vendredi 14 décembre 2012

Ces vies que j'aime

Ces jours-ci j’ai lu coup sur coup David de Madeleine Chapsal, Salut mon oncle de Marie-Paule Villeneuve et La fille de l’écrivain d’Henri Troyat. Qu’ont en commun ces trois livres à part le fait que je les ai lus dans le même mois ? Deux français publiés en 2012 et 2001 et un québécois paru en 2012. Lus tous les trois en livres numériques. Lus les trois avidement, avec plaisir et au complet, ce qui n’est pas rien en ce qui me concerne.

Le lien ? Ce sont tous les trois des portraits. Des vies. J’aime qu’on me raconte la vie d’un tel ou une telle. Personne réelle ou personnages. Pas besoin d’une histoire abracadabrante, tout plein d’actions, des autos tamponneuses ou des meurtres scabreux. Même pas besoin de grands conflits, de hauts faits, de décors exotiques. Je me rappelle encore le plaisir que j’ai eu à lire Alexandre Chevevert de Gabrielle Roy, justement parce que c’est l’histoire d’une personne, comptable de son état. À travers la médiocrité d’un homme, on découvre une société, une époque. Je n’en demande pas plus.

Dans David, Madeleine Chapsal confie les liens qui l’unissaient à ce presque fils, David Servan-Schreiber. En fait, c’était le fils de son premier mari, mais elle l’a côtoyé jusqu’à la fin. On connait bien ce David qui a écrit le très beau livre Guérir. Disons que si j’aime les biographies, quand même difficile de lire celle-là parce que David meurt à la fin.

Quant à Salut mon oncle, c’est un roman. L’histoire de deux hommes : un oncle et son neveu. Un bien malcommode, une sorte d’ermite même s’il vit dans une maison à appartements à Longueuil. Son neveu, dépressif qui se remet mal d’un chagrin d’amour, débarque chez lui. Deux vies parallèles à qui il n’arrive presque rien, sinon quelques amours plus ou moins réussies. Un quotidien qu'il est pourtant très intéressant de suivre. L’auteure en profite pour glisser quelques titres de romans québécois, ce qui n’est pas pour me déplaire. Même un clin d’œil à elle-même en se traitant de « sombre inconnue ». Évidemment, comme j’ai connu l’auteure, il me plaît de voir quelques liens avec le monde agricole. Juste assez de dialogues, pas de descriptions inutiles. Tout à fait mon style. J'ai dévoré et dégusté à la fois.

Et puis, La fille de l’écrivain que j’ai probablement aimé parce qu’il est question d’un vieil auteur qui n’accepte pas d’être évincé par la relève. Un je-me-moi qui voudrait que le monde tourne encore autour de lui, de son œuvre. Qui tolère mal que sa fille le délaisse pour un jeune auteur. Une intrigue toute simple. Des réflexions plutôt que des actions. Des sentiments plutôt que des descriptions. J’adore.

Après de telles lectures, que pensez-vous que j’aime écrire ? 

(Illustrations empruntées, dans l'ordre, à Fayard, Tryptique et Grasset)

4 commentaires:

Les anonymes: svp petite signature