Le goût des mots me revient tranquillement. Le besoin d’en lire, le
besoin d’en écrire aussi. Je ne les pousse ni ne les tire, les mains ouvertes,
le cœur ouvert surtout, je les accueille. C’est qu’ils m’ont fait peur les derniers mois. J’avais aussi peur de
les voir surgir que de les voir me laisser pour toujours. Ils peuvent être
dangereux quand ils veulent. Dangereux de vérité et de blessures. Le silence,
parfois, fait moins mal qu’un grand brouhaha qui éclabousse tout le bel édifice
que vous avez mis des années à bâtir et que vous tenez à protéger des grands
vents et des forts orages que peuvent apporter certaines phrases. Il y a des
mots que je ne voulais pas entendre. Tout le monde n’est pas comme moi, à preuve deux auteures qui osent
parler de leurs maux.
J’ai une liseuse, je l’ai déjà dit. Très utile pour qui demeure à une
heure d’une librairie et qui vit dans un village où la bibliothèque ouvre deux
fois trois heures dans la semaine, et où il faut commander les livres. Qu’est-ce
qui nous fait choisir telle lecture plutôt que telle autre? Personnellement, ce
sont des associations d’idées, des coïncidences, l’état d’âme, l’humeur du
moment.
Chaque matin, dans Google Reader, je reçois les derniers billets
publiés dans les blogues que je suis et, dans mes courriels, je peux lire les
derniers commentaires laissés par des « amis » sur
Facebook. Il y a une semaine environ, j’apprends que Venise Landry, du blogue
Le Passe-mot assistera au lancement
du livre Soleil d'encrier de Julie Gravel-Richard.
J’ai rencontré ces deux personnes aux Correspondances d’Eastman et je les avais
trouvées suffisamment sympathiques pour continuer de suivre leur blogue
respectif.
J’apprends que le livre paru origine de son premier blogue au temps où
elle soignait une tumeur au cerveau. Une petite cloche sonne : es-tu prête
à entendre parler des maladies des autres, toi qui tais les tiennes? Mais j’ai tellement aimé son Entheos que je me laisserai probablement tenter.
Sur le blogue de Julie Gravel-Richard, je vois que l’auteure a découvert un roman où il est également question de tumeur au cerveau : Testament
de Vickie Gendreau. Comme à mon habitude, je butine d’un lien à un autre, et me
voilà à lire l’article dans La Presse au sujet de ce roman.
Malgré le sujet sensible, au contraire, je suis attirée, les gens qui
réussissent à écrire sur leur maladie forcent mon admiration. Curieuse, je
poursuis donc mon butinage qui me mène à la liste d’invités de Tout le monde en parle de ce dimanche :
eh! oui, Vicky Gendreau en sera. Mieux encore en terme de synchronicité, me voilà sur le site de la
BANQ, là où je peux emprunter des
livres numériques, même si c’est un fouillis où les romans côtoient les albums
jeunesse ou les livres pratiques. Que vois-je apparaître dans les nouveautés :
Testament et oh! petit miracle, il est disponible! Parce que ce n’est pas comme
une bibliothèque régulière, il n’y a qu’un seul exemplaire et il peut n’être
disponible que le 3 octobre à 13h26, genre! Je le télécharge donc, ce qui me
prend moins d’une heure maintenant que j’en suis à ma troisième demande.
Une fois dans la liseuse, une fois que j’ai commencé à lire, si l’histoire
me captive, le support, qu’il soit de papier ou d’écran, n’a plus d’importance.
L’histoire prend toute la place, les mots m’envahissent. Le transfert s’opère,
je suis dans le livre, je vis la vie des personnages. C’est le cas du roman de Vicky Gendreau et je suis
persuadée que ce sera le cas également de Soleil d’encrier quand le fichier numérique
sera rendu à la BANQ.
(Illustrations des livres empruntées aux sites des éditeurs)