Bientôt les enfants seront en classe. Je ne me souviens pas avoir trouvé le temps trop court ou trop long quand j’étais élève. Quand donc commence-t-on à regarder le temps qui passe, à trouver qu’on n’en a pas assez?
En voyage, je vis beaucoup plus au présent, je n’essaie pas de tout vouloir faire la même journée. Je roule, je regarde, j’admire, je m’extasie, j’apprends, je photographie, j’écoute, je mange, je dors. Je maugrée un tout petit peu contre la température, mais n’y pouvant rien, je m’adapte et le sourire revient. Si j’étudie le trajet du lendemain, je pense quand même très peu. Je me laisse aller.
Depuis mon retour du Yukon et de l’Alaska, je me suis remise à penser et à regarder l’heure. Je veux tout faire en même temps. Non pas pour le rattraper, juste en jouir au maximum.
- Être dehors parce qu’il fait beau et chaud.
- Visionner, trier, traiter les 1,000 photos prises lors des 22 jours en terre du nord.
- Lire mes notes, écrire un compte rendu du voyage pour publication sur mon site.
- Réviser mon roman, alimenter mon blogue.
- Examiner les factures, rentrer les chiffres dans mon fichier Excel, voir si on a dépassé les prévisions (c’est fait, on a dépassé de 300 $).
- Aller en vélo.
- Être au courant des romans qui sortiront en septembre.
Pas le temps de :
- Attendre que les logiciels s’ouvrent, penser à changer d’ordinateur ou l’envoyer nettoyer, ce qui serait encore perdre du temps.
- Lire ou télécharger des livres. Aller à la bibliothèque sachant que je n’aurai pas le temps de lire les deux livres arrivés pendant mon voyage.
- Cette année, ne pas participer à Nouvelles de Gatineau. Le concours se termine le 30 août. J’avais bien commencé un texte, mais il est nul.
- Finir de tondre le gazon.
- Préparer la fête annuelle des Vierges (deux membres de ma famille sont nées le 11 septembre)
- Écrire un billet de blogue digne de ce nom.
- Respirer… ah! si quand même.
Prendre au moins le temps de me parler, de calmer mon impatience, de me dire que je suis en vie et donc de le voir passer ce temps précieux, d’être reconnaissante d’avoir fait un si beau voyage et de me répéter que même si je courais, je ne le rattraperai jamais. Déjà de pouvoir en parler est un plaisir et une chance que tout le monde n’a pas. Alors je vais simplement le vivre, une minute, une heure, une journée à la fois.
Vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir. |
Et être très émue en regardant la couleur du champ de maïs quand le soleil se lève ou se couche. Tout comme je l'ai été un certain matin très nuageux, annonciateur d'une autre journée pluvieuse, à Seward, Alaska, quand j'ai vu tout à coup un immense arc-en-ciel dans la montagne. L'espoir et le sourire sont revenus.