lundi 19 octobre 2009

Dès potron-jaquet

J'ouvre un œil, 6h23 au cadran. Cette fois je ne me rendors pas. Non, non pas de rêve. Sans avoir besoin de les appeler, ils arrivent comme des chats à qui j'aurais donné la permission de monter sur mon lit. Je les observe. Qui ce matin se fera plus présent? Je les vois déambuler dans leurs rues respectives. Hier j'ai établi le plan du rang, j'ai planté le décor. Une en particulier s'impose, celle qui reste près du pont, près de la rivière, elle ne veut pas que j'y aille. Elle harangue la narratrice qui avance sur le chemin emprunté depuis des décennies. Est-ce à dire que je serai la narratrice? Oui, probablement.

Est-ce que je me lève, pressée d'aller écrire ce qu'elle veut vivre? Non pas tout de suite, pas encore. La gestation est plus longue qu'une ou deux phrases. Il faut que je prévois la fin. Où s'en va-t-elle, celle-là avec sa chemise à carreaux, ses gros mots, son mauvais caractère, son asociabilité?

Puis, en cherchant un ou des conflits, mon esprit divague, s'éloigne de mon histoire, je visionne des films, je revois des émissions. Ceux de la veille. Tout le monde en parle. Présentation d'un livre, d'une auteure qui a de la difficulté à comprendre le français. L'intérêt, c'est qu'elle était escorte à New-York. J'aurais voulu savoir comment elle s'en est sortie et pourquoi, de quoi elle vit aujourd'hui. Il n'en fut pas question. Les détails croustillants, des noms, des scandales, s'aventurer dans l'illégalité c'est toujours tentant, attirant. Laisse, de toute façon ce n'est pas demain que tu iras à Tout le monde en parle. Écris d'abord ton livre.

Où en étais-je donc? Ah! oui, il ne faut pas que je me lève. Je me ferai happée par le quotidien, le jour, le soleil, j'irai marcher. Si je suis seule, mes personnages m'accompagneront. À la piscine, pendant mes longueurs, ils seront là aussi à me tourner autour, à dialoguer entre eux. Avec un peu de chance, ils m'aideront à faire avancer l'histoire.

Je me lève. Ce matin, pas de courriel, pas de forum, pas de blogue, je me concentre sur la folle du petit pont.

(photo de l'auteure: une rivière un matin d'automne)

vendredi 16 octobre 2009

Un prof un vendredi

J'ouvre un oeil, 6 h 15 au cadran. Faut vraiment que je me lève. Encore un petit dix minutes. Je somnole. Je prends de l'avance en révisant ce que j'ai à faire aujourd'hui: bon où est mon horaire? Ah le voilà, deux cours ce matin et trois cet après-midi. Quel jour on est? Ah! oui, vendredi, yé le dernier jour de la semaine. Zut, j'ai le dernier cours un vendredi, quel groupe déjà? Bon les plus forts ça devrait aller. Pas pris le temps de préparer mes cours, qu'est-ce que je vais leur faire faire? Une dictée encore. Si je n'avais pas donné mes livres et toutes mes notes aussi en partant en juin dernier. Une dictée, je vais me faire chahuter. Encore cette fichue discipline, je ne l'aurai jamais. Pourquoi est-ce que j'enseigne, tu veux me le dire?

J'ouvre un oeil, 7h45 au cadran. Quel jour sommes-nous? Ah! oui, vendredi. Je regarde par la fenêtre, le soleil est déjà levé, il fait beau. Je me réveille tout à fait et je comprends qu'encore une fois j'ai rêvé.

J'ai cessé d'enseigner en 1978 et j'en rêve encore.
Y a-t-il un psychanalyste dans la salle?
(image empruntée à Google images)

mardi 13 octobre 2009

Les blogues que je suis

Comme la plupart des blogueurs et blogueuses, le matin, je fais le tour des blogues que je suis: nouveaux billets à lire, commentaires ajoutés. Toujours contente de voir les sujets.

Et puis, en plus je suis abonnée au bulletin de Branchez-vous et donc je m’empresse de lire le billet de Josiane Massé. Depuis ses débuts, je me dis, je devrais l’ajouter aux blogues que je suis, mais j’hésite, j’attends. Eh bien je dois avouer que depuis deux ou trois mois, je suis déçue. Me semble que c’est mince et parfois ses billets ne vont nulle part ou plutôt fouinent ici et là, et m’accrochent rarement. Bon, je sais bien que les miens ne sont sûrement pas mieux, mais je ne suis pas encore dans un bulletin-site prestigieux comme Branchez-vous!

Je ne lui dirai pas. À quoi bon m’attarder à mes déceptions. Je vais plutôt vanter ici tous les autres blogues que je trouve plus intéressants que le sien. Ceux qui sont dans la colonne de droite, en premier, bien sûr. Si je ne les aimais pas, je ne les afficherais pas. Rien que ce matin, j’en ai ajouté deux que je suivrai:
celui de Guillaume Voisine>>>
celui d’ Etolane >>>
ce dernier d’ailleurs a été répertorié par Josiane Massé, ça relève un peu sa cote.

J’ai l’air de m’intéresser essentiellement à des auteurs qui écrivent ou à des lecteurs qui… lisent, mais j’aime bien les blogues des artistes peintres figuratifs québécois: triste constat, ils peignent plus qu’ils n’écrivent! J’aime aussi la généalogie, mais je la délaisse un peu, ne m'y étant intéressée que pour écrire un roman sur la venue de mes ancêtres irlandais. Le camping-voyage: là quelques-uns, mais les forums sur ce sujet me suffisent, pourtant quand je suis tombée sur Caro et cie, j’ai été ravie, elle était dans des lieux de Terre-Neuve que j’ai tant aimés.

Je ne vais pas tous les justifier, simplement vous dire que j’apprécie que vous soyez là à me faire des petits matins heureux.

(photo de l'auteure)

dimanche 11 octobre 2009

Editeurs verts

En cherchant où envoyer un manuscrit, j’ai trouvé quelques éditeurs qui ont pris le virage vert: plus de papier, mais directement par courriel. Youppie pour nous, auteurs. Pas d’impatience devant l’imprimante qui décide de manquer d’encre ou de poudre, pas de gros mots quand elle n’a plus de papier ou qu’elle s’embourbe au beau milieu d’une page, bref des heures qu’on peut utiliser à meilleur emploi. Pas de paquet à envelopper, pas d’enveloppe à chercher (est-ce que je ré-utilise celle reçue la veille, mais non je ne veux pas paraître “cheap”), pas de timbres à acheter. Seulement ouvrir notre messagerie, insérer pièce jointe, écrire un petit mot qu’on a pris le temps de composer soigneusement en espérant faire bonne impression et clic, envoyer. Le bonheur.

Pour l’éditeur, plus précisément pour les membres du comité de lecture, je ne sais trop ce que ça entraîne, mais sûrement que la haute pile sur le bureau, c’est fini. Un éditeur m’a déjà dit que mon manuscrit avait été égaré lors d’un déménagement, ça n’arrivera plus, mais on peut égarer dans un ordi aussi: 800 courriels, c’est beaucoup dans un ordi.

Je me demande si les membres du comité de lecture vont exiger l’épreuve papier ou s’il vont lire sur leur écran d’ordinateur? Je les verrais bien lire sur les nouveaux liseurs électroniques, mais je pense que ces gugusses ne sont pas configurées pour des fichiers PDF. Liseurs, en passant, que les invités de Marie-France Bazzo n’ont pas tellement aimés (tiens, je dévie encore, il faut toujours que j’aie deux sujets dans mes billets).

Donc, éditeurs qui ont pris le virage vert:
Michel Brûlé
Alto
Les Intouchables
Ceux que j’ai trouvés pour l’instant.

samedi 10 octobre 2009

src/share/native/sun/font/t2k/t2kstrm

Des fois je le déteste, je déteste le temps qu’il me vole qu’il me fait perdre. Depuis trois jours, je le gave de logiciels, de fichiers, je lui trouve quelques qualités et nouveautés, comme de pouvoir écrire mes billets dans Windows Live Writer (quoique j'en ai perdu mes petites lignes pointillées sur ce blogue), mais surtout j’essaie d’enlever ce fichu bug qui s’est planté au milieu de ma route et qui me force à aller lire en anglais tout ce qui se dit sur les fontes. Mon vieil ordinateur était trop plein, trop vieux, plus de haut parleurs, plus de port parallèle, j’en ai un tout neuf. Mais mon vieux, gros et poussiéreux caché sous mon bureau, je le connaissais comme le fond d’une chaussette et je ne perdais pas de temps à être gentille avec lui. J’aurais dû.

Samedi matin, j’ai pris le temps de déjeuner, de lire en déjeuner, de rire en parlant de la sacoche de la reine. Eh! oui, l’artiste de nos pinceaux, avant d’aller sculpter, se demandait, en regardant le pot presque vide, si nous étions les plus grands consommateurs de beurre d’arachide. Je ne comprendrai jamais son cerveau parce qu’elle a enchaîné en disant: “ça doit être ça que la reine a dans sa sacoche. Chose certaine, à l’âge qu’elle a ce ne sont certainement plus des tampons!”

J’ai suffisamment ri pour me faire oublier mon ordi et son src/share/native/sun/font/t2k/t2kstrm qui m’horripile.

vendredi 9 octobre 2009

Un encan où tout le monde y gagne

L’artiste-de-nos-pinceaux se fait beaucoup solliciter. Pour toutes sortes de raisons, par toutes sortes d’entreprises. Souvent des tournois de golf, des soupers bénéfices. Au début, elle donnait un petit tableau, puis des produits dérivés. Maintenant, elle a réglé la question, elle offre des certificats cadeaux.

Sauf pour un organisme : la Société d’Alzheimer de l’Outaouais. Sa mère est décédée de «sénilité précoce». Dans les années 1970, on ne parlait pas encore d’Alzheimer. Louise commençait tout juste à travailler. Elle avait promis à sa mère que lorsqu’elle aurait un salaire, elle l’amènerait magasiner, elle la sortirait ici et là. Elle n’a pas eu le temps, sa mère est décédée à 52 ans.

Aussi quand l’organisme situé à Gatineau, secteur Hull, lui a demandé de participer à l’encan qu’il organise depuis onze ans, Louise a accepté tout de suite et continue d’y participer chaque année depuis.

D’autant que c’est un événement qui est bien organisé. Pas du genre l’artiste peintre donne tout et ne reçoit qu’un peu de visibilité qui n’intéresse personne. En effet, à l’encan de la Société, l’artiste fixe son prix de départ, le tableau se vend au moins au prix fixé. L’organisme garde un pourcentage du prix atteint à l’encan et donne le reste à l’artiste (de l’ordre d’environ 60/40). Tout le monde y gagne : l’acheteur, l’organisme et l’artiste.

Le prochain encan a lieu le 29 octobre, à Gatineau. Pendant l’encan est servi un vins-et-fromages. Pas une dégustation debout autour de quelques assiettes, oh ! non, bien mieux : cinq ou six services, parfois plus. Deux ou trois fromages à chaque service, le vin en fonction, souvent des pâtés et à la fin porto et pâtisserie. Bref, une bien belle soirée.
(photo du tableau qui sera vendu à l'encan)

mercredi 7 octobre 2009

Lire en marchant

Jour gris. Encore. Possibilité de pluie, donc pas de promenade à l’extérieur. Vingt minutes alors sur le tapis roulant tout heureux de voir que je viens le voir de temps à autre. Et puis, belle excuse pour lire, ce que je ne fais évidemment pas en marchant sur la route de gravier. J’ai essayé de poursuivre Les Filles de Lori Lansens, mais, à vitesse 3, il faudrait que je tienne le livre à deux mains. Plan B, lire Voleurs de sucre d’Eric Dupont : quelque 200 pages de moins, donc plus facile à tenir.

J’ai déjà lu Bestiaire avec un réel plaisir et ne croyant pas que l’auteur puisse faire mieux. En tout cas, il fait autant. Je le soupçonne d’établir une longue liste de mots se rapportant à un sujet et de les employer ensuite un à un en les accolant à d’autres, très souvent accompagnés d’adjectifs qui donnent force et visuel, issus d’une seconde liste de mots qui frappent, qui choquent, qui font image surtout, comme «on peut avoir des bonbons contre des bouteilles (…) cette nouvelle a sur moi l’effet de la découverture de la pénicilline dan un bordel parisien».

J’ai déjà lu aussi un roman où la narratrice était une petite fille de onze ans (La sœur de Judith de Lise Tremblay) et un autre d’Arlette Cousture faisait parler une fillette de cinq ans. Mais avec moins de bonheur que celui-ci où le principal personnage est un garçonnet de deux-trois ans. Faut le faire. Et on y croit. Même si on n’y croit pas, c’est délicieux. Tout ça autour d’un seul thème : le sucre. Le garçonnet est accro au sucre. Ce qui prouve une bonne foi pour toutes que ce n’est pas tant le sujet d’une histoire qui la rend intéressante mais le ton, le style. L’auteur n’en manque pas.

Croyez-vous que j’ai vu mes vingt minutes d’exercice passées? C’est la fin d’un chapitre qui m’a arrêtée et non le cadran rouge.

(photo empruntée à Allie qui en parlait déjà en 2005 >>> et qui m’a appris que c’était le premier roman de l’auteur)

mardi 6 octobre 2009

Twitter en anglais

Hier matin, lundi 5 octobre, j’écoutais Christiane Charrette à Radio-Canada. La partie où les invités donnaient la liste de leurs préférences sur Twitter m’a vivement intéressée. Ça me donnait le goût d’y adhérer, moi qui commence à fréquenter un peu plus assidûment Facebook parce que j’y rencontre certaines personnes qui ne viennent pas nécessairement sur mon blogue. Je me demandais si j'allais résister aussi longtemps que j'ai résisté à Facebook. Tant que les «twitters» avaient l’air de parler surtout politique, commenter le techno, lire les nouvelles mondiales, ça ne m’intéressait pas vraiment, mais à écouter Marie-Claude Lortie, il semblait y avoir d’autres sujets abordés. Une certaine Dooce avait l’air amusante à suivre.

Ce matin, donc petite recherche. Ça ne m’a pas pris cinq minutes pour m’apercevoir que, oh horreur!, l’inscription est en anglais. Et Dooce n’écrit qu’en anglais.

Déjà que dans bien des sites-dits-réseaux-sociaux, blogues, forums qu’il traîne des «posts», des «comments» des «request», que bien des internautes ne se donnent plus la peine de traduire, pas question que j’encourage Twitter. Même si je suis la seule francophone à ne pas y adhérer pour cette unique raison. Je repasserai quand Twitter sera en français. Non, mais ! J’en veux aux invités et à Christiane Charrette de ne pas avoir mentionné le fait, parce devenu banal? parce que tout le monde sauf moi le sait?

Il y en a qui boycotte des entreprises pour moins que ça! À chacun ses petites batailles, ses petites rébellions.
AJOUT PLUS TARD: J'ai vu que je pouvais quand même lire sans être inscrite (ce n'est pas un compte fermé comme Facebook?) en utilisant l'outil search et l'adresse, si je la connais. J'ai tapé @charettec et j'ai pu voir de quoi ont l'air les pages. Pire que je croyais. Je vais vraiment passer à autre chose comme lire un bon livre!

(image que j'ai hésité à reproduire pour ne pas les encourager, empruntée à Google)

lundi 5 octobre 2009

Une nouvelle dans Trente

Michèle Bourgon, auteure et professeur en Outaouais en a parlé sur Facebook : le lancement du recueil de nouvelles 30-Trente-XXX aura lieu, le samedi 14 novembre à 15 heures à la Cabane en bois rond à Gatineau. Ce sera en même temps la fête du trentième anniversaire de l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais.

Eh oui! j’ai un texte publié dans ce livre. Pour ceux et celles qui commençaient peut-être à douter qu’il m’arrivait de publier de temps à autre !!!

Sortie en librairie (Outaouais seulement?) à la mi-octobre.

C'est bien, parce que ça arrive en même temps qu'un courriel de l'éditeur de mon dernier livre: Un homme une époque Jacques Lamarche des Écrits Hautes-Terres qui m'annonce la fin du fin de mon livre: 1$ l'unité si je veux racheter les invendus. J'aurais donc pas fait 500$ et malgré qu'il ait été publié chez un éditeur reconnu. Pas tellement mieux qu'en auto-édition. Voilà pourquoi je vise maintenant les maisons d'éditions montréalaises ou disons d'envergure provinciales.

(couverture du livre: illustation de Christian Quesnel, auteur de l'Outaouais également)

dimanche 4 octobre 2009

Octobre: mois de l'ours qui grogne

Chers abonnés fidèles et lecteurs de passage qui ne voyez pas le titre de mes billets changer très souvent, patience. L'absence ne veut pas dire arrêt, ni abandon. Signifie seulement pas là, pas dans les mots d'écriture, et pas tellement lecture, sinon quelques forum et blogues le matin. Si, un peu, Les Filles de Lori Lansens dont Venise a déjà parlé et que je goûte à petites doses en allongeant mes déjeuners.
Octobre m'occupe ailleurs. Isoler le grenier, je l'ai dit je crois, ça y est c'est fini. Geocities qui ferme le 26 m'a incité à remonter mon site de voyage, retrouver des photos, les réunir en album, tout le tintouin de graphiste. Pas complètement à mon goût encore, il est ici pour les curieux. J'aime, mais ça prend du temps, des énergies et au final, je n'ai qu'une envie, m'éloigner de mon ordi.

Octobre aussi, c'est mon humeur d'ours-qui-doit-rentrer dans sa caverne. Tentée donc de ne dire que des mots grognons. Préfère m'abstenir, vous comprendrez, ne serait-ce que pour ne pas vous assommer de mon humeur chagrine, comme la grisaille des jours, colorés peut-être, mais tristounets.

Ce matin pourtant, j'ai été agréablement surprise de voir que j'ai lu 61 livres de la liste des 100 livres préférés des Français dont il est question sur quelques blogues. À quand la liste des 100 livres préférés des Québécois? Ou plutôt Les 100 livres québécois les plus lus?

dimanche 27 septembre 2009

On est tous sur le piedestal de quelqu'un

Je ne suis pas certaine que j’aime oublier. Même les livres que je me souviens avoir aimés, j’en oublie l’histoire. Les films aussi. Par exemple Katherine Pancol, je me souviens de son nom, comment elle l’écrit. Je me souviens que j’avais aimé ses livres, mais lesquels? En ces années-là, j’achetais alors je peux descendre au sous-sol, je regarde : Moi d’abord, à l’intérieur j'avais écrit: septembre 1980, ensuite, La Barbare: juillet 1982. Même en relisant la quatrième de couverture, ça ne me dit rien. J’ai dû en lire d’autres que j’ai fait venir à la bibliothèque. Dans sa bibliographie, il me semble que Scarlett si possible me dit quelque chose.

Jeudi, j’ai acheté Les yeux jaunes des crocodiles et La Valse lente des tortues. Je me les garde pour un voyage de sept heures en avion. Un aller, un au retour???

Les relirais-je tous? Probablement pas, parce que sinon, je devrai en relire beaucoup d’autres également : Marie Cardinal, Annie Leclerc, Hervé Bazin, Anne Hébert, Julien Green, Simone de Beauvoir, etc. Non, il faut vraiment que je règle ce problème, que j’y réfléchisse. Soit me demander pourquoi j’oublie, soit me demander si c’est important que je n’oublie pas, soit laisser aller, faire confiance à la vie. Être dans le présent et ne pas passer mon temps à revivre le passé. Non que je crains que ma mémoire me fasse défaut, quoique… mais ne voudrait-on pas aimer encore ce qu’on a aimé. Peut-être que c’est ça aussi aimer : on se souvient qu’on aime mais on oublie les raisons, les détails qui nous ont mis cet amour dans le cœur. Cultiver cet amour en achetant d’autres livres des auteurs appréciés, ce serait déjà ça. Comme on entretient une amitié en communiquant de temps à autre avec l’ami(e).

Toujours est-il que du blogue de Nathaly Dufour au Blablablog de Katherine Pancol, je n’ai fait qu’un clic. Je me suis permis d’écrire un petit courriel à l’auteure admirée. Et voilà que ce matin, wow ! elle me répond. C’est fou ce qu’on peut mettre certaines personnes sur un piédestal. Dans l’autre siècle, j’ai déjà reçu quelques lettres de lectrices et j’avais répondu, ce qui les avait surprises. Peut-être sommes-nous tous sur le piédestal de quelqu’un?

Bon, je vais quand même relire en diagonale quelques pages de Moi d’abord et de La Barabare. En attendant d’être dans l’avion.
(image empruntée à Renaud-Bray)

samedi 26 septembre 2009

Ecrire ou ne pas écrire?

Il doit y avoir un truc qui ne fonctionne pas chez moi: j'aime écrire, mais dès que c'est difficile ou que ça prend trop de temps, je passe à autre chose. Il faut que ce soit court, vite fait (bien fait par contre). J'ai trop travaillé dans un journal, moi. Et je ne peux même pas prétendre que c'est parce que je n'ai pas le temps.

Et pour m'aider à m'achever, j'ai lu un blogue ce matin (celui-là>>>) et comme je pense que c'est français, de France, je me dis qu'au Québec, c'est pire encore. Un autre truc qui ne fonctionne pas chez moi: je m'entête, je ne me connais pas ou je suis masochiste? Gens rêveurs, gens d'espérance, gens de confiance en vous, ne lisez pas ce blogue, pas le mien, celui du monsieur qui donne six bonnes raisons de ne pas écrire un roman! En tout cas, pas un matin où vous aurez un petit doute sur votre capacité d'écrire. Pourtant il y a là quelques bonnes idées.

Donc aujourd'hui samedi: lavage, budget, monter dans le grenier pour étaler les 10 ballots de laine isolante achetés hier. Vous voyez, où est l'écriture dans cette liste?

(photo empruntée à
Moisson Montréal)

jeudi 24 septembre 2009

Blogue ou site Internet?

Ce matin, en parlant de mes sites Internet de voyages à remonter, je me suis posée la question : finalement un blogue est-ce mieux qu’un site Internet?

La question mériterait un peu de recherches pour savoir ce que d’autres en pensent, un long billet avec tout plein de pour et de contre. Finalement je n’ai lu qu’un … blogue et les commentaires sur le sujet. Celui-ci>>> Ça m’a suffit pour me faire une idée. La réponse : ça dépend.

Ça dépend du but recherché : faire connaître une entreprise, faire connaître des services à offrir, présenter des produits, se trouver des amis, échanger des idées, des expériences, offrir de l’information?

Ça dépend de vos qualifications : sait-on monter un site? plus facile de créer un blogue, mais encore faut-il être assidu et y écrire souvent, être capable de gérer soi-même son blogue, l’alimenter.

Ça dépend de vos moyens : un blogue ne coûte rien… que du temps. Quoique Wordpress se vante d’offrir une plateforme qui commence sérieusement à ressembler à un site, visuellement parlant en tout cas. Un site, si on le veut professionnel, finit par coûter de l’argent, ne serait-ce que le nom de domaine, indispensable à qui veut jouer dans la cour des grands.

En ce qui me concerne personnellement, je crois que le site est plus statique et le blogue plus dynamique, ce dernier bouge plus souvent. Il bouge tellement que les internautes ne lisent que le billet du jour. Quand je publie deux billets le même jour, je suis presque certaine que seul le dernier apportera plus de commentaires. Les autres billets se perdent dans la nuit des temps. Pas tout à fait grâce à Google qui peut les retrouver selon les mots-clés libellés choisis lors d’une recherche. Il bouge tellement avec tous les liens que l’on y dépose que ça part de tous les côtés et on se souvient plus où l’on va et d’où l’on vient. Mais quand il s’agit de chercher une information, un service, un produit, je ne fouille pas dans un blogue, je cherche un site. Si je veux lire une opinion, rencontrer d’autres internautes qui aiment les mêmes sujets que moi, je cherche un blogue.

Comme je suis capable de monter des sites (pas des professionnels à 3,000 $ CAN), je considère que les deux se complètent très bien. Quand l’artiste-de-nos-pinceaux veut inviter un galeriste à voir ce qu’elle fait, elle ne lui dit pas d’aller lire son blogue, mais d’aller visiter son site.

J’aurais bien voulu que ce blogue soit partie intégrante de mon site ou de celui de l’artiste-de-nos-pinceaux, mais mon logiciel WebCreator ne le permet pas facilement, une fonction que je n’ai pas vraiment comprise encore, donc pour l’instant les deux ont l’air séparé avec des liens pour qui veut bien cliquer dessus. Je me dis que ceux qui sont vraiment intéressés trouvent toujours.

Qu’en pensez-vous: blogue ou site?

(Images: mon bloque et mon site)

Le merveilleux monde des sites Internet


Septembre s’achèvera non sur l’écriture de l’auteure-de-nos-stylos ni sur la sculpture de l’artiste-de-nos-pinceaux, mais sur la graphiste-de-nos-exactos (bon c’est seulement pour la rime parce qu’il y a belle lurette que la graphiste que je suis, autant sinon plus qu’auteure, ne se sert plus d’exactos, moi qui l’ai tant aimé et les choisissais avec autant de soins que l’auteure peut choisir ses stylos).

Ce matin donc, j’ai consulté le blogue de Blogger au bout du doigt et j’ai pris son idée d’empêcher les gens de copier les textes de mon blogue. Non que mes billets soient si intéressants qui méritent d’être copiés, non plus que les internautes se ruent vers mon blogue pour le lire, mais comme ça pour apprendre encore et encore ce code mystérieux du merveilleux monde html, java, etc. Puis, je sais qu’ensuite, je vais continuer à patauger dans les logiciels suivants :
jalbum pour réaliser des albums photos plus beaux, graphiquement parlant, que ce que peut nous offrir Picasa que je n’aime pas parce qu’on doit héberger nos photos sur Internet alors qu’avec Jalbum, je peux héberger où je veux. Le site est en anglais, mais vous pouvez télécharger le petit logiciel gratuit en version française. Et il y a un forum en français qui m’aide plus ou moins.
webcreator pro 5 que j’ai reçu en cadeau et que je ne recommande qu’à ceux et celles qui voudraient faire un site Internet très simple. Oui, il me déçoit surtout parce que le manuel d’instructions est très très limité et ils en sont à la vingtième mises à jour. Vous avez déjà acheté un logiciel qui fasse autant de mises à jour après votre achat? Déception du côté des photos surtout et de la longueur des pages, d'où l'utilisation de jalbum. Fervente de Frontpage que j’ai eu du mal à apprendre, qui n’existe plus, qui a l’air d’être remplacé par Expression 2 à un prix que je ne peux m’offrir, je n’ai pas retrouvé chez Web Creator toutes les applications auxquelles j’étais habituée avec Frontpage. Et surtout le langage html, malgré ce qu’en disait le site, n’est pas accessible, c’est plutôt du javascript auquel je ne connais absolument rien. Je m’aventure donc avec Notepad++ qui me donne accès à tous les codes des sites Internet (vous savez quand vous cliquez avec le bouton droit de la souris et que vous « afficher la source »)

Finalement quand les pages que je suis en train de monter seront prêtes, je les enverrai chez mon hébergeur iweb avec le logiciel FTP gratuit de Filezilla.

Tout ça pour remonter mes sites de voyages parce que Geocities chez qui mes carnets sont hébergés gratuitement depuis quelques années, ferme ses portes (article ici). Je ne me souviens plus quand, mais j’ai déjà refait les sites importants, dont le mien. Il me reste les pages de voyages qui sont encore visibles sur Geocities (voir ici), mais pour combien de temps…

C’était mon heure matinale de graphiste-de-nos-exactos qui s’est aventurée dans ce monde complexe de sites Internet. Un monde qui change si rapidement qu'elle se demande parfois pourquoi elle y a mis les pieds, parce qu'elle s'y arrache souvent les cheveux. Un monde dans lequel elle n'est pas tombée quand elle était petite.

(image inédite: la page index du site de mes voyages)

mardi 22 septembre 2009

Ecrire, lire ou travailler?

Au réveil, la première idée qu’il me vient, avant même de savoir s’il fait beau ou s’il pleut, je me dis que je vais me lever pour aller écrire, poursuivre sur ma belle lancée de la veille ou de l’autre jour quand j’étais au bord de la mer et qu’il m’était venu moultes idées de scènes à décrire, de personnages à développer.

Et puis, je me lève. En m’habillant, je vois le soleil et je me rappelle qu’il faut que je tonde le gazon, ou il pleut et je me rappelle qu’il faut que je finisse tel travail intérieur. En déjeunant, je lis. Ce qu’il y a de bien dans la lecture d’un livre ou le visionnement d’un film ou la visite d’un lieu, c’est que, malgré les conseils, les avis ou les commentaires lus ou entendus à leur sujet, une fois devant, vous oubliez tout et vous découvrez comme si vous étiez le premier à y goûter. Ce fut le cas, hier matin, en terminant Bestiaire de Éric Dupont. Commencé avant mon voyage en Gaspésie, et donc passage à Matane, Saint-Ulric, Rivière-du-Loup et tous ces villages où l’auteur, un gaspésien d’Amqui est-il dit sur la quatrième couverture, a situé ses personnages. Commencé avant mon départ, je n’ai rien lu pendant, tellement prise par rouler, manger, camper, visiter, le regard toujours tourné à droite, en direction de la mer. Repris avec plaisir à mon retour. Chapitre Les poules, particulièrement truculent. Un livre rafraîchissant par ce langage différent, original, par le choix des mots et des images. Un livre que j’aime bien non parce qu’il me parle de la Gaspésie que je viens de revoir après dix ans d’abstinence, mais plutôt d’un temps, d’une époque, de relations familiales et scolaires que je reconnais ici et là. Que je termine en dégustant lentement, sans penser à rien d'autre, signe que l'auteur a réussi à m'intéresser.

Je finis par m'assoir devant mon clavier, avec la ferme intention d’en parler. Et puis au passage, je vois les photos prises lors de ce voyage où le bleu du ciel nous a fait de si belles journées. Deux heures passent à les rassembler, les améliorer, les classer et les monter dans un jalbum. Grrr… j’oublie les accents, je recommence, je renomme, j’héberge. Le voici cet album>>>

De mes scènes pensées à mon réveil, il ne reste rien. Le domestique me happe. Demain peut-être.

(Photos: couverture de livre empruntée à Canoë et les vagues, photo de l'auteure à Forillon)

samedi 19 septembre 2009

Des deux côtés de l'estuaire

L’artiste-de-nos-pinceaux a vu les œuvres de Gilles Côté et son atelier à Barachois, sa boutique, un ancien magasin général de Percé. À Saint-Irénée, elle jasé longuement avec l’artiste peintre Yves Dawning et également Eddy Dion des Éboulements qu’elle a connu lors de son premier symposium dans Charlevoix : il était juge, elle avait gagné une mention. Visite de quelques galeries, en Gaspésie et dans Charlevoix. Admiration sans borne pour les oeuvres de Gisèle et Monique Benoît. Un coup de cœur pour la scultpeure Renée Mao Clavet, à Percé. De retour, le cœur gonflé de partages amicaux et d’œuvres à créer.

L’auteure-de-nos-stylos, elle, s’est soûlée de mers. Toutes les sortes : les calmes qui ressemblent à un lac, un jour sans vent, les fortes aux vagues-moutons blancs qui annoncent la pluie, les plages de roches colorées et de galets noirs, quelques plages de sable. La mer-varech dont l’odeur, hélas, ne s’emmagasine pas dans une bouteille ou un appareil photo. Les mers falaise, les mers brume, les mers sans bateau, les mers dont l’horizon n’est troublée que par le passage d’un petit voilier, point blanc perdu dans une immensité bleutée. La mer baie, la mer estuaire, la mer-mer. Devant laquelle elle s'est assise (mais «je n’ai pas pleuré», référence au livre de Paulo Coelho), devant laquelle elle a écrit, le long de laquelle elle a marché. Pas lu, pas eu le temps, pas eu le goût tellement elle voulait surtout regarder. Et jusqu’au dernier soir, à Sainte-Anne-de-Beaupré, devant la mer redevenue fleuve, mais encore cours d’eau à regarder, encore oiseaux, — des oies blanches —, à observer, elle s’est abreuvée d’images à voir, elle si friande habituellement de mots à lire. De retour, le cœur gonflé de personnages à faire vivre… au bord de la mer.
(photo de l'auteure)

De retour sur terre

Je m’absente une dizaine de jours, je n’ai pas accès à Internet trois ou quatre jours et me voilà hors du temps. On s’habitue vite à ces petits textes-là que sont les blogues. Encore heureux que je ne les lise pas tous, que je ne suive pas les nouvelles, me sentirais en retard ou décalée encore plus. Pourtant je ne sens pas que je n’ai rien manqué qui ne se rattrape. Même pas obligée de rattraper non plus. Comme quoi la terre peut se passer de moi pour continuer à tourner. Ce que j’ai tendance à oublier parfois. Je reviens plus tard pour dire autour de quelle terre l’auteure et l’artiste peintre ont tourné les derniers jours.

Le temps de défaire les bagages. Et retrouver mots de passe et dans quelle armoire sont les tasses de thé.

(Photo de l'auteure: à Sainte-Flavie, porte de la Gaspésie, au Québec)

samedi 12 septembre 2009

Le climax

Le matin, avant de me lever, je pense déjà à l'histoire que je suis en train d'écrire. Je me demande ce qui va arriver à tel ou tel personnage. Et si Audrey dans un de ses billets se demande comment écrire une scéene de sexe, moi c'est plutôt le « climax » qui est ma petite bête noire. Le «punch». Dans la vie, il n'y a pas de punch, c'est un éternel recommencement. Un vallon avec des petites montées et des creux, de nombreuses rivières aux méandres mystérieuses peut-être, mais très peu de conclusions définitives. Ou bien je ne les vois pas.

Sans doute une des raisons pour laquelle je ne saurais écrire de roman policier. Ni de scénario de film. Et zéro humoriste qui cultive les lignes de « punch » comme le chanteur virevolte dans les aigus.

Dans de courts textes: billets pour ce blogue, communiqués de presse pour l'artiste-de-nos-pinceaux, la fin me vient naturellement, souvent en l'écrivant. Me fier sur mon flair pour que ce climax se révèle de lui-même? Au lieu de me torturer l'esprit à le chercher, laisser aller mes doigts sur le clavier et le personnage filera de lui-même par monts et par vaux et atteindra ce lieu de l'apogée de son histoire?

Il va falloir que je lise encore pour trouver commment les auteurs dessinent ce sentier étroit qui mène au sommet de la montagne.

(photo empruntée à Google images)

vendredi 11 septembre 2009

Rarement seule

Je marche. Seule.
Devant moi, un paysage qui s'étale à l'horizon. Je regarde au loin. Me dilue. Me vide. Me remplis.
Un peu de vent, beaucoup de soleil. Un vol d'outardes. Déjà? Je suis bien, je ne pense pas. En tout cas mes pensées ne sont pas tourments. Je me demande quand même ce que je serais devenue, qui je serais si je vivais seule tout le temps. En cet instant présent, je marcherais, c'est presque certain. Mais ensuite ou à long terme? Écrirais-je plus? Écrirais-je tout le temps? Serais-je plus prolifique? N'avoir ni parents, ni enfants, ni personne dans ma vie à qui penser? M'ennuierais-je? En général, je suis bien avec moi-même. Je ne me chicane pas, je m'endure, je m'aime. Mais m'aimerais-je autant si je n'avais le regard des autres? Combien d'heures dans une journée consacrées aux autres? Le plaisir vaut-il le temps qu'on prend pour son renard et sa rose et son petit prince? On ne peut pas vivre deux vies à la fois alors, depuis cinquante-neuf ans que je vis avec des personnes, je ne saurai donc jamais ce que je serais si j'avais vécu seule.

Je rentre faire le souper... pour deux. Demain, je verrai mon frère. Jeudi, ma mère.

(photo de l'auteure-de-nos-stylos)

lundi 7 septembre 2009

Accepter l'abondance

En ouvrant le carnet d’Andrée Poulin, la photo m’a d’abord sauté aux yeux, comme chaque fois. Ce qui fait qu’on se fait une idée, avec le titre avant même de lire. C’était la photo d’un motorisé. Dans les véhicules récréatifs (VR), il y a différents types. La photo du motorisé d’Andrée est un classe A.

Comme je fais du caravaning, j’ai un classe B (plus petit donc que A), je me suis sentie interpellée dès le début, j’ai donc lu avidement. J’ai toujours fait du camping. Au début de la vingtaine, en tente, parce que je n’avais pas les moyens de coucher dans les hôtels. Et puis, finalement j’ai aimé le mode de vie : le plein air, les campings, la nature. Moi aussi j’ai rêvé de tout vendre et de vivre en VR. Je me souviens encore du livre de Madame Rollande Dumais, veuve, qui voyageait dans son classe C, à plein temps. Je me disais « à ma retraite » jusqu’à temps qu’une amie me dise : « pourquoi tu attends à ta retraite, tu peux mourir demain, achète-toi plus petit et vis ton rêve tout de suite ». Ce que j’ai fait, j’ai vendu mon auto, me suis achetée une petite camionnette et j’ai fait faire une caravane portée sur mesure. Je l’ai eue pendant quatorze ans. Un jour, j’ai décidé de faire un essai : combien de jours je pouvais vivre dans ma caravane tout en voyageant, je verrais bien si je suis du genre « full-timer ». J’ai tenu 44 jours. J’ai compris que j’avais besoin d’un port d’attache, d’un lieu où je pouvais laisser mes traces. Comme à chaque retour par contre, la maison me paraissait bien grande et j’ai su que je pouvais très bien vivre dans plus petit et avec bien moins d'objets. On finit par apprendre qui on est et ce dont on a besoin. Faut dire que je suis ascendant Verseau, il paraît que le matériel n’est pas très important, qu’on y attache moins d’importance que d’autres. Et puis je ressemble à mon père pour qui un livre est plus important qu’un matelas !!! Ça vous donne l’image.

Le billet d’Andrée Poulin s’orientait vers le paradoxe entre le rêve fou d’en posséder un tout en vivant la simplicité volontaire.

J’ai réglé cette question une fois pour toute en me demandant ce que je ferais si je gagnais à la loterie : comment vivrais-je si j’avais trois millions et même juste un. Et il a bien fallu que je me rende à l’évidence : je vivrais de la même façon mais sans travailler, sans me sentir inquiète financièrement et sans culpabilité de vivre dans l’abondance. On a le droit aussi de vivre dans l’abondance. Il faut se demander si on vit dans la simplicité volontaire parce qu’on n’a pas les moyens de vivre autrement. Alors pour me donner bonne conscience, j'ai décidé que vivre la simplicité volontaire, c'était vivre selon mes moyens. Sauf que... avec un million, j’aurais tout du neuf : terrain neuf au bord de l’eau, maison neuve en bois rond (24 x30 avec mezzanine me suffirait), VR neuf mais pas un gros, un classe B+ parce que c’est celui-là que j’aime. La simplicité volontaire, l’écologie, l’alimentation bio, c’est un concept qui s’est développé tranquillement pas vite, et c’est comme l’informatique : plus facile pour ceux qui sont nés « dedans ». À regarder les gens vivre autour de moi, chacun finalement vit à sa manière selon ses choix, sa personnalité.

L’important c’est de se sentir bien. Et pas coupable d’être ce qu’on est et d’avoir ce qu’on a.

(photo: mon Pruneau à moi, un classe B de 1995)

dimanche 6 septembre 2009

Tournée des ateliers

Pour l’artiste-de-nos-pinceaux ou pour l’auteur-de-nos-stylos, une tournée des ateliers ce n’est pas comme un symposium de peinture ou une exposition ou un vernissage dans une galerie. D’abord, nous sommes seules, chaque artiste étant dans son propre atelier. À un symposium, surtout si c’est dehors, l’artiste s’inquiète de la température, peindra-t-elle sur place ? Elle n’a pas à s’occuper de la promotion, du stationnement, de l’accueil des visiteurs, elle n’a qu’à peindre, parler, rencontrer des confrères et consœurs et parfois même ne s’occupe pas de la vente. Souvent 1,000, 2,000 visiteurs et même plus, mais pas nécessairement de ventes mirobolantes. L’auteure-de-nos-stylos accompagne, aide l’artiste à monter le kiosque et bien souvent s’en retourne à la maison lire ou écrire.

Tandis que la tournée : préparation des tableaux, ménage de l'atelier et salle d’exposition, salle de bain, pose des chevalets à l’extérieur, pose des prix, sortie du papier à emballer, gazon à tondre, espérer encore quelques belles fleurs. Le vendredi soir, poser les pictogrammes le long de la route. Le matin même, accrocher les tableaux sur les chevalets extérieurs. Ensuite souhaiter que la promotion a été suffisante. Attendre le visiteur. Louise est soit la première dans le circuit des Créateurs de la Petite-Nation, si les gens se rendent à Tremblant, soit la dernière s’ils viennent des chalets ou de Gatineau. Les bonnes années où ça commençait à 10 heures et ne dérougissait pas jusqu’à 18 heures, le dimanche surtout où je n'avais même pas le temps de faire le décompte, sont terminées, je le crains. Onze heures : personne. Midi, on dîne, toujours personne. Ne pas penser, ne rien conclure. Trop tôt encore.

Et puis à 14 heures, heure du « rush », un premier visiteur et quand il part, un autre arrive et un autre. Des nouveaux qui ne sont jamais venus, c'est bon signe. L’auteure accueille, présente les lieux, et l’artiste, dans son atelier, généreuse, explique, partage et avec un peu de chance décrochera un tableau pour une vente. Petite accalmie vers 15h30 heures, mais un couple s’attarde, il part alors que des amis arrivent. On jase, tiens un couple revient et… achète leur coup de cœur. Tout le monde est content : l’acheteur et l’artiste. Ça va mieux.
(photo: chez l'artiste)

samedi 5 septembre 2009

Reproduction, giclée et droits d'auteur

Je pensais qu’avec la tournée des dix Créateurs de la Petite-Nation, l’auteure de nos stylos pourrait tranquillement retourner à ses amours qui se nourrissent habituellement d’écriture et de, lecture (Le Bestiaire d’Éric Dupont ces jours-ci), mais non, toute dans l’atmosphère de ces artistes en attente de visiteurs — et clients si possible—, mes pensées volent encore au-dessus de leur monde.

Hier dans La presse il a été question de plagiat autant dans les arts visuels que scéniques. >>> Ce qui me fait penser de parler des sortes de reproductions. Les arts visuels sont si peu visibles dans le monde des medias (affirmation peut-être un peu grosse, sans trop d’arguments à l’appui, alors disons que c’est une impression née de mon expérience) qu’il revient aux artistes, et aux galeristes d’expliquer, d’éduquer.

Mots à retenir quand on parle de reproductions en art visuel :
reproduction, giclée, imprimé, hélas « print », lithographie, photolithographie. Tous ces mots ont été et sont encore parfois utilisés quand il est question de reproduction. À tort et à travers bien longtemps, le temps que les gens s’habituent aux nouvelles technologies. Chaque technique a son procédé de reproduction et son support : papier, papier d’arches, toile. Les giclées sont aujourd’hui d’une telle qualité qu’il est parfois difficile à un œil non averti de faire la différence avec un original. Ce que je tiens à mentionner dans ce billet, c’est que peu importe le mot qu’on choisit, l’important c’est de donner le bon mot certes, mais de le donner. Ne pas faire croire aux acheteurs, en se taisant par exemple, que ce sont des originaux quand il s’agit de reproductions. Et non plus faire croire qu’une reproduction – en l’occurrence des giclées ces années-ci- ont la même valeur qu’un original ou que les couleurs tiendront aussi longtemps ou que ou que. Ce n’est pas la même chose, un point c’est tout. Après à chaque artiste de décider s’ils s’engagent dans ce monde de la reproduction et des produits dérivés. Et à chaque acheteur de faire leur choix, en toute connaissance de cause.

Autre chose à savoir : le droit d’auteur appartient toujours à l’artiste. Même si vous achetez un tableau. Seul l’artiste a le droit de reproduire son œuvre en giclée, en carte de souhait. Sauf s’il décide de signer un contrat avec une entreprise. Et si par hasard l’artiste peintre en vous décide de s’inspirer d’un tableau en sa possession ou non, il peut toujours s’amuser à « copier » pour apprendre, mais qu’il ne s’aventure pas, comme j’ai déjà vu, à vendre son chef d’œuvre. Et encore moins, comme j’ai déjà vu aussi, signer du nom de l’artiste. C’est du plagiat, pur et simple, passible d’amende.

Sur ce, passons à plus agréable : une bonne fin de semaine du Travail et faites-vous plaisir.

(photo empruntée à http://www.cultprints.com/images/giclee-printer.jpg)

vendredi 4 septembre 2009

Créateurs de la Petite-Nation:
Louise Falstrault

Veille de la tournée des Créateurs de la Petite-Nation. Soleil au rendez-vous pour les préparatifs extérieurs et soleil promis pour la fin de semaine. Entrevue à la radio hier, articles dans les journaux régionaux. On y est presque. Donc dernier billet de la série commencée il y a dix jours pour présenter les dix artistes et artisans du groupe.

La dernière mais non la moindre, Louise Falstrault, artiste peintre. Elle peint à l’huile principalement quoiqu’elle propose des incursions du côté de l’abstraction ou de l’intuitif et alors, c’est l’acrylique qu’elle choisit. Au pinceau les premières années, à la spatule depuis quatre ans environ, les couleurs sont d’autant plus éclatantes et vives. Pour l’artiste, l’art c’est d’abord les couleurs, bien avant la forme ou le sujet. Si les premières années — surtout quand elle participait aux symposiums où le thème était imposé —, elle peignait sur le motif ou d’après des photos, s’astreignant à représenter un lieu, aujourd’hui, dans ses forêts, des rivières ou dans ses scènes florales, elle peint plutôt une atmosphère.

Bien connue dans la région outaouaise, l’artiste peintre est, de plus, représentée dans des galeries d’art, à Québec, mais surtout dans l’ouest du Canada, de Toronto à Victoria en passant par Calgary.

Mais en fin de semaine, c’est à son atelier de Notre-Dame-de-la-Paix que vous pourrez la rencontrer. Et lui parler de sa nouvelle passion : la sculpture sur pierre.

(photo: oeuvre de l'artiste)

jeudi 3 septembre 2009

Créateurs de la Petite-Nation: la tournée en fin de semaine

En naviguant dans le site de Catherine Boisvert, on peut certes dire que les Créateurs de la Petite-Nation ont su recruter des artistes de grand talent et dont la qualité des œuvres est remarquable. L’atelier 4rine est situé dans un rang de Papineauville.

L’artiste se spécialise dans le verre : du vitrail en tableaux, en fenêtres. Ce qui intrigue ce sont ses techniques de fusion, de thermoformage et de gravure. Des pièces de verre éblouissantes. Les supports peuvent être des assiettes, des bijoux, des bols, un lavabo, voire une table. Ça peut être utilitaire comme décoratif, mais chaque fois, une pièce unique. De toute beauté, Catherine Boisvert le dit mieux que moi : « Quand la couleur et la lumière se marient, ils enfants une parcelle de beauté. »

La fin de semaine de la tournée s’en vient à grands pas, pensez déjà à votre itinéraire, préparez votre pique-nique et même réservez une chambre dans une auberge. Voir dix créateurs en trois jours, c’est possible et ça vous fera une joyeuse escapade pour terminer l’été en beauté.
(photo: Catherine Boisvert à l'oeuvre)

mercredi 2 septembre 2009

Créateurs de la Petite-Nation:
plus que trois jours, trois artistes

Je boirai jusqu’à la lie, même si personne ne me lit, en souhaitant que ce ne soit pas augure que personne ne viendra à la tournée des Créateurs de la Petite-Nation qui commence samedi matin. Chaque année, la même angoisse : et s’il ne venait personne ? Il en vient toujours pourtant.

L’atelier de Denise-Harvey Desroches est à Montebello. Oui, oui, ce village où sont situés le Fairmont Château Montebello et le Manoir Louis-Joseph-Papineau. Toujours beaucoup de monde la fin de semaine et pourtant l’aquarelliste angoisse chaque année elle aussi : et si les gens ne me trouvaient pas ? Et s’ils n’aimaient pas ce que je fais ? Et si…

Pourtant, les aquarelles de Denise Harvey Desroches sont vibrantes de couleurs et de lumière. Un nouveau défi chaque fois à celle qui « transcende les lois, les perspectives et les formes ». Des paysages, des gros plans d’animaux, de fruits ou de fleurs, mais qui frisent parfois l’abstraction. En apparence fantaisiste, mais quand même très équilibrée. L’aquarelliste a pris des cours avec les plus grands : Jean-Paul Ladouceur, Maurice Domingue, Jacques Hébert, Roland Palmearts mais elle étudie encore, chaque tableau est une exploration dans le monde des couleurs, des textures. Elle a exposé en France, aux Etats-Unis, elle participe à des expositions d’envergure internationale. De partout, elle a reçu reconnaissances et prix.

Et pour vous faire plaisir, demandez-lui ce qu’est la caséine ?

(photo: oeuvre de l'aquarelliste)

mardi 1 septembre 2009

Hommage à Prac de Aide Blogger et sur deux lignes si possible!

Il y a quelques semaines, je me suis aventurée dans un domaine où mon incompétence n'a d'égale que ma curiosité. Mon ascendant Verseau faisait encore des siennes: être originale et indépendante. Originale peut-être ai-je réussi un tout petit peu, mais indépendante, peu s'en faut. J'ai réussi à changer de modèle de blogue, même trouvé comment arranger l'en-tête. Hier encore je trouvais comment enlever un "buscar" dont je ne voulais pas surtout parce que c'était en anglais. Mais malgré mes appels répétés dans le forum d'aide (un nouveau pas celui de Blogger qui nous renvoie souvent à l'aide en anglais), je ne réussissais pas à écrire deux lignes dans le titre.

Et voilà que Prac a résolu mon problème ce matin. À lui seul, il répond à la majorité des questions, avec patience, compétence et respect. À lui seul, il résoud les problèmes et nous indique la solution de façon claire et adaptée. Dix fois j'ai failli renoncer et je me disais: "même quand j'aurai la solution, serais-je capable de la comprendre et l'appliquer?" Ce fut réussi en deux minutes. Et ce n'est pas parce que je suis intelligente, c'est que lui, ce Prac, est un formidable professeur. Je tiens donc à lui rendre hommage, à le remercier publiquement.

Alors, utilisateurs de Blogger, n'hésitez pas à faire appel au forum d'aide.

Dix jours, dix artistes (7)

Depuis sept jours maintenant, j’alterne entre un artisan et un artiste peintre pour présenter les dix Créateurs de la Petite-Nation. D’ailleurs, c’est dans cet esprit que le groupe avait choisi le nom de « créateur » pour englober autant artiste peintre qu’artisan ou sculpteur. Pourvu que les œuvres soient de qualité, que le membre demeure dans la Petite-Nation et qu’il possède un atelier ou une pièce à part pour présenter son travail.

Ce qui est le cas donc d’Éric Willow de La Bellegerie. Son atelier à la grandeur d’un entrepôt est situé un peu au nord de la municipalité de Chénéville. Normal qu’il lui faille de l’espace, il est ébéniste. D’origine belge, membre des Créateurs de la Petite-Nation depuis deux ans, il est certain que la facture de ses meubles est à l’image de son auteur. Des meubles raffinés de style français et belge. Et pourtant, pourtant, déjà ses meubles ont couleurs du Québec, des lignes aussi parfois. Probablement à la demande des clients. L’ébéniste aime le bois, aime le travail soigné, il ne se limite pas qu’aux seuls meubles, il rénove les vôtres, il peut très bien vous fabriquer vos armoires de cuisine.

L’important c’est que ce soit beau, bien fait et c’est le cas. Venez le constater par vous-même.

(photo: l'artisan à l'oeuvre)

lundi 31 août 2009

Descendants de soldats allemands

Oyez, Oyez, gens d'histoire, gens de généalogie, gens de patrimoine, gens de patronyme, descendants de Faulstroth entre autres, sachez qu'en septembre, le 22, est-il annoncé sur le site des éditions Septentrion, le livre tant attendu de Dominique Ritchot sera disponible.

Après le livre de Wilhelmy, Jean-Pierre que l'artiste «de nos pinceaux», a dévoré, souligné en imaginant son ancêtre dans les troupes allemandes venues au Canada pour le compte de la Grande-Bretagne dans les années 1776, celui de Dominique Ritchot l'intéresse encore plus, d'autant que c'est elle qui lui a appris cette ascendance qu'elle cherchait depuis plusieurs années

Donc, gens intéressés, Faulstroh ou Ebacher ou Naacke et quelques centaines d'autres, ne manquez pas cette sortie de livre. Et les autres, vous pouvez aussi le lire pour connaître l'apport de ces soldats qui ont choisi de rester au Canada. Ce ne sont pas des méchants comme je le croyais avant de lire sur le sujet.

(source de l'image: emprunt aux Éditions Septentrion)

Dix jours, dix artistes (6)

Treizième tournée des Créateurs de la Petite-Nation et Noëlla Lévesque était de la première. Elle exposait ses aquarelles bien avant que le groupe existe. En fait depuis trente ans cette année. Dans sa Gaspésie natale, elle dessinait déjà, mais ensuite elle a élevé ses quatre enfants, déménagé à Montpellier, puis en 1977, elle retourne aux études en arts plastiques.

Un peu d’acrylique mais surtout de l’aquarelle, couleurs de la terre et parfum de merveilleux. Si Noëlla privilégie les paysages, elle aime bien y ajouter un ou deux personnages. À tel point qu’elle a illustré trois livres publiés dans la région. Pour le centenaire de Montpellier, elle a aussi peint les maisons ancestrales, les lieux riches de patrimoine. Garder bien vivante notre histoire. Ce qui ne la limite pas à son village d’adoption. L’artiste a participé à plusieurs expositions régionales et se rend encore régulièrement à celle de Saint-André-Avellin en mai et celle de Ripon à Noël, en plus d’exposer à Sainte-Anne-des-Monts où elle retourne chaque été.

Pendant la saison estivale et pour la tournée de la fin de semaine du Travail, elle reçoit les visiteurs dans l’ancien presbytère de Montpellier, devenu le Centre d’art contemporain. Le reste de l’année son atelier est situé au lac Schryer.

Noëlla Lévesque, une aquarelliste dont les œuvres embellissent votre journée.

(photo d'une oeuvre de Noëlla Lévesque)

dimanche 30 août 2009

Dix jours, dix artistes (5)

Suite de la présentation des artistes et artisans, membres des Créateurs de la Petite-Nation qui se préparent pour la tournée de leurs ateliers les 5, 5 et 7 septembre. La petite dernière arrivée dans le groupe, installée à Chénéville pour l’instant, se nomme Valérie Dugré. Sa raison sociale : Atelier ValD cuir design. Sa spécialité : le cuir. Elle se dit designer, maroquinière et corsetière. C'est pas rien. Originalité au rendez-vous.

Valérie Dugré conçoit et fabrique des articles utilitaires tels des coffres à bijoux, des étuis, des articles de bureau, des accessoires de mode également, comme des sacs, portefeuilles, bracelets, ceintures. Les œuvres sont originales et exclusives. L’artisane s’inspire de la nature mais aussi des tableaux de Gustave Klint ou d’Alfred Mucha.

Chaque accessoire est cousu à la main ce qui assure longévité et belle finition aux articles donnant un aspect sophistiqué. L’artisane vous expliquera qu'elle «utilise une technique de sellier-maroquinier français qui consiste à plaquer et lisser, sur la tranche du cuir, une couche de teinture à l'aide de la chaleur. Cette technique est utilisée encore en France dans les maisons de couture haut de gamme comme Hermès et Louis Vuitton».

Assurément, la diversité et la qualité est au rendez-vous pendant la tournée des Créateurs de la Petite-Nation.

(photo: extrait d'un article de cuir de l'artisane)

Réfractaire à l'anglais?

Je voudrais ne pas être aussi réfractaire. Soupe au lait sur ce point. En vieillissant je deviens sage sur bien des sujets mais pas celui-là. C’est dur sur les émotions de toujours résister. Avant de chercher à le contenir, à le calmer cet embrasement je devrais le comprendre, savoir d’où il vient. Pourquoi est-ce que ça m’agace de voir dans un blogue, que ce soit d’un Français ou d’un Québécois, des dates ou des sous-titres en anglais ? Et ne me dites pas que c’est parce que le blogueur ou la blogueuse n’a pas trouvé la façon de les changer, si on est capable de se partir un blogue, ce n’est pas très difficile de repérer les mots en anglais et de les changer ou de cocher « Lundi » au lieu de « Monday », de changer « comments » en « commentaires ». Donc à priori c’est voulu. Et supposons qu’à la limite, dans certains forums par exemple, au langage php plus complexe, il soit plus difficile de changer les formulaires, pourquoi est-ce que ça me choque quand même que le propriétaire ne fasse pas l’effort de trouver la manière ou de changer tout simplement de plate-forme ? Je n’en veux pas vraiment à la personne, je cherche surtout à comprendre pourquoi ça m’agace. Et là je ne parle que d’internet, mais le même choc devant des livres, des DVD, tout texte où l’anglais est utilisé quand le français suffirait. Intolérance quasi-zéro. Réfractaire, rebelle. Un coup dans le cœur chaque fois. Même que je refuse de m’inscrire, de lire ces blogues, ces forums, d’acheter un produit. Peut-être que je me prive de quelque chose de bien, mais je ne peux pas. Je referme sans même lire. Je ne prends rien dans mes mains, ça me brûlerait le coeur. Aucun pardon.

C’est comme l’anglais langue seconde dès la première année. Bien de la difficulté avec les raisons. J’ai beau avoir des exemples d’enfants qui distinguent parfaitement l’anglais de leur père et le français de leur mère ou vice versa et maîtrisent parfaitement les deux langues sans jamais les mêler, il me semble que c’est un jeu dangereux. Pourquoi suis-je si sensible à tout ce qui touche le français ? J’ai été élevée dans l’amour et le respect de la langue française. Les deux grands-parents de mon grand-père maternel étaient Irlandais mais il faut croire que le un huitième de sang qu’il me reste n’a pas su domestiquer l’autre septième ! Ma mère a été traductrice une bonne partie de sa vie, c’est elle que je consultais pour mes devoirs en anglais, elle n’a jamais dit un mot contre, elle m’a plutôt appris « ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait ». Du côté de mon père aussi : enrichir son vocabulaire, utiliser les bons mots, chercher dans le dictionnaire, lire, acheter des livres, passer des après-midis dans une librairie et des journées entières dans les bibliothèques sans jamais s’ennuyer, c’était très important. Ce qui n’a pas empêché mon père d’enseigner le latin dans une école anglophone. Rien contre l’anglais, mais entre un voyage aux Etats-Unis et en France, ils ont toujours choisi la France.

Est-ce que ça explique tout ? Une partie seulement. Je n’ai rien contre l’anglais non plus, je voyage beaucoup plus aux Etats-Unis et au Canada (parce que ça coûte moins cher surtout !) et j’ai appris à aimer ces pays, les gens qui y vivent. Donc ce n’est pas par xénophobie que l’émotion me submerge quand je vois des mots anglais au milieu d’un texte qui est en français. Pourquoi est-ce que je ne tolère pas le gris entre le noir et le blanc ? Moi qui me dit si nuancée pour tout le reste.

Non, vraiment, je ne sais pas pourquoi, c’est trop profond, complexe, global, instinctif. Comme une survie, une raison impérieuse. Et puis c’est comme ça. Je dois vivre avec mon poil qui se hérisse, ma gorge qui se bloque, ma colère qui monte, les mots qui me manquent et les fermetures d’écran.

(image d'un forum francophone où tous les boutons sont en anglais, exemple seulement, il y en a tellement d'autres)

samedi 29 août 2009

Dix jours, dix artistes (4)

Samedi prochain, le 5 septembre, ce sera le grand jour. Beau temps mauvais temps. L’avantage de cette tournée chez les Créateurs de la Petite-Nation, c’est qu’elle a lieu à l’intérieur, dans les galeries des artistes et artisans. Bien sûr c’est plus agréable quand il fait beau, les artistes exposent quelquefois certaines de leurs œuvres à l’extérieur, sur des chevalets ou sur des arbres, sur les murs extérieurs de leurs ateliers.

C’est le cas de Lise Poirier. Avant d’entrer dans la boutique de l’artiste peintre, vous entrez dans un petit royaume bien niché en bordure du lac Viceroy, les nombreuses fleurs colorent le paysage attrayant. Son affiche personnalisée annonce déjà le style de ses tableaux : l’art naïf vous attend.

Bien avant de fonder le regroupement des Créateurs de la Petite-Nation, Lise Poirier faisait déjà partie de quelques associations en tant que potière. Très rapidement, elle passe des expositions locales aux régionales, et maintenant en galerie depuis plusieurs années, notamment à la galerie spécialisée en art naïf, celle de Jeannine Blais à North Hatley. Chaque tableau dépeint une scène de famille, de couple où les animaux sont omniprésents, recrée une ambiance, bref raconte une histoire et c’est avec plaisir qu’elle les racontera pendant la tournée.

(photo de la boutique de Lise Poirier)

Eric Dupont: la logeuse

Je poursuivrai la publication de mes dix billets sur les dix Créateurs de la Petite-Nation même si je vois bien que «les pinceaux» reçoivent moins de lecteurs que «les stylos». Il faut croire que la lecture et l’écriture attirent plus d’internautes-blogeurs que la peinture. Je suis à la veille de conclure que les artistes en art visuel ne sont pas très utilisateurs de blogues. L’artiste «de nos pinceaux» d’ailleurs recherchent beaucoup plus les images que les textes sur Internet. Je persévère tout de même, il ne sera pas dit que la Petite-Nation en général et les artistes de la région en particulier ne seront pas sur la toile.

Mais en attendant, retour à mes amours, les livres.

Comme plusieurs livres que je fais venir à la bibliothèque, je ne me souviens plus par quel visite de blogue ou de détour sur un site j’ai fais venir des livres d’Éric Dupont, mais je ne regrette pas ma demande. J’ai commencé par La logeuse. Style tellement différent dès le début que j’avais dû mal à « embarquer » dans l’histoire. Puis, l’originalité des noms ; Aristide Nordet, les Crachin, Madeleine Barachois et plusieurs autres ainsi, qui font référence à la Gaspésie, lieu de l’histoire et résidence de l’auteur, m’ont rendu curieuse de la suite. Page 42, je me suis levée pour aller chercher crayon et cahier, signe indéniable que le roman m’intéresse. Au moins en tant que moteur propulseur d’écriture. En cours de route j’ai trouvé un anglicisme « secondé » au lieu d’appuyé, je me suis dit c’est le travail de l’éditeur-réviseur, mais quand on sait que l’auteur est aussi traducteur... mais bon, le reste l’emporte haut à main sur cette petite faiblesse et je ne vais pas m’attarder à ce caillou sur un terrain si fertile.

Je me suis attardée aussi à cette maison d’édition que je ne connaissais pas, je me suis rendue sur le site, à part le nom de Nelly Arcan — que je n’ai jamais lue—, je ne connais personne. Nom à retenir donc pour qui cherche éditeur : Marchand de feuilles>>>

Je continue la lecture et je me demande d’où sort cet auteur pour être si différent. Comme Fred Pellerin avec ses contes. À quelles écoles sont-ils allés ces jeunes hommes pour écrire de manière singulière ? Aux mêmes écoles pourtant desquelles sortent tous ces élèves dont on dit qu’ils ne savent pas écrire. Où ont-ils puisé cette fantaisie, cet amalgame de phrases qui m’étonnent et me ravissent à la fois. Par la nouveauté, la fraîcheur, le rythme aussi. Les adjectifs utilisés par les medias sur le site de l'éditeur sont tout à faits justes et mérités à mon point de vue. Même si mon point de vue ne compte absolument pas dans la balance!!!

Bref, j’aime et je poursuis.
(photo empruntée au site www.librairiepantoute.com)

vendredi 28 août 2009

Dix jours, dix artistes (3)

Plus que huit jours. Vendredi prochain, c’est certain que les Créateurs de la Petite-Nation seront dans leur atelier en train de préparer la tournée, voir à ce que tout soit prêt, espérer le beau temps pour la fin de semaine, monter un chapiteau dehors pour certains, fixer les derniers prix, et attendre. Encore huit jours. Sans compter les visiteurs qui peuvent se rendre aujourd’hui même ou en fin de semaine chez ces mêmes artistes et artisans, point besoin d’attendre la tournée.

Michelle Lemire et François Allard sont céramistes d’art. Leur entreprise s'appelle Solart Céramique. Dans leur atelier de Ripon (près de la route 321) nouvellement aménagé depuis un an, ils créent des objets en porcelaine ou en grès, utilitaires surtout. Des objets de toute beauté, des textures et des couleurs riches, contrastantes. De leur salle de présentation vous avez accès à leur grand atelier où Michelle travaille avec passion, ça se sent. Elle s’amuse, dit-elle, et explore encore. Du grand art.

La Tournée des Créateurs n’est qu’un des nombreux événements auxquels ils participent, ils se rendent fréquemment à Ottawa et Toronto pour présenter leurs pièces. Tout est tellement bien expliqué et illustré sur leur site que je vous invite à y jeter un coup d’œil >>>

(photo: oeuvres de Solart Céramique)

Comme des bleuets

Il fut question de l’endroit où on écrit notre blogue ou autres textes, si on les écrit à la main ou à l’ordinateur, des outils à notre disposition, comme certains logiciels, ou des ateliers d’écriture. Il est encore beaucoup plus question des livres qu’on lit, mais comment écrit-on ? Comme on ramasse des bleuets : propre, lentement, en jetant à mesure les pas beaux ou go-go-go, n’importe comment et on fera le tri un autre jour ?

En ce qui me concerne un peu des deux, ça dépend des jours, de l’heure, de mon humeur. De ce que j’ai dans la tête aussi. Si j’écris directement à l’ordinateur et que les idées vont plus vite que mes doigts sur le clavier, je ne regarde même pas l’écran (je n’ai pas appris de méthode comme les vraies secrétaires qui ne regardent que le texte sur le porte-copie, ce que j'admire mais n'ai jamais réussi à faire), je ne pense même pas à enregistrer mon texte, ce qui m’a valu quelquefois des petites surprises étant donné que les pannes de courant sont fréquentes chez moi. Et puis après quelques phrases ou paragraphes, je lève les yeux et oh ! horreur, au moins dix-quinze lignes rouges. Là, il faut que je décide si je corrige tout de suite ou si je poursuis. Je regarde vite fait si ce ne sont que des fautes de frappe ou de réelles fautes d’orthographe, mais si je commence à corriger les premières, je me sens obligée de corriger les secondes et là, ça risque de me couper l’inspiration. Alors souvent, je continue.

Par contre, si je transcris un texte que j’ai d’abord écrit à la main, là ce n’est pas le même exercice pour mon esprit, j’en suis déjà à chercher des mots, améliorer le premier jet du cahier, alors je prends plus mon temps et comme je lève les yeux, ne serait-ce que pour aller du cahier au clavier, je corrige à mesure. Correction sommaire : fautes de frappe surtout et accord de quelques mots, avec le bouton de droite pour des corrections automatiques.

Les grandes corrections, avec dictionnaires, Antidote, se feront après une dizaine de pages, voire après un chapitre complet, quand je serai trop fatiguée pour penser. Pas trop tout de même !

Et pour répondre à Pleine lune, je ne regarde jamais les statistiques pour savoir combien de mots j'écris. Seulement si c’est pour un texte à remettre qui exige x mots. Je me contente de regarder, parfois, à quelle page je suis rendue. Donc je peux écrire trois ou quatre pages chaque fois que j’écris. Parfois, une seule de peine et de misère. Quand je suivais un atelier d’écriture, c’était plutôt cinq à six mais pas nécessairement en un coup. Comme les bleuets, avec une pause d’une journée entre les deux cueillettes. Comme lors de la cueillette des bleuets, les fleurs d'à côté m'attirent et me distraient. Ou le chant des oiseaux ou le clapotis du ruisseau.

Le titre aurait dû être: «J'écris comme je ramasse des bleuets», mais je n'ai pas encore trouvé la façon de publier un titre sur deux lignes, sans que la deuxième n'empiète sur le texte.

(photo empruntée à http://www.boitedependore.com/juillet/bleuet.htm)

jeudi 27 août 2009

Dix jours, dix artistes (2)

Plus que neuf jours, mais je ne changerai pas le titre, c'est un concept! Toujours dans le cadre de la tournée des Créateurs de la Petite-Nation, sur les dix, cette année on dénombre cinq artisans et cinq artistes peintres. Donc au tour d’un artiste peintre : Guy Morest. Je l’ai connu à Montebello, il exposait devant le kiosque d’information touristique. Tout de suite j’ai aimé ses couleurs vives et les gros plans de ses sujets. Artiste autodidacte, il a d'abord gagné sa vie autrement mais en 1994, il décide de se consacrer à la peinture de manière professionnelle. Il participe à plusieurs expositions en Outaouais. En 2003, il s’installe à Ripon, il y est depuis. Il multiplie ses sorties, se fait connaître, joint les Créateurs et d’autres groupes, expose dans une galerie à Montebello.

Un bel atelier dans une grange aménagée pour y peindre même en hiver. Un environnement champêtre : arbres matures, aménagement paysager attrayant. Guy Morest vous accueillera, il ne parlera pas beaucoup, mais ses tableaux à l’huile parleront pour lui. Abondamment. De maisons citadines, des briques rouges, de coins de rues, de ruelles d’enfance, des couleurs qui dansent. Un coup de cœur vous attend, c’est certain.

Demain : Michelle Lemire et François Allard

(photo ateliers de l'artiste)

mercredi 26 août 2009

Dix jours, dix artistes

Dans dix jours, soient les 5-6-7 septembre – fin de semaine du Travail donc- la treizième tournée des ateliers chez les Créateurs de la Petite-Nation.

Dix jours, dix artistes et artisans. Je vous en présente donc un par jour. Je les connais tous personnellement (l'artiste "de nos pinceaux" en fait partie), je ne serai donc pas objective, mais il est certain que tous sont des professionnels au sens où ils ont une carrière bien à eux. Ils doivent avoir une production suffisante pour accueillir et satisfaire la clientèle et ce, à l’année. Alors peu importe ce que je vous en dirai, il est préférable d’aller vous rendre compte par vous-même.

Sans ordre, je commence par Lucie Charron.
Elle fait partie des Créateurs depuis le début. Au temps où c’était l’Association des artistes et artisans de la Petite-Nation. Pendant plusieurs années, elle a participé à des expositions régionales. Maintenant, sa boutique lui prend tout son temps.

Une artisane qui a commencé par la couture, elle cousait des vêtements, puis en est venue à confectionner des poupées. Aujourd’hui ses produits se sont diversifiés : objets de décoration, elle peint sur des meubles, sur des objets en bois, utilitaires ou décoratifs. Elle s’aventure même dans l’art visuel en peignant des tableaux, reflets de sa personnalité bien sûr. C’est son style qui est original et intéressant. Ses couleurs vives, chaleureuses. Sa boutique située maintenant dans le village même de Chénéville est aussi charmante qu’invitante. Un endroit où on aime flâner pour être certain d’avoir tout vu et d’avoir déniché le petit objet qui fera plaisir. À offrir en cadeau ou à soi-même.

Demain : Guy Morest

(photo: intérieur de la boutique de Lucie Charron)

mardi 25 août 2009

L'antichambre de l'écrit

Je lisais avec plus ou moins d’intérêt le dernier livre de Robert Lalonde, Un cœur rouge dans la glace. J'aime bien quand cet écrivain fait référence à d'autres auteurs, mais cette fois, je n'accrochais pas, j'avais la tête ailleurs. Je me demandais de quel auteur je parlerais dans un livre si j'avais un personnage professeur ou lecteur. Je me suis levée, je me suis dirigée aussitôt vers Le tailleur de confettis de Francine Chicoine et j’ai lu :

(…) vous ignorez tout de cette étape de pétrissage ainsi que de votre actuel séjour dans l’antichambre de l’écrit ; à telle enseigne qu’il y a certains moments de vie que vous appelez des pertes de temps, d’autres que vous considérez, plus généreusement, comme des entre-deux, d’autres où vous avez l’impression de faire le plein ou de faire le vide. C’est selon, ça dépend des circonstances, de vos états d’âme et du temps qu’il fait. Aussi, au vu de l’apparente inutilité de vos dires et de vos faires, vous traînez souvent l’insatisfaction avec vous.»1

J’ai lu ce livre en 2003, je le relis encore aujourd’hui, avec plaisir, avec identification. J’aime tout des textes : l’originalité au sens où ce n’est pas un roman, ce n’est pas une histoire. Ce sont des couleurs-prétextes à écriture, mais surtout des textes qui me rejoignent tellement, du genre qu’on souligne à chaque page. Qui me jettent à terre parce que je me dis que jamais je n’y arriverai. À trouver mon style, à trouver surtout un éditeur, à quelqu’un qui croit en moi. Pas à mon immense talent, je sais bien que si j’en avais, mes livres seraient plus nombreux et plus longtemps en librairie, mais en moi, le peu que j’ai : le 100% de mon 60%. Les paroles d’un animateur d’un atelier d’écriture que j’ai suivi me hantent : « il y a des auteurs qui devraient se contenter de lire ». Avait-il lu cette phrase en quelque part ? Était-elle de lui ? Mais surtout, me visait-elle ? Des jours, je pense que oui. Des jours, je doute et des jours je m’en fous.

Pourtant ce matin, une idée, un filon et déjà la gestation, la prise de notes. Pas de longues recherches cette fois. Un plan, c’est certain, des portraits fouillés. J’ai même le titre aussi, mais je le garde au chaud pour l’instant. Et, une fois de plus, je traîne mon espoir en espérant sortir de «l’antichambre de l’écrit » avec la confiance au cœur et si possible en ma plume.

1- Francine Chicoine, Le tailleur de confettis, Éditions Vents d’ouest, 1998, page 1
(source photo: Éditions Vents d'ouest)

lundi 24 août 2009

Renouveler son nom de domaine

Ce matin, j’ai reçu une lettre de Domain Registry of Canada. Encore que je me dis. L’an dernier à pareille date j’en avais reçu une. Et j’étais tombée dans le panneau. Un nom qui ressemblait comme deux gouttes deux à l’entreprise chez qui j’avais acheté un de mes noms de domaines.

Vous savez que l’entreprise chez qui est enregistré notre nom de domaine est appelé « registraire » tandis que l’entreprise qui héberge notre site est un « hébergeur ». Parfois l’hébergeur s’occupe d’enregistrer notre nom de domaine, mais souvent la facture vient directement du registraire. C’est donc ce que je croyais. C’était mon premier renouvellement.

Il faut dire qu’entre-temps j’avais changé de courriel et j’avais omis d’en avertir le registraire, croyant que mon hébergeur le ferait. Donc il ne pouvait pas me rejoindre par courriel, je trouvais que c’avait bien du bon sens alors qu’il me contacte par la poste.

Donc je m’en vais sur le site de cette entreprise, croyant aller chez mon registraire, je me dis pourquoi envoyer un chèque par la poste plutôt que de payer par Internet. Et peut-être que c’est moins cher par Internet. Je trouvais ça bizarre 40 $ pour un an et 70 $ pour deux ans, mais convaincue également que ça comprenait l’hébergement du site Internet, je prends deux ans et je paie par Visa.

Est-ce le lendemain ou le jour même, comme il m’arrive souvent de vérifier après plutôt qu’avant, je vais voir sur le site de mon hébergeur pour voir si mon courriel a été changé J’ai un peu de difficulté à me retrouver, je téléphone. Et là, le cœur accélère, je comprends que j’ai confondu Domain Registry et Domain People. Et que l’hébergeur est une chose et le registraire une autre. Et que Domain Registry est un arnaqueur, comme c’est bien expliqué à plusieurs endroits, dont celui-ci >>>

C’était également écrit sur le site de mon hébergeur, mais à ma défense (je me chicanais assez comme ça, il fallait bien que je me trouve des excuses), c’est comme sur un contrat, c’est écrit tellement d’affaires, qu’on ne lit pas tout. Et ce n’est pas un endroit où on va très souvent sur le site de notre hébergeur. Mon hébergeur ne peut rien faire, mais il me conseille d’appeler Visa.

J’appelle aussitôt Visa. On est la fin de semaine, et puis une transaction ça ne s’arrête pas comme un chèque. J’explique mon cas. La préposée me conseille de commencer par essayer d’annuler la transaction avec Domain Registry. Oh ! Mon doux, ils sont en Colombie-Britannique, et mon anglais n’est pas fameux. Encore moins quand je tremble de partout. Si ça ne réussit pas, je dois écrire une lettre, bref monter un dossier, envoyer le tout à Visa et d’ici deux semaines, mon cas sera étudié.

Je ne sais pas où j’ai pris mon courage, mais j’appelai l’ennemi. J’avais l’impression de me battre contre plus gros que moi. C’était samedi, je me croisai les doigts. Ouf ça répond. J’ai demandé au monsieur de parler lentement. En plus, j’ai fait ma difficile, je ne voulais pas donner mon numéro de carte Visa au téléphone. Pas à lui en tout cas. Le préposé a finalement retrouvé ma transaction et il m’a dit qu’il l’annulait et que je le verrais le lundi sur mon compte. Lundi, c’était dans deux jours, très loin. J’ai très mal dormi.

Le lundi matin, dès neuf heures, j’ai retéléphoné chez Visa (peser sur le 1, sur le 2, pour une carte, pour ceci et cela, petite musique longue attente) et enfin, oui la transaction avait été annulée. Ouf ! J’ai respiré.

Alors, il est certain que cette année la lettre de Domain Registry of Canada ira directement dans la déchiqueteuse. Et je ne place pas d'image et je ne fais pas de lien pour cette entreprise arnaqueuse.

dimanche 23 août 2009

Silence, artiste à l'oeuvre

Je ne la regarde pas quand elle peint, ni non plus quand elle sculpte. Pas plus que je ne regardais les élèves quand ils composaient. Pas plus que j’aime qu’on m’observe quand j’écris. Pourtant l’artiste peint souvent sur le motif, devant public, dans un symposium ou une exposition ou une conférence. Les visiteurs, silencieux, un pas en arrière, regardent presque religieusement. Se posent-ils des questions ? Cherchent-ils à copier ? Se demandent-ils s’ils en sont capables ? Les Québécois, patenteux dans l’âme, je-suis-capable-d’en-faire-du-pareil, sûrement qu’ils cherchent à percer le secret. Les anglophones, de par leur éducation, admirent, respectent le travail de l’artiste, la rémunéreront à sa juste valeur.

Il se peut, qu’après cinq minutes, l’artiste, soit par gêne, soit par espoir de vendre son tableau, se mette à parler, se sente obligée de parler. Le charme sera rompu, le jeu commence. L’artiste rejoint l’auteur, la vedette : il a un produit à vendre.

Mais si au contraire le silence perdure, un silence léger, facile à respecter, qui met à l’aise, c’est moi qui aurai envie d’écrire. Rendre compte de ce que je vois, de ce que je ressens. Déjà les mots se faufileront. Soit je regarderai ce que le peintre voit et j’écrirai la mer, la couleur des vagues, ou le paysage, le bruissement des feuilles, la clapotis du ruisseau, soit j’écrirai sur l’artiste, sur son visage tranquille, sur ses doigts habiles, sur ses gestes sûrs. Ensemble, nous créerons. Elle la musique, moi les paroles. Elle les couleurs, moi les mots. Je serai rentrée dans sa bulle, elle m’aura laissée y entrer. Nous serons à l’unisson, elle dans les pinceaux, moi dans le stylo.

Sans rien nous dire, nous nous serons parlé.

Mais qui se laisse regarder dans le silence ?

(source: Louise Falstrault au symposium de Montebello, photo de Claude Lamarche)
S'il reste des fautes dans les %?+?$/" de participes passés pronominaux, me le dire)