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mercredi 14 mars 2018

La banshee est de retour

Bientôt la Saint-Patrick, le 17 mars. Pendant cinquante ans, ce jour-là, cette fête-là, ce saint-là, cette référence-là à l’Irlande m’étaient complètement indifférents. Parce que ma mère fredonnait à l’occasion When Irish Eyes Smiling, tout comme elle fredonnait bien d’autres airs qui n’avaient rien à voir avec l’Irlande, oui je savais qu’on avait du sang « vert » dans nos veines, mais sans plus. Un huitième de sang irlandais, c'est quoi?

Et puis en 2004, je parcourus le cahier-livre de ma grand-tante et c’était parti, j’allais écrire l’histoire de Bridget et de Denis, mes arrière-arrière-grands-parents.
Il aura fallu sept ans pour qu’un éditeur s’y intéresse.
En 2015, parution du deuxième tome.
En 2016 : présentation du dernier tome. Refus. Deux révisions. Deux refus.
En 2017 : présentation à huit éditeurs : quatre refus, quatre sans réponse.
J’ai décroché. J’ai renoncé. J’ai attendu. J'ai continué d'accumuler les titres, j'en suis bien à une cinquantaine sans qu'aucun ne me satisfasse complètement. J’ai fait autre chose parce que j’ai quand même une vie!
La Saint-Patrick me ramène le troisième tome qui me hante comme une banshee. La nuit, les dieux de la lune me tiennent éveillée et m’assaillent de phrases. Des phrases, oui, mais pas l’ombre d’une petite idée de restructuration ou d’intrigue enlevante qui satisferait un éditeur. Ni de titre qui tient plus qu’une aube.
Me faudra-t-il attendre encore sept ans?
Ce huitième de sang irlandais m’a-t-il rendue entêtée? Comme une histoire tissée depuis cinq générations et qui ne me sortira pas de la tête tant qu’elle ne sera pas inscrite dans un livre?


L’auteure qui a besoin d’aide

On dit souvent aux auteurs de s’adresser à la bonne maison d’édition pour publier leur-s manuscrit-s.
Il n’est pas si facile de dénicher le bon créneau éditorial, surtout que les jeunes maisons d’édition recherchent un style différent, une voix nouvelle à la langue familière, une structure comme dans une recette déconstruite, bref rien qui colle à mon roman. Et les autres, ceux qu’on affuble du terme de généralistes comme s’il ne publiaient pas de la « vraie » littérature, eh bien à ceux-là, mon manuscrit ne semble pas leur convenir non plus!

Plusieurs auteurs offrent des ateliers d’écriture. Plusieurs entreprises également. Mais si on peut connaitre les spécialités de ces dernières : science-fiction, carnet, roman; si on trouve leurs procédés : exercices, lectures de texte; et si on peut savoir quelle clientèle ils visent : débutant, professionnel, il est plus difficile de trouver la personne ou l’entreprise qui collera à notre style, qui répondra à des questions non pas générales, mais bien précises, non pas des théories, mais des exemples applicables à mon manuscrit.
À la suggestion d’un éditeur, j’ai cherché qui, dans l’association des auteurs dont je fais partie, pourrait m’aider, avec qui je pourrais travailler. Quel auteur.e écrit le même genre de roman que moi? Je devrais lancer un appel à tous parce que je n’ai pas trouvé qui saurait vraiment m'accompagner dans une nouvelle version.

Et finalement, il me semble que ce n’est pas un auteur qu’il me faut, tout publié, tout pédagogue soit-il, c’est un.e mentor. Comme un directeur littéraire ou une directrice littéraire. Indépendant ou non. Je ne lui demande pas de m’assurer de la publication, mais presque.


Autres possibilités

L’agence Alinea: j’ai connu Marie-Paule Villeneuve quand elle travaillait au journal La terre de chez-nous, j’ai lu et aimé tous ses livres. Elle m’avait fait confiance pour la rédaction des reportages. Mais je ne me décide pas. Méandres de mon hésitation : 
1- le site de l’agence n’a même pas de nom de domaine, le site n’a pas changé depuis sa création 
2- je trouve bizarre que le nom de son agence se retrouve dans le site des éditeurs réunis/JCL 
3- si Alinéa m’aidait, mon manuscrit aurait-il plus de chance chez cet éditeur qui a déjà refusé mon manuscrit?
L’Uneq offre un service de parrainage, mais le candidat ne doit pas avoir publié plus d’un ouvrage, ce qui n’est pas mon cas.
Le camp littéraire Félix : bien tentant, mais je n’ai pas envie de passer une semaine en compagnie d’autres auteurs, et de parler d’autres manuscrits. Donc, ce serait du mentorat personnel. Pour cela, il faut écrire à la direction.
Il y a aussi Mini-génie dans les Laurentides, Le pigeon décoiffé à Québec et Montréal.
Vais-je tous les contacter? Tous les essayer?

L’auto-édition ou le compte d’auteur

Il y aurait éditions Veritas, les éditeurs associés, Bouquibec et plusieurs autres.
Mais, encore un, mais, toujours un mais.
Ce n’est pas ce que je veux. Je ne veux plus/pas m’engager dans la promotion, dans la distribution, m’assoir derrière une table dans tous les salons petits et grands, le sourire figé et la plume en attente.

Et puis pourquoi passerais-je par ces entreprises quand j’ai un certain talent de graphiste : je suis capable de monter le livre, d’aller chercher l’ISBN (c’est gratuit), de le préparer pour un imprimeur. Je connais Gauvin à Gatineau ou Caïus à Montréal. Je peux être ma propre éditrice. Je l’ai déjà été. Surtout qu’aujourd’hui, on peut faire imprimer à l’unité. Cinquante livres me satisferaient amplement. Je ne sais pas éditer des e-pub, mais un pdf, oui.
Sauf qu’il ne serait pas en librairie, n’aurait que la seule visibilité et promotion que je ferais. Mais quand on y pense, certains livres publiés chez certains éditeurs n’ont guère plus de visibilité.

Banshee, quelle mort m’annonces-tu depuis tant de temps?
Pourquoi ne me laisses-tu pas tranquille? 

mercredi 8 février 2017

Carnet de roman (9)
ou ce qu’on lit rarement au sujet des auteurs,
ce que la majorité vit pourtant.

Avertissement : suivent des propos que le lecteur ne veut peut-être pas savoir. Trop déprimant.

Je ne lâcherai donc jamais? Serai-je de ces écrivains qui écriront jusqu’à leur dernier souffle? 

À la réception de la lettre de refus, j’ai pensé à quatre options :
1- ne rien faire.
2-auto-édition, mais ça ne me tente absolument pas d’investir 2,000$ ou 3,000$ pour couverture et imprimerie et travailler à la distribution et à la promotion, comme je l’ai fait pour quelques livres par le passé.
3- impression à l’unité, et vente via mon blogue-site-Facebook. Ça se fait maintenant. Et ce n’est évidemment pas le montage qui est un problème pour moi. 
4- envoi chez d’autres éditeurs, mais sans les deux premiers tomes, qui en voudra? Il faudrait alors refaire au moins le début pour que le roman se tienne tout seul.
5- retour (déjà inscrite il y a six-huit ans) à un atelier littéraire pour obtenir de l’aide d’un mentor. Pourtant j’ai eu l’aide très précieuse et personnalisée d’une réviseure.

Et puis le lendemain, une sixième option qui m’emballe pendant quelques heures : tout réécrire. Au Je. Au présent. Du point de vue d’un seul personnage. Et ce ne serait pas linéaire. Comme des souvenirs qui remonteraient à la surface. Un chapitre par tranches de vie. Au lecteur de réunir le tout, s’il le désire.

Le surlendemain, retour à l’option 1. Parce que celle de la veille, la narration au « je », différerait trop des deux autres tomes. Justifiable parce que c’est ma génération, mon siècle. Pourtant, j’avais tellement travaillé lors du premier tome à tout mettre à la troisième personne, à tout réécrire au passé, je voulais garder le même style pour les trois tomes.

Je relis la lettre de refus:
l’histoire […] ne nous apparaît pas assez soutenue et, surtout, pas suffisamment enlevante. Le style demeure essentiellement descriptif et un ton sans grande variation prédomine. L’intrigue cherche son envol et sa force. Il nous semble que cette façon de procéder devrait être abandonnée et qu’il faudrait revoir la saga dans une tout autre perspective.
À toute évidence, raconter une vie ne suffit pas. 

D’après Georges Polti (Les trente-six situations dramatiques, écrit en 1895), il faut soit
Sauver
Implorer
Venger un crime ou un proche
Être traqué
Détruire
Posséder
Se révolter
Être audacieux
Kidnapper
Résoudre une énigme
Conquérir
Haïr
Rivaliser
Tuer
Se sacrifier, sacrifier un de des siens ou tout sacrifier à la passion
Tromper
Être imprudent
Être incestueux
Apprendre le déshonneur d’un être aimé
Aimer l’ennemi
Avoir un amour impossible
Être ambitieux
Lutter contre Dieu
Être jaloux
Vivre un deuil
Avoir des remords
Vivre des retrouvailles

Et selon l’éditeur, je ne raconte même pas, je décris. Et alors? Pourquoi pas un portrait plutôt qu’un roman? Un état plutôt qu’une action. Je suis ainsi. Biographie plutôt que polar. Intérieur plutôt qu’extérieur. Enfin, je voudrais. Émotions, réflexions plutôt qu’actions concrètes.

Pourtant, à mon sens, même procédé que les deux premiers tomes. Faut croire que non, pour l’éditeur. 

Il aura fallu huit éditeurs et sept ans pour le premier tome, deux révisions et quatre ans pour le second, pourquoi ai-cru que ce serait plus facile ou plus rapide pour le troisième? Excès de confiance? Ce n’est pourtant pas ce que j’ai en abondance. Et si la lettre d’octobre dernier — un refus également, mais en me laissant une seconde chance en me fournissant des « pistes d’amélioration à explorer » — cette fois, sans appel.

À l’aube, à cette heure où la conscience s’éveille, sont revenus les mots et les phrases à trouver, le titre à changer, le début à réécrire, des scènes, encore des scènes, des actions à inventer. Et le doute. Le « à quoi bon? ». Justement ce que je ne voulais plus. Seulement écouter le vent qui fait valser les grands pins rouges. Seulement guetter le soleil qui monte derrière les conifères. Le bleu du ciel entre les nuages gris, menaçants. Sera-ce une journée froide ou douce?

Je ne veux pas cesser d’écrire, je le voudrais que je ne pourrais pas. Mais pour moi, le roman était écrit, terminé. J’ai déjà fait beaucoup de révisions, de changements, j’ai été le plus loin que j’ai pu. Le reprendre encore, ce ne serait plus le mien, mais celui de l’élève appliqué, qui veut plaire au professeur, qui veut obtenir une meilleure note. Un roman qui risquerait d’être encore moins intéressant, encore moins enlevant parce que ce ne serait plus mes tripes qui écriraient, mais ma tête. Un devoir, un pensum.

J’avoue, je suis à l’étape du déni. De la contestation. De la bouderie. De la déception. De la blessure à l’ego, qui n’est pourtant pas si démesuré, il me semble.

Et je n’ai plus trente ans, l’âge où on a encore l’énergie et les rêves. Je suis à l’âge où j’ai, certes, le temps, mais moins envie d’être bon élève, soumis à une autre volonté que la mienne. 

Qui gagnera : mon besoin de liberté ou mon huitième de sang irlandais qui s’entête tant que… Qui s’entête tout court.

lundi 3 novembre 2014

En Outaouais aussi on écrit, on publie

Oh! que j’aime quand le journal Le Droit publie des articles sur des gens de l’Outaouais. En arts et culture surtout, parce que pour les actualités, je n’ai rien à dire.

Oh! que j’aime quand une auteure de l’Outaouais se démarque. En l’occurrence, Andrée Poulin. Bientôt, on ne parlera plus d’elle comme une Franco-ontarienne. On ne la limitera pas à cet Outaouais où elle demeure. Déjà ses livres sont publiés chez des éditeurs montréalais et le roman qui vient de remporter le Prix TD de littérature canadienne pour l'enfance et la jeunesse est publié chez Bayard Canada. C’est dire que le rayonnement international n’est pas loin. 

Oh! que je suis heureuse pour elle, j’en profite pour la féliciter à nouveau. Un prix de cette envergure, ça ne fait pas que sortir l’auteur de sa région, ça donne un élan pour la suite des choses. Pour continuer à écrire.

Parce qu’elle peut être difficile et longue et méandrique la route de l’édition. Peu importe votre lieu de résidence. Celle de l’écriture ressemble à un sentier plus ou moins éclairé qu’on parcourt en solitaire. Mais ensuite, ensuite…

Entre le rêve et la désillusion se dressent le doute, le questionnement, parfois l’abandon. 
Entre le rêve et la réussite s’interpose surtout la persévérance. Sans compter que chacun a une définition différente de la réussite. On peut réussir dans sa municipalité, sa région, sa province, son pays, le monde. Ou seulement dans sa famille. Et s’en sortir fière quand même. Ou pas.

Pour une Andrée Poulin qui vogue avec un vent favorable vers le sans limites, il y a d’autres auteurs, d’autres éditeurs qui rament. Qui pataugent même. Qui ont peine à se tenir la tête hors de l’eau.

Dans ce monde de l’édition, cruel et complexe, le seul talent, le seul travail ne suffisent pas. Le Québec ne fonctionne pas comme le Canada, les États-Unis ou la France : on peut compter sur les doigts de la main des agences qui conseillent les auteurs. Donc, c’est à l’auteur de trouver une maison d'édition qui l'aide à naviguer sur une mer déjà fort occupée.

Depuis deux bonnes décennies, à moins d’avoir vraiment une maison d’édition qui peut se permettre d’engager une relationniste, il vous faudra, le jour où votre manuscrit sera enfin publié (et ne croyez pas que ce sera le premier le plus difficile, non c’est à recommencer chaque fois), sortir de votre tour d’ivoire, de votre sentier tranquille pour multiplier les activités de promotion qu’on pourrait très bien appeler réseautage. 

Faire appel à vos contacts, envoyer des courriels, des communiqués de presse, courir après les médias, espérer un retour d’appel, écrire des billets de blogue, entretenir un site, twitter, commenter, organiser un ou des lancements, surveiller la distribution de votre livre, prendre d’assaut les librairies (au moins celles de votre quartier), oublier votre gêne pour vérifier que votre livre ne se retrouve pas sur les tablettes de la spiritualité parce que vous avez ajouté le mot « ange » sur la quatrième couverture ou dans le coin des voyages parce que le mot Italie est écrit sur la couverture.

Avoir hâte de rentrer chez vous et juste écrire. Et lire.

Envoyer votre prochain manuscrit, attendre, relancer l’éditeur qui a ses propres problèmes, ses propres espoirs, attendre encore. Continuer, ramer. Vous réjouir pour tous les Loïse Lavallée Nicole Balvay Haillot, Michèle Bourgon, Christian Quesnel, Guy Jean et Andrée Poulin de l’Outaouais qui ont publié cette année (et plusieurs autres que je connais moins).

Espérer qu’un jour, vous ne ferez que ça, écrire. Sans tomber dans la désillusion ou la dévalorisation. Sans abandonner malgré les refus, si telle est votre passion, si là est votre chemin, si là est votre cœur qui bat.

vendredi 7 septembre 2012

Les lancements : affaire d’auteurs maintenant


Bientôt la rentrée littéraire, bientôt des centaines de titres nouveaux sur le marché. Sur Facebook, sur les blogues, je vois de plus en plus d’auteurs organiser, présenter, promouvoir leur lancement de livre. Je ne m’y habitue pas. C’était tellement le travail de l’éditeur. Je peux comprendre pour les livres en auto-édition où l’auteur s’occupe de tout : écrire, trouver un monteur en pages, dénicher un imprimeur, vendre et… organiser un lancement et c’est tout à leur honneur de voir à tout et ils en retirent, s’ils sont chanceux et ont un bon (voire un excellent) réseau, tout le mérite en plus de tous les revenus. Mais pour les livres publiés chez un éditeur reconnu? Quand est- ce arrivé? Petit à petit probablement. Je n’ai rien vu venir. Il reste certains irréductibles convaincus que c’est encore à l’éditeur que revient cette tâche puisqu’il croit que la promotion lui sera profitable autant sinon plus qu’à l’auteur (il n’y a pas un peu trop de « que » dans cette phrase?). 

Autre question : je me demande si l’argent recueilli lors d’un lancement organisé par l’auteur lui revient en entier. Le pire, c’est que je crois bien que l’auteur a dû, en plus des 20-25 livres reçus à la parution, acheter les exemplaires qu’il offrira au public qui daignera assister à son lancement. Achat à 40%. La marge de profit est minime. Le plaisir d’accueillir de futurs lecteurs, d’entendre des éloges sur sa petite personne, et de se voir reconnu en tant qu’auteur : sa seule récompense. 



Je me rappelle— sans plaisir parce que je n’aimais pas comment mon père en revenait —, quand ce père, un auteur en devenir à cette époque, se rendait tel jour aux lancements des Éditions du Jour, le lendemain, à ceux de Fides et le jeudi chez Stanké. D’ailleurs, je me demande ce que sont devenus les auteurs des années 1960-1970 : les Gérard Bessette, Rock Carrier, Michèle Lalonde. J’entends parler parfois de Nicole Brossard que j’ai connue, je sais qu’Hélène Ouvrard, dont L’herbe et le varech m’a tant touchée, est décédée ainsi que quelques autres écrivains de cette époque. Je me demande si un Michel Tremblay organise son lancement. Sûrement pas. Jacques Poulin non plus. Alors pourquoi les nouveaux espoirs? Les éditeurs ne croient pas suffisamment en eux, ces auteurs qu’ils ont pourtant judicieusement choisis, pour utiliser encore cet outil de promotion? Ou peut-être ne croient-ils plus en cette façon de faire? 

Dommage. Et bravo (et bon courage) aux auteurs qui s’improvisent lanceurs de livres!

(Je retrouve la forme, moi: trois billets dans la même semaine!)

(illustration capturée sur le site des éditions Le jour)

mercredi 31 août 2011

Être un auteur, ce n’est pas qu’écrire

La lecture des messages et des commentaires d’un groupe d’auteurs m’ébranle vraiment beaucoup. Il est question des réels problèmes et questionnements d’auteurs : chercher un éditeur, promouvoir son livre, organiser un lancement, payer pour les séances de dédicace dans les salons du livre, s’intéresser à la traduction. Pourtant, je ne peux pas croire qu’avec l’expérience que j’ai dans ce domaine, j’ai vraiment cru, naïvement, qu’un auteur pouvait se contenter… d’écrire. 

Parce que j’ai vu mon père publier chez Jacques Hébert et Pierre Tisseyre, où il n’avait pas besoin de s’occuper de rien d’autre que d’assister aux prestigieux lancements et d’accepter quelques entrevues dans les médias d’alors… 

Parce que je l’ai vu remplir avec succès tant et tant de demandes de subventions pour continuer à écrire… 

Parce que je l’ai vu fonder plusieurs sociétés qui, toutes, étaient dans le but de publier ses écrits ou ceux des autres… 

Parce qu’une fois adulte et en âge de travailler, je me suis jointe à lui pour divers projets : livres scolaires, dictionnaire, essais… et que j’ai ainsi connu les dessus et les dessous de l’édition… 

Parce que je l’ai beaucoup déçu, même s’il ne me l’a jamais dit, en refusant de prendre la direction de la maison d’édition qu’il avait fondée, tout en acceptant de demeurer graphiste-monteuse-en-pages… de journaux, livres, dépliants, ce qui m’a permis de garder des contacts dans le monde de l’imprimerie et celui de journaux hebdomadaires… 

Parce que de 26 à 30 ans, j’ai écrit, j’ai été publié chez des éditeurs reconnus, sans avoir à m’occuper de promotion, de ventes, ni de lancements. Je m’assoyais et j’écrivais… 

Parce que, par la suite, j’ai connu l’autoédition et décelé mes faiblesses en promotion et en demandes de subventions, j’ai donc cherché à renouer avec les éditeurs « reconnus », force fut de reconnaître que les entreprises ne sont pas toutes d’égale force, il y a les lignes majeures et les petites lignes presque de garage... 

Alors, j’ai peut-être cru qu’avoir la chance que son manuscrit soit accepté par un éditeur faisait de moi un auteur satisfait qui n’aurait plus qu’à écrire… comme à mes débuts. 

Devant les efforts que les plus jeunes déploient pour être publiés, pour vendre leurs livres, pour trouver la perle rare d’éditeur, j’essaie de secouer cette léthargie des dernières années qui n’était en fait qu’attente et réécriture du même manuscrit, je veux retrouver l’enthousiasme et la confiance en moi qui va de pair, comme des vases communicants, avec la confiance que je dois mettre dans un éditeur. 

Tout en restant lucide, réaliste. Mais participante. Qui sait, je recommencerai peut-être à écrire, quitte à ce que le titre de mon livre soit : Comment j’ai arrêté d’écrire à 60 ans.

mercredi 16 février 2011

L'hiver m'a gelé le cerveau

Hier, un courriel se glisse parmi deux pourriels et deux autres courriels qui sont des fichiers pour une brochure que je monte. Dans une liste de courriels, rien ne différencie les importants, les intéressants de ceux qui iront à la poubelle sans autre regard.

L’objet « révision finale » ne me dit rien à première vue, le nom de l’envoyeur ne trouve pas mes neurones d’intelligence ou de mémoire très rapidement. Faut dire qu’il ne m’écrit pas tous les jours. Le temps de glisser les courriels importants vers mon dossier « à garder », le temps de supprimer les pourriels indésirables, mon esprit se réveille enfin : c’est le directeur littéraire de Vents d’Ouest où sera publié mon roman. Où ai-je la tête? Il m’envoie les corrections effectuées par la réviseure.

Ah! Allons, réveille, allume, c’est ton roman, pas celui de la voisine!

Contrairement à Dominic Bellavance, je me contente de deux étapes. J’imprime le courriel sans le lire à l’écran. Neuf observations qui tiennent en une seule page. Soulagement. Ça veut dire que tout le reste est bien? L’éditeur ne me renvoie pas les corrections de la réviseure? Comment m’améliorer alors? Je veux connaître mes fautes, même si ce ne sont que des coquilles, des inversions de lettre. Pas d’anglicismes? Pas de participes passés mal accordés? Ça ne se peut pas.

Les neuf observations ne me font pas dire de gros mots, ne me choquent pas. Ce sont de judicieuses observations, du genre : je parle de trois enfants à une page et de quatre quelques pages plus loin, il est question de sa chambre qui est au rez-de-chaussée alors qu’elle monte se coucher au premier, une répétition oubliée, et une liasse d’argent récupérée alors que le monsieur ne reçoit aucun salaire pour son travail. Elle a l’œil la linguiste, bravo! Un métier que je ne pourrais pas faire si je ne suis pas foutue d'avoir vu ce genre d'erreurs.

Je ne peux pas dire que ça se règle en deux minutes, ça me prend plutôt deux heures. Il faut que je cherche la page, que je trouve la ligne, que je vérifie, que je relise, que je réfléchisse comment je vais régler le problème, puis pour trouver la page suivante, je ne dois pas corriger sur mon manuscrit, donc corrige, copie et colle dans un nouveau dossier, sans changer l’original.

Deux heures plus tard, j’envoie les corrections (pas le nouveau manuscrit eh non, seulement les corrections, c’est le monteur qui va transférer les modifications, bizarre!)

C’est tout. Suis-je contente? Ai-je un cœur? Il me semble qu’il ne bat pas plus vite. Vraiment, en comparaison avec Lucille ou Sylvie, je suis de marbre.

On dirait que c’est le livre de quelqu’un d’autre. Quand réaliserai-je? Impression de passer à côté de ma vie d’auteure. Comme si ce n’était pas plus important que le souper que je vais préparer. Comme si ça ne m’intéressait pas. Un travail à faire, rien de plus! L’hiver m’a gelé le cerveau, je pense.

samedi 27 novembre 2010

Ce sera Vents d'Ouest


Quand j’ai lu cette phrase dans un premier courriel : « […] ton roman recèle suffisamment de qualités pour que nous poursuivions le travail à cet effet. », j’étais contente bien sûr, ce n’était que le deuxième éditeur sur onze qui semblait intéressé à mon roman, mais, après les efforts déployés et la présentation de trois versions améliorées avec le premier éditeur pour n’aboutir à rien, je me méfiais. J’ai appelé, j’ai senti l’ouverture, j’ai même osé proposer que Louise Falstrault fasse l’illustration de la couverture, ce qu’il a accepté facilement.

J’ai réfléchi, j’avais déjà publié chez un éditeur « régional » pour un maigre 400$ et un pilonnage après trois ans. J’aurais voulu Montréal, plus d’exemplaires, une possibilité de traduction. Je rêvais comme un jeune qui se croit plein de talents et veut s'inscrire dans les meilleures universités mais qui est confronté à la dure réalité de ses limites.
J’ai fait une liste des pour et des contre.

Les pour :
Mon livre sera publié, je pourrais passer à autre chose.

Il sera publié chez un éditeur de ma région, Vents d’Ouest, où je connais une bonne partie des intervenants : le directeur littéraire Jacques Michaud dont j’ai tellement aimé le Marie-Clarisse, le graphiste, Claude Bolduc, dont j’entends souvent parler, dont je lis les commentaires sur les blogues mais à qui finalement je n’ai jamais parlé. Meilleures relations, plus rapide pour moi d’aller à Gatineau que de me rendre à Montréal.

Le lancement aura lieu dans ma région, il devrait y avoir plus de monde, d’autant que je suis membre de l’Association des auteurs et des auteures de l’Outaouais.

La promotion se fera surtout dans ma région où je suis quand même plus connue (si peu) que dans le grand Montréal.

Louise Falstrault pourra faire l’illustration de la couverture parce que l’éditeur aime bien encourager des artistes de la région, ce qui ne serait sûrement pas le cas chez un autre éditeur.

Les contre :
Adieu mon rêve d’être publiée dans une « grosse » maison d’édition montréalaise qui, selon moi, aurait vendu plus de livres parce que meilleure promotion, plus grande visibilité.

Je n’ai pas grand chance que mon livre soit vu au Salon du livre de Montréal, Vents d’Ouest n’y a pas de kiosque, alors que mon roman porte sur des personnages qui ont vécu à Saint-Henri.

Pas grand chance que mon livre soit traduit alors que les anglophones aimeraient sûrement cette histoire d’ancêtres irlandais.

Les pour l’ont emporté, surtout parce que je n’avais pas envie de recommencer à attendre, recommencer à envoyer mon manuscrit.

Et enfin…

Enfin, mon manuscrit sera publié. Il ne ressemble plus en rien à ce qu’il était au début, mais il deviendra un livre.
Enfin parce que la première fois que je l’ai envoyé à des éditeurs, c’était en octobre 2006 après deux ans de recherches et d’écriture, donc six ans sur la même histoire, sept quand elle sera publiée, ça suffit.
Enfin, je vais penser à autre chose, quoique encore un peu de révision, encore un peu d’attente, la parution, le lancement, la promotion…
Enfin, parce que je n’y croyais plus surtout après qu’un premier éditeur qui lui aussi avait eu l’air intéressé au point où il avait corrigé, il avait donné mon manuscrit à sa directrice littéraire. Trois versions rien qu’avec ces deux personnes-là.
Enfin, parce que j’ai suivi deux ans d’atelier littéraire et une session intensive d’une semaine toujours avec les mêmes textes, la même histoire et je ne voyais plus comment je pouvais l’améliorer. Seulement la poursuivre puisque j'ai du matériel pour des tomes subséquents.
Enfin, je peux me réjouir quoique ce n’est pas l’enthousiasme, la grande joie, le frisson, les hauts cris, le débordement des Ah! et des Yé! ou des Youppie! Je suis pourtant signe de feu et fille impulsive. Je ne veux pas trop savoir pourquoi je ne saute pas au plafond. Je ne veux pas avoir hâte. Seulement vivre chaque étape dans le plaisir. Ce matin, écrire ce billet, demain commencer la révision (mineure en comparaison à ce que j’ai déjà fait), ensuite, on verra.

Il est certain que je flotte quand même un peu beaucoup, je ne vois pas les malheurs des autres, je me fous du verglas, je ne sais pas s’il fait moins trois ou plus quinze, si le gouvernement est encore dans la m… et je ne m’intéresse plus qu’à une seule maison d’édition : Vents d’Ouest!

Mise à jour: Ouest avec une capitale dans Vents d'Ouest
(logo empruntée à l'association des éditeurs de livres
www.anel.qc.ca)

lundi 11 janvier 2010

Histoires de prof


En deux jours, j’ai lu le livre Ces enfants qui m’ont enseigné de Florence Guay publié aux Éditions Floraison. De prime abord, je dois dire que le fait d’avoir enseigné, dans une école de campagne de surcroît, m’a attiré vers ce livre. J’aime les histoires vécues, surtout si elle me rappelle mes propres expériences. La quatrième de couverture m’apprenait que l’auteure avait d’abord obtenu un brevet C et enseigné dans des écoles de rang. Comme Émilie Bordeleau des Filles de Caleb, j’allais donc aimer.

Deuxième raison de laisser sa chance à ce livre, je ne connaissais pas cette maison d’édition et à lire les autres livres parus, et à voir les photos disséminées un peu partout dans le livre, j’étais certaine que c’était un livre à compte d’auteur et je suis persuadée qu’il y a ça et là de bons livres publiés ailleurs que dans les maisons « réputées ». Mieux que bien des récits parus chez de « vrais » éditeurs. Et puis le logo est vraiment bien réussi.

Le style me rappelait ces beaux textes soignés qu’on étudiait à l’école. Une des qualités de l’auteure, même si à la fin de son récit, elle a ajouté quelques jugements un peu moralisateurs qu’on lui pardonne facilement, c’est que jamais elle n’a succombé à la tentation de raconter sa vie personnelle. Elle s’est limitée à raconter sa vie de professeur, à ces journées de classe et à ces élèves « qui lui ont enseigné ». Jamais elle ne se plaint de sa tâche et pourtant, j’ai rarement connu un professeur qui a si souvent changé d’école, de niveau, de local, de matières. Bien que son écriture m’a fait soupçonner qu’elle avait été religieuse, elle n’a dit que quelques mots à ce sujet et quelques chapitres plus loin, on apprend qu’elle a un conjoint, mais sans plus. Ces faits nous sont donnés sans autres détails, tout comme le fait qu’elle vienne d’une famille de 17 enfants. Et si la quatrième de couverture ne nous apprenait pas qu’elle avait par la suite obtenu d’autres diplômes, nous n’en serions rien.

Donc les presque 400 pages tiennent dans la présentation de ses élèves. Tout y passe : les pauvres des rangs, ses sœurs qui demeurent avec elle, un épileptique, un violent, un drogué, une fille enceinte, et plusieurs autres enfants qu’elle décrit avec tant de bonté, qu’elle écoute avec compassion, à qui elle trouve toujours des qualités. Les émotions que procurent ce livre viennent du fait qu’on a tous connu un professeur comme Florence Guay : dévouée, attentive. Le professeur qui prend à cœur vos problèmes, votre humeur, qui vous amène chez elle pour une soirée ou une fin de semaine, qui téléphone aux parents, qui organise des activités intéressantes.

Un livre qui n’est pas là pour gagner un prix littéraire, qui n’est pas là pour devenir un best-seller, un livre qui rend hommage aux élèves et surtout qui, dans la tourmente des réformes scolaires, nous rappelle que de tels professeurs ont existé et existent peut-être encore. Ça fait du bien d’entendre leurs voix.

(photo: couverture du livre empruntée à La voix du sud)

mercredi 2 décembre 2009

Un sixième refus

Un sixième refus en trois ans. Eh oui, en 2004, je commençais des recherches sur mes ancêtres Irlandais, en 2005 j'écrivais un roman qui s'étalait sur cinq générations, en octobre 2006, j'envoyais le roman à quatre éditeurs. Trois refus presque tout de suite. Envoi à un autre éditeur, refus en mars 2007.

Un appel téléphonique d'un éditeur en février 2008 me laisse un espoir, je coupe à deux générations, je renvoie le manuscrit, attente. Puis c'est la directrice littéraire qui me relance et je coupe encore à une seule génération. Attente. Pendant laquelle je renvoie la nouvelle version à un autre éditeur. Nouveau refus en mai 2009. Rappel de la directrice littéraire qui fera lire à une autre personne, parce que pas de recul (et moi, j'en ai peut-être du recul!). Attente. J'en profite pour renvoyer à trois autres éditeurs.

Sixième refus ce matin.

Qu'est-ce que je dois comprendre? Combien m'en faut-il avant de laisser tomber? Et faut-il le dire publiquement? N'est-ce pas décourager les jeunes auteurs qui essaient de se faire publier? Ou leur montrer cette réalité-possibilité là aussi? Je sais, ils croiront que ça n'arrive qu'aux autres, « ça n'arrivera pas à moi ». Ne me dites surtout pas qu'un tel a envoyé son manuscrit à 25 maisons d'éditions ou l'autre qui a eu 52 refus avant d,être finalement publié ou tel autre qui a fait un malheur en auto-éditant. Quand on est dedans, on veut pas savoir les autres, on veut juste savoir le nôtre.

Je n'ai pas de raisons de le dire, mais pas de raisons non plus de le cacher. Juste que je ne nomme pas les maisons d'éditions parce que ça ne changerait rien. Juste que je n'écris pas tous les mots qui me viennent à l'esprit parce que ça ne changerait rien non plus.

dimanche 11 octobre 2009

Editeurs verts

En cherchant où envoyer un manuscrit, j’ai trouvé quelques éditeurs qui ont pris le virage vert: plus de papier, mais directement par courriel. Youppie pour nous, auteurs. Pas d’impatience devant l’imprimante qui décide de manquer d’encre ou de poudre, pas de gros mots quand elle n’a plus de papier ou qu’elle s’embourbe au beau milieu d’une page, bref des heures qu’on peut utiliser à meilleur emploi. Pas de paquet à envelopper, pas d’enveloppe à chercher (est-ce que je ré-utilise celle reçue la veille, mais non je ne veux pas paraître “cheap”), pas de timbres à acheter. Seulement ouvrir notre messagerie, insérer pièce jointe, écrire un petit mot qu’on a pris le temps de composer soigneusement en espérant faire bonne impression et clic, envoyer. Le bonheur.

Pour l’éditeur, plus précisément pour les membres du comité de lecture, je ne sais trop ce que ça entraîne, mais sûrement que la haute pile sur le bureau, c’est fini. Un éditeur m’a déjà dit que mon manuscrit avait été égaré lors d’un déménagement, ça n’arrivera plus, mais on peut égarer dans un ordi aussi: 800 courriels, c’est beaucoup dans un ordi.

Je me demande si les membres du comité de lecture vont exiger l’épreuve papier ou s’il vont lire sur leur écran d’ordinateur? Je les verrais bien lire sur les nouveaux liseurs électroniques, mais je pense que ces gugusses ne sont pas configurées pour des fichiers PDF. Liseurs, en passant, que les invités de Marie-France Bazzo n’ont pas tellement aimés (tiens, je dévie encore, il faut toujours que j’aie deux sujets dans mes billets).

Donc, éditeurs qui ont pris le virage vert:
Michel Brûlé
Alto
Les Intouchables
Ceux que j’ai trouvés pour l’instant.

lundi 5 octobre 2009

Une nouvelle dans Trente

Michèle Bourgon, auteure et professeur en Outaouais en a parlé sur Facebook : le lancement du recueil de nouvelles 30-Trente-XXX aura lieu, le samedi 14 novembre à 15 heures à la Cabane en bois rond à Gatineau. Ce sera en même temps la fête du trentième anniversaire de l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais.

Eh oui! j’ai un texte publié dans ce livre. Pour ceux et celles qui commençaient peut-être à douter qu’il m’arrivait de publier de temps à autre !!!

Sortie en librairie (Outaouais seulement?) à la mi-octobre.

C'est bien, parce que ça arrive en même temps qu'un courriel de l'éditeur de mon dernier livre: Un homme une époque Jacques Lamarche des Écrits Hautes-Terres qui m'annonce la fin du fin de mon livre: 1$ l'unité si je veux racheter les invendus. J'aurais donc pas fait 500$ et malgré qu'il ait été publié chez un éditeur reconnu. Pas tellement mieux qu'en auto-édition. Voilà pourquoi je vise maintenant les maisons d'éditions montréalaises ou disons d'envergure provinciales.

(couverture du livre: illustation de Christian Quesnel, auteur de l'Outaouais également)

jeudi 21 mai 2009

Ecrire en France ou au Québec?

En tout cas, si vous êtes comme moi et que vous vous imaginez qu'en France, la vie est plus douce pour les auteurs, qu'il est possible de vivre de sa plume pour toutes sortes de raisons, dont la distribution serait une des premières, lire:
http://wrath.typepad.com/

J'aurais fait un mauvais médecin et un mauvais psychologue: je suis du genre caméléon qui prend les couleurs des murs qu'il fréquente. Alors aujourd'hui, sans autres commentaires. Quand le soleil revient, pas le goût de penser aux jours de pluie.

Un courriel de "ma" directrice littéraire m'encourage à retourner à mon personnage principal. J'y vais, j'y cours. Sans me demander si cette fois ce sera la bonne.

jeudi 30 avril 2009

Ah! les éditeurs!

Hier, j'ai écrit une lettre à un éditeur (des fois j'ai envie de les nommer, faire un hyperlien, mais je ne crois pas que ce serait me rendre service). Je ne suis même pas certaine que l'éditeur l'aura sur son bureau, oubliée qu'elle sera par le responsable de la gestion des manuscrits, mais les courriels ne suffisent plus. " Votre manuscrit est en cours de lecture, le comité de lecture se réunit d'ici 15 jours" et après 15 jours, pas de nouvelles. Plus de six mois pour la lecture d'un manuscrit, il me semble que c'est suffisant. D'autant qu'on s'imagine que ce délai signifie que ledit manuscrit les intéresse, ce qui n'est pas nécessairement le cas. Je suis à la veille de penser que seul le gros gibier intéresse les éditeurs. Les valeurs sûres. Ou les plus jeunes sur lesquels ils peuvent miser à long terme.

À défaut d'être publiée, je pensais que ce blogue me satisferait, ce qui est le cas il est vrai, mais ce matin, j'ai reçu un courriel, le genre "newletter", de Stéphanie Hétu, spécialiste en marketing de site web. Le monde du référencement est encore pire que le monde de l'édition. Ma foi, je n'ai pas grand chance d'être lue ici non plus. Je ne comprends absolument rien du charabia internautique (oui, le mot est voulu nautique comme nager dans les hautes vagues, se noyer dans une mer de mots techniques), lire son billet>>>. Je ne l'ai même pas terminé, comme un livre auquel je ne m'identifie pas. Même la trigonométrie était plus facile!

Non, je ne joue plus dans ce monde de référencement. Je vais me contenter d'écrire, me faire plaisir. Parce que je finalement qu'est-ce que je veux? Si au moins je le savais.

Et puis, j'ai beau dire, tranquillement, je me fais une petite cour. Pourtant pas une reine! Tout juste une abeille.

lundi 29 décembre 2008

Une pensée pour les comités de lecture

Lundi matin, retour au travail pour certain(e)s. Les lecteurs et les lectrices des maisons d'édition ont apporté des manuscrits à lire à la maison pendant le temps des Fêtes. Une petite pensée ce matin pour leur rappeler de lire le mien et tous ceux des auteur(e)s qui attendent depuis si longtemps.

C'est le 13 novembre 2004, oui c'est bien 2004, il y a plus de quatre ans que j'ai ouvert un nouveau fichier pour classer les notes, les portraits des personnages, les titres de livres consultés, les courriels écrits et bien entendu le texte de mon roman. J'ai fait le premier envoi deux ans plus tard. Faut croire que je ne suis pas un auteur attendu dont on s'arrache les manuscrits!!!

Trois autres versions plus tard... voilà pourquoi mon coeur et mon esprit est aujourd'hui avec la lectrice qui tient mon sort entre ses mains.