samedi 27 mars 2010

14 livres qui m'ont marquée

Venise du blog Le passe-mot m’a donné envie d’établir la liste des livres qui m’ont marquée. Exercice quand même sérieux. Que signifie «marquer»? Nous impressionner, laisser une marque, une empreinte forte, faire mal, nous impressionner, nous laisser sans mots, nous transformer. Livre dont on se souvient, dont on a retenu le titre même si on ne sait plus très bien pourquoi il nous a marqués.

Établir la liste m’a pris environ vingt minutes parce qu’il a fallu que je descende au sous-sol où est ma bibliothèque. Parce que par cœur, il ne me venait à l’esprit que les neuf premiers. Mais plus d'une heure pour trouver ou me souvenir du pourquoi.
Sans ordre:

1- Les Line. C’étaient des albums comme les Spirou. Parce que j’en ai eu beaucoup du numéro 18 au numéro 32 si je me souviens bien. Après, ou j’étais trop vieille, ou la série a cessé de paraître. J’ai tellement appris dans ces albums. Je me rappelle encore la biographie de Marie Curie, de l’aviatrice Amelia Earhart.

2- Les Claudine de la bibliothèque rose. Que d’aventures, que de beaux étés j’ai passés en compagnie de l’héroïne qui ne voulait rien entendre de se faire appeler Claudine. C’était Claude…comme moi. Je ne pouvais ne pas aimer!

3- L’Euguélionne de Louky Bersianik. Un livre qui devrait être en tête de liste. Le summum qui vous jette à terre. Les femmes à qui je l’ai passé m’en ont voulu un certain temps, même ma mère. Si ce livre ne vous rend pas féministe, je ne sais vraiment pas qui ou quoi y réussira. De plus, unique en son genre dans le style, dans la forme. À mes yeux, inégalable.

4- Mathieu de Françoise Loranger. Je lui en veux encore à ce roman. Après sa lecture, j’ai jeté tous mes journaux intimes tenus entre 15 et 19 ans. Pour regarder en avant et laisser mon passé derrière moi, comme Mathieu. Une mine de renseignements qui m’auraient permis d’écrire sur cette période que j’ai tellement détestée.

5- Les mots pour le dire de Marie Cardinal. Presque aussi fort que L’Euguélionne. Personne avant et je dirais personne après aura parlé du sang de la femme comme Marie Cardinal.

6- Le rouge et le noir de Stendhal. Je suis certaine d’avoir vécu à cette époque et d’avoir vécu des amours malheureuses.

7- Les mémoires d’une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir. J’avais 15 ans, ma mère m’a conseillé cette lecture parce que j’aimais les biographies. J’ai été servie. Je l’ai relu au moins deux ou trois autres fois, à différents âges et je pleurais tout autant à la mort tragique de son amie Zaza. Entre autres. De plus c'est la faute de Simone de Beauvoir si j'ai voulu me rendre en France: suivre ses traces, voir là où elle avait vécu.

8- Jane Eyre de Charlotte Brontë. Les amours malheureuses, l’atmosphère pluvieuse et tristounette de la campagne anglaise. J’aime.

9- Les filles de Caleb d’Arlette Cousture. Un livre qui m’a marquée parce que je relis encore et je regarde sans me lasser la série télévisée. Il doit bien y avoir quelque chose pour que j’y revienne. Mon coeur romantique sans doute.

10- La détresse et l’enchantement de Gabrielle Roy. J’aime les biographies, mais aussi les autobiographies.

11- Journal à quatre mains des sœurs Groult. À la recherche d’une sœur, d’une mère. J’aurais voulu vivre leurs vies.

12- L’herbe et le varech d’Hélène Ouvrard. Le ton, le style, le parcours au bord du fleuve, au bord de sa vie. Il aurait été plus facile de trouver les lignes non soulignées.

13- Ces enfants qui font peur aux hommes de Jean-Guy Paquin. Je n’ai pas de mots pour ce livre. Que des émotions. Que de l’admiration. J’ai stagné pendant des mois dans mon écriture parce que je cherchais à écrire comme Jean Guy Paquin. Il ne faudrait d’ailleurs pas que je le relise, je succomberais encore.

Et, pour le simple plaisir de ne pas rester à 13, j’ajouterais le Multidictionnaire de la langue française de Marie-Éva de Villers. Un livre, oui vraiment, qui m’a marquée. Du jour où je l’ai découvert, je n’ai jamais tant vanté un dictionnaire. Aucun autre ne trouvait grâce à mes yeux. Le Larousse était trop permissif, le Robert, je n’ai eu les moyens que de m’acheter le Robert des noms propres, mais de Villers! Les pages en sont venues grises tellement je l’utilisais. Il faudrait en parler aux publicitaires avec qui je travaillais, ils ne pouvaient rien me passer. C’est à regret que j’ai donné mon premier dont la couverture ne tenait plus que par une épaisse couche de papier collant. Mais je l’ai donné à ma nièce qui allait devenir traductrice, je le savais donc entre bonnes mains.

(photo d'une partie de ma bibliothèque)

mercredi 24 mars 2010

Oui, non, peut-être, pourquoi donc, et si...

Satanée motivation. Je crois bien que même pour mourir, je ne serai pas capable d’en prendre la décision. Il faut toujours que ce soit quelqu’un qui me dise quoi faire. De moi-même, je ne me décide pas. Je joue, je paresse, je fais ce que j’aime, ce qui est facile. Ce qui est obligatoire : tel dépliant, tel site, la vaisselle, les repas, gratter le terrain (et encore cette obligation, je la retarde aussi, je l’étire). Je ne rentrerai pas dans les détails, mais en résumé, petites ou grandes décisions, je n'en ai pas prises beaucoup dans ma vie.

Maintenant que j’ai compris que je ne gagnerais pas ma vie en écrivant, pourquoi j’écrirais? Par fierté de finir mon histoire? Par orgueil, pour ne pas me dire que j’aurai lâché en cours de route? À qui ai-je à prouver quoi que ce soit? Si un éditeur me disait : je suis intéressé à votre roman, ça deviendrait une obligation, un travail. Peut-être alors aurais-je cet intérêt à m’y mettre. Mais là, rien. Pas obligée donc, je remets, je tourne en rond, je ne me force même pas pour faire de belles phrases dans ce blogue. Comme Mélanie ici. Entre autres.

Ah! Oui et j’ai appris que les deux livres jeunesse écrits en 1976 et 1979, épuisés depuis belle lurette m’appartiennent. Au sens où j’ai le droit d’en disposer. Donc les réécrire. Je relirai et aviserai. Suis-je un si vieil auteur que j’en suis aux redites?

Tiens, je pense que j’ai ma motivation. Pourvu que je ne procrastine pas comme un élève qui n’étudie que la veille de l’examen : je me suis inscrite à la semaine d’écriture professionnelle de l’École d’été de Mont-Laurier.

J’en avais parlé en mai dernier et comme il faut apporter un manuscrit. Il ne reste qu’à convaincre mon cœur de s’y mettre. Il faut que je le retrouve celui-là, sans lui, je n'écris rien de bon.

samedi 20 mars 2010

Même quand je n'aurai plus de mots...
ils seront en français

Au lieu de me contenter d'un commentaire après la lecture d'un billet, il pourrait me venir l’idée d’en parler ici, plus longuement, mais je ne suis pas du genre longue analyse, éditorial percutant, opinion énergique, débat passionné. Je dois bien avouer que je deviens facebookienne ou twitterienne (même si je n’y suis pas inscrite sur ce dernier), au sens où j'écris de plus en plus court.

Alors, il vaut mieux rendre à César… et simplement retracer mon parcours matinal :
Acheter un livre directement de l’auteur chez Dominic Bellevance
Doit-on traduire ou non? chez Isa Gusso

Cette question de traduction m’a ramenée à une demande d’ami, sur Facebook : une entreprise québécoise, dont la raison sociale est en anglais. En tout cas la raison sociale fournie sur Facebook parce qu’ils en ont deux ou trois autres plus ou moins bilingues. On dirait qu’ils veulent jouer sur tous les tableaux et en sont à la période d’essai pour cette nouvelle appellation. Les propriétaires et même leurs parents sont on ne peut plus francophones. La page d’accueil de leur site, qu’ils nous invitent à visiter, est unilingue anglaise, pas de lien vers le « français ». Un site visiblement pas fini puisque tous les onglets ne mènent qu’à une seule et même page… bilingue celle-là. Avant de refuser leur demande d’amitié, je leur ai quand même demandé pourquoi une raison sociale en anglais? Juste pour lire leur réponse. Ils recherchent une « clientèle internationale », ont-ils répondu. Pourtant dans le même élan, ils prétendent que leur principale clientèle est québécoise! J’ai cliqué sur « ignorer » leur demande d’amitié. S’ils veulent des anglophones qu’ils ne me demandent pas d’être adepte. Point final. Qu'ils s'étouffent avec leur choix que je ne cautionnerai pas.
Je verrai tomber un à un mes compatriotes, sous la pression ou sous l’indifférence, je ne ferai pas d’esclandre, je ne crierai pas après les commis qui mettent les boîtes de conserves du côté de l’anglais sur les étagères, je ne refuserai pas de louer les films même si le titre anglais est plus gros que celui en français sur la couverture du DVD, je n’écrirai pas de lettre à l’Office de la langue française, je l’ai déjà fait sans résultat (je vais quand même relire quelques-uns de ces documents >>> ).

Je porterai haut le flambeau de la fierté jusqu’à mon dernier mot. Et tolérance zéro pour les concessions. Même si je manque d’arguments... et de mots. Une évolution, oui, l’acception d’une langue vivante, oui, mais je demande une logique, des raisons solides et surtout pas la tendance mode, la tendance mondiale, la tendance commerciale et monétaire, la facilité.

Finalement je l’aurai fait mon éditorial.

jeudi 18 mars 2010

Bien plus qu'une artiste peintre

Celle que j’appelle amicalement « l’artiste-de-nos-pinceaux » pour justifier le titre de « notre » blogue, feuilletait une revue ce matin. Une revue d’art bien sûr — quoiqu’elle aime aussi beaucoup les revues de maisons, de bois rond surtout. À la lecture d’un article du Magazin’Art, elle m’a demandé :

— Est-ce que tu es comme ça toi aussi, tu rêves d’avoir écrit tel livre, tu voudrais avoir imaginé telle histoire?
— Qu’est-ce que tu penses? Bien sûr.

Alors la créatrice de tableaux et de sculptures n’échappe pas aux affres de la création… et de l’envie. Elle admire tel peintre, tel sculpteur. Leurs œuvres, aussi bien contemporaines que figuratives la jettent parfois en bas de sa chaise, la démoralisent, la poussent à se questionner, la stimulent, l’interpellent, la revigorent. Ce matin, peut-être, y aura-t-il sur la toile une touche d’une nouvelle couleur, un geste différent, un coup de spatule accentué.

La différence avec l’auteur, c’est que l’artiste pourra montrer ses récentes créations très prochainement, n’a pas besoin d’être corrigée, approuvée. Pas besoin d’attendre un an avant de toucher les revenus de ses ventes. Par contre, elle est la créatrice, mais aussi l’agent, la distributrice, la galeriste, la représentante commerciale.

D’ailleurs voici les prochaines sorties inscrites à son agenda :
22 avril : vernissage à Gatineau, secteur Buckingham
5 juin : gros happening avec Les Créateurs de la Petite-Nation, à Saint-André-Avellin (site sera mis à jour prochainement)
10-11 juillet : symposium de Montebello (site)
16-17 octobre : Gatineau en couleurs où elle est invitée d’honneur. Une première pour elle. Déjà plusieurs réactions sur Facebook.(site)

Elle attend également deux réponses d’expositions où elle s’est inscrite. Pendant que j’écrivais ce billet, elle a reçu un appel téléphonique : on l’invite à participer à un Festival western. Eh oui, il y a ça aussi : la difficile évaluation entre l’artiste-amuseur-public qui est là pour distraire le public lors de manifestations touristiques ou culturelles et l’artiste professionnel qui veut participer, avec ses pairs, à une exposition d’arts visuels. En même temps elle reçoit aussi un courriel : appel de dossiers pour 2011 dans une galerie d’art. Encore là difficulté à différencier galerie d’art commerciale et disons municipale. Ne s’adresse pas au même public, n’a pas les mêmes objectifs. Il est aussi important pour un artiste peintre de bien choisir ses galeries que pour un auteur de choisir son éditeur.
Finalement pas plus facile la vie d’artiste que celle d’auteur. Pour moi, il n’y en a pas de facile. Juste différente parfois, semblable certains jours.Avec les petits plaisirs jouissifs de la création, les joies de se sentir apprécié et... le reste dont on se passerait bien des fois.

(photo: sculpture sur stéatite de l'artiste peintre-sulpteure Louise Falstrault)

mercredi 17 mars 2010

Un colcannon aujourd'hui?

17 mars. Une date comme une autre, sauf que ce matin en ouvrant mon Google, ça fait ding ding. Fête des Irlandais. J’ai voulu en glisser un petit mot sur Facebook, rejoindre ma cousine. Deux fois trop long, je n’avais jamais remarqué que nous devions nous en tenir à 420 caractères. Je peux bien trouver que le monde n’en dit pas long sur ce réseau-social. Alors vive les blogues (je sais, on peut écrire un article sur Facebook, mais aussi bien le mettre en ligne ici, il ira automatiquement là-bas).

Donc le 17 mars. Avant, je ne soulignais pas cette fête, je n’y pensais même pas. Ma mère, oui, m’avait bien conté que sa grand-mère était Irlandaise, mon père me taquinait parfois : « la petite Bushell doit se retourner dans sa tombe à t’entendre parler anglais ». Je parle en effet très mal anglais, malgré mon huitième de sang irlandais. Me semble que j’ai déjà dit tout ça. Il faudrait que j’aille voir si le 17 mars, l’an dernier… mais qui ira voir, qui s’en souvient? Alors je répète. Je l’ai tellement écrit dans ce roman qui n’en finit pas d’être corrigé. Peut-être que je cesserai d’en parler quand il sera publié.

Elle s’appelait Bridget Bushell, née en 1828, elle venait du comté de Roscommon et lui, Denis Lynch, né en 1834, six ans plus jeune qu’elle, était originaire du comté de Leitrim. Se sont-ils connus en Irlande, je n’ai jamais trouvé, sont-ils arrivés à Grosse-Île par le même bateau, pas trouvé non plus, mais je sais qu’ils se sont mariés à Montréal en 1855 et ont élevés leurs cinq enfants à Saint-Henri. La mère de mon grand-père maternel était la petite dernière, Mary Jane Lynch. Elle n’aura connu son père que trois mois, ce dernier est mort d’un accident à l’usine de mèches où il travaillait. Pas inventé ça non plus, c’est écrit dans un petit livre que ma grand-tante religieuse a remis à son frère puis que ma mère m’a remis il y a quelque cinq ans.

Pour poursuivre sur la même idée de mon billet d’hier : Bridget et Denis vivaient dans des comtés pauvres, là-même où il y eut le mildiou dans la pomme de terre, ce qui a causé les noires années de la famine en Irlande. Coïncidence : je demeure dans un lieu entouré de champs de pomme de terre.

Alors peut-être un petit colcannon aujourd’hui?

(photo empruntée à food.pinkhairedgirl.com/?m=200804)

dimanche 14 mars 2010

Changements mineurs de la mise en page

La largeur de mes billets me dérangeait depuis quelque temps, je la trouvais trop étroite. En farfouillant dans les blogues qui parlent de Blogger, j'ai failli encore une fois regarder du côté de Word press qui offre au moins la possibilité de laisser des hyperliens actifs dans les commentaires, mais devant l'ampleur de la tâche, encore tout recommencé, j'ai plutôt trouvé que je pouvais apporter quelques changements mineurs grâce à ce site >>>; et ce, sans tout changer. Je n'ai même pas perdu mes liens d'annuaires. Et j'ai ajouté un petit outil de recherche, j'aime bien. Vingt minutes maximum.

mercredi 10 mars 2010

Emissions de télévision

Je voulais dire que je n’écouterais plus Providence et j’essayais d’en expliquer les raisons. En fouillant dans la blogosphère pour savoir si d’autres blogueurs ou blogueuses avaient fait des émissions de télé leur thème, je suis retombée dans ma marmite d’auteurs, de livres, de publications. Pour l’instant je me contente donc de noter ce blogue>>> j’y retournerai (au lieu de regarder Providence, tiens!). Pour l’instant, je poursuis ma recherche, question de ne pas être la seule à trouver que l’histoire de Providence commence à être tordue : trop de personnages qui reviennent ou qui arrivent, trop d’intrigues à mener de front, je sais c’est le problème de l’auteur pas le mien, mais je trouve que ça devient invraisemblable. Pas ennuyant, beaucoup de rebondissements, mais justement, trop, un n'attend pas l'autre, ce n'est plus un téléroman, c'est une liste de péripéties. Deviennent trop prévisibles. Un peu comme chez les humoristes: une ligne, un "punch".

Poursuite donc de ma recherche, j’ai trouvé ce site qui sera lancé aujourd’hui. Au bout de dix pages dans Google blog, j’ai renoncé, je ne serai appuyée de personne dans mon choix. J’assume. Je lance le sujet : quelle émission de télé regardez-vous? Si vous deviez partir pour deux ou trois semaines, laquelle enregistriez-vous pour ne pas la manquer? Moi, aucune cette année. L'an dernier, La galère peut-être. J’ai hâte de voir si Musée Eden sera à la hauteur de sa bande annonce.

(Image empruntée à : http://tinyurl.com/y8mwmth)

mardi 9 mars 2010

Le secret

Je termine à l’instant la lecture de La traversée de la ville de Michel Tremblay. Je n’ai pas du tout le goût d’en parler comme d’autres le font si bien : résumé et impressions. Le plaisir d’un blogue, contrairement à un article dans un journal ou à quelque travail obligatoire qui doit répondre à une grille d’analyse prédéfinie, c’est que l’auteur peut bien y écrire ce qu’il veut. Pendant ma lecture, je n’ai pas pensé à ce que j’allais en dire. Je me disais plutôt que mon blogue s’en va sur cette route pleine de méandres, d’avenues sans lumière et même de cul-de-sac. Que peut-être j’allais l’arrêter, qu’il mourrait de sa belle mort. Comme tant d’autres qui n’ont eu de vie que le temps de l’urgence à dire. Non que je n’aie plus rien à dire, mais parce que devant ce cahier ouvert, ce public possible, je voudrais penser intelligent, pertinent. Me semble plutôt que je formule tout croche, n’importe quoi, n’importe comment. Comme ces brouillons rédigés à l’école qui devaient précéder la composition mais qui finalement, faute de temps, devenaient le devoir remis.

Donc Michel Tremblay. Ce qu’il m’en reste, c’est là où il me mène. À moi-même, à ma vie. Un livre n’est-il pas un miroir, une recherche d’identification, qui nous aide, nous force à nous comprendre. Certains auteurs y réussissent mieux que d’autres. Chaque lecteur ne lit peut-être pas pour les mêmes raisons. Selon l’âge également. Pourtant, il me semble que j’ai toujours aimé les histoires auxquelles je pouvais m’identifier, dans lesquelles je me reconnaissais ou dans lesquelles j’aurais aimé me trouver. La Claude du Club des cinq, le scout des Jeux de piste, même Sainte-Thérèse de Lisieux qui souffrait dans sa chair et priait pour les autres, les sentiers dans lesquels Simone de Beauvoir se promenait, la longue ascension du mont Everest par Edmund Hillary. Le temps d’une lecture, j’étais ceux-là.

Pourquoi est-ce que j’aime quand même Tremblay puisque je n’ai pas vécu dans les années 1912-1914, n’ai pas connu ce Montréal dont il est question : l’est de la ville, la rue Sainte-Catherine, n’ai pas vécu dans le milieu décrit? J'aime ce qu'il écrit malgré le joual qui me dérange moins qu'à ses débuts.  Je n’ai même pas lu La traversée du continent, donc pas pu, comme Venise du Passe-mot, entre autres, m’attacher à la petite Rhéauna. Il doit y avoir autre chose pour que j'y revienne. Comment l’auteur réussit-il son coup alors? Je voudrais le savoir pour pouvoir à mon tour, en tant qu’auteure, réussir ce tour de force : captiver les lecteurs et avant, surtout avant, plaire à un comité de lecture d’une maison d’édition. Tiens, voilà donc pourquoi je lis, ce que je cherche dans un livre : la recette pour plaire, le truc, le déclic, la méthode, la formule. Le secret.

(photo empruntée à http://www.actes-sud.fr/rapide.php)

jeudi 4 mars 2010

Un Nantel assassiné

L’artiste-de-nos-pinceaux a toujours été fière de porter le nom de Falstrault, parce que c’est un patronyme rare. Elle sait depuis peu que c’est d’origine allemande, déformation de Faulstroh. Mais elle s’amuse tellement plus à démêler l’écheveau très serré de la famille de sa mère, Gabrielle Nantel. Quand, le sourire aux lèvres, contente de son coup, elle dit : « la fille de mon grand-père a épousé le frère de ma grand-mère », il est certain qu’elle doit sortir papier et crayon et redessiner l’arbre de ces Nantel qui épousaient leur petite-cousine (Ernest et Rosa), leur belle-sœur (Ernest et Marie-Louise Labelle qui fut d’abord l’épouse de François)… et le frère de leur belle-mère (Georgette, fille d’Ernest et de Marie-Louise Labelle, qui épouse Zénon, le frère de Rosa époux d’Ernest Nantel devenu veuf). (Cliquez sur le tableau pour agrandir)


N’eut été d’un événement récent, l’histoire s’arrêterait là, à ce tableau qui ne contient que les principaux personnages d’un imbroglio qui réunit également deux sœurs Dauphin et deux sœurs Gauthier et trois Pierre.

L’auteure-de-nos-stylos, amateure de généalogie mais surtout admiratrice d’auteurs de l’Outaouais décide d’acheter le livre de Raymond Ouimet : Crimes mystères et passions oubliées parce qu’il est question de sa région, la Petite-Nation. Quelle ne fut pas sa surprise d’y trouver le récit de l’assassinat d’Arthur… Nantel, fils d’un Napoléon Nantel. Région de Labelle, l’Annonciation. L’auteure alerte l’artiste, lui pose des questions. Non jamais entendu parler d’un meurtre chez les Nantel. Une histoire d’accident de chasse qui a viré au drame, mais d’assassinat, certes pas. Les voilà fébriles, une à la recherche de sa base de données, l’autre d’une ancienne photo de l’hôtel Labelle.

Dans les 14,000 noms répertoriés au cours des dernières années, point d’Arthur ni de Napoléon Nantel. Consultation dans les BMS (Baptêmes, mariages et sépultures) répertoriés, je trouve facilement, remonte la lignée, établis les relations. Eh oui, Arthur est fils de Napoléon, petit-fils de François Nantel et d’Angèle Gauthier et donc le cousin du grand-père de l’artiste. (Cliquez sur le tableau pour agrandir)



Louise est encore sous le choc. Tout ce qui concerne les Nantel la touche de près même si elle n’en porte pas le nom. Elle lit et relit cette histoire et se demande si son grand-père la connaissait.

Mieux encore, elle retrouve une vieille photo envoyée par Gérard Cholette de la Société d’histoire Chute-aux-Iroquois de Labelle, il y a quelques années. Elle identifie l’Arthur assassiné au milieu de la grande famille de François et d’Angèle Gauthier.

Ah! bien oui, pour ceux et celles qui veulent connaître les détails du meurtre résolu et puni: qui, quand, où... bien il faudrait lire le livre. Je ne suis pas pour enlever les droits d'auteurs d'un écrivain tout de même! Nous nous sommes bornées à faire le lien entre l'artiste Nantel-Falstrault et cet Arthur.

À venir, d’autres coïncidences troublantes entre Labelle et l’artiste-de-nos-pinceaux.

mardi 2 mars 2010

J'y allais pour les auteurs

Je croyais y aller pour les livres, finalement j'y allais pour les auteurs. En premier, j’ai vu Jocelyne Béland et ses deux tomes de Perline de Montreuil. Dame très gentille, quelques points communs. Ensuite un tour d’horizon du salon. Il me semble que les enfants étaient plus nombreux qu’à mon dernier passage il y a cinq ans. Et à vue d’œil un bon 65-70% de livre jeunesse. De la fantasy dans tous les kiosques. À force de faire le tour et de regarder dans les coins, j’ai trouvé quelques livres pour adultes. Surtout chez Gallimard, tous les livres de poche. Rien pour m’attirer. Rien pour me tenter. Habituée au classement des librairies, j'ai du mal à me retrouver.

Andrée Poulin était occupée chez Québec-Amérique. Tout à fait comme je l’imaginais aussi. Ne l’ai pas dérangée sur le coup, on avait rendez-vous pour une tisane, vers 12h45, entre deux séances de signature.

J’ai retrouvé Lysette Brochu et Nicole Balvay Haillot avec plaisir et facilité. Si je n'étais pas en public, j'oserais même dire avec tendresse. Midi. Je me plante devant Raymond Ouimet avant qu’il y ait une longue file. D’ailleurs, ça m’a surprise qu’aucun auteur n’ait de ces longues lignes dont on est jalouse, celle que je fuis par réaction. De toute façon, pas du genre à aimer parler à un auteur, je ne sais pas quoi lui dire. Je suis là, en général, que pour les livres, rarement, très rarement pour les auteurs. Sauf si je les connais. Donc devant Raymond Ouimet pour lui acheter Crimes, mystères et passions oubliées. Je voulais me le procurer parce qu’il était question de Montpellier, Montebello, la Petite-Nation, chez nous, quoi. Je ne savais pas que j’allais trouver bien plus, mais plus tard, le soir, le lendemain.

Puis diner, seule, une jeune fille cherche une chaise, s’assoit en face de moi. Et nous jasons. Elle travaille au kiosque (ah! oui parce qu’il ne faut pas dire stand, mais kiosque d’exposition) de la Cité collégiale. D’origine Néo-Brunswickoise, elle est bilingue à 19 ans et elle s’exprime très bien. Parle beaucoup, facilement. Intéressante, me raconte qu’elle a lu les Harry Potter en français et en anglais, ce qui fait 14 livres. Très rapidement, je revois quelques athlètes olympiques en entrevue. Très rapidement aussi, pendant que la jeune fille parle plus qu’elle ne mange, je me dis : « peut-être que les jeunes ne savent pas écrire — et encore il doit bien y en avoir quelques-uns qui savent—, mais en tout cas, ils sont nombreux à savoir très bien s’exprimer ». Je revois mes premiers élèves qui auraient accepté trois devoirs écrits plutôt que d’avoir à parler devant la classe. Chapeau, mademoiselle, je ne serais pas surprise de vour voir à la télévision ou vous entendre à la radio bientôt.

Enfin, je rencontre la blogueuse-auteure-jeunesse, celle-là même qui m'a fait un clin d'oeil dans son blogue. Un tout petit quinze minutes volés à ses admirateurs et admiratrices, mais je sens qu’elle a toute mon admiration pour la vie. Une autre blogeuse aussi est venue me voir, je ne l’ai pas reconnue, étant donnés ses cheveux courts alors qu’ils sont longs sur sa photo. Très expérimentée la madame malgré son jeune âge. Sûre d’elle, confiante comme je ne le serai jamais. Puis une autre personne et encore une autre, sur Facebook, celle-là. Quelques accolades, d’autres jasettes pendant que j’étais haut perchée sur ma chaise d’auteure.
Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Une petite heure à refaire le tour, hésiter longuement devant Paul à Québec. Pour terminer, verre de porto en bonne compagnie, et audition de textes d’auteurs de l’Outaouais.

Vous conterai une autre fois ma surprise et les recherches qui ont suivi la lecture du livre de Raymond Ouimet.

vendredi 26 février 2010

Prête pas prête,
je vais au Salon du livre

Je suis prête. Mes livres sont dans mon sac à dos. J’apporte Visions de la Petite-Nation, publié en 2000, autoédition, La fascinante histoire du Fairmont Le Château Montebello, publié en 2003, autoédition, Jacques Lamarche, un homme une époque, publié en 2005 aux Écrits hautes-Terres. Au stand de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais, m’attendra le livre Trente dans lequel j’ai une nouvelle, publiée en 2009. Mon appareil photo pour garder un souvenir de mon passage, le dernier datant de 2005. Des cartes d’affaires aussi pour dire à ceux et celles que ça intéresse que je monte des livres, des brochures, des dépliants, des mini-sites Internet. Parce qu’écrire, on voudrait tous bien en vivre, mais qui y réussit ?

Je suis prête physiquement, la tête propre, mes vêtements déjà sortis, mon sac à dos et mon cellulaire à côté de la porte, faut pas que j’oublie mon lunch dans le frigo… mais mentalement ? Je me souviens de la dernière fois. Il ne faut pas que j’y pense, je n’irai pas. Je ne suis quand même pas si masochiste. Aller m’asseoir et regarder jalousement les longues lignées voisines, attendre le stylo en l’air. Et si par hasard quelqu’un m’adresse la parole « Me semble qu’on se connaît, vous ne m’avez pas enseigné en 1975 ? » ou « c’est votre père sur ce livre? Je l’ai bien connu » ou « Le Château Montebello, oui, je l’ai visité l’an dernier. » De quoi j’aimerais parler finalement ? Pourquoi j’y vais si je ne suis pas prête à sociabiliser ?

J’y vais pour les livres, parce que j’aime les livres, comme un enfant qui regarde tous les bonbons offerts dans la vitrine. Je voudrais (presque) tous les lire et parfois même les avoir écrits. J’y vais aussi pour revoir quelques consœurs et confrères, ceux et celles avec qui j’ai suivi des ateliers d’écriture : Loïse Lavallée, Nicole Balvay Haillot, Lysette Brochu, Gilbert Troutet, Louis Noreau, Daniel Paradis. Et rencontrer pour la première fois Andrée Poulin, l’heureuse récipiendaire du prix du journal Le Droit, section jeunesse. D’autres blogueuses aussi, si j’ai le temps. Écouter Michèle Bourgon à 16 heures. Revenir fatiguée mais contente en hésitant entre : « je n’y retourne plus, c’est tourner un couteau dans la plaie » et « l’an prochain, j’y serai avec un nouveau livre, à moi. »

(Photo: couverture du livre Trente de l'Association des auteurs et auteurs de l'Outaouais, dans lequel j'ai une nouvelle)

mercredi 24 février 2010

Appel à tous: fichiers UDFRINST

J'ai trois anciens CD-RW que je ne suis plus capable de lire. C'était au temps de Windows xp et peut-être même Windows 98, dans les années 2000-2002 et je pense me souvenir que je les avais gravés avec Roxio ou Néro, il était alors question de multisession que je n'ai jamais très bien compris. Pourtant je vérifiais toujours et les fichiers étaient bien là, visibles et ouvrables.

Maintenant, j'ai Windows7 et tout ce que je vois sur ces trois CD: c'est UDFRINST.
Je les croyais perdus, mais sur la toile j'ai trouvé qu'on pouvait les retrouver avec ISObuster.

C'est vrai, je les ai vus, mais voilà il faut payer 30$ pour les récupérer avec une clé. Je n'ai pas trouvé de logiciel équivalent. J'ai essayé avec Roxio Creator DE 10,2, ne voit rien.

Quelqu'un peut m'aider à extraire ces fichiers?

dimanche 21 février 2010

Toutes des vieilles affaires

Dans ma tête, les sujets sont là, parfois brouillons, parfois précis, rarement travaillés. Trop courts pour un billet et trop paresseuse pour les publier, je les ramasse. Voici d’un seul bloc toutes mes petites pensées des derniers jours.

où mon petit cœur a pompé, où je n’ai pas réussi à me rendre au belvédère tout en haut, parce que même si j’ai un bon sens de l’orientation, même si j’avais regardé le plan comme il faut avant de m’aventurer sur une piste, même si j’avais eu la carte des sentiers en main, non je n’étais pas certaine du tout que ce sentier bien indiqué d’un carreau noir et du chiffre 4 corresponde au sentier qui devrait être jaune, se nommer Le Grand Pic et ne pas être numéroté. Après une heure et 45 minutes, j’avais dû mal à croire que je n’avais pas parcouru 1,3 kilomètre. Mais bon, j’étais contente, c’était beau, la neige était plus abondante que chez nous et puis je me souvenais de ce belvédère visité en été.

Deuxième sujet non traité : j’ai lu Des cendres et du feu de Georges Lafontaine. J’achève de lire L’Orpheline que je voudrais bien terminer avant le salon du livre de l’Outaouais parce que l’auteur sera peut-être là, à attendre, en compagnie de quelques autres, pour voir si son L’Orpheline en lice pour l’obtention du Prix du journal Le Droit, va gagner. Prix que je surveillerai beaucoup plus pour la poésie et la jeunesse parce que j’y connais quelqu’une : Loïse Lavallée en poésie et Andrée Poulin, catégorie Jeunesse. Et je souhaite qu'elles gagnent.
Une des raisons qui me font aimer cet auteur, c’est évidemment parce qu’il parle de lieux que je connais : Gatineau, Ottawa, l’Outaouais. Et puis signe que c’est bien : j’avais toujours hâte de reprendre la lecture. Intrigue intéressante.

Troisième sujet non traité : Le chèque de la Commission du Droit public. En effet chaque année, fin février, pourvu qu’il ait publié et prenne la peine de remplir le formulaire d’inscription, l’auteur reçoit un chèque. Jusqu’à sa mort. Je le sais parce que mon père n’y a plus eu droit une fois décédé. Dommage, j’étais son héritière de cette partie!!! Et puis, je ne savais plus très bien quoi en dire qui ne soit pas clairement expliqué sur leur site. Alors je n'ai fait que noter le sujet.

Et puis, dernier point, ce matin, je décide de me faire plaisir. Un plaisir masochiste parce que je n’ai pas les moyens d’en changer, mais je me suis rendue au Parc Lansdowne, à Ottawa. Prête à parler anglais, ce qui ne fut absolument pas nécessaire, ce qui ne m’était jamais arrivé en 40 ans de fréquentations avec cette ville, capitale nationale. Salon du VR. Vr = véhicule récréatif. Eh oui, j’en ai un, j’en fais, je suis une caravanière invétérée. À la veille de partir d’ailleurs. Les deux dernières années, j’étais déjà partie à cette date.

Je pourrais vous conter mes débuts de campeuse et comment j'ai troqué la tente contre le VR, mais vous pouvez toujours lire cette page en attendant. Heureusement pas eu de coup de cœur à ce Salon, de voir d’autres VR m’a fait m’apercevoir que j’aimais encore le mien, même s’il est démodé. J’aime encore le « floor plan » qui fut réaménagé selon nos besoins. Je trouve toujours aussi absurde ces grosses machines où on peut coucher six ou huit personnes alors qu’il n’y a de la place que pour quatre à table. Et puis ça nous permet de rêver. Au jour peut-être où je vivrais six mois dans le sud et six mois au Québec. Qui sait. Mais je me demande ce que je lirais pendant six mois aux États?

Voilà, enfin écrites, je me sens plus libre d’accumuler d’autres pensées toujours aussi variées, légères et probablement complètement inutiles à la majorité des gens.

(photo: mon vieux VR mais que je vendrais pas pour tout l'or du monde...  ben ça dépend combien!)

dimanche 14 février 2010

Qui est-ce que je n'ai pas hâte de voir partir?

Jour de la Saint-Valentin. Habituellement, le dimanche, c’est mon frère qui va voir ma mère au CHSLD. Moi, c’est le mercredi ou jeudi. Mon frère étant en voyage, ma mère m’a demandé d’aller diner avec elle, ce dimanche. Y suis allée. Au CHSLD, le nôtre en tout cas, tout est prétexte à fêtes, activités spéciales, décorations, musique, chants, alors on y fête la Saint-Valentin, ce qui n’a jamais été le cas dans ma vie d’enfant ou ma vie d’adulte.

Tout en chipotant dans son assiette, elle a parlé des amies qu’elle a eues dans sa jeunesse, de ces autres avec qui elle a travaillé. Depuis 1970, personne sinon une en hiver lors de séjours au Portugal. Veuve depuis 2006, elle est restée deux ans toute seule dans sa maison, c’est ce qu’elle voulait, elle était bien. Incapable de marcher très longtemps, elle ne sortait plus. Mots croisés, journaux, lectures, repas, télévision le soir, je ne l’ai jamais entendue parler d’avoir besoin d’une amie.

Mais depuis qu’elle est au CHSLD, elle s’en cherche. Pourtant, elle n’a jamais reçu tant d’attentions des infirmières, préposés, techniciennes de tout genre. Des dizaines de bonjours par jour. Paradoxalement, elle ne va pas au-devant au cas où quelqu’un lui parle et qu’elle ne comprenne pas ce que cette personne lui dirait. Au cas où ce soit un fatiguant. Parce qu’elle est très sélective ma mère, ne veut pas n’importe qui. Il ne faut pas qu’il ait de « bédaine », que ce ne soit pas une « tit-vielle », qu’elle ne comprenne pas ce qu’elle dit. La perle rare, quoi.

Au retour, je me suis demandée quelle sorte d’amie-ami-amies-amis j’ai. J’ai fait le tour. La question qui tue : « Qui est-ce que j’ai hâte de voir arriver? Qui est-ce que je n’ai pas hâte de voir partir? » Réponse : personne. J’en ai bien une, une extraordinaire, une dont je ne peux pas me passer, depuis 47 ans, avec un petit trou d’une dizaine d’années, mais c’est une amie par écrit. Presque chaque jour, chaque semaine c’est certain. On ne se téléphone jamais, on se voit rarement, et quand on se voit, ce n’est pas trop longtemps.

Conclusion? Pas de conclusion. Et vous, que répondez-vous à la question qui tue?

vendredi 12 février 2010

Partie à la recherche des ancêtres

Ne me cherchez pas ces jours-ci, la naissance de quatrepetits- neveux et petites-nièces en vingt-deux mois m'a fait retourner à mes amours d'il y a deux ans: la généalogie. J'ai mis à jour la dernière version du logiciel Family Tree Maker que j'utilise depuis mes touts débuts.
Alors je suis là>>>;
et là aussi>>>; où, pour 80$ canadiens par année, on peut obtenir les fiches numérisées de l'institut Drouin qui prouvent, hors de tout doute que monsieur X, fils de... a bel et bien épousé mademoiselle Y, fille de... telle date, dans telle paroisse.

Deux forums où on m'aide plus souvent que j'aide. Un peu déçue de la vitesse du site, je vais de moins en moins souvent là>>> :  pourtant j’y ai rencontré du bien bon monde généreux et obtenu de nombreuses informations qu’il faut vérifier. Maintenant, je préfère celui-là>>>;

Quand tous les petits bouts de choux auront l'arbre généalogique de leurs lignées, je reviendrai sûrement à d'autres intérêts.

Excusez-moi les morts m'attendent!
(image empruntée à shopfr.aol.ca)

mercredi 10 février 2010

Réagissez à cet article

Depuis une dizaine de jours, j’essaie d’organiser ma pensée, mais d’une simple réaction, elle s’est dispersée dans toutes les directions et elle est devenue immaîtrisable. Comme si elle devait donner un cours sur le sujet et qu’elle n’arrive pas à s’ordonner. Justement, c’est le sujet que je ne parviens pas à cerner. Pourtant bien concret au départ, il s’est étendu à une abstraction du genre : qu’est-ce que le journalisme? qu’est-ce que l’information? De quoi sont faites les nouvelles? Où s'en va le monde des medias si les nouvelles sont faites de communiqués de presse, d'opinions de lecteurs? Allez donc écrire un simple petit billet sur une telle question.

Je vous livre le point de départ et quelques avenues. Vous irez dans la direction de votre choix.
Point de départ : un article dans un journal local, épreuve papier. Je le lis, je réagis fortement, je commente, j’engueule l’article (oui, l’article, quoi d’autre? Pas le journaliste, je le connais, je sais qu’il fait pour le mieux, il n’a fait que relater quelques faits énoncés lors d’une conférence de presse ou résumer un communiqué de presse.). En fait, je sais très bien que j’en veux aux personnes concernées par l’article parce que j’ai vécu quelques problèmes avec elles et je traîne une petite blessure qui s’ouvre à l’occasion.

Encore un peu fâchée, je me plante devant mon ordi et vais voir l’article en question sur Internet. C’est écrit en bas « Réagissez à cet article ». Rien. Depuis, je n’ai plus écrit une phrase qui se tienne.

À partir de ce jour, il me semble que je n’ai vu que des « Réagissez à cet article », tous ces commentaires sur tout et sur rien, toute cette mer de courriels échangés, d’opinions, de réactions sur Facebook. Ces Vox populi qui deviennent la norme dans les médias comme si la voix du peuple était la nouvelle vision de la réalité. Quel média n’a pas sa liasse de courriels à brandir comme si l’opinion des gens valait autant que la réflexion fouillée et approfondie d’un journaliste chevronné? Qu’est-ce qu’on a à tant vouloir s’exprimer publiquement?

J’en suis même venue à penser que nous, blogueurs amateurs, nous ne devrions pas nous octroyer le même encadrement, le même mot de « blogue » que les médias. Comme usurper un titre. Me demander qui a été le premier blogueur ne m’a menée nulle part.

À voir tous les commentaires écrits dans les moindres interstices d’internet qui se retrouvent souvent dans les journaux, radio et télévisions, à fermer la radio et la télévision quand les lignes ouvertes me bombardent les oreilles, à comparer, sans en faire une analyse statistique rigoureuse, les divers sujets qui attirent le plus de réactions, j’en ai quand même tiré une conclusion : pas grand monde ose commenter une nouvelle locale ou parler de ce qui se passe dans sa cour. Je ne sais pas pour votre hebdo, mais dans le mien, plus d’éditorial depuis des lunes et très rarement d’opinions publiées. Les « réagissez à cet article » restent vides, ce qui est loin de m’encourager à noyer un commentaire parmi les autres, puisqu’il n’y en a pas. Moi, en tout cas je suis trop lâche. Peur des représailles, peur des jugements. Peur pour ma réputation? Non, ça, je m’en fous, je ne sais même pas si j’en ai une. D’autant que je sais que mes commentaires ne seraient pas objectifs, ils seraient eux-mêmes jugements.

Voilà pourquoi je me suis tue pendant les derniers jours.

mardi 9 février 2010

Je me, je vous néglige

Oui, je sais, près de dix jours sans billet.
Heureusement que je ne me suis pas fixée d’objectifs.
Heureusement que je ne suis pas journaliste payée. D'ailleurs à ce sujet, j'aimerais bien qu'on invente un autre mot pour les blogues des "vrais" journalistes ou pour les nôtres. Je pourrais développer, mais un autre jour.

Vraiment pas constante. Pourquoi faudrait-il que je le sois? Je pourrais prétexter du travail qui m’appelle ailleurs que sur ce blogue, oui, sûrement, mais aussi, c’est que je fais de la restriction mentale. En effet, quelques sujets m’ont interpellée, m’ont fait réagir, j’aurais pu écrire court ou long, mais j’ai choisi de me taire. De passer outre. De garder mes ressentiments pour moi.

Pendant que je nage dans la piscine ou pendant que je marche dans le sentier de raquette, bien des mots virevoltent, bien des phrases se forment et puis, une fois rentrée, ceci et cela, de tout et de rien, brochure, dépliant, correction d'un manuscrit d'une amie, portfolio et site de l'artiste-de-nos-pinceaux à mettre à jour, préparation d'un voyage, lecture rapide de Goerges Lafontaine que je dois rendre à la bibliothèque.

Et puis, il est l'heure de se coucher.

dimanche 31 janvier 2010

Association des auteurs et auteures de l'Outaouais

Quand j’écris, oui, je suis toute seule, mais après? Ou avant? L’association des auteurs et auteures de l’Outaouais me permet d’être visible aux autres, me fait sentir importante en tant qu’auteure, même si je publie peu. Elle me donne une identité. Je l’ai connue par mon père qui en a fait partie. Je l’ai connue par le Salon du livre. Je l’ai aimée parce que j’ai suivi des ateliers d’écriture grâce à elle. Je l’admire par les gens qui y œuvrent et y consacrent temps et énergie : Gaston, Nicole, Loïse, Lysette, Claire, Gilbert, Lise et plusieurs autres.
Pour la vanter, la faire connaître, la faire rayonner, je tiens à lui rendre hommage, je la cite :
- Votre Association existe depuis 30 ans, soutenue par la passion de centaines de personnes qui croient en la synergie de se regrouper pour mieux se développer. Depuis trois ans, cette Association est devenue le plus important regroupement d'auteurs au Québec après l'Uneq; elle est aussi l'organisme le plus actif dans la programmation d'activités de diffusion littéraire pour le public, et ce, même avant l'Uneq et la Maison de la poésie de Montréal.
- Votre Association vous a doté de la Maison des auteurs, une exclusivité au Québec, pour vous permettre d'y présenter votre œuvre, d'y faire des conférences ou des ateliers (en étant payé pour le faire), ou simplement pour venir échanger avec des collègues ou profiter d'un accès internet et jouir de ce magnifique site historique.
- Votre Association s'assure que vos œuvres soient en vente au Salon du livre de l'Outaouais, à la Maison des auteurs durant l'été et à l'Imprimerie Grégoire toute l'année; ceci a permis de faire passer les ventes de vos livres d'environ 2 000 $ par année à plus de 6 000 $. En outre, plusieurs publications de l'année courante sont offertes au Salon des régions du livre en Europe.
- Votre Association se préoccupe de votre formation professionnelle en vous offrant des ateliers et des conférences afin de soutenir votre perfectionnement. Des collègues sont disponibles pour vous conseiller dans votre démarche d'écriture ou la recherche d'un éditeur. Quelle source inestimable d'information et d'expérience pour écrire, lire, dire ou chanter!
- Votre Association a développé des partenariats importants pour vous ouvrir les portes de divers concours, soutenir des prix littéraires régionaux, obtenir la participation d'auteurs de l'Outaouais à des spectacles régionaux et des invitations ailleurs au Québec, obtenir une résidence d'écrivain avec la Bibliothèque de Gatineau et bientôt une résidence d'écrivain en Belgique. Elle diffuse vos activités sur une base hebdomadaire à plus de 500 contacts du milieu culturel ainsi qu'aux médias de la région, et vous assure de la visibilité sur son site web.
(logo emprunté au CRCO)

samedi 30 janvier 2010

Lire québécois: encore à apprendre

Si je peux arrêter de jouer à Move the piece, ou de perdre mon temps sur Facebook ou de chercher la chatte que je garde, je finirai peut-être par écrire le billet commencé il y a trois jours. C’est ça qui arrive quand on n’est pas payé pour faire un travail… on le retarde ou on ne le fait carrément pas.

Or donc, nous sommes mercredi soir, jour de bibliothèque à mon village. Bien décidée à choisir trois livres québébois pour répondre au défi de la blogueuse Suzanne (le quatrième, je me dis que je le choisirai au Salon du livre de l’Outaouais qui a lieu fin février), je suis un peu déçue de voir une haute pile de boîtes qui m’indique qu’hélas, c’est le temps de retourner des centaines de livres, mon choix sera donc restreint dans ce qui reste sur les étagères de bois. Hum! Michel David, non, ça ne me tente pas, trop de dialogues. Les trois Éric Simard, c’est moi qui les avais fait venir, très bonnes lectures, mais je ne vais pas les reprendre! Les accoucheuses ne m’attirent pas plus cette fois-ci que les autres fois. Après avoir fait le tour deux fois, je renonce au québécois et je finis par choisir la grosse brique — c’est un défi aussi de lire près de 1000 pages en trois semaines—, La fille du pasteur Cullen de Sonia Marmen.

Une fois à la maison, un bon thé vert à la main, je m’approche de mon fauteuil préféré, tiens la chatte qui est sortie de sa cachette, non, je regrette, c’est mon fauteuil. Je lis la quatrième couverture, je remarque le nom de l’éditeur, JCL que je sais québécois et il me vient un doute. J’enlève ma doudou qui me couvre les jambes et je me plante devant mon clavier, pitonne Sonia Marmen. Eh oui, c’est une Québécoise! Un petit détour en Ontario que je lui pardonne mais Québécoise quand même.

Finalement, j'ai relevé le défi sans le savoir. Au moins pour ce premier livre qui en vaut bien trois.

(photo: couverture du livre, empruntée à Google image)

mardi 26 janvier 2010

Les bayous du nord

26 janvier 2009 et 26 janvier 2010



Oui, je sais je succombe à la facilité. Tant de sujets beaucoup plus intéressants qui soulèvent des passions, des controverses. Des propositions d’expositions pour l’artiste de nos pinceaux, des nouveaux artistes qui feront partie des Créateurs de la petite-Nation, de la petite hâte au Salon du Livre de l’Outaouais pour l’auteure de nos stylos. Je pourrais parler de Facebook, de ma connexion lente hier soir, du sucre à la crème que ma mère mange en quantité industrielle, alors qu'elle ne pèse que 103 livres, mais non, de la banale météo.

L’an dernier, à pareille date, jour pour jour, à moins 24 degrés à 8 heures le matin: départ vers Ocala national Forest, au nord de la Floride.

Cette année, les bayous de La-Paix. On espérait au moins pouvoir se rendre au ruisseau par le sentier de raquettes le plus élevé. Eh non! La flotte, le chemin recouvert d’eau courante.

Le bruit de l’eau est ravissant, la neige très blanche, collée sur les branches ravit l’œil. Mais rien à faire, même pas s’assoir sur nos deux bancs de bois et attendre la mésange qui s’est cachée ou le lièvre qui a déguerpi.