vendredi 29 octobre 2010

De la persévérance et de la patience d’un artiste peintre

Le monde de la vente est un monde aléatoire. Où il faut des nerfs d’acier. Oublier ça le salaire qui entre tous les jeudis. Peindre un tableau c’est une chose, le vendre, c’est un autre monde. L’artiste-de-nos-pinceaux sera à l’exposition Coloris sur la Baie les 30 et 31 octobre. Elle vendra probablement quelques tableaux. Elle aura au moins de la visibilité et, avec un peu de chances, des retombées… qui tomberont elle ne sait quand.

En septembre dernier, pendant la tournée des Créateurs de la Petite-Nation, premier matin, premier client, une commande. Louise connaît le client, l’aime bien, discute avec lui, prend des notes. Le client propose un format, Louise suggère un encadrement. Le monsieur dit qu’il enverra une photo de la pièce pour donner une idée à l’artiste qui, elle, spécifie qu’elle achètera la toile, d’un format inhabituel pour elle, la semaine suivante.

Dernier jour, un petit couple arrive, regarde, hésite, choisit deux tableaux, hésite encore et s’en retourne chez lui en discuter.

Ces deux clients ne donnent plus signe de vie pendant des semaines. Louise Falstrault n’est pas du genre à faire de la vente sous pression, elle attend, elle envoie un courriel au premier client pour lui dire qu’elle a acheté la toile et le cadre.

Silence. Attente, puis oubli.

Pour le symposium Gatineau en couleurs qui s’est tenu les 15-16-17 octobre, envoi d’invitations pour le vernissage. La veille du vernissage, le petit couple-du-dernier-jour-de-la-tournée lui écrit un courriel : «pourriez-vous apporter les deux tableaux à Gatineau?» ce qui fut fait. Une dame se présente au kiosque de l’artiste, regarde, jase, compare, élimine les deux tableaux et en choisit un troisième, décide de l’acheter, et propose de payer en versements différés. C’est devenu pratique courante en galerie, alors les artistes offrent aussi la possibilité. La cliente aura donc son tableau en 2011 et l’artiste aura les paiements, mois par mois jusqu’au paiement final.

Quant au premier client, Louise avait lâché prise. Certains matins, elle se demandait bien ce qu’elle pourrait peindre sur cette grande toile au format spécial. Et puis, eh oui, cette semaine, fin octobre, un courriel accompagné des photos de la pièce : « c’est dans cette pièce que nous accrocherons le tableau ».

Ainsi donc, l’artiste peintre sait quand elle peint, mais ne sait pas quand elle vend. Du début septembre à la fin octobre : deux mois et encore trois mois avant que les tableaux ne soient remis en 2011!

C’est aussi ça la vie d’artiste.

(illustration de l'invitation pour Coloris sur la baie)

5 commentaires:

  1. Pas très différent de ce qui se passe pour les écrivains : on sait quand on écrit, pas quand on publie!

    Cela dit, bonne chance pour les prochaines ventes!

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  2. Beaucoup en commun en effet. Par contre, les galeristes paient plus vite que les éditeurs!

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  3. @ClaudeL : Même les compagnies d'assurance paient plus vite! :P

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  4. Il y a les inconvénients (non négligeables, d'ailleurs) et les beaux côtés, à la vie d'artiste. Faut vraiment aimer ça!

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  5. Il faut avoir une tolérance face à l'insécurité financière et / ou un autre travail. L'artiste-de-nos-pinceaux est aussi graphiste.

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