La Saint-Patrick aujourd’hui. C’est écrit sur le calendrier. C’est noté sur les réseaux sociaux. Même Google souligne la fête à sa façon. En vert.
Les fêtes et moi, nous ne sommes pas brouillées, mais on ne se parle pas beaucoup. Je me rappelle ma date de naissance bien sûr, mais rien de spécial cette journée-là. Alors la Saint-Patrick… En fait j’ai commencé à y penser plus sérieusement il y a une douzaine d’années.
Quand j’ai commencé à faire des recherches sur mes ancêtres irlandais.
Bridget Bushell et Denis Lynch, tous deux Irlandais, des vraies personnes nées dans les comtés de Roscommon et Leitrim, en Irlande, chassées de leur pays, mariées à Montréal en 1855. Je suis de la cinquième génération. Il me reste un huitième de sang irlandais.
Pas de quoi pavoiser. Mais fière je suis. Je ne renie rien.
Je me revois aussi en Irlande, À vingt ans. En vélo.
Je revois les vertes prairies, les falaises Moher, la tour O’brien, les longues clôtures de roche, les moutons, les pubs, les joues roses des gens. Je me souviens de la Guiness dont je ne pouvais plus me passer après trois jours à Dublin.
Mais à vingt ans, mon sang ne goûtait que l’amour et le rêve, pas vraiment l’Irlande ni la généalogie, ni la Saint-Patrick.
Depuis, j’ai tant lu, tant cherché, tant écrit, tant imaginé ce couple Bushell-Lynch, tant romancé sur leur famille, sur leur descendance, sur leur pays que oui, maintenant, ça me touche quand je vois le nom Saint-Patrick. Je vois des farfadets, des lutins. Je vois l’histoire.
Mais je vois surtout l’ambitieux roman que j’ai voulu écrire. Que j’ai écrit. Que les éditeurs m’ont demandé de morceler. Les deux premiers tomes sont publiés. Le troisième, le dernier, celui de ma génération, celui où je me demande ce qu’il reste de Bridget et de Denis, et malgré plusieurs révisions, corrections, changements, cette nième version tarde à trouver preneur.
Aujourd’hui, pour la Saint-Patrick, j’aimerais bien qu’un petit lutin, un Leprechaun, me joue le meilleur de ses tours et me trouve un éditeur qui accepterait de publier le dernier tome. Ou m'envoie un bêta-lecteur, un mentor, un motivateur (le masculin remporte mais ne veut pas dire que...). Ou un signe.
Alors, oui, je fêterais.
Si vous n’avez pas encore lu, si l’Irlande vous intéresse… Les têtes rousses et Les têtes bouclées sont toujours disponibles.
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