Noël est passé. Trois fêtes en trois jours. De quoi nous étourdir, nous changer les idées, nous émouvoir. De quoi nourrir l’estomac et le cœur. L’esprit un peu aussi quoique pour les cadeaux plus intellectuels, chez nous, il faudra attendre au jour de l’An.
Je croyais me remettre à l’écriture dès dimanche, mais qui dit voir du monde, recevoir, sortir, dit beaucoup d’énergie, beaucoup d’embrassades, beaucoup de microbes. Donc dimanche, plutôt repos, toux, pastilles, tangerines, bouillon de poulet et eau. Emmitouflée dans une couverture chaude, les yeux fermés, somnoler devant un livre — L’affaire Céline ou Cendres au Crique-à-la-Roche de Jean-Louis Fleury —, qui n’a changé que deux fois de pages.
On s’y mettra le lundi. Surtout que le lundi, c’est piscine et qui dit piscine, dit le temps de penser au roman, aux scènes aux dialogues. En tout cas, moi, j’écris en nageant. Dans ma tête, bien sûr.
Sauf que ce lundi, je n’y vais pas pour aggraver mon rhume qui se résorbe. Et puis ce lundi, il faut passer la souffleuse, ramasser la neige tombée samedi. Pour la première fois de l’hiver. Évidemment, elle refuse de partir. Alors plutôt que de prendre une petite demi-heure, avec la hâte de me remettre à l’écriture puisque l’énergie m’est revenue, il m’a fallu plus de deux heures de patience, de recherches, de lecture — le livre d’instruction qui ne correspond jamais tout à fait à notre modèle évidemment — pour noyer le moteur, inspecter l’huile, chercher la bougie, aller pelleter pendant que le moteur se « dénoie », rentrer boire de l’eau parce que je tousse encore, re-starter, re-patienter, re-lire, penser à la tempête de mardi qui vient et me demander qui pourrait bien me dépanner… et oh! bonheur, l’Esprit saint, le petit Jésus, la fée des souffleuses ou je ne sais quoi dans mon cerveau fut bienveillant avec moi et vint à mon secours : j’ai retrouvé la petite clé de contact rouge sous la poussière de roche qui couvre le sol de ma remise où est rangé le dit engin qui, une fois nanti de son petit bouchon de plastique, fut trop heureux de ronronner du premier coup.
Le fautif ne s'enfuira plus, il est désormais attaché! |
Donc réchauffement, écriture automatique. Devant un cahier, devant le clavier. Me couper les ongles trop longs qui accrochent les touches, fureter dans mes courriels bien silencieux ces jours-ci, commenter un ou deux sujets sur un forum de caravaniers partis dans le sud. Résister à l'envie d'aller voir s’il n’y aurait pas des aubaines pour ce sud tentant. Résister à tous les détours qui ne mènent pas directement à mon roman.
Tiens, écrire un billet de blogue, c’est un bon exercice préparatoire.
Ce que je fis.
Ce qui est fait.
Et maintenant, ouvrons notre fichier Les têtes…
Ah! Zut, c’est l’heure de diner!