jeudi 26 août 2010

Comment rejoindre et intéresser les médias?

De plus en plus difficile chaque année. Le monde des médias change. Il y a quelques années, on se rendait au journal ou on téléphonait, avec un peu de chance, le journaliste nous recevait, on jasait et on était quasi assuré d’avoir au moins un entrefilet. On gardait le contact, on l’invitait aux conférences de presse, il venait, il prenait des photos et d’un entrefilet, on passait à un reportage. La télé, c’était un peu plus difficile, mais si l’animateur ou la chroniqueuse était suffisamment motivée, on avait même un caméraman et un petit deux minutes au Radio-Canada régional. Et comme tout le monde écoutait la radio, la télé et lisait le journal...

Mais aujourd’hui, avec les répondeurs, les boîtes vocales, les cellulaires, Internet et surtout les changements d’affectation, les nombreux changements de journalistes, d’animateurs. Et la Presse canadienne qui  offre des articles...  Plus difficile d’attirer leur attention sur un événement. Faudrait-il suivre des séminaires sur le marketing, comme celui-ci>>>. Moins de place pour la culture, et moins encore pour les arts visuels et les métiers d’arts. (Pas tellement mieux pour les auteurs, mais au moins il y a plus de blogues sur les livres, hihihi!)
Beaucoup de personnes à rejoindre. Un courriel ne suffit plus. Un communiqué de presse ne leur dit rien. Les journalistes ont besoin de nouveautés, d’inédits, d’un angle de couverture original, quelque chose de gros, de rare.

Les Créateurs de la Petite-Nation sont là depuis 14 ans, pourtant il y a encore du nouveau, un dynamisme qui se renouvelle.  Certaines personnes ne connaissent toujours pas. Encore faut-il que les journalistes répondent au téléphone, retournent leurs appels, posent des questions, interviewent. Certains le font très bien, déjà quelques articles et .

Et puis souvent, ce qui attire quelqu’un, ce n’est pas nécessairement du nouveau ou du extraordinaire ou du fantastique ou de l’inédit ou du pas comme les autres, ça peut être une phrase dite par un artiste, un coup de cœur pour une œuvre, une trouvaille imprévue, une émotion devant une plantation de pins, le plaisir de voir le soleil refléter sur un lac, une promenade dans la campagne. C’est au journaliste de trouver les mots pour donner le goût de voir. D’aller voir eux-mêmes au besoin. De trouver le merveilleux, de faire naître le plaisir. Il suffit parfois d’un petit rien.

Sans compter la publicité payée dans le journal régional. Parce que c’est à se demander s’il y a un lien entre placer une annonce et obtenir un reportage. Sûrement difficile de refuser de parler de tel événement quand l’organisation prend deux pages de publicité. Les événements plus modestes sont-ils condamnés à rester méconnus? Ah! que de stress.

Ce qui est irritant, c’est qu’un accident survienne, du sang, du sexe ou de la drogue soient en cause et là, le cameramen, le journaliste se déplacent, même la fin de semaine. Pour la culture… bon ça, ça n’a pas changé.

Les Créateurs de la Petite-Nation fournissent beaucoup d’efforts, appellent tous leurs contacts. Mais quand s’arrêter? Le harcèlement n’est pas une très bonne méthode, mais comment les convaincre?

Pas facile la vie d’artiste. Encore moins quand il faut la promouvoir.

(photo: montage pour envoi d'invitation)

mardi 24 août 2010

Tournée des Créateurs de la Petite-Nation

Ça fait quatorze ans et il y a encore du nouveau, du beau et de l’émotion. La tournée des ateliers chez les Créateurs de la Petite-Nation se tient les 4-5-6 septembre. C’est encore un peu l’été, on y va pour la beauté des lieux, la beauté des œuvres. Les rencontres, le partage, l’information, les coups de cœur. Faire la tournée des ateliers, c’est être curieux, c’est se faire plaisir, c’est s’offrir un cadeau.

C’est aussi donner une tape dans le dos de l’artiste et l’encourager à poursuivre sa carrière, c’est faire rouler l’économie.

Douze artistes et artisans professionnels, des centaines d’œuvres d’art de grande qualité.
Tableaux à l’huile, à l’acrylique et à l’aquarelle
     Lise Poirier (Ripon)
     Louise Falstrault (Notre-Dame-de-la-Paix)
     Guy Morest (Ripon)
     Noëlla Lévesque (Montpellier)
     Denise Harvey Desroches (Montebello)
     Johanne Larouche (Saint-André-Avellin)
Céramique
     Michelle Lemire et François Allard (Ripon),
     Atelier Orange (Saint-André-Avellin)
Vitrail
     Catherine Boisvert (Papineauville)
Cuir
     Valérie Dugré (Saint-André-Avellin)
Bijouterie
     Jean-Marc Gladu (Montebello)
Sculpture sur pierre
     Özgen Eryasa (Papineauville)

Pour trouver les ateliers, situés à moins de vingt minutes les uns des autres, des pictogrammes le long des routes, une toute nouvelle enseigne devant chaque atelier, un dépliant couleur disponible dans de nombreux commerces de la Petite-Nation, à la gare de Montebello et à la Maison du tourisme de Gatineau. Le groupe est inscrit sur Facebook et le site Internet complet vous donne tous les détails.

(photo: mosaïque des oeuvres des Créateurs de la Petite-Nation, montage Claude Lamarche)

vendredi 20 août 2010

Partir

Partir. Pour oublier. Déplacer son corps pour aérer son esprit. Décrocher. Sinon, c’est trop. On s’imagine qu’il n’y a que son petit univers de x mètres carrés. Et on se noie dedans.

Je suis donc partie trois jours au bord du fleuve, au bord des îles de Sorel, au pays du Survenant, au Chenal du moine. Voir les bateaux, les kayaks, sentir l’eau, voir le héron attraper le raz musqué, voir le balbuzard chercher le mulot, faire une croisière, me faire raconter les ruisseaux, les rivières, le lac Saint-Pierre et le fleuve Saint-Laurent. Être là, nulle part ailleurs.

Assise sur un banc, en face d’un petit chenal trop bas pour qu’un bateau s’y promène dans cette eau pourtant capable d’inondation certaines années, j’ai lu un livre écrit par Germaine Guèvremont en 1942, Le Survenant. Comme on déguste des bleuets au Saguenay, comme on boit un vin dans son pays d’origine.

Et on se dit qu’il y avait beaucoup moins d’écrivains québécois (ou canadiens-français comme on disait à l’époque), plus de chances d’être publié? Si peu de livres que plus de chance de remporter un prix? Qu’ai-je à apprendre de cette auteure qui a si peu publié?

Et quand on revient, on a un courriel qui vous dit qu’un éditeur est intéressé à votre manuscrit.

(photo: ce qu'il reste du chalet de Germaine Guèvremont sur l'îlette de Pé, Sainte-Anne-de-Sorel, photo Claude Lamarche) 

vendredi 13 août 2010

Correspondances d'Eastman (suite et fin)

Vendredi dernier j’y étais. Je croyais pouvoir y rester longtemps en esprit, mais la vie (comprendre les obligations, la famille, le puits à nettoyer, la tournée des créateurs à préparer) nous rattrape toujours trop vite. Pour prolonger le plaisir tout de même, encore des souvenirs des Correspondances d’Eastman. Avec le temps, tout se confond, les coups de cœur se réduisent à des surprises et les déceptions ne sont tout au plus que des observations.

Coups de cœur
Les sentiers

J’aime la nature. Les couleurs des feuilles, les rayons de soleil à travers les branches, les oiseaux que l’on cherche, le vent doux sur notre peau. Et j’aime écrire. Alors aux Correspondances d’Eastman, j’ai été comblée. J’ai cru comprendre (Venise pourra confirmer) que ce sont les citoyens, sauf peut-être le parc du temps qui passe qui a l’air public, qui s’occupent de préparer les sentiers et les chambres (jardins plus petits) où on peut écrire et lire. Enchanteurs, invitants. Et chacun pourvu d’une boîte aux lettres où il y a deux ou trois livres et où on peut déposer nos enveloppes. Ai envoyé trois lettres.

Surprises
Les animateurs et animatrices

Je n’en connaissais aucun, sauf Danièle Bombardier vue souvent à Télé-Québec. Je n’avais certes pas choisi tel ou tel café littéraire en fonction de l’animateur ou animatrice, je les prenais pour des faire-valoir, tout au plus. Surprise : ils sont très importants, ils sont un membre à part entière dans l’entrevue. Tous étaient qualifiés et très bien préparés, la plupart ont consulté leurs notes, mais sans que ça affecte le rythme des entrevues.

Tristan Malavoy-Racine fut parfait selon moi : une question, la parole à chacun des invités, ses interventions personnelles étaient justifiées et intéressantes.

Danièle Bombardier, très à l’aise, beaucoup d’écoute. J’aurais aimé qu’elle interrompe un peu plus souvent quand les auteurs s’égaraient ou s’attardaient, mais bon, c’est peut-être moi qui me lassais d’entendre un tel ou une telle qui m’intéressait moins. Nous avons été nombreux à prendre pour elle quand un monsieur dans la salle lui a presque reproché de n’avoir pas abordé le thème. L’important, c’était que ce soit intéressant.

Myriam Wojcik : son choix d’interviewer chacun une trentaine de minutes plutôt que de poser une question et que les trois donnent son opinion est discutable. Les deux autres auteurs avaient l’air oubliés là, en attente que ce soit leur tour.

Antoine Tanguay : celui qui n’avait qu’une toute petite feuille à peine consultée. Il aurait peut-être dû en avoir plus, ça aurait ralenti son débit. Il parlait beaucoup trop à mon avis. Très bon vocabulaire, il connaissait son sujet, bonnes interventions, mais pose la question et laisse répondre l’auteur s’il vous plaît.

La prochaine fois, je ferai quand même une petite recherche sur eux comme j’en avais fait une sur les auteurs.

Déceptions
Déception de moi-même surtout. De ne pas être capable de me décider d’acheter tel ou tel livre. Je les aurais voulus tous, je n’en ai choisi aucun. Surtout celui de Dominique Fortier, Les Larmes du Saint-Laurent. J’étais pourtant résolue après avoir lu toutes les bonnes critiques sur ce livre. Sachant pourtant qu’il n’y a pas de rapport entre ce que je ressens en écoutant une entrevue et ce qu’un livre peut m’apporter. Pourquoi alors ai-je hésité devant Les larmes du Saint-Laurent? Avant et encore plus encore après l’entrevue. Je me déteste des fois de laisser mes impressions l’emporter sur ma raison. Heureusement il reste la bibliothèque, mais avant d’obtenir un livre paru récemment… mais c’est une autre histoire.

Observations
La nervosité et la timidité de Max Férandon l’a mal desservi, mais il aimait visiblement son Monsieur Ho.

Michèle Plomer et Hélène Rioux n’ont pas réussi à me donner le goût de la Chine, mais je pense que c’est moi qui ne suis pas très Chine, il aurait fallu me parler du style, du ton et non seulement du lieu. Et il y a un éditeur qui n’a pas fait son travail : pas de livres d’Hélène Rioux sur la table. Ou pas assez.

Marc Lévy : moi quand on me jette aux yeux les 20 millions d’exemplaires vendus en 40 langues, c’est certain qu’en partant je vais voir ailleurs. Oui, je me laisse influencer par les critiques de lectures populaires, mais oui, j’ai essayé de lire ces livres. Eh oui, j’admets que son entrevue fut très intéressante, quoique la formule de ce café littéraire, pas certaine que c’était rendre service aux auteurs, voir ce que j’en dis dans les animateurs).

Eu beaucoup de difficulté avec le ton professoral de Monique Larue, alors que celui de Francine Ruel était plus familier. Ce qui ne m'empêchera pas de lire les livres ni de l'une ni de l'autre.

Conclusion
Dans les salons du livre, je ne fais jamais la file pour obtenir une dédicace et un sourire de quelques minutes. Je l’ai déjà dit ce sont les livres que j’aime. Pourquoi donc être allée aux cafés littéraires des Correspondances d’Eastman? Pour entendre parler des livres? De la vie personnelle de ces auteurs? Oui un peu, je ne déteste pas le potinage, mais surtout entendre parler quelqu’un qui écrit. Comme moi. Leur rapport à l’écriture, à la lecture. M’identifier. Me faire croire que je suis l’un d’eux.

Et à certains moments, comme devant Jean Barbe, Jean-François Beauchemin, Louise Portal, Francine Ruel, je me suis reconnue : se lever tôt le matin, s’isoler, être seule pour écrire. Les livres plus marquants que bien des personnes dans la vie. S'obliger et ne pas réussir à lire Proust, Dante, Foucault. Lire ou ne pas lire pendant qu’on écrit. Cet amour de la lecture. Ce besoin viscéral d’écrire même si on ne sait pas toujours pourquoi.

Et d’avoir été parmi eux, dans l’amour des mots et des livres, je fus comblée. J’y retournerais sur-le-champ. Et tant pis si ce n’est pas la vie.

(photo: l'entrée du sentier Le portage des mots)

mercredi 11 août 2010

La souris et l'auteure

La souris s’étant promenée à sa guise
Se trouva fort mal prise
Quand l’auteure décida de prendre son Pruneau
Elle s’agrippa comme il faut
Et fit le chemin jusqu’à Eastman
Cahin caha, elle fut barouettée dans la Van

Une fois arrivée, l’auteure fit à pied un petit tour
Revint le soir sous l’orage
Prépara son lit sans éclairage
Se croyant seule pour quatre jours
Elle s’endormit tranquille le soir venu

Des biscuits et du pain, la souris a vus
Elle fit tant et tant de bruit
Qu’elle réveilla l’auteure encore toute mouillée de pluie
Vous me dérangez, lui dit-elle
Allez vous coucher ou sortez mademoiselle

Le lendemain, l’auteure passa une belle journée
Entre spectacles et littéraires cafés
Le soir, toute remplie d’images et de mots
Elle s’endormit rapidement sur le dos
Mais la souris n’avait pas dit son dernier mot
Elle se promena à nouveau
L’auteure qui l’entendit
Sauta d’un bond en bas de son lit
Elle se mit à ouvrir les tiroirs
Et laver quelques armoires
Et taper partout pour chasser l’intruse
Qui, mieux que l’auteure, usait de sa ruse
Elle réussit à se rendormir vers minuit
Et crut pouvoir dire adieu à la souris

Le jour, l’auteure put à son aise écrire
Se promener, écouter et lire
La noirceur revint, la souris aussi
Cette fois, de derrière la cuisinière elle sortit
D’un trou si petit, si petit
Que l’auteure en pris son parti
Elle commençait à être habituée
Elle lui dit bonjour te revoici
Et aussitôt la souris déguerpit

Le dernier jour, l’auteure roula pendant quatre heures
Croyant arrivée de la souris sa dernière heure
Mais une fois à la maison
Avant de perdre la raison
Ne prit pas de chance
Elle n’avait pas confiance
Sortit une trappe et le beurre d’arachides
Bien décidée au souricide
Véhicule récréatif
prénommé affectueusement Pruneau,
question de le trouver plus beau
Sans aucune pitié
Pour celle qui avait osé l’accompagner
Ce qui fut dit fut fait
La souris coupable de voie de fait
Fut prise dans la nuit
Elle ne causera plus d’ennuis.

N’empêche, elle lui avait tenu compagnie
La preuve, c'est qu'elle était seule, elle aussi.

(photo Claude Lamarche)

Coups de coeur, suprises et déceptions aux Correspondances d'Eastman

Aucune envie d’être objective pour parler des Correspondances d’Eastman.
Coups de coeur, surprises et déceptions en plusieurs billets.

Coups de cœur

Mon arrivée
Des fleurs partout, des enseignes pour le stationnement, les chapiteaux, des cafés terrasses où s’attardent les dineurs. À l’accueil, les bénévoles sont fébriles, ils me renseignent. Repérage facile, tout est dans moins d’un kilomètre. Je trouve facilement Le parc du temps qui passe où se tiendra l’ouverture. Je remonte dans mon Pruneau (ma dinette-couchette-toilette comme je dis souvent) et je pars à l’assaut des côtes pour lesquelles on m’a fait un peu peur en me disant de ne pas apporter mon vélo (mais sur le plat, au village vers le lac d’Argent, belle piste cyclable asphaltée).

Pruneau monte la côte, sans élan, jusqu’au théâtre de la Marjolaine. Sans problème. C’est donc là que je passerai les quatre prochains jours. Le jour au moins. J’aurais bien aimé y coucher, mais les organisateurs ne veulent pas. Je n’aurais pourtant dérangé personne. Bon, c’est un autre débat. Les spectacles du soir ont lieu dans la salle du théâtre et les cafés littéraires derrière sous une grande terrasse recouverte.

Je suis donc prête. Retour au village. Dans une des boîtes à malle, je trouve un livre : Garage Molinari de Jean-François Beauchemin (Québec-Amérique). Je me rends au parc, je m’assieds à l’ombre. Je lis. Rien d’autre, je suis ici et maintenant dans un livre. Et je verrai l’auteur le jour suivant.

Clémence
Dès que j’ai su qu’elle donnait un spectacle, j’étais déjà gagnée, c’est certain que j’irais la voir. Je l’aime depuis très longtemps. La première fois que je l’ai vue, ce devait être autour de 1968, dans le temps des nappes à carreaux rouges et les filets de pêche sur les murs de bois. Probablement le Patriote à Sainte-Agathe. Plusieurs années plus tard, je m’étais rendue à Ottawa voir son spectacle sur la ménopause. Et si j’entends son nom à la télévision, c’est certain qu’il faudra une sacrée bonne raison pour la manquer.

Donc son spectacle un mélange d’entrevue — pas très poussée — et rappel de ses nombreux textes. À l’occasion Danièle Bombardier faisait office de souffleuse et n’a qu’à lui poser une ou deux questions et voilà que Clémence se levait et repartait.

Du déjà vu, du déjà entendu, mais on rit encore. Elle en rajoute, elle improvise ou a l’air d’improviser. Personnellement il n’y a que deux humoristes qui me font rire à voix haute : Yvon Deschamps et Clémence. Question de génération? Peut-être.

Je ne suis pas la seule à l’aimer. Des centaines ce soir-là, dont une douzaine à peine qui la voyait pour la première fois. Et quelques rares hommes.

Petite déception quand Clémence a demandé : quelle heure il est là? Je sais bien qu’elle l’a demandé parce qu’il y avait retrouvailles au Piano rouge à 21 heures, mais ça m’a fait un petit choc. Comme quand mon père demandait l’heure parce qu’il en avait assez, il voulait passer à une autre activité. J’aurais eu envie de dire à Clémence : ça n’a pas d’importance, ceux qui veulent partir, qu’ils partent, nous autres, nous allons continuer de jaser.

Surprises

Jean Barbe
Quand je l’ai vu, je me suis dit : « reste ouverte, ne te rebiffe pas tout de suite ».Je n’aimais pas Jean Barbe, je n’avais pas choisi ce café littéraire pour lui, mais pour Jean-François Beauchemin. Quand il parle à la télévision, je n’aimais pas ce qu’il disait, son ton tranchant, ses idées exposées fermement. Il avait l’air d’en vouloir au monde entier, de ne trouver personne à sa hauteur. Comme un professeur qui regarde tout le monde de haut.

Et là, il est arrivé avec son chien, ça ne me l’a pas rendu sympathique parce que je trouvais que le chien dérangeait, attirait les regards.

Mais quand l’émotion vous étreint la gorge, quand vous retenez les larmes qui veulent monter, c’est que des phrases vous ont touchée, que vous vous êtes reconnue dans les dires de quelqu’un. Ce fut le cas devant Jean Barbe. Il fut généreux dans ses impudiques confidences : « J’avoue que je méprisais mon père » Chacune de ses interventions était efficace, comme un acteur qui sait doser ses effets, comme un professeur qui sait attirer l’attention, comme un humoriste sait «à quelle heure le punch ». Visiblement expérimenté, il sait comment faire naître l’émotion.

Il m’a également intéressée par les affirmations, les observations au sujet des livres, de l’écriture. Il fallait l’entendre quand il a parlé du premier livre qui l’a marqué. Il en parle aussi dans cet article>>>;

L’importance des livres dans sa vie est assez semblable à celle que je leur accorde moi aussi : il y a plus dans certains romans que dans nos vies.

Je ne sais pas si j’aimerai Jean Barbe dans toutes ses interventions futures, je ne sais pas si je serai capable de lire en entier un de ses livres, mais au moins une fois, il m’aura touchée.

À suivre…

(photos: le parc de Claude Lamarche et celle de Jean Barbe empruntée à fr.canoe.ca)

lundi 9 août 2010

L'après Correspondances d'Eastman

L’après Correspondances d’Eastman. Je ne suis pas encore après, je suis toujours dedans. En revenant chez moi, je pensais déjà à ce que j’allais écrire. Je revivais les cafés littéraires, je revoyais les spectacles. Je ne savais déjà plus qui avait dit quoi. Ne me restait que des impressions. Des images des lieux : tous ces jardins fleuris où j’ai écrit, où j’ai lu. Il y eut tant de mots, des graves, des impressionnants, des drôles, des émouvants, des ordinaires, quelques-uns ennuyants, mais la plupart très intéressants. Tant de titres de livres présentés.

J’étais tellement bien. Dans mon élément. Presque rien d’autre pour me distraire de cette jouissance de vivre avec des livres et des gens qui aiment aussi les livres.

Ce matin, la confusion est totale dans mon esprit, tout s’emmêle. Comme un gros gâteau bien décoré, que j’ai goûté, apprécié et dont je n’ai pas vraiment envie de parler, pas envie de donner la recette, de faire l’effort d’expliquer en quoi c’était beau et bon. Juste garder le secret pour moi. Juste savourer encore, comme on garde longtemps en bouche, le goût d’un bon vin. Permettez que je les garde pour moi, encore un peu avant de les éparpiller aux quatre vents. De les circonscrire dans des phrases définitives. De les limiter à quelques billets banals.

Encore heureux que je ne sois pas journaliste qui doit respecter une heure de tombée.

(photo: de plus Blogger ne veut pas télécharger mes photos ce matin, signe qu'elles ne sontn pas prêtes, elles non plus!)

mercredi 4 août 2010

Demain, Eastman


Demain, jeudi 5 août, Les Correspondances d’Eastman. Pour la première fois. Pendant quatre jours. Seule. Dans mon idée comme un salon du livre en plein air. Mieux parce que seulement des café littéraires et des spectacles. Rencontres indirectes d’auteurs, juste comme je les aime : pas nez à nez, un peu en retrait à écouter une animatrice ou un animateur les interviewer. Enfin, je pense que ce sera comme ça.

Lire aussi leurs livres. Écrire aussi, on peut. Envoyer des lettres.

Entre les cafés et les spectacles, je compte bien m’isoler dans mon véhicule récréatif et continuer de corriger mon manuscrit. Me semble que l’atmosphère s’y prêtera.

Connection Internet? Peut-être pas. Tant pis ou tant mieux, pas de distraction. Être juste dans les mots. Les miens et ceux des auteurs. Venise vous en parlera sûrement des auteurs, des rencontres.

Rencontrer d’autres blogueuses? Peut-être mais ce n’est pas le but. Parler aux autres participants? Peut-être mais pas nécessaire. Malgré que je serai dans une foule, je me sentirai surtout avec ce moi-même que j’aime : le moi des livres, le moi des phrases, le moi des mots intimes. Que cela.

(photo de Claude Lamarche, seule au coucher de soleil)

dimanche 1 août 2010

Un petit cours de psychologie avec ça?

N’empêche que les jurys de tout acabit devraient suivre des cours de psychologie, des cours de relations humaines. Apprendre à dire les choses. Apprendre à rédiger des lettres de refus. Dans le monde des arts visuels, les artistes peintres vivent les mêmes joies, les mêmes affres que les auteurs dans le monde merveilleux de l’écriture.

Quand il y a refus, un refus sans aucune autre explication que « nous avons le regret de vous informer que vous n’avez pas été acceptée ». L’artiste peintre se pose des questions, passe par toute la gamme des émotions: le doute, le "c'est pas grave" et, avant de se retrousser les manches et de passer à autre chose, dort mal, vit mal. Pendant des heures. Pendant des jours.

Et suivent les litanies habituelles :
Je ne suis pas un bon peintre
Ça vaut pas de la ma…. ce que je fais
Pourtant mon portfolio était excellent
Est-ce le portfolio ou les tableaux?
Pourtant…Pourtant... j'avais tel contact
Pourquoi?
Qu’ils aillent tous au diable, je ne sors plus, je ne m’inscris plus nulle part.

Il aurait fallu tellement peu. Un peu plus qu’une lettre type, banale, la même pour tout le monde. Il aurait fallu une lettre personnalisée, signée par un ou tous les membres du jury. Une lettre qui laisse de l’espoir : nous gardons votre candidature pour l’année prochaine ou vous êtes refusée pour ceci ou cela, vous pourriez améliorer ceci ou cela, il a fallu choisir entre plusieurs très bons artistes. Des vraies raisons qui tiennent qui n'entraînent pas de mini-déprime mais qui permet d'avancer. Parce que l’artiste n’est pas folle, elle verra qui a été accepté et elle se comparera. Ne comprendra pas pourquoi un tel et pas elle. Elle se jugera encore plus sévèrement que ne l'a probablement fait le jury. Et grommellera pendant des jours.

Il aurait fallu si peu. Un peu de psychologie. Se mettre à la place de l'autre. Qu'est-ce que vous aimeriez lire, vous? Une lettre de refus pourrait être constructive, apporter des solutions, un espoir pour l’année suivante. Sinon comment savoir ce qu’il lui faut corriger pour la prochaine fois?

Et puis un beau matin, un appel téléphonique, une lettre, un courriel. Telle galerie veut exposer ses œuvres. Un visiteur a remarqué l’artiste, il vient acheter un tableau. Ils aiment, eux? Ça vaut donc quelque chose ce qu'elle peint? Et puis elle se remet à peindre, parce qu’elle est bien incapable d’arrêter de toute façon et elle aime ce qu’elle fait, elle retrouve l’état de grâce, elle flotte, elle est contente de sa journée. Et de son tableau.

Elle oublie… jusqu’à la prochaine exposition : s’inscrira-t-elle?

(photo d'une oeuvre de Louise Falstrault)

jeudi 29 juillet 2010

D'un blogue à l'autre

Question de diversifier mes intérêts, de découvrir de nouveaux blogueurs, (et tant mieux si ça attire de nouveaux lecteurs chez moi) je visite assez souvent la liste des blogues des autres. Je risque parfois de tourner en rond, de retrouver les mêmes, mais il m’arrive aussi de faire de jolies découvertes.

Ce matin encore, chez Audrey, je pensais trouver du nouveau, ce ne fut pas le cas. (Même que j'ai l'air de copier son idée, mais non, ça fait deux trois jours que je suis sur l'enquête!
Mais les dernières semaines, en passant chez Venise, j’avais trouvé Annie Perreault.
En passant chez La plume et le poing, j’ai déjà trouvé Les archives du sanatorium

Et un peu déçue de ne pas trouver d’autres auteurs québécois qui tiennent salon-blogue, j’essaie encore et encore dans Google de trouver quelqu’un qui les aurait recensés. Je fouille les annuaires, mais comme la plupart sont de la France, je peux y perdre des heures avec un maigre résultat. J’ai consulté les sites d’associations d'auteurs croyant qu’elles auraient une listes de blogueurs, mais non. Il m’est venu l’idée de leur écrire, à chacune, et de leur proposer d'en établir une. Je l’avais déjà fait pour la mienne, celle de l’Outaouais, il faut croire que soit les responsables n’ont pas le temps, soit ce n’est pas une si bonne idée, soit il n’y pas suffisamment d’auteurs qui tiennent un blogue. En Outaouais, je crois bien en avoir déjà parlé, il y a au moins, Christian Quesnel, Claude Bolduc (pas vraiment un blogue, mais un site) et Andrée Poulin. C’est chez elle d’ailleurs que j’ai connu Camille Bouchard (que je néglige tellement que je n’avais pas vu qu’il s'était rendu à la Baie-James en véhicule récréatif, donc il m'intéresse doublement puisque j'aime aussi voyager en véhicule récréatif).

Quelques-uns s’expriment sur Facebook, mais ce n'est pas la même chose, même quand ils écrivent quelques articles. Je me lasse finalement de chercher me demandant bien pourquoi je cherche d'ailleurs.

Et vous, "zieutez"-vous du côté des amis de vos amis? Qui aimeriez-vous trouver?

(image: une partie de mon blogue)

samedi 24 juillet 2010

De l'insaisissable

Peut-être que je bloque (pas blogue, bloque!) sur mon roman parce que ce n’est pas tout à fait ça que je voulais écrire. Parce que je ne suis pas perfectionniste. J’ai toujours hâte de commencer un nouveau projet. Mon regard est toujours porté vers la talle de framboises d’à côté, plus invitante. Quand je finis quelque chose, c’est par entêtement, par devoir, par habitude, parce que j’ai été bien élevée, bien éduquée. Rarement par plaisir.

Il ne faut pas non plus que le projet soit trop ambitieux. Ambitieux pour moi s’entend. Comme mon histoire avec mes ancêtres irlandais, je voulais que ce soit plus que leur simple venue au Canada-Uni, plus que le simple vécu de couple, de famille, plus que la famine en Irlande, plus que le typhus, le choléra, plus que les morts. Je voulais partir ou arriver à aujourd’hui. Trouver des réponses à des questions actuelles. Interpréter un rêve que j’ai fait pendant de nombreuses années en rapport avec une cale de bateau, un capitaine qui tient la barre, mon amour de la mer, ma mort. Mais pour cela il me faudrait tellement de recherches sur la psychogénéalogie, domaine qui m'intrigue mais avec lequel je ne suis pas familière, loin de là. Fautes de données scientifiques, d’explications rationnelles et convaincantes, j’ai choisi le roman.

Mais les éditeurs n’ont vu que le premier degré. Dans la première version qui racontait cinq générations, je n’ai pas su leur montrer ma vision. Et puis, le tout a dérapé. Mon roman n’a plus de symbolique, plus d’interprétation, plus de réponses. Une simple histoire où la poésie du paysage, du voyage en mer, des blessures intérieures est escamotée au profit du sacro-saint dialogue qui rend plus vivants les personnages. Surtout plus facile à lire, je l’admets, on le voit bien quand on essaie de se rendre au bout du dernier Marie-Claire Blais, Mai au bal des prédateurs, sans point ni chapitre.

Je ne voulais pas une histoire qui ressemble à un scénario de film, je voulais une âme qui voyage entre les générations.

À défaut d’avoir le talent pour saisir l’insaisissable, j’espère réussir l’histoire. À force de persévérance, en allant chercher le cœur, l’âme de mon ancêtre… et son entêtement.

(Image empruntée au site des Archives nationales du Canada)

De la patience

Si vous venez faire un tour par ici et que vous désirez ajouter votre commentaire, patience. Depuis que j'ai changé de modèle, tout n'est pas encore au point, quelques ajustements. Je cherche, je cherche. Et j'attends de l'aide.
D'abord hier, vendredi, pas d'internet de toute la journée, donc je n'ai pas pu corriger le problème. Pour l'instant, on dirait qu'il faut être connecté à Google pour envoyer des commentaires. Et pas de vérification de mots. Enregistrement immédiat.
Que ça ne vous décourage pas d'en laisser.
Merci Alexandre, grâce à vous, j'ai pu voir qu'il y avait problème puisque pour vous répondre, ça m'a pris  plus de vingt-quatre heures et trente minutes :-)

jeudi 22 juillet 2010

Des modèles de blogue


Bon, cette fois, je crois bien avoir (enfin) trouvé le modèle qui nous conviendra. J'ai trouvé celui-ci sur ce site>>>;
Toute une différence entre un logiciel de création de sites et les modèles de blogue, d'où les nombreux changements dans les derniers mois. Il est fortement recommandé de ne mettre un site en ligne qu'une fois qu'il est complet, mais pour un blogue, on a hâte d'écrire, de déposer nos billets...
Il me reste encore quelques détails de fontes, de couleurs et de grosseurs de caractères, dans le titre notamment, mais promis, je n'y toucherai plus dans l'ensemble.
Pas avant un an, je le jure.

Merci de votre patience.

mardi 20 juillet 2010

Je croyais savoir

À 26 ans, quand j’ai pris deux ans de congé sans solde pour devenir auteure publiée, on me disait trop jeune pour écrire parce que n’ayant pas assez vécu (j’espère que les professeurs en création littéraire ne disent plus pareille bêtise à leurs étudiants). Comme écrire ne s'apprenait pas alors à l'université, Je croyais apprendre en autodidacte, en forgeron : «c’est en forgeant qu’on devient forgeron». Alors j’ai écrit. Et comme j’ai eu la chance d’être publiée, je croyais que ça y était : je savais.

Aujourd’hui, plusieurs années plus tard, je fais le raisonnement inverse : j’ai du vécu mais je ne sais pas écrire.
Aujourd’hui, écrire ça s’apprend. À l’université, dans les ateliers d’écriture, dans les livres.
Aujourd’hui, on ne publie pas mes manuscrits.

Il faut donc :
me poser des questions
m’apercevoir que finalement je ne savais pas
réapprendre à écrire, selon certaines règles
suivre ces règles, ce qui est très difficile pour moi qui est une plutôt accrochée-style-libre des années '70

Comme je n’ai pas l’intention de retourner à l’université, il me reste les ateliers, les livres, cet Internet inaccessible en 1976. Où d’ailleurs, j’ai trouvé le site d’Annie Perreault. À elle seule, cette blogueuse a réuni de nombreuses informations qui peuvent servir à un auteur qui veut apprendre.

Et surtout, il me faut
retrouver la confiance en moi
chasser le démon qui dit : « franchement si à ton âge, tu ne sais pas encore écrire, à quoi bon essayer, prends ta retraite, contente-toi de lire et laisse la publication aux jeunes »
écouter la petite voix qui dit que je peux, qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre, essayer encore et encore
croire les personnes qui me disent que mon manuscrit a du potentiel

Et encore, quand mon manuscrit sera publié, ne pas dire « maintenant, je sais ».

lundi 19 juillet 2010

Des produits dérivés de l'art

Tout artiste peintre, qu’il soit en art figuratif ou en art actuel est un jour ou l’autre confronté à la décision difficile : est-ce que je me lance dans les produits dérivés?
Un produit dérivé, ça peut être un giclée, une reproduction,  une reproduction sur une tasse, un sac, un coussin de lecture, un casse-tête, un parapluie, un livre même, les possibilités sont infinies.

Il y a des puristes qui disent : « Non, jamais », il y a les autres qui choisissent le «Pourquoi pas?»

Comme en toute chose, tout n’est pas noir ou blanc. Je n’ai pas trouvé beaucoup d’informations ou d'opinions sur Internet. Cet article d’une artiste peintre français.

L’artiste-de-nos-pinceaux, après moultes hésitations, a tenté l’expérience il y a quelques années en faisant imprimer des giclées. Cinq modèles, dix giclées pour chacun des modèles. Oui, elle en a vendus. Certains clients aiment bien, ils peuvent s’offrir un Falstrault à un coût accessible pour eux. Il lui en reste moins d’une dizaine mais elle ne les sort plus. Elle croit qu’elle se « coupe l’herbe sous le pied », que ces giclées ne la représentent plus, surtout depuis qu’elle est passée à la spatule. Elle croit aussi que les clients n’achèteront pas ses originaux. D’ailleurs bien des gens seraient incapables de dire si c’est un original ou une reproduction si on ne leur dit pas, tellement la technologie est haut de gamme. Des cartes, ça peut aller parce que c’est évident que c’est une reproduction, mais les giclées sur toile, il faut toucher pour voir la différence. Et les aquarelles reproduites sur papier Arches et vitrées, il faut regarder le petit chiffre en bas 3/95 par exemple qui voudrait dire que c’est le troisième sur 95. Un tel chiffre ne se retrouve pas sur l'aquarelle originale, seulement sur la reproduction. Et pour une huile, c'est pire encore, pas de place pour l'écrire ce petit chiffre, la plupart des artistes l'écrivent au dos. Et seul l'artiste (ou une galerie après entente avec l'artiste) a le droit de faire reproduire son oeuvre. Le droit d'auteur demeure toujours à l'artiste même une fois le tableau vendu.

La valeur d’un giclée sera la même dans 10 ans, 20 ans, tandis qu’un original prend de la valeur avec les années. Pas tout le monde qui le sait. Mais on peut comprendre que ce n’est pas tout le monde qui peut se payer un Gisèle Benoît à 8,000$ ni un Falstrault à 1,000$

La question demeure donc entière et chaque artiste a sa propre idée sur le sujet. Idée remise en question surtout quand les ventes des originaux sont à la baisse comme depuis plus d’un an.

(tableau de Louise Falstrault, toute reproduction interdite)

mardi 13 juillet 2010

La graphiste dérange l'auteure

J’haïs ça être dérangée. Je me dérange moi-même. Un rien me déconcentre. Cette semaine, bien décidée à écrire, à corriger mon manuscrit en tenant compte de tout ce que j’ai appris la semaine dernière à l’atelier d’écriture professionnelle (que je recommande d’ailleurs, s'il revient l'été prochain). Dès potron-minet, je me lève, direction toilette et ordinateur. Je déjeunerai plus tard.

J’aurais donc voulu ce matin, poursuivre ma lancée d’hier. Petit échéancier : 236 pages, à raison de six pages à la fois, ça devrait me prendre 40 fois. J’aurai pu commander à mon cerveau 40 jours, mais il aurait cru entendre 40 jours consécutifs. Je le sais, je le connais bien, il comprend toujours de travers, donc, je lui ai envoyé 40 fois, sans limite de temps. Il aura compris qu’il pouvait être dérangé, je suppose. Et pas plus tard qu’hier soir, vlan, un appel téléphonique qui me chamboule, me fait sentir coupable de ne pas avoir fait mon travail, qui me fait rappeler d’urgence la graphiste que j’avais envoyée en vacances, congé prolongé jusqu’à ce que l’auteure ait pris toute la place (se rappeler que la graphiste et l’auteure, c’est la même personne dans mon cas).

Hier soir donc, et cette nuit dans mon sommeil, et ce matin, en attendant que les bureaux ouvrent — à 10 heures pour faire exprès— le cerveau de la graphiste a travaillé fort pour renouveler le nom d’un domaine. Des recherches dans les Whois, ouverture de la chemise rouge qui contient les papiers des clients, carte de crédit prête pour payer, rien n’y fait, pas tout le monde qui travaille 24 heures sur 24. Pas réussi encore. Et tant que je n’ai pas réussi, que croyez-vous que l’auteure fait? Elle attend, elle lit, elle pitonne n’importe quoi, elle joue aux cartes, elle déjeune plus lentement. Trop prise par l’autre cerveau, celui de la raison, de la logique, elle est bien incapable de se concentrer sur la créativité. Tiens, je devrais faire un petit trois minutes d’écriture automatique comme le recommande Julia Cameron, question de me le vider ce cerveau. Mais l’autre, le tarla, celui du devoir avant tout, de la raison, de l'argent que je dois gagner serait bien capable d’accourir juste pour me déranger. Ce qu'il sait très bien faire d'ailleurs. Grrr.

(image empruntée à Google images)

samedi 10 juillet 2010

De la voix narrative

« Elle avait besoin de pleurer. Elle ne savait pas pourquoi. Elle avait trop de bonnes raisons. Celle-là ferait l’affaire. Elle chercha des yeux un torchon, s’en empara et l’appliqua en garrot sur la blessure. Je vais devenir fontaine, fontaine de larmes, fontaine de sang, fontaine de soupirs, je vais me laisser mourir. »
Katherine Pancol, Les yeux jaunes des crocodiles,
Albin Michel, poche, page 11

Je ne veux pas écrire comme Katherine Pancol, je veux écrire comme moi. Mais, en ce qui concerne ce passage entre le « elle » et le « je », entre le narrateur et le personnage, je lui tire mon chapeau et là, pour cette glissade technique, c’est certain, je veux la copier, être comme elle, penser comme elle. Réussir ce tour de force d’avoir dans le même paragraphe deux voix narratives cohérentes, sans changer de ton, sans avoir le langage littéraire d’un côté et le langage parlé familier de l’autre. Ça coule. Me faudra-t-il, comme une patineuse de fantaisie, des années et des années d’exercices pour en venir à cette apparente facilité? Ce ne serait pas tant de le réussir pendant un paragraphe ou deux, mais de tenir pendant 300 pages. Et peu importe les personnages.

Est-ce que ça paraît que je reviens d’un atelier d’écriture? Il m’en faudrait plus d’un pour maîtriser cette fichue voix narrative.

Résumé de la semaine à Mont-Laurier

Le dimanche, paqueté, en allées, roulé, arrivées, jasé, électricité, couchées.

Le lundi, présentées, écouté, parlé, écrit, lu, aimé. Interdiction d'électricité, cherché, trouvé, climatisées, baignées, déconnectées, chiâlé, contrariées, rebranchées, Morphée agitée, capoté, vouloir se sauver, rester.

Le mardi, essayé, écrit, lu, peu mangé, écouté, échangé, beaucoup bu, travaillé, rebellée, cœur léger, baignées, reposées.

Le mercredi, pensé, décidée, clarifier, vouvoyer, écouté, sous-douée, corrigée, pleuré, douté, nulle à chier.

Le jeudi, remontée, écrit, lu, corrigé, corrigée, encouragée, idée, éclairée, embrassé, baignées, climatisées.

Le vendredi, écrit, jasé, vouvoyer, toujours pas d’égalité, résumé, aimé, parti, roulé, arrivé, dépaqueté, baigné, télé, couchées.

vendredi 2 juillet 2010

Bruno Côté est parti peindre le ciel

Bruno Côté, ce grand artiste peintre canadien est décédé mercredi. Ça nous remue.

Nous étions en 1996, l’artiste-de-nos-pinceaux commençait à exposer, à peindre de façon intensive. Depuis plusieurs années, elle visitait les galeries, les symposiums. Elle était en admiration devant les tableaux de Bruno Côté. Nous avons appris qu’il venait, incognito, peindre dans la Petite-Nation, il s'en est fallu de peu qu'on le rencontre, une tempête de neige nous en a empêché. En 1999, quand j'ai décidé de publier dans un livre les portraits des artistes peintres qui demeuraient dans la Petite-Nation ou qui venaient la peindre, tout de suite, j’ai pensé à l'y inclure.

Déterminée, je me suis présentée à sa maison de Baie-Saint-Paul. Louise voulait rester en bas de la côte à m’attendre. « On n’a pas fait tout ce chemin, pour hésiter ». Son épouse nous a répondu, Bruno Côté était déjà rendu à sa cabane dans le parc des Grands-Jardins, mais il allait revenir. Nerveuses, nous avons quand même appelé chez lui vers 17 heures, il a accepté de nous recevoir.

Une heure de pur émerveillement. Il n’a pas accepté que je publie un de ses tableaux dans mon livre « je ne veux pas être identifié à une région en particulier, je ne suis pas juste un peintre québécois, je suis une peintre canadien », mais il nous a fait visiter son atelier, son séchoir. On a pu voir le tableau presque terminé sur son chevalet. Il a fait un petit dessin qu’il a offert à Louise et lui a surtout recommandé de l’oublier, de ne pas l’imiter, « développe ton style ». Généreux de ses conseils, affable, loquace. Charmant.

Et puis, on a couché à ses pieds. Littéralement, puisque nous étions en caravane portée et il nous a permis de stationner en bas de son entrée, pour la nuit.

Par la suite, chaque fois que nous allions à Baie-Saint-Paul, on ne manquait pas d’aller le saluer à sa galerie Art et Style. Souvent, il trônait dans toute sa prestance, il nous reconnaissait, il nous montrait son dernier tableau, il parlait abondamment de la dernière exposition.

Monsieur Côté puissiez-vous mettre un peu de vos couleurs dans le ciel si gris parfois.

(photo que je me suis permis d'emprunter sur son site)

jeudi 1 juillet 2010

Des caresses préliminaires s'il vous plaît

Je déteste écrire sur commande, ça ressemble aux examens de l’école. Les dernières années de l’école normale, quand c’était possible, je composais mes textes la veille. Je les apprenais par cœur et le matin, je régurgitais. Ce fut mes meilleures notes. Finalement, peut-être que j’écris mieux le soir.

En ce qui concerne l’atelier d’écriture professionnelle que je vais suivre du 5 au 9 juillet à l’école d’été de Mont-Laurier, je veux et je ne veux pas. J’ai hâte et j’appréhende. Avec l’expérience, je me suis aperçue que pour bien écrire, je dois lire. Masturbation intellectuelle? Disons plutôt caresses préliminaires. En guise de préparation, de motivation, de « caresses », je lis Le médaillon dérobé de Louise Simard. C’est tout ce que j’ai trouvé hier soir à la bibliothèque de mon village. C'est très bien d'ailleurs, déjà la moitié entamée.

Frustration, Biblio-Outaouais nous refuse les commandes. Jusqu’en septembre et peut-être même jusqu’en janvier. Je ne comprends pas pourquoi. Il y a quelques mois, on nous disait que c’était à cause d’un changement du système, mais hier, je l’ai vu le bel écran tout en couleurs, un système tout neuf, formation incluse, alors?

J’ai beau aimer Louise Simard (Thana Rivière, La guerre des autres), tous ses livres ne se retrouvent pas à ma succursale, elle ne me tiendra pas chaud très longtemps. Je veux Muriel Barbery, Marina Endicott, Arlette Fortin, Hélène Dorion, pour ne nommer que celles-là. Tiens surtout des auteures? Pourquoi pas? Certains lecteurs aiment la science fiction, d’autres des policiers, moi ce sont des livres écrits par des femmes. Je pourrais ajouter Éric Dupont pour faire mentir…

Donc ce billet pour me plaindre de n’avoir rien à me mettre sous la dent pour mieux écrire la semaine prochaine à Mont-Laurier.

(photo empruntée à XYX éditeur)

dimanche 27 juin 2010

De la route des promeneurs


Le plaisir de vivre à la campagne: vus ce matin, 11 heures, ils sortaient du champ de maïs en face de chez nous, et ils se dirigent vers la forêt.  "Maman, ne cours pas si vite!"
(photo Claude Lamarche)

samedi 26 juin 2010

Des revues de décoration

Revues. Lecture de revues, Achat de revues. Les revues d’actualité artistique, les revues de recettes de cuisine, les revues de madame. Non, non et non. Trop de revues, trop de convergence vers TVA-Quebecor.

Parfois, l’auteure-de-nos-stylos se laisse tenter par une revue comme Lettres québécoises, ou Virages dernièrement pour lire des textes d’auteurs qu’elle connaît.

L’artiste-de-nos-pinceaux, bûcheron dans une autre vie, grand amateure de tout ce qui est bois-roche-terre, oui à l’occasion elle achète une revue de décoration ou de plan de maison. En cadeau elle a demandé un abonnement à la Maison du 21e siècle.

Pour avoir des idées pour refaire le tour de sa baignoire, l’artiste s’est laissée tenter par une revue de décoration où il était question de salle de bains. Non seulement elle n’a pas trouvé ce qu’elle cherchait, mais une fois de plus, elle a grincé des dents, elle a émis des holà. Ce n’est pas la première fois et elle sent que ce ne sera pas la dernière. Il en a déjà été question, là>>>

C’est quoi le problème?

La grande question : Où les designers, les journalistes, les éditeurs ont-ils appris qu’on peut inscrire les noms des entreprises qui fournissent rideaux, tringles, draperies, persiennes, tables, chaises, tapis, les noms des recherchistes, des photographes, mais pas le nom des artistes peintres des tableaux qui décorent la pièce illustrée? Déjà qu’on parle rarement des tableaux, des œuvres d’art dans ces fichues revues, encore moins de portraits d’artistes… Déjà que les animatrices des émissions de télévision qui traitent de décoration — et Dieu sait qu’elles augmentent à vue d’œil sur nos écrans, HD ou pas — ne cessent d’appeler un «cadre» tout ce qui s’accroche sur les murs. Un cadre, c’est la bordure qui entoure un tableau, un miroir, une reproduction, pas le tableau lui-même.

Heureusement, il y a Magazin’Art et Parcours, deux revues auxquelles l’artiste-de-nos-pinceaux est abonnée, qu’elle lit avec plaisir, sans jeter les hauts cris.

Achetez-vous des revues? Lesquelles et comment réagissez-vous aux articles?
(photo de la revue Magazin'art empruntée sur leur site)

jeudi 24 juin 2010

Les gens de mon pays, ce sont gens de parole


Aujourd'hui, je laisse la parole à quelqu'un qui sait
beaucoup mieux que moi dire mon pays:

(Photo chez nous)


mercredi 23 juin 2010

Des mots qui n'en finissent pas de vouloir être écrits

Devant tous ces mots qui m’habitent, j’aurais cru que j’aurais plus à écrire. Que mes billets sur ce blogue, débuté en novembre 2008, seraient plus nombreux. Chaque deux jours au moins. Suis-je paresseuse ou n’est-ce parce que rien ne me force à prendre le temps de noter, de réfléchir, et d’organiser ces pensées qui se bousculent de moins en moins dans ma tête?

Je croyais avoir la plume plus bavarde que facile.

Une de mes amies qui me connait tellement bien m’a offert un livre. N’importe quel livre aurait déjà été un très beau cadeau en soi. Elle a choisi celui-là plutôt qu’un autre après avoir lu ceci :

« Rien ne me bouleverse ni ne me démoralise autant que d’entrer dans un bibliothèque, une librairie, et, surtout, un salon du livre. Pourtant, je devrais m’y sentir à l’aise puisque, justement, je me prétends auteur. Mais à la seule vue de ces montagnes de livres en tous genres qui submergent et marginalisent mes quelques livres à moi, il me faut résister à la tentation de tourner les talons et de m’enfuir. Je me demande pourquoi j’ai publié des livres et, surtout, pourquoi je devrais en écrire d’autres, découragé à la pensée que ma voix se perd dans la multitude. »
Elle sait que je n’en aurai jamais fini des mots.

L’auteur : Maurice Henrie
Le titre : Esprit de sel.
L’éditeur : Prise de parole

Je connaissais la maison d’édition ontarienne, mais ni l’auteur et évidemment pas le titre.

L’auteur a rassemblé de courts textes, comme les billets d’un blogue d’ailleurs. Ce qui m’a rappelé — tant qu’à m’identifier à lui — à mon premier livre Je me veux où j’avais réuni toutes sortes de petites pensées, où j'avais écrit: « un chef d'œuvre n'est pas œuvre de chef mais œuvre de temps », ce qui avait tellement impressionné ma mère.

Esprit de sel, un livre identitaire, des bribes de philosophie sur la vie, sur la vie d’écrivain. Des jugements plus assurés que les miens au sens où je pourrais écrire les mêmes phrases que lui, probablement pas avec autant de style, mais les miennes seraient truffées de mais… de peut-être, de en revanche, de par ailleurs. Je nuancerais, je minimiserais. Je personnifierais aussi. Il faut dire que je suis tellement caméléon : j’adopte facilement l’idée de l’autre.

Aux apprentis auteurs, aux jeunes qui commencent à publier de la fantasy, je ne conseille pas cette lecture. À moins que vous soyez fort. Que vous croyez en vous, ce que j’espère, ce qui n’est pas toujours mon cas. Parce que ce Maurice Henrie ne ménage pas les romans. Pourtant, il le fait en toute humilité, sans abaisser quiconque, il ne parle pas des personnes, il parle des livres. C’est seulement son opinion et il a eu besoin de l’écrire parce que, malgré ce qu’il a cru, il n’en a jamais fini avec les mots.

(photo Claude Lamarche)

lundi 21 juin 2010

De la fin des classes

Il fait beau. En vélo, je me rends au bureau de poste de mon village. En route, je vois la cour de l’école. J’entends le babillage joyeux des enfants, visiblement en pique-nique. C’est vrai, l’école achève, c’est le temps des sorties. Certains iront à la ronde à Montréal, d’autres visiteront Upper Canada Village. Selon les argents amassés les dernières semaines, d’autres encore pourront s'initier au camping,

De mon temps d’école, mes journées favorites étaient aussi les dernières de juin. Les premières de septembre aussi quand je retrouvais mes amies (amies au féminin, parce que je n’ai connu les écoles mixtes que très tard après ma douzième année), mais je leur préférais vraiment celles de juin. Pas de sorties, pas de voyages. Plutôt le droit de nous habiller en couleurs, ce qui signifiait permission de ne pas mettre notre costume : jupe grise, blouse blanche ou bleu pâle, veston. C’était jour de grand lavage : découvrir nos livres dont le papier brun tenait parfois à peine sur nos livres usés, vider le contenu de notre pupitre dont le couvercle se relevait, remettre les livres qui ne nous appartenaient pas et serrer les cahiers dans nos sacs qui s’alourdissaient à vue d’œil. Laver les casiers aussi. Mais surtout parler librement, bavarder sans se le faire reprocher, et rire. Je me rappelle même de la musique qui jouait en sourdine. Laver les tableaux une dernière fois, prendre un temps infini pour secouer les brosses pleines de craie.

Était-ce avant ou après la distribution des prix? Ah! cette distribution des prix parfois solennelle devant parents et tous les professeurs de l’école, dans la grande salle. Parfois plus intime, dans la classe, plus troublante aussi parce que la supérieure ne se gênait pas pour nous humilier. Impressionnante par le nombre de prix remis. Je n’ai jamais été dans les premières, dans les dernières non plus. Les prix étaient étalés sur le rebord des trois grandes fenêtres. La pile complètement à droite était haute de douze ou quinze pouces, qu'on enviait toutes en songeant aux livres qu'elle contenait, tandis que la dernière, qui n’était même pas une pile en fait, mais un simple chapelet parfois, était située à l’extrême gauche. Il fallait se rendre en avant de la classe pour recevoir son bulletin et retraverser toute une allée pour  prendre le prix qui nous était réservé. Je regardais par terre, honteuse de ma petite pile, un missel ou, certaines années, deux livres de la Bilbiothèque rose.

Je n’aurais pas dû aimer cette distribution tellement je la trouvais humiliante, les premières souriaient à belles dents, mais les autres ruminaient vengeance, se promettaient de faire mieux l’année suivante. Pourtant, j’aimais cette journée parce que je pouvais rentrer la tête haute chez nous, annoncer à mes parents que je passais et que je monterais en cinquième ou sixième ou au secondaire. Mais plus encore, la distribution des prix signifiait vraiment la fin de l’année scolaire, les vacances pointaient, on avait déjà chaud, promesse de baignades, de jeux. Finis les devoirs, les leçons.

Alors, je souriais aussi. Comme ces enfants ce matin aperçus dans la cour de l’école.

jeudi 17 juin 2010

De l'astrologie

Lisez-vous votre horoscope le matin, dans le journal ou sur Internet ? En décembre, achetez-vous un livre pour savoir ce qui vous attend l’année suivante ? Moi pas. En revanche, depuis toute petite, ça m’intrigue cette histoire d’astres. Le fait d’être née en avril me rendrait presque semblable à tous ceux et celles qui sont nés en ce beau mois printanier? Enfant, on me comparait à ma cousine née cinq jours avant moi, on disait que je fonçais et qu’elle défonçait. J’ai cherché à comprendre et j’ai ainsi appris, grâce à ma mère qui avait eu l’heureuse idée de consigner mon heure de naissance dans un petit livre de bébé, que j’étais ascendant Verseau. Ce qui adoucit un peu mon esprit de chef. Suis plutôt seconde.

Depuis qu’il y a Internet, j’ai pu établir ma carte du ciel. mais je n’ai aucune compétence pour l’interpréter. Pour l’instant, ça m’amuse et je n’ai pas l’intention d’approfondir comme je l’ai fait pour la généalogie. Je dois avouer que ce qui est écrit là >>> me décrit assez bien. Pourtant le texte au sujet d’une Vierge ascendant Sagittaire (signe de l’artiste-de-nos-pinceaux) ne se révèle pas aussi percutant.

Petit aveu : il y a quelques années, j’ai acheté le livre L’ascendant comment l’identifier de Jacqueline Aubry et j’ai pris la peine de repérer, crayon à la main, les faux et les vrais de plusieurs personnes de ma connaissance. Déçue des résultats, j’ai décidé que le livre servirait quand même.

Ce que j’ai fait : je m’en sers pour établir les traits de personnalité de plusieurs personnages de mes romans. Ça vous donne un portrait complet : apparence, comportement, caractère, santé, tendances, amours, travail. Reste ensuite à m’y tenir, ce qui s’avère plus difficile.

dimanche 13 juin 2010

De l'écriture, encore

Pour me reposer, j’ai regardé le film Rocky Nonne 2. J’aime bien Whoopi Golberg. Une scène m’a frappé en plein cœur : quand la religieuse remet le livre de Rainer Maria Rilke en lui disant que dans « Lettre à un jeune poète » (qu'on peut lire là>>>) l’auteur dit que si le matin en te levant, la première pensée qui te vient c’est d’écrire, c’est que tu es un écrivain. La gorge serrée, une larme au coin des yeux, une autre phrase m’est venue : « là où sont tes larmes, là est ton trésor » de Paulo Coelho.

Et de me demander pourquoi les éditeurs ne le savent pas encore que je suis écrivain.

En cherchant presque chaque lien sur Wikipedia, cette encyclopédie libre, je devrais peut-être m’y mettre. Je sais comment modifier les textes, mais je n’ai pas encore pris le temps d’en rédiger.

Pour un écrivain, l'important c'est d'écrire, non?

(image empruntée à Google images)

jeudi 10 juin 2010

Du camping autonome (boondocking)

Ceux et celles qui me suivent depuis un bout de temps ont dû comprendre que je suis une adepte du camping. Disons plutôt de caravaning, c'est-à-dire que je voyage dans un véhicule récréatif et je couche dans des campings. Je pense que dès le début, dans la jeune vingtaine, je sentais que j’aimais ce mode de vie pour voyager. Je n’ai jamais été tenté de devenir saisonnier, c'est-à-dire planter ma caravane à un endroit et y rester deux semaines ou deux mois. Pas de chalet non plus puisque je demeure déjà à la campagne.

Mais si pendant près de trente ans, le camping me permettait surtout de voyager, j’en suis venue à camper aussi pour participer à des symposiums de peinture. C’est alors que j’ai découvert le camping autonome, ce que plusieurs appellent le « boondocking ». C’est coucher gratuitement en quelque part. Sans partir de grand débat, force nous est d’avouer que les propriétaires de camping doivent plaire à plusieurs sortes de clientèles et ils ont beaucoup investi les dernières années. Il reste que les campings ne répondent pas toujours à deux de mes besoins.

1- les dates d’ouverture et de fermeture : de plus en plus de campeurs ont des véhicules récréatifs et peuvent donc camper de la mi-fin avril à la fin octobre, donc six mois. Rares sont les campings qui offrent six mois.

2- Le prix pour une nuitée : supposons que je voyage ou que je veux me rendre dans une ville où je ne serai au camping que de 19 heures à 8 heures le lendemain matin. Je n’utiliserai probablement ni eau, ni toilette, ni piscine, ni jeux d’eau. Peut-être l’électricité et les égouts et encore. 35-40$, c’est un peu dispendieux. Je pourrais payer entre 10 et 20$ pour un stationnement sécuritaire. Mais voilà, ça n’existe pas beaucoup.

C’est en voulant descendre dans le sud des États-Unis et en m’informant que j’ai découvert le camping autonome. On roule toute la journée, on veut coucher près de l’autoroute et pas payer cher. J’ai découvert les Flying J (station-service complète) où les routiers pouvaient bénéficier d’un grand stationnement pour coucher et à l’intérieur restaurant et douches. Les véhicules récréatifs s’y entassent allègrement. Il est aussi permis de coucher dans la plupart des Wal-Mart, des restaurants Cracker-Barrel. Au Canada, nous avons moins d’endroits, alors souvent vous verrez des véhicules récréatifs dans la cour d’une école ou à l'arrière d’une église, sur un quai, dans un centre commercial.
Évidemment, il y a eu de l’abus, certains campeurs font la vidange de leurs eaux usées ou s’installent auvent ouvert, chaises dépliées et bière à la main. Ce qui fait que plusieurs municipalités règlementent et interdisent le stationnement de nuit dans leurs rues. Il y en a même qui interdisent le stationnement le jour, belle façon d’attirer le tourisme, mais bon…

C’est ainsi que si je veux passer trois jours à Mont-Tremblant, marcher, pagayer, pédaler, relaxer, je choisirai un camping, j’y installerai mon Pruneau (ah oui, au fait c’est mon véhicule récréatif, un classe B de 19 pieds, acheté d’occasion et dont je n’aimais pas la couleur jusqu’à ce que je l’appelle affectueusement Pruneau), mais si je veux me rendre à un cours d’écriture, à un symposium de peinture où je passerai mes journées, j’aime bien me contenter d’un terrain plat, un endroit sécuritaire.

Ceux et celles qui appellent encore tout véhicule récréatif un Winnebago ou un Westfalia, peuvent se mettre à jour , en consultant par exemple ce site >>>; où les nouvelles appellations sont bien expliquées.

Des questions?

mercredi 9 juin 2010

De mon été de plume

Les dernières semaines, j’ai surtout vécu dans la sphère des artistes : dépliant de l’artiste-de-nos-pinceaux, pas mal fière du résultat que j’exposerai quand il sera imprimé; activité avec les Créateurs de la Petite-Nation dont j’ai parlé un peu plus tôt cette semaine. Il est temps de penser à mes petites affaires personnelles. La logistique de mon séjour aux Correspondances d’Eastman m’a pris un peu de temps aussi : d'abord, j’ai écrit quatre lettres pour participer au concours de la poste restante (je ne sais pas trop si je peux dire le fil conducteur des quatre lettres) ensuite, choisir les spectacles et cafés littéraires, chercher de l’hébergement et comme je trouve que les campings sont bien chers pour le temps que j’y passerai, Venise m’a trouvé une autre solution et je lui en suis très reconnaissante. Tellement hâte au mois d’août que j’en ai oublié juillet.

En parlant de son atelier au Saguenay, Gen de La Plume et le Poing m’a rappelé que je suis inscrite à l’atelier d’écriture professionnelle à l’école d’été de Mont-Laurier, du 5 au 9 juillet. cours seulement: 350$, j'irai avec mon Pruneau, mais sans camper dans un camping cette fois, seulement en boondocking camping autonome (explications une autre fois). Atelier donné par Bernadette Renaud que je ne connais pas et dont je n’ai rien lu (il faudrait bien que je m’y mette, mais impossible d’emprunter des livres à la bibliothèque avant juillet??!!). Quand j’ai réservé, comme mon manuscrit Les têtes rousses était en instance de gagner un prix, croyais-je, je pensais bien apporter un autre manuscrit en cours pour le travailler, mais c’est plutôt un brouillon d’une quarantaine de pages. Entre temps j’ai appris que je ne gagnais pas le prix, mais je l’ai envoyé à un éditeur dont j’attends la réponse. Ce qui m’a complètement démotivée pour poursuivre l’écriture entreprise l’hiver dernier. Alors, j’hésite, mais je pense bien que c’est Les têtes rousses, qui en est à la quatrième ou cinquième version, que je vais apporter, rien que pour voir si je peux l’amener à cette qualité demandée pour publication. Rien qu’à l’idée de le relire encore… mais bon, comme ça fait plus de dix mois que je ne l’ai pas lu, on ne sait jamais.

Ah! oui, et moi qui ne suis pas très nouvelle, sauf quand on me le demande (deux fois pour des collectifs), j’ai commencé une nouvelle pour la revue Moebius que la blogueuse de La plume volage m’a remise en mémoire.

À croire que les blogues sont devenus ma source de créativité première!

lundi 7 juin 2010

Les Créateurs de la Petite-Nation devant public

Le 5 juin dernier, sous un chapiteau installé à l’auberge de jeunesse de Saint-André-Avellin, c’était une première dans la Petite-Nation. Et une première aussi pour les Créateurs de la Petite-Nation qui, habituellement, demeurent plutôt dans leur atelier respectif.

Pendant 90 minutes, sous l’œil attentif de l’animateur qui avait soigneusement préparé la musique d’ambiance et qui s’est même permis de danser sous la pluie, au rythme de « Singin in the rain », onze des Créateurs de la Petite-Nation (Michelle Lemire, Louise Falstrault, Denise Harvey-Desroches, Guy Morest, Valérie Dugré, Catherine Boisvert, Koen de Winter, Lise Poirier, Johanne Larouche, Jean-Marc Gladu et Noëlla Lévesque) furent divisés en trois équipes et chacune d’elle a peint un tableau 36 pouces sur 36 pouces devant un public très intéressé.

Malgré quelques averses qui n'ont pas vraiment dérangé les artistes, la bonne humeur régnait. Les trois tableaux ont été vendus aux enchères. Les Créateurs ont tellement aimé l’expérience qu’ils ont bien l’intention de récidiver l’an prochain. Le douzième créateur nommé pour l’occasion animateur-encanteur, Özgen Eryasa, a conclu l’après-midi en invitant tout le monde à rendre visite aux artistes dans leur atelier respectif.

Album d'une soixantaine de photos de l'événement sur le site des Créateurs>>>

(Le chapiteau avant que les visiteurs arrivent, photo de Claude Lamarche)