dimanche 7 mai 2017

Le chœur des femmes a conquis mon cœur

Si je tenais un blogue d’actualité, je parlerais des inondations. De la rivière Petite-Nation et de la rivière des Outaouais.
Si j’étais très politisée, je parlerais des élections présidentielles de la France, je dirais que j’hésite à partir aux États-Unis pour punir Trump, pour exprimer mon désaccord avec ses décisions.
Mais voilà, il pleut donc je lis. J’hésite à voyager, donc je lis.

Choix entre :
Pieds nus dans l’aube, Félix Leclerc 
Le bal des absentes, Julie Boulanger et Amélie Paquet
Celle qui reste, celle qui fuit (tome 3 de L’amie prodigieuse), Elena Ferrante
Violette Leduc, Carlo Jansiti
Le chœur des femmes, Martin Winckler
Les hirondelles de Kaboul, Yasmina Khadra
Le vieux qui lisait des romans d’amour, Luis Sepúlveda

Mais cette liste, établie comme un devoir de méthodologie, aussi ennuyante qu’une commande à un libraire ne dit rien, ne révèle rien, ne vend rien, n’inspire rien. 
Vient le temps de choisir lequel je lirai aujourd’hui, là maintenant, dans l’état d’esprit dans lequel je suis alors que la pluie tombe, légère, mais ininterrompue, alors que j’ai encore à l’esprit tous les livres vus, toutes les phrases entendues il y a une semaine déjà.
Je feuillette un peu. Je lis les premières pages ou la quatrième couverture. Pas de critiques qui pourraient m’influencer.

Les quatre premiers m’attirent :
Pieds nus dans l’aube parce que je veux relire (comprendre que j’ai tout oublié) avant la sortie du film produit par le fils de l’auteur.

Le bal des absentes parce que j’aime bien le blogue de ces deux professeurs de cégep qui voudraient bien qu’il y ait plus de livres écrits par des femmes dans les cours offerts au collégial. Mais comme c’est un livre qui donne envie de lire d’autres livres, je vais retarder un peu. Je vais commencer par lire ceux de cette liste.

Quant au roman d’Elena Ferrante, comme il m’appartient j’ai tout le temps de le lire et je veux retarder le moment de déguster comme on le fait pour un dessert rare… et cher

Tout ce qui tourne autour de Simone de Beauvoir m'a toujours intéressée depuis que j'ai lu Les mémoires d'une jeune fille rangée, à quinze ans. Alors la biographie de Violette Leduc, auteure de La bâtarde, lu également à l'adolescence, devrait me plaire. Comme la majorité des biographies.

Les trois derniers ne me disent rien. Ni Kaboul ni l’Amazonie ne m’attirent, ne m’ont jamais attirée. Il fallait tout le talent d’une ou deux membres de mon cercle de lecture pour me convaincre de tenter l’aventure. Je suis une irréductible Nordique. Une incorrigible romantique qui préfère les histoires d’amour, les relations humaines plutôt que les descriptions de la nature ou les conflits raciaux.

Donc, j’ai opté pour Le chœur des femmes. J’ai plongé. Je n’en suis ressortie qu’hier. Lu le matin au déjeuner, une bonne partie de l’avant-midi, délaissant les tâches ménagères. J’ai lu le soir alors qu’il n’y avait rien d’intéressant à la télévision. J’ai lu certains après-midis puisque de toute façon je ne pouvais aller me promener en bicyclette ni semer de gazon. 
De toute façon, je n’avais pas eu besoin d'autre raison que de vouloir poursuivre parce que j'aimais, point. 

C’est l’histoire toute simple du gentil docteur qui soigne et non pas qui diagnostique et du stagiaire qui ne cesse de râler. Un roman français, avec quelques clins d’œil au Québec, une parlure argotique que j’adore. Une apparence d’opéra où les choristes chantent chacun leur tour soit andante ou largo ou lento. On s’en fout. Surtout divers points de vue sur le monde médical (l’auteur est médecin lui-même). Un secret révélé à petites doses, à la limite du vraisemblable, mais qu’est-ce que j’en sais moi de la science médicale. Bien sûr, selon mes bonnes habitudes, j’ai passé plusieurs pages, des cas vécus et détaillés qui n’apportent rien à l’histoire, mais jamais, je n’ai voulu lâcher. Et suprême habitude qui confère à l’ouvrage son quatre étoiles et demi — si j’avais à lui en attribuer une —, même après avoir été voir la fin, je suis revenue tout lire dans l’ordre. Et mieux encore, la lecture m’a insufflé quelques idées — en tout cas quelques paragraphes — pour mon roman toujours en cours de correction.

Alors, bien sûr, je veux que la pluie cesse, que les rivières reprennent leur cours… mais je trouverai bien d’autres prétextes pour entamer le prochain : Le bal des absentes.

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