samedi 24 août 2013

Ô fleuve, ô golfe, ô mer, mes amours!

Dix jours de pur bonheur? Non pas tout à fait, mais dix jours près de ce fleuve que je ne me lasse pas d'admirer, de rechercher, de retrouver et qui me comble chaque fois. Pour lire et voir un peu ce que j'ai vécu du 12 au 22 août: cliquez sur la photo ou suivre ce lien>>>


(photo de l'auteure qui se prend parfois pour un goéland voyageur)

mardi 30 juillet 2013

Au diable l'orgueil, j'avoue que je l'aime!

Je l’ai boudée, ô orgueil ! elle me frappe d’autant plus fort.

Il y a de ces rencontres qui n’ont jamais eu lieu et qui vous marquent pourtant.

Elle s’appelle Catherine Voyer-Léger. En 2010, je lisais son blogue Les Marées lumières. J’aimais bien. En août, j’allais passer quatre jours dans les Cantons de l’est, entendre les auteurs aux Correspondances d’Eastman. Et si possible, rencontrer trois blogueuses que je suivais sur Internet: Venise Landry du Passe-mot, Julie Richard-Gravel, dont j’avais lu et tellement aimé Entheos et Catherine Voyer-Léger qui m’intriguait par ses propos.

Venise Landry m’avait généreusement invitée à stationner mon véhicule récréatif chez elle. À côté de mon Pruneau (nom affectueusement donné à cette Van de couleur prune, loin d’être belle et à la mode, mais tellement utile), une petite auto noire. Une jeune femme en sort, rapidement, sûre de savoir où elle était et ce qu’elle était venue faire ici. Je savais que ce n’était pas Venise, mais je ne savais pas que c’était Catherine Voyer-Léger. Pas un mot.

Comment on se présente à des gens qu’on connaît virtuellement? Est-ce qu’on s’impose, qu’on s’avance? J’en ai voulu un peu à ma mère alors de m’avoir transmis ses gènes irlandais de retenue, de réserve, de discrétion, j’en voulais aussi à mon père de ne pas m’avoir transmis son bagou, quand je suis devant une ou deux personnes seulement.

Et l’orgueil s’en est mêlé. Qui suis-je moi pour qu’on m’adresse la parole? qu’on s’intéresse à moi? Je suis demeurée dans l’ombre, admirative devant tous ces auteurs et blogueuses. Croyais-je naïvement que c’était écrit dans mon front : « moi, je vous connais, je vous admire, je veux que vous veniez me parler ? » Aurais-je voulu qu’elles me reconnaissent une des leurs? À défaut d’être reconnue auteure, être au moins blogueuse ? 

Même si Venise n’avait pas beaucoup de temps, toute prise à couvrir, en photos et en entrevues, chaque rencontre d’auteur, j’ai quand même pu lui dire quelques mots. À Julie Richard-Gravel aussi, j’ai réussi à parler. Mais à Catherine Voyer-Léger, non. Il faut dire que je suis très primaire et très auditive dans mes sentiments : rien qu’au ton de ta voix, je sais tout de suite si je vais t’aimer ou non, si j’ai envie d’entrer en relation avec toi ou non. Pour les écrits, même chose : c’est le style de l’auteur qui me permet ou non de poursuivre la lecture de son livre.

En entendant Catherine Voyer-Léger poser ses questions aux auteurs présents aux Correspondances, à son ton de journaliste-ce-n’est-pas-parce-qu’on-est-l’été-qu’il-faut-être-léger (sans jeu de mots), du coup, je ne l’aimais pas et je l’ai boudée. Jusqu’à hier. Il était temps que j’en revienne. La curiosité (qui me sauve si souvent de cet orgueil complètement inutile) et la chance m’ont menée à emprunter son livre : Détails et dédales paru dans la même collection, Hamac, que l’Entheos de Julie Gravel Richard. Encore Septentrion à qui j’en veux aussi d’avoir refusé mes Têtes rousses. Décidément, je suis rancunière.

Devant un feu de fin d’après-midi qui me rappelle de si belles journées passées dans le sud en mars de je ne sais plus quelle année, un petit verre de rouge en guise d’apéritif, j’ai ouvert le fichier e-pub, et ce fut la claque. Le grand coup de poing. Le grand coup de cœur. J’aime son écriture, ses propos, ses sujets, son impudeur. « Il est toujours troublant de se reconnaître chez les autres » (page 181). Je lis avidement, je fouille dans la table des matières ce qui me rejoint le plus. J’essaie de ne plus rien lui envier, admirer seulement. Être contente qu’une écrivaine admette qu’il n’y a pas que le roman pour aimer écrire et espérer être publiée. Être intellectuelle, aimer les librairies de tous les coins de rue, en France. Et… et… et… Chaque billet me rentre dans le ventre, alors que pourtant elle veut plutôt frapper l’esprit.

Ce matin, devant un café cette fois, plus tête froide que cœur enthousiaste le matin (comprendre tempérament plutôt vespéral dans mon cas qui se traduit par une émotivité en hausse à mesure que la journée avance), j’ai lu les billets qui me rejoignaient moins. Non que j’ai déchanté, mais disons que le piédestal était moins haut, le regard plus circonspect. Et puis à force de lire que tout est complexe et ne se résume pas à une étoile à apposer, ni non plus à juger la personne, mais bien le produit, disons que je l’admire toujours, mais je ne me mesurerais pas à elle dans une discussion : elle a une force redoutable pour l’argumentation. Comme à certains Français, je laisserais le dernier mot avant de me perdre dans les méandres d’une discussion qui semble n’être qu’un exercice facile pour eux, mais bien trop intellectuel et émotif pour moi.

Cette année, elle sera du côté des invités, aux Correspondances d’Eastman.

Avec ce qu’elle écrit et comment elle écrit, je ne peux faire autrement et l’admettre : au diable l’orgueil, je l’aime.

Programme au Correspondances 2013>>>
Venise aux Lettres rebelles>>>
(illustration empruntée au site de Septentrion>>>)

lundi 29 juillet 2013

Un petit dernier en juillet

Un dernier petit billet en juillet. J’aime bien juillet, rien que le mot, c’est doux, ça fait un peu vieux jeu, ancien, comme Juliette, Jeannette, Jules, tous des prénoms du côté maternel, des Deguire. 

Juillet, mois de chaleur normalement, mois de vacances, ces jours qui s’étirent en heures et en farniente. Pas pour moi, pas cette année. Reprise de l’écriture. Sérieusement. Fière de moi: j’ai atteint les 200 pages. Rien pour certains, beaucoup pour moi. Le premier jet seulement, mais après avoir imprimé, j’ai tout relu, j’ai vu ce qui clochait, j’ai corrigé un peu, j’ai surtout retrouvé le ton. Les personnages voulaient s’imposer, se faufiler au premier plan, j’ai trouvé la façon de leur donner la parole, même si je dois bûcher sur le titre puisque le seul nom du personnage principal ne suffit plus. Pourvu que le lecteur soit indulgent aussi. Et avant, l’éditeur. Ne pas y penser pour l’instant, me plaire à moi d’abord, avoir du plaisir à chercher, à écrire, à couper, à rajouter.

Ai travaillé dans mon bureau quand il faisait frais, dehors souvent, à l’ombre, et même dans mon véhicule récréatif pour être bien tranquille. Parfois, le poste 923 de Galaxie qui fait entendre des chansons, francophones pour la plupart, des années ’60. Le plus souvent, le silence que seuls des vents terrifiants ont interrompu deux fois.

Ai ressorti mes listes de mots pour décrire le physique, pour nommer les qualités, pour remplacer le verbe dire que j’essaie d’utiliser le moins souvent possible, pour dépeindre les émotions, sans oublier de parsemer les odeurs. 

Ai fait parler quelques personnes pour avoir des anecdotes, des histoires à raconter, des conflits à alimenter et des sentiments à dénouer.

Ai à peine regardé par la fenêtre, à peine regardé l’heure. Une fois rassasiée de Facebook et de quelques blogues — bien tranquilles en cette période de vacances—, bien concentrée, je n’ai rien entendu, sauf les quelques orages qui ont passé en coup de vent.

(photo d'une partie de mon bureau)

samedi 27 juillet 2013

Vingt fois sur le métier...

Vingt fois, oui, c’est à peu près ça. Et encore, ce n’est pas tout à fait au point. Il reste ce fichu écho, pour reprendre le terme de Sylvie qui a été la première à le voir. Souffrez donc de voir double (encore qu'il faille lire les dix premiers articles!), encore quelque temps. le temps que quelqu'un me trouve la ligne dans le code html qui bégaie.

On voit toujours plus beau, on vise le sommet, on espère toujours se hisser au premier rang. Disons que j’ai fait de mon mieux dans les circonstances, c'est-à-dire à la limite de mon talent et de mes compétences. Il doit bien exister un syndrome typiquement québécois : «je suis capable d’en faire autant». Au lieu de payer quelqu’un ou d’acheter quelque chose, la Québécoise que je suis, chiche sur les bords parce qu’elle préfère économiser pour Dieu sait quoi plutôt que de le dépenser, et comme elle a bien des loisirs, est du genre à se lancer dans ce qu'elle croit être capable de réussir. Et elle essaie, ce qui est méritoire et valorisant... quand elle réussit.

Si l’idée était d’harmoniser le blogue et le site : c’est réussi. Les vingt pages de mon site (j’en ai profité pour en supprimer une bonne dizaine obsolètes) sont maintenant à l’image et aux couleurs de mon blogue. Et vice-versa.

Si l’urgence était aussi d’en profiter pour essayer d’enlever une fenêtre popup qui s’était insidieusement infiltrée dans mon site, c’est réussi aussi. Rien que pour ça, le cœur sûrement à 160 en valait la peine.

Mais en cours de route, que de doutes, de trébuchements (oui, oui, c’est un nom, rare et vieux, mais encore dans les dictionnaires !). Une aventure. Quand elle sera terminée, je serai fière de moi, mais pendant que tu avances péniblement, en tâtonnant, en te rendant dans des zones jamais explorées, malgré toute l’aide reçue, tous les courriels échangés, tous les forums d’aide visités, tu en baves un coup et tu te demandes si au lieu de remettre vingt fois sur le métier ton ouvrage, tu n’aurais pas été mieux d’aller garder les vaches !

(photo empruntée à Office microsoft.com)

jeudi 25 juillet 2013

Ça s'en vient

Comme je ne sais trop comment tout changer sans publier, voilà, Hélène a été la première à trouver, je vous laisse donc voir à mesure. Rien n'est terminé. J'y travaille depuis hier. Ai voulu changer de plateforme, migrer vers Wordpress, croyant que je réussirais mieux à réaliser mon idée. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, même Idmuse m'a beaucoup aidée, mais je reviens à mes vieilles chaussettes.

Le concept était celui-ci: Laisser des traces. Ce qui a pour avantages que je peux bien parler de n'importe quoi , mais surtout harmoniser, agencer aussi avec mon site qui est à repenser parce que une fenêtre popup s'est glissée à mon insu et mon incompétence en programmation commence à se faire sentir.
Pour mon concept, l'image que je voyais, c'était des pas dans le sable.

J'ai bien essayé de trouver un modèle qui représente mon idée, mais même après avoir trouvé un ou deux modèles, même en ouvrant un tout nouveau blogue, rien qu'à l'idée de retravailler tout le code html, et comme j'ai un manuscrit à corriger et des randonnées à vélo à faire... j'ai fait au plus simple.
À suivre donc.

(photo de l'auteure au bord de l'Atlantique, je ne me souviens plus trop où)

mardi 23 juillet 2013

Complètement inutile?

Je vous le dis tout de suite, ce billet ne sera pas aussi émouvant ou touchant que les derniers. D’ailleurs, quand je les écris, ces billets, je ne sais pas qu’ils se seront, c’est vous qui me dites qu’ils le sont. 

L’art de perdre son temps. Je n’ai jamais été et ne serai jamais une adepte du ménage, ni de la mode. Pourtant ce matin, je naviguais dans ces eaux-là. Ça doit être cyclique, dans mon cas. Comme quand on rentrait à l’école en septembre et qu’on avait le goût de mettre de l’ordre dans son bureau, si on avait la chance d’en avoir un. 

Or donc, j’avais une photo de coucher de soleil, des photos de la piste cyclable au parc de Plaisance et je me demandais quoi en faire, où les publier. Sur mon blogue, que je me suis répondu… dans ma tête, pas à haute voix, je n’en suis pas encore là ! Une fois de plus, je me suis passé la remarque que mon blogue était décidément un fourre-tout alors qu’il est fortement recommandé de n’avoir qu’un thème, quitte à créer un blogue par thème. Par paresse, je me suis contentée de publier une seule photo sur Facebook. Une ligne, une photo et c’est parti, on passe à autre chose. Tant qu’à être sur Facebook, tu lis ceci et cela, tu « partages », tu « aimes ». L’avant-midi peut y passer, nous le savons tous.

Quand même, cette mode de publier sur son site, sur son blogue, sur sa page personnelle Facebook, de créer une page Facebook uniquement pour son blogue ou pour son dernier roman commence à me tomber sur les nerfs. Un moment donné, c’est trop. Répétitif. Envahissant. Je ne vais pas tomber dans le panneau et faire la même chose ? Que non. Et puis je n’ai pas trente ans pour espérer que tout ce tapage «médiatiquement social» me rapporte des lecteurs et si possible des revenus. Je n’en suis pas là. L’ai jamais été.

N’empêche, la graphiste ludique en moi qui aime à l’occasion rafraîchir son bureau a commencé à penser : et si je changeais l’image de mon blogue. J’aimerais bien l’uniformiser à mon site, avoir comme une signature, et tant qu'à y être que mon nom de domaine pointe sur le dit blogue, beaucoup plus visité que mon site. Ce n’est pas vrai que je vais entretenir plusieurs blogues pour répondre à mes quatre passions de l’heure, soit lire, écrire, photographier et voyager. Quelle illustration ou design ou photographie pourrais-je bien trouver pour décrire ces quatre passions en un seul thème. À part «Des pages et des pages» que j’ai inventé il y a plusieurs années quand était venu le temps de monter mon site et de me trouver un nom de domaine (parce que je ne croyais pas que le seul «ClaudeLamarche.com» allait être un indicatif suffisant.) 

Et j’ai trouvé. Est-ce que je le dis tout de suite ou je garde le suspens quand j’aurai réuni tous les éléments dont j’ai besoin ? Oui, je vais essayer de retenir mon enthousiasme. Mais n’allez pas croire que ça va révolutionner quoi que ce soit. Ce sera complètement inutile, ce sera le même fouillis, mais un fouillis au goût du jour. On va dire !

(Photographie de l'auteure: en face de chez elle)

mardi 16 juillet 2013

L'auteur, cet orphelin

16 juillet : ma mère aurait eu 89 ans. Ce n’est pas seulement la date qui me fait penser à elle. C’est ma solitude en tant qu’auteure. Bloquée à la page 143 de mon manuscrit, où un personnage qui s’inspire beaucoup de ma mère prend toute la place, je relis le vingt-sixième commentaire noté en marge : « réécrire du point de vue du personnage principal: Léopold ». 

Pendant mes études, ma mère m’aidait dans mes devoirs, en anglais surtout, sa force et ma faiblesse. Quand nous avons travaillé en famille au journal La Petite-Nation, ma mère corrigeait les textes. Je la voyais chercher dans le dictionnaire de Dagenais, sa bible d’alors. Je l’entendais discuter d’un mot, d’une expression avec mon père, le journaliste-éditorialiste. Quand j’ai voulu devenir auteure à temps plein, je lui ai soumis tous mes manuscrits qu’elle a annotés consciencieusement. À 82 ans, je lui ai remis une première version de mon roman Les têtes rousses avant sa publication surtout parce que cette histoire concernait ses ancêtres, mais elle a réussi à me trouver plusieurs fautes.

Nous ne discutions jamais de la structure, du plan, du point de vue du narrateur, de la page blanche de tous ces détails qui tracassent un auteur. Seulement des mots, des fautes, des anglicismes, de la syntaxe. Mais je me sentais moins seule.

Quand j’ai écrit la première version des Têtes rousses, j’avais un plan, des liens entre les générations. Avec l’éditeur, il ne fut pas question de cinq ou même trois tomes, seulement un premier avec un seul personnage, quitte à « voir » ses enfants à la fin du roman. Sinon, il y a « trop de noms, il y a une coupure et le lecteur va décrocher » m’a fait comprendre une directrice littéraire. J’ai donc coupé et me suis concentrée sur le personnage principal du début de mon histoire. Mais maintenant que j’en suis à la suite, une sorte de suite, le même problème resurgit : le personnage principal, son point de vue. M’y tenir. Il me revient sans cesse cette remarque : « le lecteur va décrocher ». Même moi, je décroche en relisant, mais ça ne veut pas dire que je sais comment retrouver le droit chemin. 

Et personne à côté de moi qui puisse m’aider à débloquer, à régler les problèmes un à un, tout en gardant l’ensemble possible des cinq générations. Ma mère ne le faisait pas de son vivant, mais simplement parce que j’ai vu la date sur le calendrier : 16 juillet, j’ai pensé à elle qui m’aidait tant avec les mots. Et comme c’est son personnage, qui n'est pas le principal, qui veut me parler dans mon manuscrit, qui veut s’imposer, j’ai bien du mal à ne pas le laisser aller. Pour lui faire plaisir, au moins la journée de sa fête.

Un auteur est par principe un orphelin.

(photo de Michelle Deguire, source: Louis-Dominique Lamarche)

vendredi 12 juillet 2013

Entre Tremblant et Labelle

Quand je pédale, je ne pense pas, j’avance à l’automatisme
Quand j’avance, je regarde à gauche, à droite, en avant aussi
Quand je regarde, je vois des couleurs, des lignes, des paysages
Quand je vois la nature comme je l’aime, j’arrête
Quand j’arrête, je cherche la lumière, je cherche le meilleur angle, je cherche à faire beau, à créer l’émotion.
Quand je cherche à émouvoir, c’est une autre façon de dire, une autre façon d'écrire la journée que je vis
Parfois je réussis à ma satisfaction, parfois moins, parfois plus

Et je suis heureuse

(photos de l'auteure prises sur la piste cyclable du parc linéraire, entre Tremblant et Labelle: 37 kilomètres)







mardi 9 juillet 2013

Depuis toujours de Madeleine Gagnon

J’ai eu beau conjuguer toutes les possibilités de Madeleine Gagnon avec @ ou avec le mot  «courriel» dans Internet, je n’ai pas trouvé à la rejoindre. J’ai lu parfois en entier, parfois rapidement tous les articles ou blogues à son sujet, écrits en avril et mai 2013, lors de la sortie de son livre, Depuis toujours. C’est le blogue d’Yvon Paré qui m’a amenée à emprunter le livre à la BANQ. Je n’ai pu résister à écouter le début de l’entrevue accordée à Chantal Guy à la Librairie Monet et là, je crois bien avoir compris. 

En lisant son autobiographie – et probablement que le phénomène se répète en lisant toute autobiographie, les longues, pas les petites courtes dans les revues — je me retrouve toute seule avec elle. Comme si j’étais — peut-être pas la première, je le sais bien —, mais la seule à qui elle raconte sa vie. Je deviens pendant quelques jours sa confidente. C’est entre elle et moi et je ne veux pas la partager, au moins le temps de ma lecture. Veux même pas être dérangée ou stoppée pendant que je dévore. Et c’est moi qui décide quand on arrête. Alors, voir que tant de monde a lu, a entendu, et voir aussi que l’auteure en parle à d’autres, sur le coup, je suis déçue, je sors de cette chambre close dans laquelle nous avions une relation privilégiée. Quelle sorte de lectrice suis-je donc pour m’illusionner de la sorte ? Masochiste, j’y retourne pour terminer le livre. Je ne veux pas sortir de ma bulle, de notre univers, pas tout de suite. 

Que son courriel ne soit pas disponible au grand public, qu’elle n’ait ni site, ni page Facebook déçoit la lectrice en moi, mais me fait comprendre que finalement, c’est moi qui ai besoin de lui dire merci, de lui dire que j’ai aimé son livre, que j’ai aimé connaître son histoire qui est un peu la mienne du simple fait que j’ai aussi connu ce temps de péchés et de judéo-christianisme, j’ai connu ce Québec naissant, j'ai découvert les balbutiements de l'édition canadienne-française. Et j'aime lire et écrire. Je dois respecter son besoin d’intimité, ce non-besoin de recevoir ces petites marques de reconnaissance ou tout commentaire.

Que lui aurais-je dit de plus que les phrases habituelles nerveusement lancées lors d’une brève apparition devant sa table de dédicaces dans un Salon du livre ? Et encore, si elle y va. J’aurais voulu lui dire, comme une centaine d’autres sûrement, que son récit m’a touchée, rejointe. C’était très plaisant, très intéressant de se faire raconter toute cette époque, tout le chemin parcouru dans les méandres de la religion, de l’éducation, de la vie québécoise. Et puis, moi qui aime tant les livres et l’écriture, se faire nommer tous ces auteurs qu’elle a lus ou côtoyés, de chez nous ou d’ailleurs, c’est comme un repas gargantuesque avec tout plein de friandises délectables. Parfois, c’était un miroir dans lequel je me reconnaissais, moi ou mes parents.

Mais évidemment, elle sait tout ça, c’est elle qui l’a écrite sa vie, alors que lui aurais-je dit à part «j’ai aimé et merci». Je ne lui ferais certes pas une analyse de textes, j’ai toujours détesté et n’ai jamais très bien réussi à trouver les mots de raison, je leur préfère les mots du cœur.

Je me demande si, inconsciemment, en disant à un auteur qu’on a lu son livre, ce n’est pas tout simplement vouloir dire qu’on existe soi aussi. Comme elle a écrit : « Pour certains, lire constitue l’écriture de leur vie ».


(Illustration de la couverture emprunté aux Éditions Boréal >>>)

mercredi 3 juillet 2013

Les plaisirs d'une journée bien remplie

Se réveiller avec des phrases très claires au sujet de son roman, sentir que l’idée devrait tenir au moins cinq pages, savoir qu’elles vont au tout début du roman. 

Se lever et, comme chaque matin, regarder dehors, se demander si on irait prendre quelques photos, mais trouver finalement que la lumière n’en vaut pas la peine. 

Ouvrir son fichier de roman, s’apercevoir qu’on est encore sur la version de janvier, en profiter pour la sauver sous le mois de juillet 2013. Jeter rapidement les phrases qui nous hantaient dès potron-jacquet. S’apercevoir que ça ne fait finalement qu’une page. 

Préparer café et rôties, les apporter à côté de son clavier. 

Regarder ses courriels, rager encore un peu parce qu’un hébergeur tarde à fournir le code d’autorisation pour pouvoir transférer un nom de domaine dont on est responsable et savoir qu’il ne reste que dix jours pour le renouveler. Avoir encore en mémoire un autre nom de domaine qui a été en « rédemption » parce que le délai du renouvellement avait été dépassé de quarante jours (quarante jours, rédemption, ça rappelle pas le monde judéo-chrétien de son enfance, ça? Ne pas s’éparpiller, se concentrer) et réclamer plus de 150$ au propriétaire pour le racheter. Découvrir une autre facette de ce monde merveilleux de l’informatique. 

Ouvrir sa page d’accueil « My feedly » et s’ennuyer à mort de son « Google Reader » qui avait au moins le mérite d’être en français. Lire le blogue de Dominique Riendeau qui donne le goût d’aller voir le livre dont elle fait la critique : L’air du temps de Hélène Custeau. Cliquer sur l’onglet BANQ où on emprunte régulièrement des livres numériques, constater que L’air du temps n’est pas disponible, mais que Tant qu’il y aura des rivières l'est. Le télécharger, aller chercher sa liseuse sur sa table de chevet, la brancher, ouvrir le logiciel, synchroniser, attendre un peu et lire les premières pages du roman et savoir tout de suite que l’on va poursuivre. Mais pas avant d'avoir terminé La fiancée américaine de Éric Dupont que l'on aime beaucoup. 

Regarder la météo sur la barre de tâches et décider que c’est la journée idéale pour aller se balader en vélo au parc de Plaisance. Préparer un lunch, monter le vélo sur le support. Ne pas oublier son sac où appareil photo et objectif attendent que vous les utilisiez. Se réjouir à l’avance de ce double plaisir : vélo et photo. 

Revenir quelques heures plus tard, enchantée. Prendre un verre de vin rouge en préparant le souper. Faire un petit feu dans le foyer extérieur, question de brûler le bois fendu il y a deux et même trois hivers. Jouir encore de ces quelques heures où il ne pleut pas. 

Rentrer vers 21 heures et se décider à visionner, traiter ses photos prises au parc de Plaisance et se coucher seulement quand elles seront sur son site. 

Se coucher, contente de sa journée, en se demandant pourquoi diable avoir envie d’écrire un roman au petit matin quand il y a tellement mieux à faire de toute la journée !

Se réveiller le lendemain matin, avec encore des phrases dans la tête. De ce billet cette fois-ci.

Site de la BANQ>>>
Album photo des randonnées au parc de Plaisance>>>

samedi 29 juin 2013

On ne la voit plus... elle doit être morte!


Le jour où on ne voit plus une personne, qui fait un métier public, à la télévision, dans les journaux, les revues, ne serait-ce que l’hebdomadaire régional, notre esprit saute à la conclusion : elle doit être malade ou pire, morte. On ne voit plus l'artiste, elle n’existe plus, elle ne peint plus. On est comme ça les humains du 21e siècle, grands consommateurs de médias, les sociaux compris !

Louise Falstrault va très bien, elle peint encore, son atelier est toujours ouvert, elle a tout simplement choisi de restreindre ses sorties publiques. Fournir ses deux galeries où sont exposés ses tableaux, celle de Calgary et celle de Baie Saint-Paul, satisfait complètement son cœur d’artiste peintre.

Mais quand Michel Lamanque et Paul Simon lui ont proposé de se joindre à treize autres artistes de la région, de cette Petite-Nation qu’elle aime tant et dans laquelle elle vit depuis quarante ans, elle a accepté avec plaisir. Hier, c'était soir de vernissage. Toujours agréable de rencontrer d'autres artistes: Monique Beauchamp, Louise David-Côté, Valérie Dugré, Jean-Marc Gladu, Claire Guérette, Solle Martineau, Guy Morest, Lise Poirier et Özgen Eryasa et de jaser avec les visiteurs et les organisateurs, de goûter à des produits régionaux. (Étaient absents: Laurence Bietlot, Gilles Goyer, Hélène Goulet et Michelle Lemire)

L'exposition Vue sur l'art, à l'église de Papineauville: c'est parti.
Du 29 juin au 18 août: du mercredi au dimanche, de 10h à 12h et de 13h à 17h;
du 24 août au 15 septembre, les fins de semaine, mêmes heures.

Article de Jessy Laflamme, dans le journal Le Droit à ce sujet >>>

(photo prise par Claude Lamarche)

lundi 24 juin 2013

Quand tu es une Québécoise née dans les années 50

Quand tu as été à l’école au temps où on allait encore à la messe le dimanche,
quand, pendant tes études au secondaire, tu devais étudier Villon, Molière, Corneille, sans savoir que pendant ce temps Anne Hébert, Jacques Ferron publiaient leurs premiers livres,
quand tu associais littérature et France et même quand tu as su qu’il y avait des livres écrits par des auteurs de chez vous, c’était de la littérature canadienne-française, même si on fêtait déjà le 24 juin,

Quand, enfin, en Belles-lettres, le professeur de français a suggéré Jacques Godbout, Anne Hébert, Saint-Denys Garneau et même a osé parler de Gaston Miron, c’est sûr que tu as commencé à penser qu’on pouvait écrire et publier ici aussi au Québec.

Quand ton père a commencé à fréquenter éditeurs et auteurs, qu’il revenait avec des livres de Marie-Claire Blais, Roch Carrier, Nicole Brossard, Hélène Ouvrard, Rina Lasnier, Claire Martin, bien sûr tu feuilletais ces créations en croyant t’y retrouver. Mais non, tu étais trop fortement ancrée, enracinée, identifiée, étiquetée française, tu étudiais Sartre, Camus, tu aimais croire que tu comprenais quelque chose à Ionesco, tu voulais marcher dans les sentiers de Simone de Beauvoir, t’asseoir aux cafés parisiens, tu aimais bien trop les expressions européennes, tu snobais et dénigrais les tiennes, celles de tes compatriotes, sauf peut-être le 24 juin. C’est par les Claude Léveillé, Claude Gauthier, Félix Leclerc, et plus tard, Gilles Vigneault que tu es venue à aimer les mots de chez vous. Mais tu boudais toujours Michel Tremblay tout en vénérant Anne Hébert.

Quand le féminisme t’est tombé dessus grâce à Louky Bersianik et son Euguélionne, et t’a donné le goût de lire des livres écrits par des femmes, là encore, tu t’es tournée plutôt vers la lecture des sœurs Groult, de Virginia Woolf et même d’Anaïs Nin plutôt que de comprendre la poésie de Nicole Brossard, les romans d’Andrée Maillet ou de Louise Maheux-Forcier. 

Quand tu as eu les moyens de t’acheter des livres, tu as commencé par des livres de poche, des Cesbron, des Bazin, mais évidemment, toujours pas de livres québécois. Quand tu t’es dit que tu n’aurais pas assez d’une vie pour lire tous les romans publiés, tu pensais aux romans américains ou russes que tu venais de découvrir, mais surtout pas aux québécois.

Et peu à peu, bien longtemps après que tu aies quitté l’école, bien longtemps après l’Expo de 1967 qui a ouvert les yeux de bien du monde sur le monde, bien après quelques voyages dans ce pays de France tant admiré dans ta jeunesse, tu as commencé à trouver la Québécoise en toi, à devenir fière de l’être, fière d’être distincte, d’être francophone. Petit à petit, tu t’es réconciliée avec ceux que tu snobais quelques années plus tôt. Tu as commencé à lire Michel Tremblay, Claude Jasmin, Claire Martin, Victor Lévy Beaulieu, Francine Ouellette, Francine Noël, Arlette Cousture. Tu as commencé à respecter ce que tu étais et ce n’est pas parce que c’est québécois que c’est bon ou qu’il faut que tu aimes. Tu ne finiras jamais les livres de Louis Hamelin ou de Marie-Claire Blais malgré tous tes efforts, mais sans t’en vouloir pour autant.

Quand tu t’aperçois qu’il se publie au Québec de sacrés bons romans, quand tu vas dans une librairie ou une bibliothèque et que tu vois les rayons des livres québécois, quand tu ne suffis plus à te garder à flot des nouveautés, tu te dis : « je n’aurai pas de toute une vie pour lire tout ce qui s’écrit ». Et comme de ta vie, il en reste moins devant que derrière, tu délaisses presque totalement les romans français, américains ou russes et tu te lances à corps perdu dans la littérature québécoise parce qu’elle existe et qu’elle peut être fière de sa qualité. 

Aujourd’hui, 24 juin, fête nationale, je lis québécois. Et tous les autres jours aussi.

(Illustration d'un livre que je devrais peut-être lire, empruntée au site de l'éditeur VLB)

lundi 17 juin 2013

N'est pas écrivain qui veut

Dans la vie, il y en a qui savent où ils vont, ils savent ce qu’ils veulent, ils n’y vont pas toujours comme ils l’auraient pensé, mais ils y vont. À vingt ans, au sortir des études, qui voulait être écrivain? Ce n’était pas au programme de bien des étudiants. Surtout pas au Québec. Et même s’il y avait eu une école, et même s’il y a des cours de création littéraire aujourd’hui… bref, qui se voyait écrivain à plein temps? Moi, à 26 ans. Je voulais, j’ai essayé. Deux ans de congé sans solde pour tenter ma chance. Toute seule dans un garde-robe réaménagé en bureau comme quand j’étais étudiante, j’écrivais à la main le matin et l’après-midi je tapais mes quelque cinq pages à la dactylo. Le lendemain matin, je relisais, je corrigeais et j’ajoutais. 

Au bout de deux ans, malgré deux livres adultes et deux romans-jeunesse, j’ai dû me rendre à l’évidence, ça ne fait pas vivre sa femme.

Depuis, beaucoup d’encre a coulé, l’ordinateur a remplacé la machine à écrire, mais jamais depuis je n’ai été aussi assidue à l’écriture. Pas plus de quatre heures dans une journée et pas plus de trois jours de suite. Pas assez seule, pas assez persévérante, pas assez convaincue, pas assez de publication, pas assez d’encouragement, même de ma part. 

Hier encore, je lisais La musique, exactement de Micheline Morisset et comme il m’arrive quelquefois devant un texte que j’adore, le genre qu’on aurait voulu écrire, j’ai noté quelques bouts de phrases, comme « un récit si bien ourdi » ou j’ai relu trois fois cette phrase qui disait tellement bien ce que j’ai vécu : « J’ai cru que j’avais mis des années à saisir ma mère, en revanche j’ai détesté longtemps la facilité que j’avais éprouvée à comprendre papa. »

Il y a quelques années, ce livre m’aurait jetée à terre, me laissant knockoutée et me garantissant une baisse d’estime de soi à ne plus pouvoir écrire pendant plusieurs semaines, mais aujourd’hui, je sais que je ne serai jamais de ce calibre, je n’ai pas à l’être et je peux admirer sans trop d'envie. Juste le bonheur de lire.

J’ai toujours ce besoin d’écrire, mais je ne crois plus que je vais faire un écrivain de mon moi-même. Je ne cours plus après le temps et au moins, j’ai fait la paix avec cette non-carrière. J’ai accepté de n’être pas ce que je croyais devenir. Je dois admettre qu’écrire, c’est maintenant un loisir, non dans le sens que je le pratique en amateure, mais dans le sens que je n'y passe pas toute la journée ou que je stresse avec la performance et le résultat, comme publier aux deux ans ou déclarer 10,000$ de revenus. Une passion, certes, mais pas un métier. Un peu d’expérience à partager, je me suis promenée dans les chemins de l’auto-édition, de l’édition, de la correction, du montage de livres, mais ma route restera un petit chemin où peu de gens m’auront vu marcher. Comme d'ailleurs des dizaines, voire des centaines d’auteurs québécois, à voir les noms sur les épines des livres dans une bibliothèque ou une librairie.

Une route qui m’a menée à accepter qui je suis, ni plus ni moins. À en être fière, sans ajouter « malgré tout ». Pas du tout celle que je croyais devenir, mais qui devient ce qu’il voulait devenir à 20 ans? J’espère bien me surprendre encore pendant quelques années.

Et vous, quelle route empruntez-vous?

(Illustration empruntée à l'éditeur Québec-Amérique)

samedi 15 juin 2013

Ah! ce temps qui passe!

Quand je marche, quand je nage, quand je roule, quand j’attends, même quand je lis,  je fais des phrases, je cherche des scènes ou des billets à écrire, je pense à mes personnages, je m’amuse à trouver des arguments comme un Français qui discute.



Mais quand je suis à vélo, niet. Rien. Je regarde les arbres, les bourgeons devenir des feuilles, les marécages, les reflets ou les vagues sur la rivière. Je pédale. Je hume air, vent, temps, fleurs. J’écoute les oiseaux, les grenouilles, le silence quand j’arrête. Là, au présent, je ne pense ni avant, ni après. Je n’ai hâte à rien, même pas au pique-nique qui viendra lors d'une halte prolongée.
Je prête attention au sentier, aux trous de marmotte pour ne pas y passer, aux branches pour ne pas qu’elles revolent dans les rayons de mon vélo. Automatismes, rien d’élaboré, esprit presque vide. Esprit libre.
Ce n’est qu’au retour que l’envie me prend de dire ce qui fut, d’écrire qui je fus, de comparer avec la même période l’an passé ou lors de la dernière randonnée. Que le temps reprend ses droits. Que le temps recommence à exister, que les heures défilent, trop rapidement. Que je traite les photos qui me disent que, finalement, le temps a passé, même si je ne l’ai pas vu, tout attentive que j’étais à vivre.

(Photos de l'auteure, prises au parc national de Plaiance, juin 2013)

dimanche 9 juin 2013

Après l'après

Comme au retour d’un beau voyage, le goût de raconter, d’en parler. Pourtant, rien n’émerge aussi beau ou aussi bien ou aussi intense que la nuit elle-même. La fatigue rend les idées un peu floues. Le retour du soleil me guide vers d’autres plaisirs, dont la procrastination, même si mon esprit, lui, s’attarde encore un peu à cette nuit du 7 au 8 juin sur un terrain de Saint-André-Avellin où avait lieu la marche dans le cadre de Relais pour la vie Petite-Nation.
 Dire les chiffres ou les noms comme dans un article de journal ne rendrait pas justice à ce que j’ai ressenti. J’étais juste bien, seule parmi la foule et avec la foule. J’étais dans le maintenant. Que veux-je dire au juste ? J’étais parmi mes semblables, non seulement les survivants et les survivantes d’un cancer, mais aussi parmi les gens que je connais depuis quarante ans pour certains, des gens avec qui j’ai travaillé, que je côtoie à l’occasion au hasard de la vie. Et puis j’ai été reconnue, on est venue me voir et me parler, moi, juste moi parce que j’étais là, parce que j’ai témoigné, parce que j’ai écrit et lu un texte (celui-là, remis au présent >>>) qui a touché ou surpris. C’est quand même agréable de faire plaisir, mais aussi d’être appréciée, d’être écoutée avec une telle attention.

Oui, c’est ça, j’ai passé une belle nuit parce que les bénévoles sont généreux de leur temps et que, depuis dix ans, les équipes sont bien organisées et tout baigne. On est choyés, on ne manque de rien. L'animation est vraiment très réussie, on entend des chansons d'interprètes locaux très talentueux. Mais j’ai surtout passé de beaux moments parce que j’étais bien, à ma place, et pour personne d’autre que moi. Je n’étais pas la seule à être le point de mire, mais je le fus aussi et je dois admettre que de se faire dire que ce qu’on a écrit et lu a touché, a été un coup au cœur, ça fait du bien à la partie de soi qu’on ne montre pas souvent, qu’on ne montre pas à tout le  monde et dont on n’a pas parlé depuis un sacré bout de temps. 

(photo prise à partir du I-Pod de Louise Falstrault)

lundi 3 juin 2013

Tutoriel sur l'utilisation du stylo Iris Notes Executive 2


J'en ai parlé dans le billet du 13 avril. Mon enthousiasme n'avait d'égal que le plaisir de la nouveauté. Et le plus beau, c'est qu'il dure cet enthousiasme. Même si je dois avouer que ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air. En fait c'est simple, mais il faut s'y tenir. Écrire droit, presqu'en lettres moulées par exemple, pas de relâchement, pas de précipitation, pas trop d'accélération. Tout doux avec le stylo! Et puis, je ne portais pas trop attention à comment je mettais mon récepteur en haut de la page parce que l'attache ne s'ouvre pas beaucoup, eh bien, il faut prendre son temps et vraiment placer le récepteur parallèle aux lignes. Plus vous êtes soigné, plus facile sera la conversion.

Voici donc en quelques photos le fonctionnement du stylo Iris Notes Executive 2. Je spécifie la marque et le modèle parce que je ne sais pas s'ils fonctionnent tous de la même manière. Je sais, entre autres, que certaines marques exigent un papier spécial, ce qui n'est pas le cas pour le mien et c'est ce que j'ai aimé dès le départ.

Il fallait la trouver cette ouverture, mais une fois trouvée,
charger le stylo avec l'aide du câble USB, il n'arrive pas chargé.
Ça peut prendre jusqu'à 3 heures, mais après 15 minutes,
vous pouvez faire un premier essai.
Il faut également charger le récepteur. il n'y a pas deux fils USB,
mais je me suis aperçu que le fil de mon lecteur MP3
faisait l'affaire.
Vous attachez le récepteur sur une feuille,
BIEN PARALLÈLE
Vous pesez un cinq secondes sur le petit bouton, à droite,
 l'écran indiquera 0. Vous écrivez en lettres plus ou moins droites
plus ou moins moulées avec le stylo. Quand vous avez terminé,
vous pesez à nouveau sur le petit bouton, ça indiquera d'abord 1.
Dans cet exemple, j'ai pesé deux fois, c'est donc noté 2.
Je pèse chaque fois que j'arrête ou
chaque fois que je change de pages.
Vous branchez ensuite le récepteur avec le fil USB
 une fenêtre s'ouvrira automatiquement à l'écran de votre ordinateur.
Vous cliquez sur "Télécharger encre"
(on ne discute pas du terme!)
Tant qu'à être sur cette page, j'en ai profité pour enlever le crochet
à "effacer les fichiers après le téléchargement"
après m'être retrouvée deux fois à "0" notes enregistrées.
On peut prendre jusqu'à 140 notes, alors qu'il y en ait
une douzaine plutôt que zéro...
Une fois les textes téléchargés, le logiciel indique combien de
pages (comprendre textes) ont été téléchargées avec succès.
Vous ouvrez ensuite le logiciel fourni à l'achat et installé sur votre bureau
dans l'accueil, vous voyez toutes vos pages, vous ouvrez la première.
Vous cliquez sur "convertir".
Après avoir cliqué sur convertir, votre texte manuscrit
est converti en écriture informatique.
Vous pouvez ensuite exporter en texte (Word) ou fichier image (JPG)
personnellement, je trouve que c'est plus rapide de copier et
d'aller coller dans le fichier de votre choix

Voilà, si vous avez des questions, n'hésitez pas, je pourrai ajouter des photos ou des explications, au besoin.


Billet précédent sur le sujet>>> 
Site Internet à Longueil, Québec>>>

jeudi 30 mai 2013

Des fois, je me prends pour une autre

Des fois, je me prends pour une autre. Je voudrais être la seule, ou au moins la meilleure à connaître ceci ou cela, à parler de ceci ou de cela. À me distinguer parmi la pléthore de gens qui s’expriment sur tel ou tel sujet. Sortir du rang. Être importante.

Probablement attirer l’attention. Je ne jouerai pas à me demander la raison sous-jacente, mais n’empêche que c’est là, pourtant je sais très bien que je ne détiens pas le monopole de l’expression ni de rien d’ailleurs.

Exemple : demain, le vendredi 31 mai, à Radio-Canada, émission Zone Doc, il sera question de l’Irlande, de la famine, de la traversée, des descendants. J’ai vu des images qui annoncent l'émission. Certaines sont celles-là mêmes que j’avais imprimées et qui me servaient de référence lors de l’écriture de mes Têtes rousses.

Sans même chercher à connaître plus de détails, mon petit cerveau sur les bords de l’histrionisme se lance dans des scénarios : « Comment, il y a un documentaire sur la famine en Irlande et on ne m’a pas contactée ? » Comme si j’étais LA référence en matière de famine en Irlande. Pire, la seule !

Et puis, je me suis calmée, j'ai remis les deux pieds sur terre et les doigts sur le clavier et j’ai cherché. 
J’ai trouvé le nom du réalisateur : Brian McKenna, un Canadien qui n’en est pas à ses premières armes dans le documentaire. La date de la présentation en anglais : 2011. J’ai fait taire la petite voix qui disait : encore des anglophones, pourtant plusieurs descendants sont demeurés au Québec et ont parlé français dès la deuxième génération. 
J’ai même pu visionner le documentaire sur Youtube, mais je préfère attendre de le voir en français. Et d’admirer le traitement. Après tout, d’autres aussi ont le droit de s’exprimer, de donner leur version, de témoigner. D’autres aussi ont le droit d’être meilleurs que moi. Et réussir très bien à se passer de mon intervention ou collaboration ! Je n’ajouterai pas hélas, je sais bien que je ne joue pas dans les ligues majeures, mais il fut un temps, comme tous les créateurs sans doute, j’en ai rêvé.

 Sur Youtube >>>
(Photographie empruntée sur Internet, je n'ai pas trouvé la source première)

mardi 21 mai 2013

Il y a toujours un après

Il y a des dates qu’on entoure sur le calendrier pour ne pas les oublier. D’autres s’installent à tout jamais dans notre mémoire : la date de notre naissance et celle de nos enfants, celle de la mort de notre mère et de notre père, celle de notre mariage. D’autres dont on ne parle jamais. Quelques fois, au jour dit, on fête ou on pleure. On se souvient, on se revoit. Souvent, on voudrait oublier. On ne peut pas.

Je me rappelle très bien la journée du 7 octobre 2011. L’après-midi où un radiologiste plantait une longue aiguille dans ma chair pour effectuer une biopsie sur mon sein droit.

De cette journée et de tout ce qui en a découlé, je n’en ai parlé qu’à un très petit nombre de personnes. Pour ne pas me faire poser de questions, pour ne pas avoir à chercher de réponses. Pour éviter les phrases ou les regards inutiles, même ceux de compassion. Pour couper aux longues explications.

Le 7 juin 2013, je serai capable d’en parler. 
Le 7 juin, je participerai à Relais pour la vie.
Je marcherai, je témoignerai, en tant que survivante.

Je suis mal à l’aise avec ce mot "survivante", qui dit pourtant ce que j’ai vécu. Peut-être parce que ça suggère qu’il y a un après. La dernière année, ma phrase préférée était justement « on finit toujours par être après ». Après la biopsie, après l’opération, après le rendez-vous avec l’oncologue, après le premier traitement, après le deuxième, après chacun, après les piqûres qu’on s’administre, après la nausée, après la perte de cheveux, après la repousse, après la curiethérapie, après la mammographie. Après la fatigue, après les deuils à accepter, après les déceptions, après les petits espoirs, après la dépendance.
Après l'avoir dit à sa mère.

Pour espérer cet après, j’ai vécu tous les maintenant que j’ai pu. Je les vis encore.
Le 7 juin 2013 ne me fera pas oublier le 7 octobre 2011, mais je serai heureuse d’y être, debout, et pouvoir dire que c’est vrai, je suis ici, en vie et j’espère vivre plus de MAINTENANT plutôt qu'attendre les après.

samedi 11 mai 2013

Regain de vie

Plaisance encore.
Née en avril, je ne me lasse pas de la vie qui renaît au printemps.
En moi comme autour.
Je suis encore là, dans cette vie.
Jouissant, vivante, reconnaissante.
Parlant inutilement, Sans besoin de paroles orales ou écrites.
Sans besoin de lire, juste sentir, écouter, regarder.
Me laisser imprégner par l'atmosphère de cette nature généreuse.
En marchant ou en pédalant.
Comme si j'avais vingt ans.
Comme si j'avais tout mon temps.
L'amour et l'amitié à mes côtés.
Que vouloir de plus?

samedi 4 mai 2013

Une journée sur les bords de la rivière des Outaouais

Une journée parfaite: soleil, un bon 22 degrés, parfait pour le vélo et un pique-nique. Une journée comme on les voudrait toutes: sans bavure, ne voir que du beau, entendre que du gentil, ne se battre contre rien, pas de polémique, pas de tension. Juste du doux, du chaud. Juste ressentir. Juste vivre.
Rendez-vous à Thurso pour pédaler sur le sentier des Outaouais qui longe la rivière du même nom. Au pays des bayous du nord comme il est dit au parc de Plaisance
Il ne faut pas oublier de payer à l'entrée, sinon, 90$ d'amende. La Sépaq ne rigole pas avec ses règlements. Disons qu'on a décidé de prendre notre passe de saison! 
Il est encore tôt dans la saison, surtout quand les sentiers sont entre deux eaux, mais quel bonheur de voir les trilles, écouter les oiseaux, et oh! belle surprise, à la toute fin: un reptile pas beau du tout, mais pas farouche.
À noter que si on veut découvrir le parc de Plaisance, on peut déjà y coucher, c'est un des campigns qui ouvrent tôt dans la saison pour profiter du passage des outardes, entre autres. Même si celles-ci lui préfèrent les champs avoisinants depuis quelques années.


Lien vers le parc de Plaisance>>>