Dimanche. Le dimanche pour moi n’a jamais été et ne sera jamais comme les autres jours. Je n’ai ni devoirs à remettre ni leçons à apprendre comme au temps lointain de mes années de collégienne, mais, le dimanche, j’ai encore des relents de fille studieuse. Envie de m’assoir sagement à mon bureau, écrire, réfléchir, me recueillir. L’après-midi, lire au salon, un Vivaldi en sourdine. Depuis belle lurette, plus de messes le matin, plus de retour à la ville après une fin de semaine à la campagne puisque je demeure à la campagne, mais encore le goût d’un rôti mijoté de pommes de terre pilées. Envie parfois de visite.
Dimanche langoureux ou plutôt indolent.
Dans mon cerveau émotionnel se placent les diverses pièces du casse-tête de mon prochain roman, mais quand vint le temps d’écrire, de poursuivre, quelques mots seulement. Comme un résumé. Tout est dit en trois pages. J’écris toujours aussi courtement, comme un billet de blogue ou une chronique de journal. La nuit, les personnages deviennent somnambules, bavards. Ils se promènent, me hantent. Le jour, ils se taisent, ils attendent, me surveillent.
Petit bélier qui va toujours trop vite, qui va à l’essentiel. À lire ou feuilleter les romans des autres, je vois bien que l’histoire peut aussi se résumer en quelques lignes. La beauté et la richesse de la lecture résident donc dans le style, dans l’agencement des mots, dans la lente narration. Saurais-je calmer les ardeurs de mon signe de feu toujours pressé de passer au texte suivant? Saurais-je lui insuffler la délicieuse langueur du dimanche?
Mes dimanches n'ont quère changé, puisque j'ai encore des cours à préparer. Mais je suis plus sereine que du temps de mes jeunes années, alors que les dimanches étaient une horreur: quitter les amis, les activités sportives, rentrer en ville, au pensionnat (même si j,en garde des souvenirs heureux). Il y avait surement un blues d'adolescente. Comme toujours, j,aime tes textes.
RépondreEffacerTu as déjà raconté? Curieuse de ta ville, de ton pensionnat. Pas des horreurs.
RépondreEffacerAh que tu m'as fait revivre de beaux moments dominicaux surtout ceux où je pouvais ''m'enfermer'' seule sans avoir à faire ceci ou cela pour seulement lire, lire et relire.
RépondreEffacerBeau dimanche gentille dame.
Chez nous, nous n'avions pas à nous enfermer. On pouvait lire partout, tous les jours. Pour écrire par contre, je m'enfermais et m'enferme encore. Il faut être dans un lieu fermé pour puiser dans ses secrets.
RépondreEffacerPour moi, vois-tu, c'est un défaut quand, par inadvertance, une journée à l'air d'un dimanche.
RépondreEffacerJe n'ai pas eu les mêmes dimanches d'enfance que les tiens. Je les appelais assez souvent des journées plates. Des journées à regarder les quilles à la télévision.
Ah Claude... tu me donnes le goût des dimanches tranquilles.
RépondreEffacerVenise, tu aurais pu au moins regarder le football, plus intéressant... à mon avis!
RépondreEffacerJ'aurais envie de vous dire à toutes: racontez-moi vos dimanches.