La route était belle, sèche, le soleil réchauffait enfin cette terre québécoise, glaciale comme jamais en février 2015. Cette année, je pouvais y aller, je le voulais. Je n’étais pas dans le sud, la maladie ne me retenait pas à la maison, il n’y avait pas de tempête, donc je pouvais. Je n’y allais pas en tant qu’auteure qui irait attendre derrière une table pour présenter son dernier roman qui datait déjà de 2011, non juste comme lectrice. Comme amoureuse des livres, croyais-je. Et ce n’était qu’à une heure de chez moi, dans une ville dont je connais les rues, dans un bâtiment dont je connais les labyrinthes.
Salon du livre de l’Outaouais, donc.
En tant que membre de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais, j’ai un accès gratuit. Déjà, à l’entrée, de se nommer, de voir son nom sur une liste de personnes autorisées, ça me donne une existence, une reconnaissance en tant qu’auteure.
J’avais noté quelques noms de personnes que je voulais rencontrer et les numéros des stands où elles seraient présentes. Comme je ne publie pas souvent des photos de moi, certaines personnes connues sur Internet ne me reconnaissaient pas. Mais quel plaisir de voir qui leur sourire, qui leurs grands bras ouverts, ou entendre de joyeux : ah ! Claude ! ou de sentir la chaleureuse accolade.
Photo qui servira à mon profil sur Facebook. |
Quant à Andrée Poulin, Loïse Lavallée et Michèle Bourgon, ce sont des auteures qui vivent en Outaouais et que je connais depuis plusieurs années. Je suis leur carrière, je lis leurs livres. Elles corrigent parfois mes textes. Je les admire et les aime.
Au passage, on m’a fait connaître Paul-François Sylvestre de Toronto qui m’a beaucoup appris sur l’histoire franco-ontarienne et j’ai compris une fois de plus que ce n’est pas parce que je demeure en Outaouais que je connais mieux l’histoire de l’Ontario. Et j’aime toujours parler de la langue française, des accents, des idéologies. Jean-François Grosmaire, un Français d’origine, un Québécois de cœur, vantait l’authenticité, l’humour du livre de Michèle Bourgon, Y’a pas de soucis et voudrait bien que les Français le lisent. Ils éviteraient peut-être de colporter quelques clichés éculés au sujet du Québec ou des Québécois.
J’aurais bien voulu rencontrer Lynda Dion, mais elle était retenue ailleurs. Ce qui ne m’a pas empêché d’acheter son dernier livre, Monstera deliciosa. Un petit livre qui ne fait pas 150 pages, dont j’essaie d’étirer la lecture. Moins roman au sens classique du thème que les deux précédents, mais texte qui m’inspire des mots, des phrases, qui m’entraîne vers mes propres écrits. Vers ma propre vie émotive.
Dernier plaisir du jour : discuter de mon prochain roman avec Vents d’Ouest : la publication des Têtes bouclées, prévue pour l’automne, mes petites idées au sujet du lancement que j’espère cette fois pouvoir célébrer, ce qui me fera oublier l’annulation de celui de 2011.
Au retour, comme toujours quand je suis le moindrement seule, des mots, des phrases, des images de scènes pour mon prochain roman. Et de grands soupirs de satisfaction. Finalement, je me suis sentie plus auteure que lectrice.
Tout du bon. Une journée dans mon pays, dans mon monde.
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