dimanche 30 novembre 2025

De sa mère à la mienne, de ses mots aux miens

30 novembre, mon père aurait eu 103 ans. Pourtant c’est à ma mère que je pense.

Parce que je lis Se perdre une boussole sur le cœur de Julie Bosman qui écrit sur sa mère, je revois la mienne. Dans sa maison quand elle a été veuve pendant trois ans, au CHSLD pendant trois ans. Pas vraiment malade, mais pas vraiment autonome.

Dans un « récit protéiforme, Julie Bosman revient sur les conditions de la mort de sa mère et tente de retracer les contours fuyants de sa vie. »

Protéiforme : adjectif – Qui peut prendre diverses formes. Visuellement, en feuilletant les pages, on voit tout de suite : fragments, paragraphes courts, dialogues, courriels, quelques lignes. Presque de la prose poétique. Bref, j’adore. Convient bien à ma façon de penser. Le texte respire et entre chaque phrase, on a le temps de réagir.

Presque toutes les phrases de l’écrivaine réveillent des souvenirs, des émotions. Elle emprunte à d’autres auteur.e.s des phrases pour écrire ce qu’elle ressent. Des mots venus de pas mal les mêmes livres que je lis : Martine Delvaux, Élise Turcotte, Sylvie Drapeau, Catherine Mavrikakis, Hélène Dorion, Christine Angot. Une bibliographie de huit pages qu’elle désigne du joli mot : «accompagnements».

Un livre miroir.
Elle se pose des questions. Les miennes surgissent.
Elle se souvient. Je me rappelle.
Elle revoit les derniers jours. J’entends les dernières paroles.
Elle écrit. Cette nuit, entre deux somnolences, des mots, des phrases tournoyaient dans mon esprit.

Je ne souligne plus, ni ne surligne les phrases significatives et note moins que dans les années où j’écrivais des romans, où je devais analyser et non seulement ressentir. Mais pour celui-ci, je serais tentée. Presque à chaque page.

Souligner des phrases qui nous touchent à divers degrés, à divers moments de la journée, de l’année. Selon nos propres états d’âme, nos culpabilités, nos hontes, nos questions. Selon notre propre vécu.

Écrire sur notre mère, sur notre père, c’est vouloir comprendre notre propre vie. 

Et page 181, grand sourire. L’auteure ne sait pas quelle lectrice je suis! Le fait d’avoir crypté quelques mots dans une coupure de journal m’a rendue encore plus curieuse... et bien sûr, j’ai trouvé.

C’est pas que le livre sur sa mère! Un livre sur toute la société des années de silence.
« Ma langue maternelle est le silence »
Silence sur l’avortement
Sur les filles-mères
Sur le viol
Sur la violence
Sur les enfants adoptés
Sur les enfants abandonnés
Sur les secrets
Sur les non-dits, ce qui ne se disait pas, ce dont on ne parlait pas.
On ne disait pas je t’aime
Aujourd’hui on le dit trop? À tout le monde. Sans nuances, sans établir le degré. C'est pas vrai qu'on aime tout le monde au même degré. Pourquoi la langue française n'imite-t-elle pas les variations des Vietnamiens. Un mot différent selon les personnes. Il faudrait aussi un mot différent selon les années.

Pour Julie Bosman, ce n’est pas une
« littérature rédemptrice, capable de sauver par le geste, d’une liquidation du deuil de la faute, de la honte par le texte.
Ce n’est pas là, dans l’aveu, que se situe mon rapport à l’écriture, pas dans le besoin de se délester, de se débarrasser de quelque chose qui habite, étouffe, broie, mais dans le désir d’investir l’espace de la conversation intime, des liens vivants, du tremblement, de la liberté, de la solidarité, de la communion où une parole peut être pris et accueillie »

Un livre qui me ramène aux miens, mes mots.
La mienne, ma mère.
Je suis contente et encore très fière d’avoir pu l’interroger, la faire écrire les réponses à mes questions, me raconter encore et encore la vie de ses tantes, de son père, de ces orphelins Deguire, de cette grand-mère qui se disait Irlandaise du seul fait que ses parents soient nés en Irlande.
J’ai pu à mon tour raconter, romancer après avoir cherché, documenté. Par écrit cette fois. Dans trois romans.

Elle a eu le temps de lire le premier : en 2011.
Et quand j’ai inventé des romances pour combler les trous, imaginé des drames pour lever un secret, elle a cru que c’était vrai :
« Albert a vraiment aimé Albertine?
— Et non, maman, c’est moi qui l’ai inventé! »

C’était juste avant mon cancer.
Juste avant que je lui dise. Elle croyait que ça aussi je l’avais inventé.
Je lui ai montré la petite ligne encore rouge sur mon sein.
Juste avant que je perde mes cheveux.
Elle est morte cinq mois plus tard.
Je crois encore que ç’a (peut-être) un lien.

On n’en finit pas de notre enfance. 
On n’oublie jamais nos morts qui vivent toujours en nous.
Juste qu’on ne se bat plus contre eux comme des adolescents rebelles, on se bat contre nos démons.
Ou on fait la paix.
Ou on les ignore.
Ou on écrit!

Merci Julie Bosman.

mercredi 26 novembre 2025

Lachute, terroir de souvenirs!

Pour le livre Lachute, terroir de souvenirs ! elle est à la fois auteure, directrice, éditrice, blogueuse, relationniste, cheffe de projet, responsable du marketing, hôtesse, animatrice. Elle a tout réussi. Ce fut long d'espoir, ce fut stressant, jusqu’à la fin : le jour du lancement, il y eut un peu de neige, un peu de glace noire, mais surtout beaucoup d’embarassades et de sourires.

Michèle Bourgon y a longtemps pensé à ce livre, elle l’a tellement voulu. Elle l'aime tellement son Lachute, là où elle est née, là où elle a grandi, là où elle a enseigné, là où elle a aimé.
Pour raconter ses souvenirs, ceux des gens qu'elle a côtoyés, qu'elle a aimés, elle a fait appel à 80 personnes, a lu plus de 125 textes. Lus. Corrigés. Relus. Sans compter les centaines de courriels aux auteur.e.s, à l’imprimeur, aux médias, aux maires, aux librairies, aux bibliothécaires.

Il est beau, coloré. À son goût.
Elle a tout fait. Sauf le graphisme et la mise en page.
Je fus sa graphiste.
Et un peu sa confidente, je pense.
Elle dit que c’est mon livre aussi. Pour elle oui, pour moi, non. Quoiqu’à bien y penser, si quand même un peu.

Pour moi, il y a trois catégories de livres : ceux que je lis, ceux dont je fais la mise en page, ceux que j’écris j’ai écrit. Chacun m’apporte différentes satisfactions. Ça reste qu’ils nourrissent tous ma passion des livres.

Je pourrais presque écrire, comme Lydie Salvayre dans Autoportrait à l’encre noire :
« Je vis avec mes livres. Je pense avec mes livres. Je dors avec mes livres. Ils sont ma force et mon réconfort. Ils comblent mon besoin d’admirer, ils me fortifient, ils m’augmentent, ils me transforment, ils m’instruisent, ils m’égayent, ils m’enivrent, ils me multiplient, ils m’écorchent, ils m’allègent, ils m’enchantent, ils m’emportent, ils m’attendrissent [...] Je ne saurais vivre sans eux. Et je veux mourir avec eux. »

Et comme le dernier « vrai » mien date de 2019, comme je ne me sens absolument plus la force ni la patience ni le cœur à me lancer encore dans l’autoédition-autopromotion, dans cette folle aventure que Michèle Bourgon a vécue la dernière année, je crois bien que pour les années à venir, je serai comme ces femmes qui ne peuvent (plus) enfanter, je vais porter les livres des autres : ceux que je lis et ceux que je mets en pages.

Et encore toutes mes félicitations à Michèle Bourgon pour ce collectif rempli de souvenirs! Les livres seront en vente les 28-29-30 novembre, à la Foire de Noël d’Argenteuil. Les profits de ces ventes iront à la Fondation de l’Hôpital d’Argenteuil.

Quant à moi, à Lachute, depuis bientôt 70 ans, je ne fais qu’y passer alors, dans ce livre, j’ai écrit :


La passante


Lachute.Un entre-deux, un mi-chemin. Entre Montréal et Gatineau. Lieu idéal de rendez-vous.
Elle n’y est pas née, mais elle aime y passer.Pas longtemps, mais souvent.

Elle a 8 ans, elle s’en va au chalet, au lac Simon.
Pour l’été.
En passant dans Lachute, sa mère se pâme devant les belles maisons de briques rouges.
Elle parle de l’architecture victorienne, du pont en porte-à-faux. Elle utilise le mot anglo-saxon.
La petite apprend de nouveaux mots. Elle aime les mots, les lire surtout.

                                                                              ***

Elle a 15 ans, elle revient de son camp de Guides, elle doit retourner au chalet.
À la gare Jean-Talon, elle prend le train pour se rendre à Papineauville. Avant, il y aura Lachute.
Elle entend encore le chef de train crier : « Lachute/Lachout ».
Aujourd’hui encore, elle répète chaque fois qu’elle y passe.

                                                                               ***

À 18 ans, elle part de la ville de Saint-Laurent à vélo, elle pédale, traverse plusieurs villages et se rend à la Laiterie Lowe.
Achète et déguste lentement un cornet de crème glacée.
Au chocolat, sa saveur préférée.
Elle ne fait que passer, elle doit retourner chez elle.
Écrire son journal, raconter ses aventures.

                                                                                ***

Adulte devenue, elle s’y rend pour acheter fruits et légumes au célèbre Marché aux puces, le mardi.
Elle en profite pour manger des mets chinois, ou un morceau de gâteau aux carottes chez Mikes ou encore les beignes chez Dunkin’Donuts.
Il n’y en a pas chez elle, dans la Petite-Nation où elle demeure désormais.

***

Un certain soir de février 1997, à l’invitation de Dominique Legault, la toute jeune Maison de la culture présente une exposition des tableaux d’une amie artiste.
Elle aime les mots, les livres, mais les tableaux aussi.
Elle s’y rend avec une autre amie.
Dehors, une neige collante tombe.
À l’intérieur de l’hôtel de ville, la longue salle étroite est vide.
Et si personne ne venait?
Personne n’est venu.
Sauf un monsieur.
Un passant aussi.
Le député Maurice Dumas.
Il a acheté un tableau.
L’artiste invite ses compagnes au restaurant.
Juste en face, de l’autre côté de la bande centrale joliment installée sur la rue Principale.
Le 16.
Le vin est bon, le menu varié, les plats succulents.
Aujourd’hui, le restaurant Le 16, comme tant d’autres, est fermé.
D’autres ont ouvert.

***

Depuis qu’elle connaît Michèle Bourgon, la passante passe plus de temps à Lachute.
Chez Eatalya, chez Le Caucus.
Comme elle, Michèle écrit.
Elles s’entendent bien.

***

Pour la passante, le nom d’une ville ravive les souvenirs des gens qu’elle y a côtoyés,
des mots qu’elle y a entendus ou qu’elle y a prononcés,
des traces qu’elle y a laissées,
de beaux moments qu’elle y a passés.
La passante l’écrira.

vendredi 7 novembre 2025

Émotions



Émotions de novembre. Dix-sept ans de blogue! 

De toutes les émotions de la roue de Robert Plutchik (voir Wikipedia), je dirais que depuis le 2 août, depuis le jour où nous avons atteint le fonds du puits, j’aurai connu — dans l’action au début, dans l’attente souvent —, presque toutes les émotions répertoriées. Je n’en suis pas encore à l’extase devant la toilette enfin propre, ni la sérénité en écoutant, en surveillant l’eau qui coule du robinet, mais je suis optimiste, au moins elle coule, abondante. Pour la boire, on va attendre encore un peu! Confiantes.

Mais les émotions — en nombre plus restreint— qui me ramènent ici, sur ce blogue plus ou moins délaissé — la surprise, l’étonnement, l’admiration — c’est une étude : Tenir un blogue au Québec. C’est en lisant, sur Facebook — passage obligé désormais —, un message d’une des blogueuses que je suivais, d’une auteure que je lis encore, Catherine Voyer-Léger, qui m’a appris l’existence de cette étude. Le lendemain, dans un commentaire d’une autre (ex) blogueuse, Geneviève Blouin, j’ai eu accès gratuitement au fichier PDF.

Émotion vive, cœur accéléré, recherche rapide, espoir eh! oui, joie, vanité, petite danse de victoire : mon blogue est cité dans la liste des répertoriés! Pas étudié, presqu’invisible avec 300 autres, mais présent.

Retour en arrière de quelques années. Au temps du bon temps des blogues, d’avant les réseaux sociaux. Ces doux matins où j’en découvrais, où j’en lisais, où j’avais hâte d’écrire un nouveau billet. Un temps bien fini. En tout cas pour le genre de blogue que je tenais, que je tiens encore au gré de mes humeurs.

Dans cette étude, il est écrit noir sur blanc avec des mots d’universitaires, de recherchistes ce que je sens, ce que je pense avec mes mots à moi plus ou moins littéraires.
Comme l’exprime Sébastien Rouquette, « l’interaction avec les lecteurs, l’attente de leurs commentaires, de leurs conseils, font partie intégrante des motivations des blogueurs [extimes] ». Ces blogueur·euses seraient, si je puis dire, des diaristes de l’ère numérique.
Déjà en 2008, alors que je commençais tout juste le mien (le nôtre au début, De nos pinceaux et de nos stylos, celui de Louise Falstrault et de Claude Lamarche) déjà Sébastien Rouquette écrivait le mot «extime». Va pour extime, peu importe, chez moi, pas un véritable journal intime puisque ce que j’ai écrit relevait plutôt du domaine public : entre le début et aujourd’hui, les sujets ont varié entre les livres, les auteur·e·s, les voyages, les artistes peintres, la Petite-Nation. Pas tant d’analyses comme des petites chroniques, des billets justement. Du domaine de l’intime, un peu quand même : des impressions, des émotions.

Émotion encore, petite tristesse, désappointement, confirmation de la fin des carnets chez Hamac. Moi qui m’y voyais le printemps dernier encore. J'étais en retard dans les nouvelles, comme on dit!
On mesure en effet peut-être un peu mieux, quelque 20 ans après, l’importance globale du phénomène bloguesque et, à l’intérieur de celui-ci, la place relative de certaines pratiques (tel l’usage du blogue à des fins d’écriture de soi), de même que certains déclins (comme l’intérêt initial des maisons d’édition pour la publication de blogues, qui semble s’être essoufflé).
Ainsi, la collection « Hamac-carnets », consacrée à la publication de blogues, s’est interrompue en 2017 avec la publication de Je pars en Inde de Véronique Daudelin.
En revanche, cette étude m’aura appris qu’on peut « laisser des traces », archiver notre blogue à la BAnQ, sans devoir passer par une publication avec ISBN et tout le tralala tradionnel. En revanche, il y a sélection et crituères de sélection.
D'autre part, pour quelqu’un qui sait — et qui veut vraiment — chercher, on peut trouver plusieurs blogues sur Internet archive, une immense bibliothèque numérique. Les billets sont archivés par date. Pas besoin de rien faire, ça se fait tout seul et on dirait bien que c,est légal, même si personne ne nous demande la permission.



Dernière émotion. Celle qui me réjouit le plus. Par sa douceur. Parce qu’elle vient d’encore plus loin que le début du blogue. Née au fil du temps. Ne s'est jamais affaiblie depuis. Faite d’une tendre combinaison autour de l'admiration sans jalousie. Comme un amour inconditionnel sans qu'on s'en explique ni ne cherche à le faire

Bien sûr, elle est née au sujet d’un livre... et de son auteur. 
Me connaissant, quoi d’autre!
Bientôt, le 7 décembre, à Ripon.






mercredi 8 octobre 2025

Lectures d'un matin d'automne

 « je n’arrivais pas à me vider la tête, abandonner l’acte qui consiste à penser. [...] La seule chose que la méditation me procurait, c’était un moment d’apnée, l’occasion de dresser la liste des choses à faire, ou de profiter de cet état de demi-sommeil pour m’approcher de l’écriture. »

                                          Il faut beaucoup aimer les femmes qui pleurent, Martine Delvaux

L’écriture n’est jamais loin. En tout cas les mots, les phrases. Même la nuit quand je ne dors pas, même quand je roule à vélo, lentement, en admirant les montagnes orangées. Même quand je fais la vaisselle. Et encore plus quand je lis Martine Delvaux.

« Est-ce que c’était de l’amour que j’avais ressenti, ou le bonheur d’être choisie? »
                                 Il faut beaucoup aimer les femmes qui pleurent, Martine Delvaux
À défaut de voir mes écrits publiés, je lis ceux des autres, je lis les mots des autres qui me donnent parfois l’impression qu’ils sont les miens tellement ils sont ce que je pense ou ressens ou ai vécu.

Ces mots qui cherchent à être écrits se faufilent, se bousculent sans ordre, s’imposent, s’effacent aussitôt. Je sautille d’un sujet à l’autre : raconter notre puits de surface plus ou moins vide depuis le
2 août, qui a bénéficié de la pluie d’hier, alors on ose ouvrir les robinets plus souvent. En faire une saga, comme mon père, dans Les toqués du firmament, quand il a conté « le miracle des tomates » parce que les tuyaux de renvoi avaient gelé, parce qu’en pleine fête du Jour de l’an, il avait haché (oui, oui, avec une hache) la terre et un boyau des eaux usées et parce qu’au printemps les tomates avaient poussé, abondantes!

Tout est flou, sans consistance. Du coq à l’âne comme toujours. Communiqué de presse à réviser. Réponse à trouver pour une question dans un courriel. Espérer voir un courriel au sujet du puits. Relire une question posée dans Messenger, commencer une réponse, abandonner, ce serait trop long et serais-je comprise? Hésitation. Silence finalement.

Je traînasse sur Facebook, sur Instagram. Chez les éditeurs, événements littéraires, évidemment. Dans les livres, encore. Être intriguée par Se perdre une boussole sur le cœur de Julie Bosman. Julie Bosman? Chercher. Qui elle est. Ce qu’elle a écrit. Lire quelques extraits. Chercher si ses livres sont en numérique. Prochaine disponibilité : le 26 mars 2026. Je n’aurai pas la patience. Ça fait 75 ans que je veux tout, tout de suite!

Au Bal des citrouilles, à Ripon, en fin de semaine passée, j’ai jasé avec deux auteures, des femmes de mon âge. On se demandait bien quel éditeur veut des écrits de femmes de nos âges. Qui n’ont ni passé célèbre ni avenir glorieux. Mais qui persistent et signent encore!

                             
Et finalement, l’heure de la journée avançant, la faim se manifestant, du Bal des Citrouilles au comité du patrimoine de Ripon, je me suis retrouvée sur le site de la MRC Papineau (oui, oui, « ma » Petite-Nation!) et le reste de la matinée, j’ai oublié les mots, les livres... Admirative, curieuse, ébaubie, j’ai navigué dans toutes les pages du site. Je me suis promenée dans le patrimoine bâti, le culturel, le religieux. J’ai été surprise de voir tant d’organismes qui travaillent à faire connaitre l’histoire et le patrimoine de leur coin de pays. Je croyais avoir tout vu avec le 350e de la Seigneurie de la Petite-Nation, mais non...

Tous ces mots, toutes ces phrases que je voudrais écrire parfois ne sont pas que dans les livres. Ils sont aussi dans des sites Internet!

Merci Marie-France Bertrand, quel travail, quelles recherches, quelles réalisations!

Lien vers le site de la MRC Papineau section patrimoine >>>

vendredi 3 octobre 2025

Il restera toujours la lecture

Pour ne pas oublier ou pour consulter
j’écris :
les rendez-vous sur un calendrier
des listes aussi sur un calepin
des notes et des chiffres dans un cahier
j’encercle, je souligne

Pour le reste qui trotte, qui se faufile, qui insiste parfois, qui rêve a rêvé de livre
Il reste ce blogue

Octobre
Le six mois des éditeurs pour accepter, refuser ou ne rien dire est bien passé
Ne plus y penser
J’aurai essayé
En voyant tous ces livres de la rentrée littéraire
En voyant sur Facebook et encore plus sur Instagram (oui, oui, j'y suis retournée) tous ces premiers romans, récits, essais
En lisant tous ces anciens étudiants et étudiantes en création littéraire
Je vois bien qu’il reste moins... qu’il ne reste plus de place pour les bébéboomers

Je cite Laurent Gaudé à l’émission à La grande librairie :
« J’écris et je lis pour avoir mille vies! »
À défaut d’écrire plusieurs vies, je vais en lire quelques-unes!

Il me reste tout de même la lecture
Il y aura toujours la lecture
Se perdre une boussole sur le cœur, Julie Bosman
La fille de la foudre, Gabrielle Boulianne Tremblay
Il faut beaucoup aimer les femmes, Martine Delvaux
Architectes de la joie, Anaïs Barbeau et Steve Gagnon
Reprise, Florence Chadronnet
Tout cela m’appartient, Virginie Chaloux-Gendron
Fourrer le feu, Marjolaine Beauchamp

Je veux tous ces livres
Lire tous ces mots toutes ces phrases tous ces fragments
Les faire miens comme si je les avais écrits
Y plonger, y flotter, s’y mirer
Probablement souvent, toujours autour des mêmes thèmes :
Femme, féminisme, mère, fille, être humain, amour, amitié
Aussi mots, écriture, livres, bibliothèque, librairie

Parce que je n’écris plus
Moins besoin, il faut croire
Moins pressant
Moins le temps
À force de moins, ça ressemble à pas du tout
Ça n’enlève pas ni n’annule ce qui fut
L’empreinte, la trace ne sera que le temps de ma vie
Faut que je me fasse à l’idée
Encore une fois
Probablement jusqu’à la fin

Alors je lis
J’en sens le besoin
J’en ai le temps
Probablement jusqu’à la fin
Ça donne des plus à ma vie
Pas plus de sens
Mais au moins plus de plaisir
Plus de joie
Plus de paix


vendredi 29 août 2025

De meilleure humeur donc plus causeuse


J’aurais dû en dire plus. En dire mieux.

Marie-Sissi Labrèche et Lynda Dion ont toutes deux pris la peine d’ajouter un « cœur » au petit billet d'hier, alors que je n’ai écrit que quatre lignes sur leurs livres.

J’ai presque honte. À peine digne d’un brouillon. Ai-je l’excuse d’avoir la tête ailleurs? L’excuse d’avouer n’être pas critique littéraire? Pas mon genre d’analyser, juger, expliquer, inciter. J’assume mon amateurisme en matière de compte-rendu. Mais j’aurais quand même pu élaborer un peu plus.

J’aurais pu dire... je le dis ici, je me reprends...

Bien avant que le mot autofiction existe, j’aimais les biographies, j’ai toujours aimé en lire, en écouter. La vie intime, les secrets, ce qu’on ne dit qu’aux vrai·e·s ami·e·s. J’aime que des écrivain·e·s osent. Merci aux éditions Québec Amérique d’avoir créé cette collection de trois souvenirs (Ne pas aimer les hommes) et bonne chance à la nouvelle maison d'édition Ventricule gauche (Ressac et bientôt Reprise).

Alors, j’ai été gâtée avec ces deux livres. Il y est question de leurs amours, de leurs expériences, de leurs hommes. Elles n’hésitent pas — ou peut-être que oui, mais elles ont réussi à vaincre anxiété ou honte ou peurs ou gêne — à aller fouiller loin autant dans leurs pensées, leurs réactions que leurs sentiments.

Et quelle prouesse dans l’écriture! C’est souvent — que dis-je toujours — par le style que je poursuis ou non la lecture d’un livre. Alors Lynda Dion, avec son enchaînement de phrases sans majuscule ni point, aurait pu me faire reculer, comme l'a fait Marie-Claire Blais qui, je crois, a été une des premières, sinon la première à utiliser ce procédé de "pas-de-point". Cette fois, ça coulait très bien. Peut-être qu'on s'habitue. Je ne dis pas que c’est facile à lire, en fait c’est surtout difficile à arrêter et recommencer, on ne sait pas trop où on en était avant la pause. Ce fut la même chose avec Un roman au four de Marie-Sissi Labrèche, il y a quelques mois. J’avoue cependant qu’une fois arrivée à son journal au sujet de Bado, avec police de caractères différente, je n’ai pas reculé, mais j’ai lu moins vite. Décroché un peu. Moins d’intérêt. J'ai préféré tout ce qui tournait autour de l"événement" qui a tout déclenché. Non, je n'ai pas trouvé qu'elle se répétait. Elle approfondissait. En tout cas, j’aimerais bien être un petit oiseau et voir la réaction de la femme qui a déclenché « l’attaque » première de toute l’histoire, si tant est qu’elle lise Ressac.

Quant au livre de Marie-Sissi Labrèche, je ne suis pas de sa génération ni de son milieu, je n'ai pas connu la moitié des garçons qu'elle a connus, mais je me suis reconnue dans le féminin si je puis dire, dans les réactions, dans les nons-dits et les attentes face à l'amour.  Pour ce qui est de tout le reste,  je vous réfère au texte de Claudia Larochelle. Celle-ci sait mieux que quiconque écrire clairement, précisément ce que je pense tout bas :
« Il n’y aura jamais trop de Marie-Sissi Labrèche. Comme chaque fois, la lire ressemble à l’heureuse reprise d’une conversation avec une amie, on se surprend à y puiser du réconfort pour garder la tête hors des flots. La littérature devrait aussi pouvoir être cette bouée-là. »


Voilà, ce que j'aurais dû écrire hier. L'avantage avec un blogue, c'est qu'on peut se reprendre, on peut avoir des billets ordinaires et d'autres plus travaillés. 
Et peut-être que finalement, mes meilleurs, ceux que je voudrais voir dans un livre, ceux qu'aucun éditeur ne semble vouloir... bon d'accord, je radote, je renote, je ressasse. Je me tais.

Texte de Claudia Larochelle >>>

jeudi 28 août 2025

Humeur du jour



C’est la rentrée.
Littéraire, scolaire, agricole.
Il pleut. Un peu. Pas autant que prévu, pas autant qu’on voudrait.
Il fait frais, j'ai sorti bas et pantalon. Il faut rentrer aussi. Ça ne me tente pas.
Dans la maison, je tourne en rond. Comme entre deux. En attente d'un puits, de deux projets à venir.
Pas encore le temps des marinades.
Je pourrais lire.
Devant l’avalanche des nouveautés, je pourrais commencer à noter les titres qui m’intéressent.

Au début de la semaine, j’étais bien assise sur ma galerie arrière, encore en short et encore en sandales quand j’ai terminé Ressac de Lynda Dion et Ne pas aimer les hommes de Marie-Sissi Labrèche. Je ne suis, n’ai jamais été, ne serai jamais, n'ai jamais cherché à être critique, alors simplement dire que j’ai aimé et aimerai toujours le style de ces deux auteures. Peu importe le sujet dont elle traite. Les deux ont écrit sur les hommes avec qui elles ont couché. Dit comme ça, c’est aussi cru que leur écriture!

Ce que j’aime des livres, c’est qu’ils éveillent une émotion. Que je ressente quelque chose. Cette fois-ci donc : de l’empathie, de la solidarité, de la sororité. De l’admiration : de tant se dévoiler, d’oser l’écriture sans point pour une (ce qu'avait aussi réussi Marie-Sissi Labrèche dans Un roman au four, il y a quelques mois à peine) et le langage cru et familier pour l’autre.

Ai-je déjà lu un livre où un homme divulgue tout ce qu’il a vécu sentimentalement, raconte ses expériences amoureuses? Donnez-moi quelques titres? Il me semble que les hommes ne m’émeuvent pas autant que les femmes. En tout cas, ces dernières années, force est de reconnaitre que je lis de plus en plus des auteures. Québécoises de surcroit.

En revanche, pas de citation, pas de phrases qui m’ont rentrée dedans.
Il faut dire qu’une de mes amies (à nos 13 ans, j'étais certaine que c'est elle qui publierait), au bord du fleuve pour deux nuitées, a écrit :
« Le vent du fleuve emporte les peines. Balaie le fond de l'âme comme au commencement de l'âge. »
Après ça, je suis restée accrochée au fleuve.

Il pleut toujours, le puits, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Je vais donc chercher ma prochaine lecture. Ah! tiens, peut-être relire Le mur invisible de Marlen Haushofer pour être prête à la rencontre de mon club de lecture.

Mise à jour :
Juste à lire : « Reprise de Florence Chadronnet est un roman d’une écriture à la fois fragmentée et nuancée », j’ai été lire l’extrait. Des fragments et une écriture au « tu ». Alors c’est certain que...
lien vers le site des librairies indépendantes >>>

mardi 5 août 2025

Comme ces histoires dont on parlera plus tard avec légèreté



Été 2023 et été 2025

Premier hiver à l’Étoc (nom que mon intellectuel de père avait donné à la maison qu’il avait fait bâtir sur un... étoc, un rocher.) La froidure de janvier avait eu raison des tuyaux qui n'étaient pas vraiment à quatre pieds sous terre... à cause du roc. Bref, plus d’eau. Pendant trois mois. La neige dans le bain. Les gallons d’eau charriés de l’école, où mon père et moi enseignions, jusqu'à la maison -- en motoneige puisque le chemin n'était pas déneigé--  où la patience légendaire de ma mère fut mise à rude épreuve. Pas de voisins pour nous aider. En mars, je m'étais fait couper les cheveux pour qu’ils soient plus faciles à laver.

L’hiver suivant, j’étais déjà déménagée, les tuyaux gèlent à nouveau, mes parents emménagent à Saint-André-Avellin pour la fin de l’hiver.

52 ans plus tard, Notre-Dame-de-la-Paix, au sous-sol, après le lavage hebdomadaire de vêtements, la pompe ne s’arrête plus. Je l’arrête, la repars. Elle se désamorce, plus de pression, plus d’eau. Alors que les champs — de pommes de terre ou de blé ou de maïs ou de soya — qui m’entourent sont irrigués par de puissants jets d’eau ou le système Pivot... chez nous, le puits est à sec ou presque. Je sais, il n’y a pas de rapport, mais avouons que c’est un peu frustrant de voir tous ces jets d’eau et chez nous, rien. 

Je sais aussi, je traumatise à pas grand-chose. Comme un revenant d’il y a deux ans quand il a fallu refaire toute la « ligne » de la maison au puits. Et le souvenir revenu des hivers à l’Étoc. Autant mon père enjolivait les histoires dans ses romans (exemple ces hivers de 1972-1974 dans Les toqués du firmament), autant, j’ai une facilité à créer des amalgames et des associations d’idées. La nuit surtout. Peut-être juste pour le plaisir de raconter.
 
Il faudra être patiente, attendre qu’il pleuve.

Heureusement, contrairement à ma première année dans la région, c’est l’été. J'ai une piscine. J’ai des voisins, des ami.e.s, la municipalité qui me fournit l’eau. J’ai les cheveux courts!
Et nous avons connu tellement pire : le verglas, le derecho.

Je ne pensais pas, un jour, avoir hâte qu'il pleuve!

Comme j’aime bien les exergues, les citations. Voici celle du jour :
Il ne faut pas pleurer pour ce qui n'est plus mais être heureux pour ce qui a été. 
Marguerite Yourcenar

samedi 26 juillet 2025

Les mots des autres

                      

Dans les années 1990, alors étudiante à la maîtrise, j’ai tenu un carnet de citations, une sorte de bibliothèque mobile. [...] Je les relis, elles me font l’effet de matières fossilisées.

Il reste que, même dans ce monde d’instantanéité et ce réseau d’icônes, une citation bien frappée marque l’imaginaire et relance la pensée.

On écrit avec les mots des autres.
                                                                                                                Recueillir, Louise Warren

Un autre livre dans lequel je me reconnais. Lors de ces deux années de congé sans solde que j’avais pris pour devenir écrivaine — rien de moins —, je notais aussi des citations. Et je les commentais.
173 citations écrites à la main, 173 commentaires. Déjà genre blogue.
Qui se termine par le mot « Paix », mon préféré.
Beaucoup de Simone de Beauvoir, de Marie Cardinal, de Flora Groult, d’Anaïs Nin.
Citation numéro 87 : « Au XVIIe siècle, savoir écrire c’est déjà savoir bien écrire. » 
                                                Qu’est-ce que la littérature? Jean-Paul Sartre.

Les mots des autres, les miens.
À défaut de voir les miens publiés ailleurs que dans mon blogue (toujours pas de réponse des éditeurs sur un manuscrit envoyé en mars), je m’occupe de ceux des autres.
Au printemps, ceux de Colombe Turpin qui a publié Le mystère de Juliette.

Ces jours-ci, ceux que Michèle Bourgon regroupe dans un livre sur les souvenirs de Lachutois et de Lachutoises. Une bonne centaine de textes d’une bonne cinquantaine de personnes. Des lieux, des commerces, des personnages, les écoles, le sport, l'amour.

Monter un livre, c’est toute une aventure.
Que j’adore parce que je m’y sens bien. Je me sens utile. On apprécie ce que je fais. Je sais quoi faire, je sais où chercher, à qui demander des informations (merci Marthe Lemery). Et c’est un peu comme écrire : je doute, je fouille, je lis, j’uniformise. Et je travaille étroitement avec Michèle Bourgon qui, heureusement pour ma petite tête-qui-ne-se-décide-jamais, aura toujours le dernier mot. C’est son livre, pas le mien.

En 1976, 1977, alors que je ramassais les citations, je ne savais pas que j’allais devenir infographiste, metteuse en page, le restant de ma vie, mais finalement c’est une autre façon de créer à partir des mots. Un journal, un dépliant, un bulletin, un blogue et même des livres.

Je retourne donc à ces mots... des autres.



samedi 21 juin 2025

Quand je n'écrirai plus, je lirai encore

Que font les écrivains quand ils n'écrivent pas.

Ils s’écrivent. 

                                            Aurelie Valonges
J’en suis là : parler de moi.
Ai-je déjà fait autre chose?
Écrire
ce que je connais
ce que je vis
mes souvenirs des ailleurs
et mon contentement d’ici

Je continue à marcher dans un chemin d’écriture
des pas sans fin
au ralenti maintenant
je tourne en rond parfois

Le manuscrit Chemins d’écriture
envoyé à cinq éditeurs il y a trois mois
silence
Après ceux de Montréal,
irais-je vers ceux de la région?
comme en 2011
ou comme en 2019, me contenter du blogue
cesser de vouloir
avant de devenir frustrée
je ne serai pas écrivain
je suis tout de même auteure
Je fus celle que je voulais devenir un temps
m’en réjouir
m’en contenter

Tant d’autres veulent
les offres d’écriture ne manquent pas
par des institutions, des organismes, des individus
tout le monde peut écrire, master class, ateliers d’écriture, camp littéraire, comment devenir écrivain
Les sites d’auto-édition se multiplient
en France surtout, mais ici au Québec aussi
Amazon offre bien des avantages
La Rocade me tente,
mais que peuvent-ils faire que je ne sache faire
et Amazon : l’idée me rebute.

Toujours la même question depuis cinquante ans
quelle sorte d’écrivain veux-je être?
Je le sais bien
juste écrire et que mes écrits soient publiés
le reste ne m’a jamais vraiment intéressée
sauf s’il faut jouer le jeu
comme un passage obligé
Que je ne me surprenne pas alors de ne pas être éditée!

Depuis le « 75 ans »
Écrire le chiffre
voir les 7 et 5 collés
ça fait vieux
ça fait à quoi bon me démener pour quoi que ce soit
vit dans la paix le temps qu’il te reste
non pas abandonner, mais laisser aller
cesser de vouloir être ailleurs
aimer être ici





Regarder le vert des feuilles encore jeunes
entre deux grands pins, entre les branches d’orme qui montent et descendent
comme les bras de l’enfant qui joue à l’oiseau
le ciel bleu
aussitôt l’envie de l’écrire ce ciel bleu

S’il pleuvait
je rentrerais
j’écrirais
je chercherais des métaphores
Moi qui suis trop terre à terre
je ne sais dire
que ce que je sens ou pense
je ne sais pas transposer






Dehors
devant les arbres et les fleurs
mais toujours avec les livres et les mots des autres
aujourd'hui ceux d’Hélène Dorion
qui sait si bien métaphoriser
mes forêts sont un long passage
pour nos mots d’exil et de survie
un peu de pluie sur la blessure
un rayon qui dure
dans sa douceur
et quand je m’y promène
c’est pour prendre le large
vers moi-même

Quand je n’écrirai plus
je lirai encore.

samedi 14 juin 2025

Où il est question (encore et toujours) de livres



Il fut un temps où j’écrivais dans un journal. Un sujet à la fois.
Il fut un temps où j’écrivais des romans. Une histoire à la fois.
Maintenant, je donne libre cours à cet esprit qui n’arrête pas de penser, qui mêle tout, qui saute du coq à l’âne.
Pour le faire taire, il doit parler, il doit écrire.
De tout ce gribouillage, un seul thème récurrent : les livres.

Donc le pêle-mêle des dernières semaines :
Il y eut le livre de Colombe Turpin: Le mystère de Juliette. Une auteure de la Petite-Nation qui en est à son quatrième roman. Où il est question de fées au pays de la Terre, une histoire de brisure et de réhabilitation. L’auteure présentera son livre dans diverses bibliothèques de la région. Lien à la fin du billet.

Et puis par la poste pour la première fois, La revue Les libraires.
Pas besoin d’aller la chercher à « ma » librairie Rose-Marie. Surprise : revue tête-bêche : d’un côté la revue habituelle, de l’autre, un spécial « Le 12 août j’achète québécois ».
Le temps frais me permet de déguster lentement sans me sentir coupable de ne pas être dehors.
Je furète, je m’attarde À Rafaële Germain, je découvre la librairie Annie Proulx, je cherche mes prochains achats et surtout mes prochains emprunts chez Prêt numérique.

Dans la revue, une réponse de la libraire Annie Proulx m’intrigue : « Sans contredit [je voudrais qu’on découvre l’écrivain] Michel-Maxim Legault! J’ai eu un coup de cœur pour son livre Michelin. »
Comme toujours, je me précipite chez BAnQ ou Biblio-Outaouais pour... le cœur me débat... Michelin! Je dévore. Original, un “monologue autobiographique” est-il écrit dans La Presse. De quoi oublier Trump, le Moyen-Orient, le ciel gris, l’eau froide de la piscine ou le gazon qu’il faut couper.

Et qui dit livre, dit : “toujours pas de nouvelles des éditeurs à qui j’ai envoyé un manuscrit”.
Trois mois. Je relance ou j’oublie? J’oublie ou je publie moi-même?
D’autres que moi se sont aussi posé la question. Je les connais depuis une quinzaine d’années via le blogue qu’elle tenait, via les livres qu’elles ont publiés, via les batailles personnelles et professionnelles qu’elles mènent. Les revoici, toujours complices, avec un concept d’auto-édition. Haut de gamme ajoutent-elles.
Mylène Gilbert Dumas et Elisabeth Tremblay ont donc fondé La Rocade.
L’auto-édition m’intéresse depuis longtemps. J’ai donc longuement regardé leur site, posé des questions, reçu rapidement des réponses. Ça me tente pour rééditer les trois tomes des Têtes rousses et peut-être le prochain-qui-n’a-pas-l’air-de-trouver-d’éditeur.
C’est une super idée. Une idée qui répondra sûrement à plusieurs auteur·e·s. Mais pas pour moi, pas pour l’instant. Pas tant que j’essaie d’éviter Amazon.
Toujours cette question mcsweenienne : en ai-je vraiment besoin?

Et entre deux brassées de lavage au sous-sol, je regarde les trois bibliothèques, tous ces livres amassés depuis cinquante ans! Qu’en faire? Si un jour — le plus lointain possible — je dois me résoudre à aller vivre dans un petit quatre et demi loué, je ne pourrais apporter tout ça. Alors, je jette, je donne. Tranquillement.
Surtout, je me détache. Je réussis à peu près à ne pas vouloir remplir les vides.
Les plus difficiles à laisser aller : les plus vieux, les Balzac, Victor Hugo, Proust, Simone de Beauvoir, Sartre, Camus, les soeurs Groult, Marie Cardinal. Et les Québécois. Les derniers à partir seront les reliés: Hervé Bazin, Han Suyin, Slaughter, Les rois maudits, les prix Nobel, les coffrets de Colette, d'Annie Ernaux.
Ceux que je garde le plus longtemps possible avant de les donner aux archives : les livres de mon père Jacques Lamarche, les miens, et ceux publiés aux Éditions de la Petite-Nation.
Si vous en voulez, laissez-moi le savoir.

C’était ma semaine.
Le temps se réchauffe, c’est sur la galerie arrière que je lirai... quoi donc? En attendant que Recueillir (un livre qui juxtapose prose et vers m’intéresse beaucoup ces temps-ci) de Louise Warren soit disponible, je vais jeter un coup d’œil sur son essai L’enveloppe invisible. Un livre qui commence par :
Le lieu que j’imagine se situe dans le territoire de l’attente. On ne le mesure pas, on ne le voit pas, on avance sur des pistes qui s’effacent à mesure. Pour l’instant, ce lieu m’échappe. Je l’appelle « l’enveloppe invisible ». Espace des mutations qui s’opèrent en profondeur. Je note : « Entrer dans une phrase comme dans un couloir sans savoir quelle porte va s’ouvrir. »
ne peut faire autrement que m’attirer.
Bonne semaine et bonne lectures ou bonne écriture ou bonnes brassées de lavage!

Lien vers La Rocade >>> 
Lien vers la revue Les Libraires >>> 
Lien vers Michelin >>>
Lien vers Colombe Turpin >>> 

mercredi 28 mai 2025

« Tesselle dans une grande mosaïque »


Au surlendemain de la clôture des célébrations du 350e anniversaire de la seigneurie de la Petite-Nation, tout est encore pêle-mêle pour moi.
Je croyais que l’événement était à 13h30, comme celui de Montpellier.
C’était à 11 heures
je suis arrivée à 12h30
tout était fini
presque.

J’ai eu le temps de voir l’emplacement de la capsule
j’ai surtout eu le bonheur d’avoir LE livre, Au fil de l’histoire.

Depuis, cul par-dessus tête, tourbillon et fouillis 
tous les mots se bousculent parce que je ressens tout à la fois :
reconnaissance, joie, orgueil sûrement.
Je veux dire merci, mais je trouve que ce n’est pas suffisant.
Je voudrais non pas dire, mais montrer
et pour ça je fais appel à l'autre moi, elle qui a la parole facile mais nerveuse

Elle s’avancerait vers ceux et celles par qui c’est arrivé, Marthe Lemery entre autres
Soit elle se mettrait à parler fébrilement
les yeux fuyants
les mains fouettant l’air
ou juste un grand sourire
ou même un trépignement comme une enfant qui vient de recevoir son bonbon préféré
son favori : sous forme de mots.

Soit elle oserait à peine les regarder
le ventre crispé
la gorge nouée  
de peur d’être devinée
de toute façon, ce serait trop
ce serait beaucoup
ce serait intense.
Alors qu’elle voudrait être comprise à mi-mots
peut-être un câlin qui dirait tous les mercis accumulés.
Elle a peur d’exagérer
de paraître orgueilleuse, prétentieuse
de ne pas mériter cette visibilité 
comme un compliment
de devoir expliquer pourquoi elle est si émotive
incorrigible sentimentale
compliments qui lui font plaisir pourtant.

Alors elle ne fait rien
elle attend
que le tourbillon cesse de tourner
elle se calme le pompon
pour y voir clair
pour trouver le ton juste
trouver les mots
dire qu’elle a depuis longtemps voulu laisser une trace
sans trop en connaître les raisons profondes
et voici qu’elle est dans un livre qui sera (qui est depuis le 27 mai) enfoui dans une capsule intemporelle
qui sera peut-être ouverte dans 10 ans.
Plus trace que ça...

Dans un livre!
Elle les aime tant
les livres, les mots, les phrases qui disent la vie, l'histoire dans ce cas-ci
qui apprennent la vie
elle les aime depuis toujours
elle a appris à se comprendre dans les livres, dans les mots
les siens, ceux des autres
elle cherche encore d’ailleurs
alors si ces personnes-auteures parlent de la Petite-Nation dans un livre,
si, en plus, elles parlent d’elle dans un livre
elle devient le cœur tout mou,
la parole hésitante
les yeux fuyants
vulnérable
elle se sent reconnue, comprise, aimée
c’est à son être profond, au meilleur d’elle-même, qu’elles s’adressent.

Mais peut-être n’est-ce qu’illusion
juste un hasard
elle se dit que c’est encore une émotion d’hypersensible
elle relativise
chacun·e son chemin, sa vie
elles ont croisé le sien
faut pas en faire tout un plat
pas minimiser non plus

Je veux dire la reconnaissance
mais je ne sais comment bien la mesurer ni l’exprimer.
Je veux dire aussi félicitations pour tout ce travail de recherche
bravo pour les textes
merci pour toute la visibilité pour ces « tesselles [d’une] grande mosaïque commencée il y a 350 ans avec la création de la seigneurie de la Petite-Nation. »

Dans ce livre, tu es « tesselle d’une grande mosaïque »
accepte et remercie
cesse de tout compliquer
retourne aux autres livres à lire
aux autres billets de blogue à écrire
et dis au monde que le livre Au fil de l’histoire est dans les bibliothèques de la région
et qu’on peut encore lire les 24 capsules sur le site Internet de la MRC Papineau.

Lien vers les capsules publiées sur Internet >>>
Reportage à TVA Gatineau sur cette capsule intemporelle à Montebello >>>



dimanche 25 mai 2025

Je ne suis pas née ici, mais je vais mourir ici


Il ne faisait pas chaud, mais il ne pleuvait pas.
Alors la cinquantaine de personnes réunies à Montpellier ont pu effectuer le parcours prévu par le Comité consultatif sur la culture et le patrimoine de la municipalité.

Un événement très bien organisé. Les musiciens Max et Frak nous guidaient de place en place. Le conseiller Guy Martel a terminé l'événement en beauté en chantant une de ses compositions.
Le comité, composé de Nicole Touchette, Richard Strasbourg, Nicolas L’Écuyer-Pilon et Lise Castonguay (absente sur les photos) a travaillé fort et depuis longtemps pour ce dévoilement de «plaques commémoratives valorisant la contribution de personnages historiques au sein de la communauté.»

Le parc municipal devient le Parc Joseph-Omer-Montpellier
La bibliothèque rend hommage à Maria Brault (dans les années 1940-1950, on la connaissait mieux sous le nom de Mme Gédéon Legault)
La place Joseph-Robineau
Et finalement le Centre communautaire Félicien-Bricault
Il fut question aussi du Jardin des souvenirs.

Les membres du comité nous apprenaient l’histoire de chacun·e et les visiteurs étaient invités à raconter quelques anecdotes au sujet de chacun. Les frères Montreuil ne se sont pas laissé prier, ils avaient des souvenirs à revendre. Des histoires de « snow », de chapelet autour du chat de leur grand-mère, d’hosties mangées que le curé Bricault allait chercher à Hull. « Ah les petits pendards! »

Quant à moi, ma petite contribution ne concernait que le curé Bricault.
Parce que je l’ai connu.
Autant à Montpellier qu’à Notre-Dame-de-la-Paix.
Parce que j’ai vécu une bonne dizaine d’été dans la Baie-de-l’Ours jusqu’à ce que mes parents décident d’y bâtir maison. J’y suis restée un an et demi avant de déménager à Notre-Dame-de-la-Paix où je vis depuis plus de 50 ans.

J’ai sans doute appris à quelques personnes présentes que l’ancêtre des Bricault, un soldat de Carignan, s’appelait Jean Bricault... dit Lamarche.
Eh oui, nous avons le même ancêtre! Bon, nos ancêtres communs remontent à huit générations dans les années 1770, mais tout de même. J’étais toute petite quand mon père nous le répétait chaque été : le curé Bricault est parent avec nous!
Et j’ai découvert encore mieux, sa mère était un Major et il se trouve que mon frère a épousé une Major de Saint-André-Avellin, alors nous sommes parents de ce côté-là aussi.

Je me souviens tout particulièrement d’une kermesse qu’il avait organisée, sans doute pour ramasser des fonds pour un de ses projets. Il y avait autant de jeux pour les enfants que d’activités pour les adultes.
Mon dernier souvenir de lui, c’est à Notre-Dame-de-la-Paix. En effet, quand j’y suis arrivé en 1972 j’ai su qu’il y habitait, je passais devant sa maison souvent. Je n’allais plus à la messe depuis longtemps, mais à la messe de minuit, je retrouvais mes messes d’enfant. Les sermons du curé Bricault n’étaient jamais longs ni ennuyeux.
Un été, j’étais en simple maillot de bain et je prenais ma douche, je me lavais la tête... dans la rue. Eh! oui, sous les jets d’eau puissants d’un arrosoir de pommes de terre. Qui passe en auto dans la rue? Qui ralentit? Le curé Bricault. Croyez-vous qu’il s’est indigné de nous voir en maillot de bain dans la rue? Pas du tout, il a trouvé que c’était une bonne idée. Avec un grand sourire, il a continué sa route.

Voilà, alors je n’oublierai jamais ni le curé Bricault, ni Montpellier. Qui oublie les étés de son enfance, de sa jeunesse?
Tout ce qui concerne l’histoire et le patrimoine de la Petite-Nation m’intéresse.
Je ne suis pas née ici, mais je vais mourir ici!

vendredi 16 mai 2025

Voyages d'encre





« À mi-chemin entre ici et là-bas, une journaliste, voyageuse et amoureuse des mots se questionne. [...] Oscillant entre l’essai poétique, le récit intimiste et le récit de voyage, l’autrice explore avec une plume sensible cet appel de l’ailleurs où l’on ne cesse de se découvrir, se nourrir et se confronter ainsi que cette nécessité d’un ici pour renaître autrement à soi. »
Site Internet des Éditons Somme Toute

Pour moi, le nom de Marie-Ève Blanchard n’évoquait rien.
Son nom pourtant sur bien des guides Ulysse.
Un guide Ulysse peut donner le goût de voyager
Sans même connaître le nom de l'auteur-e
Le nom du pays écrit en gros
Le plus important
Le plus attirant.

Mais pour les mots ailleurs, ancrage, voyage, bruissement du monde
Récit de voyage
et récit intimiste
Les mots lire et écrire aussi
J’ai voulu savoir le nom de l'auteure
Marie-Ève Blanchard
Tout savoir du livre et d’elle ensuite
Découverte de son blogue
https://mawoui.com/
Depuis 2011
Lu plusieurs billets
Retour à son livre : Les bruissements du monde
Maison d’édition : Somme toute (Hamac maintenant rattaché à Somme Toute)
Directrice : Anne Peyrouse
Qui a écrit : Anne Hébert, si tu veillais ma tristesse

Comme un terrain familier
Un style dans lequel je me reconnais, je m'identifie
Je zieute depuis tellement longtemps : tout autant la maison d’édition que la directrice littéraire
Leur montrer mon livre qui parle de voyages, d’ici et d’ailleurs, de chemins d'écriture
De déceptions aussi.
Impression d’être parmi elles
Les regarder par la fenêtre
Et je voudrais qu’elles me voient.

Pour l’instant, seulement un miroir sans tain de film policier
Je ne veux pas leur parler, trop nerveuse, j’en bégaierais
Comme Marie-Sissi Labrèche quand elle a parlé de son livre Un roman au four

Je préfère leur écrire
Oser  
Plus que merci, plus que bravo
Ni avis ni critique
Simplement une impression de lire mes propres phrases.
Je rêve d’être lue comme je les lis
Plus que dans un blogue
Dans un livre
pérenne
Qu’elles voyagent dans mes mots comme j’ai voyagé dans les leurs.
Conversation par l’intermédiaire des livres
Complémentaires
Côte à côte
D’égal à égal ou non

Leur écrire: vos livres me font écrire
Et c'est encore mieux que les livres qui font voyager.
Un voyage dans les mots
Dans le moi
Dans le vous
Et les elles
Dans les mots d’encre.


vendredi 9 mai 2025

La Petite-Nation, encore nommée

Encore une fois, entendre, voir « Petite-Nation ». 
Chaque fois, grand sourire et cœur qui bat un peu plus vite.
Tourisme Petite Nation (en fait, la MRC Papineau- note 1) est finaliste pour le prix Plumes d’excellence de l’Association des communicateurs municipaux du Québec, dans la catégorie « Campagne événementielle » pour l’événement 350e anniversaire de la Seigneurie de la Petite-Nation.(note 2)

Fière et reconnaissante de voir que d’autres que moi l’aiment aussi, la célèbrent, la promeuvent, la chantent, l’écrivent.
Ma Petite-Nation, mon « ici » choisi.

Petite-Nation
Le nom de la rivière qui serpente entre Duhamel et Plaisance
Le nom de la Seigneurie il y a 350 ans
Le premier nom suggéré pour la MRC en 1981 (je l’ai lu dans des procès-verbaux)
Une partie du nom du comté fédéral
Ni hameau ni secteur
Des raisons sociales  
Bien plus qu’une région touristique
Une région de cœur

Je rêve du jour où la MRC changera de nom
Je rêve même d’un gentilé
Gens de la Petite-Nation, nommons-nous
Créons notre gentilé
Petite-Nationien  Petite-Nationienne
Petite-Nationais 
  Petite-Nationaise
Weskarinien – Weskarinienne

« À défaut d’un gentilé spécifique, on a recours à des périphrases du type les habitants de..., les gens de..., la population de..., les citoyens de..., les résidents de..., etc. À l’inverse, dès qu’une poussée démographique sensible se fait sentir dans un noyau habité, les résidents éprouvent le besoin de se nommer, de consacrer dans une dénomination particulière le sentiment d’appartenir à une communauté distincte, dotée d’une personnalité originale. » (note 3)

Les critères :
la clarté, ça va.
la brièveté, ça peut aller
l’absence de marque péjorative, ça va aussi.
il reste la consonance harmonieuse : “par sa fonction même de mot nouveau, il est important que le gentilé présente une succession de sons sinon gracieux du moins non cacophoniques; toute forme désagréable ou curieuse à l’oreille pourrait se voir rejetée naturellement”.


En attendant, au moins continuer, encore et encore à nommer cette région chère a mon cœur.
D’où viens-tu?
De la Petite-Nation
Préciser ensuite, si besoin est : en Outaouais, autour de Montebello, à une heure de Gatineau, entre Lachute et Gatineau.
Mais toujours en premier : la Petite-Nation.

dimanche 13 avril 2025

Amoureuse

« Si je me réveille la nuit, je sais que je peux replonger dans la lecture et que le sommeil va me cueillir à nouveau, embarquée loin dans l’écriture d’autres que moi et parfois ramenée si près de moi que j’en suis bouleversée, comme si le livre n’était que pour moi. Je ne sais pas comment font les auteurs pour arriver à ça mais c’est magnifique. »
Jeanne Benameur, Pas assez pour faire une femme

« cet espace vide
est celui où j’aventure aussi mon pas

c’est là que la pensée m’attend
chaque jour
et chaque jour je tente de rassembler l’épars

j’y mets du temps
et du silence
ma solitude fertile

c’est ainsi que je désire ma vie »

Jeanne Benameur, Les pas d’isis



Je les veux tous, je veux tous les lire.
Le premier : L’enfant qui
C’est Laurence qui me l’a conseillé. Sachant probablement que j’aimais les livres écrits au « tu ».
Comme on présente un possible fiancé.
Je suis devenue amoureuse dès les premières pages.
Il y a des jours et des nuits (de pleine lune, toute rose soit-elle) où je ne pense qu’à eux.
Je vois les couvertures, le format.
J’ai hâte de toucher le papier.

Je me lève, je cherche dans ma bibliothèque, il me semble que je l’avais celui-là : La patience des traces.
Chez Prêt numérique ou chez l’éditeur, je lis les extraits.
À la BAnQ ou chez Biblio Outaouais, j’emprunte tout ceux que je peux, qu’il me reste à lire.
Et relire encore ceux que j’ai aimés.
Tous.
Quand j’aime, ce n’est pas à moitié.

Je me cherche dedans
Je m'y trouve souvent
Parfois, ça m’étreint la poitrine
L’esprit engorgé des mots qui poussent vers la main
Pour écrire à mon tour
Comme elle, laisser venir les mots
Pour raconter un personnage qui s’impose, qui se promène dans ma tête depuis des mois, des années
Une émotion qui point
Des images qui reviennent
Du temps où je n’avais pas le temps

Aujourd’hui, il me faudrait y mettre le temps
Chercher le silence
Et fertiliser ma solitude.

lundi 13 janvier 2025

2025, l'année où un éditeur publiera mon prochain livre


Je n’ai rien publié sur ce blogue depuis un gros mois. On a même eu le temps de changer d’année. J’ai eu le temps de
fêter en famille
chercher des illustrations de « funny old ladies » pour envoyer des vœux originaux
donner et recevoir des cadeaux (des livres bien sûr)
être engluée dans des embouteillages à plus finir sur la 15, la 40
célébrer la nouvelle année et les 64 ans d'une amie 
traîner une grippe un bon huit jours (merci Lyse)
changer mon profil de Facebook (merci Guylaine) et de n’en pas revenir des 80 et plus « clics »

Pas vraiment eu le temps ni le goût d’écrire.

Mais j’ai lu. J’ai lu pour me redonner le goût de travailler le manuscrit en cours. Mais la belle affaire, ce que je lis me scie, me gèle, me paralyse les doigts sur le clavier!
Exemple : Genèse d’une révolution sans mort ni sacrifice. Bon, disons que ce n’est pas le titre qui m’a attirée. C’est le nom de l’auteur : Steve Gagnon. Écriture théâtrale que j’adore.
Scénarios catastrophiques d’Alexie Morin, dont j’avais aimé Ouvrir son cœur.
Aussi : Entre l’île et la tortue de Karine Rosso que je ne connaissais pas.

Tous des textes comme j’aime lire ces années-ci : fragments ou prose poétique, qu’importe le nom que les éditeurs donnent à ce genre plus ou moins nouveau de petits textes courts.

Ça devrait m’encourager de voir que des éditeurs publient ce genre de texte. Oui, je prends des notes, je sais à qui envoyer mon prochain manuscrit pour qu’il réponde à la fichue politique éditoriale.
Reste à le travailler pour me faufiler dans l’embouteillage de l’autoroute de l’édition québécoise.

C’est le vœu que je me souhaite pour l’année 2025.
L'écrire dans le titre, c'est comme attirer la chose, non?

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