvelle: je l'ai manqué.
La rencontre avec des auteurs-blogueurs au Salon du livre de Montréal: je n'y étais pas.
Pourquoi j'ai l'impression de ne pas être souvent à la bonne place au bon moment? En faisant le tour des blogues que je lis le matin, je vois bien qu'il y a eu rencontres au sommet en fin de semaine et même là, je me suis couchée à 20 heures et je me lève encore à 5 heures (décalage horaire qui s'éternise) et j'ai l'impression d'arriver après la fermeture.

Autre observation: les deux derniers hivers, j'ai aussi manqué le salon du livre de l'Outaouais parce que j'étais dans le sud (encore partie direz-vous eh, oui je cours la galipotte ou plutôt après le soleil et la chaleur)
Donc je vous annonce en primeur que le salon du livre de l'Outaouais aura lieu du 25 au 28 février et que j'y serai. Au moins une petite heure, en tant qu'auteure, au stand de l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais (j'espère que je serai invitée!!!) mais encore plus en tant que visiteuse.

Et je ressemble à ma photo, celle de mon site! Me semble en tout cas, même cinq ans après. Quitte à en mettre une récente sur mon blogue quelques semaines avant.
Au plaisir de rencontrer les auteurs-blogueurs qui y seront.

dimanche 22 novembre 2009

Y a celle...

Y a celle qui voudrait s'enfermer quelque part ou rester debout toute la nuit juste pour lire et écrire. Qui finirait par s'assécher par manque de stimulation. Se promener sur le bord de la mer, à regarder ses pieds pour ne pas être déconcentrée, ça ne peut pas durer bien des jours, sans que les idées partent en croisière.

Y a celle qui voudrait être dehors toute la journée, au soleil, juste parce que ça respire mieux, juste parce qu'elle ne se sentirait pas un ours dans sa caverne, un loup dans son terrier. Elle serait ouverte au monde, à la corneille qui se demande si elle va rester encore longtemps, à l'outarde qui s'attarde, à la feuille qui s'accroche à l'arbre, à cette vie vivante qui vole au vent. Elle finit par geler et entre pour en parler.

Y a celle qui se perd dans la vie des autres, à les écouter bavarder, à ne pas être attentive à la grippe H1N1 ni aux effets de serre, ni aux changements à la suite des élections municipales, à perdre patience pour un rien, à être bougon sans savoir pourquoi, par manque de sommeil peut-être, par manque d'intérêt, par frustration, parce qu'elle n'est pas là où elle voudrait être, sans trop savoir où elle voudrait être.

Y a celle qui prendrait (perdrait?) son temps devant sa bibliothèque, à examiner les livres qu'elle lit, puisque, comme plusieurs auteurs, Dany Laferrière a dit à la télévision: "dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es". Devant les soeurs Groult, Marie Laberge, Arlette Cousture, Virginia Woolf, Louky Bersianik, Hervé Bazin, Gilbert Cesbron, Colette, Michel Tremblay, y a celle qui cherche, encore à son âge, à savoir qui elle est. Ou plutôt à être qui elle est devenue.

Y a celle qui s'occupe de choses nécessaires comme le ménage, le lavage, le serrage, la pose de lumières de Noël, le raclage, le ramassage d'aiguilles de pin, la préparation des repas. Et qui s'en passerait bien.

Y a celle qui écrit sa vie plutôt que de la vivre. Même qu'elle écrit celle des autres.

C'est peut-être celle que j'aime le plus, avec qui je suis le mieux.

Y a toutes les autres qui me courent après et à qui j'essaie de sourire quand même.

(Photo: un jour de grand vent à Cape Cod, photo de l'auteure)

vendredi 20 novembre 2009

L'art sur la Costa del Sol

L'artiste-de-nos-pinceaux aussi y a trouvé son compte à ce voyage en Espagne. Même plus que l'auteure-de-nos-stylos qui ne pouvait évidemment pas trouver de livres français dans les librairies (quoiqu'un rayon de livres en français à l'hôtel, c'est bien, avec des Michel David qui côtoient de vieux Troyat et j'ai vu un Katherine Mansfield). Ce qui a frappé l'artiste-de-nos-pinceaux ce fut les sculptures sur tous les ronds points et Dieu sait qu'il y en a en Europe. Des abstractions en métal, des fontaines traditionnelles, un espadon stylisé, une colombe dans une main, parfois des représentations de bateaux. En marbre, en granit, en métal, en plastique.

Sur la très passante Paseo Maritimo, à Torremolinos, deux énormes femmes à la crinière de lion. Le sculpteur Salvator Garcia s'est inspiré d'un dessin de Picasso qui date de 1922. Picasso, le peintre espagnol de la région puisqu'il est né à Malaga.


D'ailleurs, même si Picasso n'est pas notre peintre préféré, nous avons visité sa maison natale, à Malaga, capitale de l'Andalousie. Le musée également. Ses meilleurs peintures ne sont pas là, mais on au moins un peu connu sa famille, vu ses céramiques, plusieurs dessins et suivi son évolution.On ne pouvait pas prendre de photos dans les différentes salles, mais j'ai pu prendre deux grands artistes côte à côte!!!!!!!!!!!!!

Un petit coup de coeur pour quelques paysages des Alpujarras, vus dans un restaurant-hôtel (parce que les galeries d'art, il faut vraiment les chercher) d'un certain José Otario, mais très grosse émotion devant les sculptures de Pedrin, exposées à Mijas, un petit village blanc juché dans les montagnes avec vue imprenable sur la Méditérannée.

Bref, si l'artiste peintre n'a pas été rassasiée, la sculpteure le fut. Au point de ramasser des pierres par terre, en espérant que ce soit de ce marbre si visible et si répandu partout en Andalousie.

(photos: comme il a été difficile de prendre des photographies en roulant ou dans certains endroits mal éclairés ou exigus, j'emprunte trois photos aux internautes mieux placés que moi:
photo des deux baigneuses de Picasso ,sculpture de Salvator Garcia et celle de Pedriin: cliquer sur la photo pour en connaître l'origine, celle de Picasso et Louise Falstrault est de moi)

jeudi 19 novembre 2009

Ecrire en voyage

Pourtant, en théorie, je n'aurais pas dû avoir le temps. Une bonne dizaine d'excursions en 27 jours, aller au mercado chercher le pain frais, un peu de viande, la salade, les yogourts, le vin à 2 ou 3 euros. Rêvasser sur le balcon, marcher sur le bord de la plage. Pourtant, j'ai écrit. Tous mes jours libres. Est-ce la lecture de Katherine Pancol qui me motivait, m'inspirait? Est-ce la vue de la mer ─ d'un septième étage, nouveau pour moi─ , qui m'invitait à la méditation? Pourtant pas le silence, Torremolinos est une ville: y a des chiens dont les maitres sont bien mal élevés, y a des perroquets qui bavardent avec les tourterelles tristes, y des moteurs diesel d'autobus, y a des Espagnols qui discutent aussi ferme que des Français. Est-ce l'absence d'obligations? Cet air de vacances, ces promenades au bord de la mer qui me donnent l'impression d'être une Katherine Pancol dans sa Normandie (lire son blablablog) ou Marie Laberge dans son Maine d'adoption? Pourtant habituellement, mes personnages me parlent plus souvent quand je nage dans une piscine silencieuse.

J'ai écrit une bonne vingtaine de pages qui en deviendront soit quarante soit dix. J'ai amélioré mon grand tableau où sont clairement identifiées les colonnes: nom, physique, caractère, fin, décor, emploi.

J'ai hâte de tout retranscrire, je ne vois pas le jour où je pourrai m'y remettre, en espérant ne pas avoir laisser le ton entre deux avions ou dans ce décalage horaire qui s'éternise. Plus difficile de revenir que de partir!

(photo de l'auteure dans le studio de Torremolinos)

mercredi 18 novembre 2009

Encore un peu

Je ne peux pas tout faire en une journée: revenir de la Costa del Sol, chercher la toilette dans la noirveur, vider les valises, descendre faire quelques brassées, replacer les choses, me retrouver dans cette grande maison en cherchant les tasses (nos si tant belles grosses tasses), les napperons, remplir le réfrigérateur (surtout pas quand on se lève à 4 heures du matin, encore moins quand on sort à 9 heures et qu'on s'aperçoit qu'on n'avait pas changé l'heure redevenue normale pendant notre absence, donc que 8 heures).
Se reposer, jeter les trois souris prises dans les trappes, lire les courriels, lire le courrier postal, se réjouir des chèques rentrés, prendre note des messages sur le répondeur, répondre aux plus urgents, appeler sa mère qui a une petite voix. Ne pas s'en inquiéter. Se reposer encore. Copier les fichiers de l'ordi apporté en voyage à l'autre ordi: "veux-tu bien me dire comment on copie des courriels", grrr. Transférer les quelque 600 photos du voyage, oui, regarder un peu. Non, non, plus tard. Juste une à redimensionner pour un blogue.
Redescendre pour mettre les vêtements dans le séchage, serrer le Kathereine Pancol qu'on a lu en voyage, jeter un coup d'oeil sur ceux qu'on a, penser à demander les autres à la bibliothèque. Quel jour sommes-nous: ah! oui, mercredi, bibliothèque ce soir. Quand pourrais-je reprendre ma lecture? Jeter un coup d'oeil à l'extérieur: ciel bleu, c'est donc beau mais pas chaud, hein. Vraiment revenue chez moi. Bon, faut que j'aille chercher un sac de granules. Zut, c'est quoi déjà les numéros du cadenas de la remise à bois?

Et écrire un billet sur ce blogue en plus.
Donc encore un peu de temps et je reviendrai.

mardi 17 novembre 2009

Et Viva Espana

Mardi 17 novembre, 1heure et10 du matin pour moi et pourtant 19 heures 10 pour vous. Commencez-vous à comprendre? Et je suis debout depuis 4 heures du matin. Décalage horaire...
Eh! oui, j'étais en Espagne. Sur la Costa del Sol , la tête au soleil, les pieds dans la mer. Grosse misère!

Voilà où j'étais. Une dizaine d'excursions, je partais donc souvent. Wi-fi à l'hôtel mais pas toujours la tête à écrire. Plutôt les deux pieds sur le balcon.

Comme mon blogue est aussi publié sur Facebook, je n'aime pas dire au monde que je ne suis pas à la maison.

Après un petit dodo, je vous reviendrai avec des nouvelles plus détaillées.

dimanche 15 novembre 2009

Bientôt

Bientôt, je reprendrai avec plaisir la publication de billets sur ce blogue. Plus régulièrement, je veux dire.

Bientôt, je dirai pourquoi je n'ai pas pu, pas voulu. Pourquoi je me suis contentée de quelques commentaires ici et là.

Au début lentement, le temps de retrouver un rythme, un souffle, ensuite, je vous assommerai de tant de billets sur le même sujet que vous me prierez de me taire à nouveau.

Bientôt.
Avant la fin de la semaine, promis.

samedi 7 novembre 2009

Ecrire ce qu'on aime lire

Ça pourrait être sujet de thèse ou à tout le moins sujet d'études, de recherches. Pour les professeurs donc: depuis quand faut-il un conflit dans un roman? Pas un petit conflit, un gros, un fort, un violent, un qui frappe l'imagination? Pourquoi demande-t-oin aux auteurs d'avoir une énigme à résoudre, même dans un roman qui ne veut être ni policier, ni polar, ni thriller, ni fantasy, juste un roman?

Dès qu'il y a meurtrier à découvrir, réponse à chercher, que l'auteur en fait son principal sujet, le lecteur ─ en tout cas la lectrice que je suis─ s'empresse d'aller voir à la fin. Et dès que j'au lu, trouvé, obtenu la réponse, rares sont les fois où je poursuis. La série Millenium étant une des exceptions. Même Katherine Pancol s'y est mise dans La valse lente des tortues (que je lis lentement comme une tortue d'ailleurs, pas le temps d'y consacrer beaucoup d'heures dans la journée). Juste assez, pas trop, mais quand même suffisamment pour que je succombe à la curiosité, à la facilité. Eh oui, suis allée voir plus loin, j'ai finalement trouvé. Je poursuis quand même la lecture parce qu'elle a eu l'habileté de nous présenter d'autres avenues intéressantes.

C'est peut-être moi qui est devenue exigeante. Je n'ai pas besoin de meurtres, de violences, d'images fortes, d'actions, de vitesse. Pas plus dans un film que dans un roman. Juste qu'on me raconte la vie de quelques personnes et que le style suffise à soutenir l'intérêt. Des chroniques. Des amours qui peuvent être déchirantes, obsesssionnelles à la limite mais sans coups de pieds, sans gifles, sans sang.

Et qu'évidemment je puisse en écrire aussi.

vendredi 6 novembre 2009

Patience...

Gen s'inquiète de mon mutisme. D'autres aussi j'espère. Suis tranquille sur Internet, il est vrai. Patience. Vous en saurez la raison avant la fin du mois. Je vous expliquerai et j'espère que vous me pardonnerez. Je reviendrai en force. Tranquillement, mais en force. N'allez pas inventer des scénarios, surtout pas du genre hôpital. Là, j'ai déjà donné il y a quelques années. Non, c'est joyeux mon affaire.
Bien plaisant quand même de sentir qu'on manque à des personnes. J'ai tout juste le temps de vous lire, alors en lecture aussi je me rattraperai.
À bientôt.

jeudi 29 octobre 2009

Lire pour autre chose que l'histoire

Quand je lis un roman, je ne lis pas toujours l'histoire. Au début, oui. Puis tout à coup, je m'aperçois que je deviens une auteure qui scrute à la loupe la méthode, la technique, le style. Je redeviens cette correctrice, cette réviseure du temps pas si lointain où je montais des livres à compte d'auteur (auto-édition) et que donc, je relisais strictement pour les fautes, je n'avais alors aucune idée de quoi parlait l'auteur, je lisais des mots, une structure.

C'est souvent d'ailleurs le style, beaucoup plus que l'histoire qui me fait arrêter de lire un livre. Je me bute à un genre trop savant ou trop hermétique. Pourtant, j'essaie de rester l'esprit ouvert.

La poésie par exemple, je ne peux pas. Dommage sûrement, mais déjà du temps de mes études, de Saint-Denis Garneau à Verlaine ou de Rimbaud à Gaston Miron... non. Pourtant pas faute d'avoir fait des efforts. Même Nicole Brassard que j'avais connue: non plus. Travaux obligeaient. Note de passage tout au plus.

Retour à aujourd'hui. J'aime être surprise. Agréablement surprise, il va sans dire. Qu'on me bouscule un peu, qu'on me change du style classique. Un peu d'originalité, s'il vous plaît, dans le style toujours.

Comme Katherine Pancol, encore ce matin. Visiblement au sommet de son art. Dans deux pages, le personnage peut très bien passer de la troisième personne à la première sans que le lecteur s'y perde. Pas de tiret pour un monologue. La personne ne parle pas, elle pense. Au « je » ou non et sans problème. Chaque personnage a son « je », à son tour.

J'en oublie l'histoire, j'admire la technique, je tourne la page beaucoup plus pour savoir comment l'auteur reviendra au présent après un « flash-back» écrit au passé. Juste assez long pour ne pas nous perdre. Belle réussite chaque fois.

Bien loin des dialogues trop nombreux (à mon goût) d'un Michel David. Bien loin aussi des descriptions de décor ou de physique d'une troisième secondaire. Plutôt des parcours intérieurs, mes passages préférés.

Quand je lis pour le style, c'est inévitable, au bout de dix pages, je me rue sur le crayon ou sur le clavier.

Pour écrire.

Dans mon style à moi. Je me fais plaisir. Et je dis merci à Katherine Pancol pour ce petit bonheur supplémentaire, en plus de celui de la lecture.

(image empruntée à Librairie Pantoute)

lundi 26 octobre 2009

Mon jeu préféré

Assise sur un banc, à attendre, à passer le temps ou à me reposer d'une longue marche rapide, je regarde, j'observe, plus encore j'étudie et je prends des notes. J'imagine, je scénarise.

Cette fois, deux femmes qui, au premier coup d'oeil n'ont pas l'air de se connaître. Puis, celle qui n'est vêtue que d'une petite blouse légère se tourne vers sa voisine, et se met à parler. Relativement fort pour un endroit public. Pas assez pour que j'entende ce qu'elle dit, mais il est impossible que la dame à côté d'elle ne comprenne pas. Celle-ci finit d'ailleurs par se retourner, la regarde d'un air de victime. L'exhubérante vitupère maintenant, essaie visiblement de convaincre l'autre à coups d'arguments décisifs. Elle gesticule autant que l'autre demeure les bras croisés sur son polar fermé jusqu'au cou. Le lieu surchauffé et l'été indien appellent pourtant une tenue presque estivale. La femme silencieuse n'a d'allure de beau temps que les lunettes de soleil qu'elle garde même dans l'édifice public.

L'autre continue de vociférer, d'argumenter, postillonnant son monologue sur les bras de sa compagne qui réagit enfin. Une voix que je n'entends pas, un geste timide, un regard à moitié tourné. Un air de victime. La forte, les bras en l'air qui simulent le combat, l'autre, impuissante, les bras ballants qui indiquent la résignation.

Un homme arrive, s'adresse à la voix claironnante, l'invite à le suivre. La femme (son épouse?) se lève. L'autre, piteuse, se lève aussi et marche derrière le couple, la tête basse, la mine renfrognée. Au bord des larmes? Je ne saurais dire.

Voilà comment je trouve des idées de nouvelles, de romans.

(photo de l'auteure)

lundi 19 octobre 2009

Dès potron-jaquet

J'ouvre un œil, 6h23 au cadran. Cette fois je ne me rendors pas. Non, non pas de rêve. Sans avoir besoin de les appeler, ils arrivent comme des chats à qui j'aurais donné la permission de monter sur mon lit. Je les observe. Qui ce matin se fera plus présent? Je les vois déambuler dans leurs rues respectives. Hier j'ai établi le plan du rang, j'ai planté le décor. Une en particulier s'impose, celle qui reste près du pont, près de la rivière, elle ne veut pas que j'y aille. Elle harangue la narratrice qui avance sur le chemin emprunté depuis des décennies. Est-ce à dire que je serai la narratrice? Oui, probablement.

Est-ce que je me lève, pressée d'aller écrire ce qu'elle veut vivre? Non pas tout de suite, pas encore. La gestation est plus longue qu'une ou deux phrases. Il faut que je prévois la fin. Où s'en va-t-elle, celle-là avec sa chemise à carreaux, ses gros mots, son mauvais caractère, son asociabilité?

Puis, en cherchant un ou des conflits, mon esprit divague, s'éloigne de mon histoire, je visionne des films, je revois des émissions. Ceux de la veille. Tout le monde en parle. Présentation d'un livre, d'une auteure qui a de la difficulté à comprendre le français. L'intérêt, c'est qu'elle était escorte à New-York. J'aurais voulu savoir comment elle s'en est sortie et pourquoi, de quoi elle vit aujourd'hui. Il n'en fut pas question. Les détails croustillants, des noms, des scandales, s'aventurer dans l'illégalité c'est toujours tentant, attirant. Laisse, de toute façon ce n'est pas demain que tu iras à Tout le monde en parle. Écris d'abord ton livre.

Où en étais-je donc? Ah! oui, il ne faut pas que je me lève. Je me ferai happée par le quotidien, le jour, le soleil, j'irai marcher. Si je suis seule, mes personnages m'accompagneront. À la piscine, pendant mes longueurs, ils seront là aussi à me tourner autour, à dialoguer entre eux. Avec un peu de chance, ils m'aideront à faire avancer l'histoire.

Je me lève. Ce matin, pas de courriel, pas de forum, pas de blogue, je me concentre sur la folle du petit pont.

(photo de l'auteure: une rivière un matin d'automne)

vendredi 16 octobre 2009

Un prof un vendredi

J'ouvre un oeil, 6 h 15 au cadran. Faut vraiment que je me lève. Encore un petit dix minutes. Je somnole. Je prends de l'avance en révisant ce que j'ai à faire aujourd'hui: bon où est mon horaire? Ah le voilà, deux cours ce matin et trois cet après-midi. Quel jour on est? Ah! oui, vendredi, yé le dernier jour de la semaine. Zut, j'ai le dernier cours un vendredi, quel groupe déjà? Bon les plus forts ça devrait aller. Pas pris le temps de préparer mes cours, qu'est-ce que je vais leur faire faire? Une dictée encore. Si je n'avais pas donné mes livres et toutes mes notes aussi en partant en juin dernier. Une dictée, je vais me faire chahuter. Encore cette fichue discipline, je ne l'aurai jamais. Pourquoi est-ce que j'enseigne, tu veux me le dire?

J'ouvre un oeil, 7h45 au cadran. Quel jour sommes-nous? Ah! oui, vendredi. Je regarde par la fenêtre, le soleil est déjà levé, il fait beau. Je me réveille tout à fait et je comprends qu'encore une fois j'ai rêvé.

J'ai cessé d'enseigner en 1978 et j'en rêve encore.
Y a-t-il un psychanalyste dans la salle?
(image empruntée à Google images)

mardi 13 octobre 2009

Les blogues que je suis

Comme la plupart des blogueurs et blogueuses, le matin, je fais le tour des blogues que je suis: nouveaux billets à lire, commentaires ajoutés. Toujours contente de voir les sujets.

Et puis, en plus je suis abonnée au bulletin de Branchez-vous et donc je m’empresse de lire le billet de Josiane Massé. Depuis ses débuts, je me dis, je devrais l’ajouter aux blogues que je suis, mais j’hésite, j’attends. Eh bien je dois avouer que depuis deux ou trois mois, je suis déçue. Me semble que c’est mince et parfois ses billets ne vont nulle part ou plutôt fouinent ici et là, et m’accrochent rarement. Bon, je sais bien que les miens ne sont sûrement pas mieux, mais je ne suis pas encore dans un bulletin-site prestigieux comme Branchez-vous!

Je ne lui dirai pas. À quoi bon m’attarder à mes déceptions. Je vais plutôt vanter ici tous les autres blogues que je trouve plus intéressants que le sien. Ceux qui sont dans la colonne de droite, en premier, bien sûr. Si je ne les aimais pas, je ne les afficherais pas. Rien que ce matin, j’en ai ajouté deux que je suivrai:
celui de Guillaume Voisine>>>
celui d’ Etolane >>>
ce dernier d’ailleurs a été répertorié par Josiane Massé, ça relève un peu sa cote.

J’ai l’air de m’intéresser essentiellement à des auteurs qui écrivent ou à des lecteurs qui… lisent, mais j’aime bien les blogues des artistes peintres figuratifs québécois: triste constat, ils peignent plus qu’ils n’écrivent! J’aime aussi la généalogie, mais je la délaisse un peu, ne m'y étant intéressée que pour écrire un roman sur la venue de mes ancêtres irlandais. Le camping-voyage: là quelques-uns, mais les forums sur ce sujet me suffisent, pourtant quand je suis tombée sur Caro et cie, j’ai été ravie, elle était dans des lieux de Terre-Neuve que j’ai tant aimés.

Je ne vais pas tous les justifier, simplement vous dire que j’apprécie que vous soyez là à me faire des petits matins heureux.

(photo de l'auteure)