samedi 23 février 2013

Cette année, j'y serai

Dans une semaine, samedi prochain le 2 mars, j’y serai. Le dimanche 3 aussi. Pas comme visiteuse, non, en tant qu’auteure du roman Les Têtes rousses (comme si on ne le savait pas, je n'en ai pas une douzaine!), au stand de Vents d’Ouest (200) et à celui de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais (102). 

Je l’écris bien clairement pour être certaine. Ce n’est pas trop loin, une semaine, il faudrait que la foudre me tombe dessus pour que je n’y sois pas. S'il y a tempête, je me rendrai la veille, au besoin. À une semaine d'avis, jamais je croirai... L’an dernier, alors que mon roman venait de paraître, alors qu’il était finaliste au prix Le Droit, je n’ai pas pu être présente. À mon très grand regret. Ce moment-là, je ne le rattraperai jamais, j’avais autre chose à vivre, il faut croire. Je croyais qu’une année après, la santé revenue, j’en voudrais moins à la vie de m’avoir fait ce coup, mais là à quelques jours du Salon qui me rappelle celui que j’ai manqué, la colère remonte un peu à la surface. J’ai encore quelques jours pour l’apaiser. 

Cette année, je suis libre, j’y serai donc. Peut-être finalement que ce sera plus agréable, parce que moins de pression, moins d’attentes. En tout cas, je vais prendre ça relaxe, juste prendre plaisir à être là, à feuilleter des livres, à jaser avec d’autres auteurs, à rencontrer «de vive voix» quelques blogueuses et blogueurs. Je ne prendrai pas de chance, je vais quand même apporter un stylo pour signer quelques dédicaces, qui sait...

Bon, qu’est-ce que je vais mettre, donc ?

mardi 19 février 2013

Que devient Louise Falstrault?

Au début de ce blogue, était une co-blogueuse, Louise Falstrault, d’où son nom dans l’adresse dudit blogue, d’ailleurs. Le temps de quelques billets, j’ai présenté l’artiste, j’ai parlé de ses expositions. Le temps de quelques autres, j’ai fait la promotion des Créateurs de la Petite-Nation dont elle faisait partie. Puis, depuis un an, plus rien sur elle. Et dans ce monde merveilleux de la culture et ce monde cruel de la vie artistique, qui n’est pas vu, n’existe plus, c’est bien connu. 

Or, Louise Falstrault, en tant qu’artiste peintre existe encore. Elle peint encore. Moins, mais encore. Non pas moins parce que son métier ne la passionne plus, mais moins, par choix. À ses débuts, pour que ses tableaux soient vus, vendus, attendus, pour que l’artiste existe, elle a été partout où elle pouvait : expositions locales, régionales, provinciales, symposiums petits et grands. Elle a frappé aux portes de bien des galeries… des grandes villes et de toutes les provinces. Pendant quinze ans, elle a participé à la tournée des ateliers des Créateurs de la Petite-Nation dont elle était membre-fondateur. 

L’an dernier, l’artiste a repensé sa carrière. Point de retraite pour une artiste peintre, mais ce qui ne l’empêcha pas de réorganiser son temps et de soigner un genou. Son atelier est toujours ouvert, vaut mieux prendre rendez-vous, l’artiste se permet de sortir de temps à autre ! Si elle participe beaucoup moins à des expositions provinciales, elle se garde du temps pour celle de Saint-André-Avellin qui se tient annuellement, dans le cadre de FemmExpo du 9 mars au 14 avril. Et si les deux dernières années, il y eut grande crise économique qui toucha, parfois sévèrement, les galeries d’art, ça va mieux de ce côté, surtout à Calgary. En effet, dans les deux derniers mois, la galerie Stephen Lowe a vendu et commandé six tableaux de l’artiste qui a participé à un « Artist spotlight » en compagnie de trois autres artistes peintres québécois, Roland Palmaerts, Gilles Bédard et Louise Larouche. C’est pas rien quand même. Quant à son autre galerie, celle de Baie-Saint-Paul, gageons que le printemps ramènera les acheteurs, aussi nombreux qu’ils le furent l’automne dernier. 

Voilà donc pour l’artiste-peintre-qui-ne-connaîtra-jamais-la-retraite, même si elle a l’âge !

samedi 9 février 2013

Ne viens pas me dire...

Une blogueuse et Facebookienne qui t’annonce que ton livre est bien en vue sur un présentoir des coups de cœur des employés d’une bibliothèque, tu lui poses d’abord quelques questions pour être bien certaine d’avoir compris.

— Tu veux dire dans le présentoir des auteurs de l’Outaouais ?
— Non, non, un autre présentoir, seulement des coups de cœur.
— Quand l’as-tu vu ? L’an dernier ?
— Non, non, cette semaine.

Tu es surprise, d’autant que ton livre est sorti en octobre 2011 et tu es en février 2013. Vraiment une bibliothèque, ce n’est pas une librairie, c’est bien mieux ! Ton livre a une plus longue vie.

Ça m’a fait plaisir, bien sûr. J’y ai pensé pendant toute l’heure du diner. Tout en mangeant, je me disais un coup de cœur qui devrait te donner un bon coup de pied au c… pour terminer la suite de ce roman. Qu’est-ce que tu attends ? Qu’est-ce qu’il te faut ? Allez, nomme-les les raisons qui te font procrastiner de la sorte, hein, dis, dis !

— Ne viens pas me dire que tu n’as plus envie d’écrire, je ne te croirai pas. 
— Écrire des billets de blogue, laisser des commentaires dans des forums ou sur Facebook, c’est facile. Oui, ça me tente encore d'écrire, mais écrire en vue de publication, c'est autre chose. Chercher, imaginer, pondre, penser au conflit à la montée dramatique, équilibrer les scènes, prendre trois heures pour accoucher de quatre ou cinq pages, les corriger ligne par ligne..
— Eh oui, et puis, ne viens pas me dire que tu n’as pas le temps, tu ne travailles pas à l’extérieur, tu n’as pas d’enfants à élever. Autres faux-fuyants?
— Envoyer le tout à des éditeurs, attendre. Ce fut tellement long pour le dernier. Des mois, des années, tout ça pour quelques dollars.
— Ne viens pas me dire que tu fais pas ça pour l’argent?
— Non, mais disons que ce serait une motivation supplémentaire.
— Trouve-moi de meilleures raisons de ne pas poursuivre.
— Bon, je vais te le dire, j’ai 62 ans, bientôt 63…
— Pas une raison, j’en connais qui commence à écrire à cet âge. Ne viens pas me dire que tu te crois une vieille finie?
— Certains jours, oui. Je ne sais pas ce qui est arrivé, en fait, laisse-moi finir, ce n’est pas facile de trouver les raisons profondes de ma démotivation. Encore moins de les avouer. Voilà, j’ai 62 ans et je commence à me dire qu’il m’en reste moins en avant qu’en arrière… non, ne dis rien, regarde ce matin, c’est tellement beau à l’extérieur, j’irais bien prendre quelques photos. Et puis j’ai envie de voyager. Il me reste quoi, une bonne dizaine d’années pour voyager en véhicule récréatif. Quand je pars dans la généalogie, ou quand je commence à lire des blogues sur les voyages... Lire aussi ça prend du temps. J'ai encore quelques clients en graphisme...
— Ne viens pas me dire...
— Je sais il me reste quand même du temps pour écrire. Le matin, par exemple, quand je me lève entre six et sept heures, tout est tranquille dans la maison, je pourrais prendre deux heures pour travailler ce cher manuscrit.
— Ben oui, le matin, qu’est-ce qui t’en empêche, tu l’as déjà fait.
— Je trouve que ça ne vaut plus la peine. Pas le moral à terre, mais pas envie. Je pense bien que je n’y crois plus.
— Écoute, je vais le dire à ta place. Je sais fort bien ce qui est arrivé la dernière année, tu as eu un cancer, tu as été profondément affectée par le fait que tu n’as pas pu aller aux Salons du livre comme tu l’avais espéré parce qu’il a fallu que tu suives des traitements. Tu avais perdu le contrôle de ta vie. Je gage que dans ton petit cerveau, avec ce qu'il te reste de raisonnement judéo-chrétien, à moins que ce ne soit du nouvel âge, tu t'es dit que si tu ne pouvais pas faire la promotion de ton livre, c'est que tu n'avais pas à publier. Ou quelque chose du genre. Tu as dû mettre projets et rêves en veilleuse. Tu as passé des semaines, des mois à n'avoir le goût de rien d'autre, juste passer au travers, juste attendre que ça aille mieux, mais c’est fini, là. Ta dernière mammographie est belle, tu as retrouvé toute ton énergie. Ne viens pas me dire que tout a changé, que tu n’es plus la même, je ne te croirai pas.
— Je suis la même, mais il y a comme une urgence de vivre, alors prendre tant de temps pour peut-être avoir la chance de voir mon livre publié et à combien d’exemplaires, pas sûre…
— Tous ces lecteurs et lectrices qui attendent la suite.
— Ça représente quoi : 300 lecteurs maximum.
— Ne viens pas me dire que tu écris pour péter des records de lecteurs ? Quand bien même ça ne serait qu’un, tu ne serais pas fière ? Et puis, rien que pour toi, ce serait bien.
— Un ou dix milles, tu as raison, quelle différence. Quand j’écris, je suis toute seule devant mon clavier.
— Au moins, finir ce que tu as commencé. Tu le dis toi-même, ce coup de cœur à la bibliothèque, ça te fait plaisir.
— Ben euh, justement, le « après » me fait plaisir, mais le « pendant » ? Si au moins, il était tout écrit ce roman et que je n’avais qu’à corriger. Et ensuite, le vendre, aaaahhh !! Ce que j’aime, moi, c’est corriger, le reste, je peux très bien m’en passer.
— Ben corrige au moins ce que tu as. Un jour à la fois, comme la dernière année pendant tes traitements. Ne vois pas plus loin. Alors, ça y est, tu es convaincue, après ce billet, tu ouvres ton fichier : Têtes rousses, tome 2, même si ce ne sera probablement pas le titre ?
— Ben euh…

Et vous, qu’est-ce qui fait que vous continuez ?

samedi 2 février 2013

Du coq à l'âne, et tant pis pour les règles du blogue


En terminant L’Anglais de Denise Bombardier, j’ai eu la curiosité (elle ne me lâchera donc jamais, celle-là !) d’aller voir sur Internet si Denise Bombardier était brouillée avec sa sœur Danièle parce qu’il n’en fut pas question dans son roman. Aux dernières nouvelles (qui datent des années 1980, avouez que je ne suis pas très à jour dans le potinage), elles étaient bonnes amies avec les Clémence Desrochers, Louise Beaudoin, Louise Latraverse et quelques autres « girls » de l’époque. 

Et Google m’a mené au Passe-mot de Venise Landry qui a commenté pendant des années les Correspondances d’Eastman où, justement, Danièle Bombardier menait de main de maître plusieurs entrevues. À partir de la lecture d’un billet, j’ai trouvé un lien vers mon propre blogue : l’année où j’étais allé à ces Correspondances. Je me suis mise à relire un billet écrit lors de cette période. Je me suis surprise à trouver suffisamment intéressant les petits textes que j’en ai lu un et un autre, en plus des commentaires.

C’est très rare que je me relise. Sur le coup, oui, pour corriger, pour peaufiner, pas autant que si c’était une nouvelle ou un texte en voie de publication, mais quand même un peu. Mais relire un an après, deux ans après, rarement. Je crois bien que c’était la première fois que je relisais des billets de mon blogue. Et je me trouve très bien. Bien intéressante. Surtout l’histoire de ma petite souris dans le véhicule récréatif (pour vous rafraîchir la mémoire, elle est encore là >>>)

Il me semble que ce que j’écris aujourd’hui — dans mon blogue toujours — est plus ennuyeux qu’à cette époque. Est-ce que je me donne moins de mal ? Est-ce parce que c’est devenu un pensum, que le plaisir n’y est plus ? J’espère bien que non. Les sujets ? J’aimerais bien retrouver le ton léger, cette manière de faire le tour d’une question, me donner la peine de développer une idée et surtout, ah ! oui, surtout que ce soit aussi intéressant à lire.

Je ne vais pas dire que je me trouve ennuyeuse rien que pour lire le contraire dans les commentaires.
Parlant des commentaires…

Si on en croit quelques articles au sujet des blogues, les personnels ai-je besoin de préciser, on dirait qu’ils ont moins la cote. Peut-être pas pour la création, il s’en crée encore beaucoup chaque jour, surtout pour rester en contact avec les parents et amis, mais pour la lecture : les gens ne les lisent plus beaucoup. Facebook et Twitter leur suffisent :

Prenons par exemple le mien. Depuis quatre ans, 68 membres se sont inscrits.

Croyez-vous que les 68 membres lisent encore mon blogue ? En tout cas, s’ils lisent, ils commentent beaucoup moins. De toute façon, presque impossible de savoir qui s’inscrit. Un soixante-huitième s’est inscrit dernièrement. Croyez-vous que je sache qui ? Pas du tout. Je me demande bien dans quel ordre Blogger comptabilise ces membres inscrits. J’ai donc cliqué sur chaque petit icône-avatar sans trouver le nouveau et je me suis aperçu alors qu’un bon tiers, sinon plus, n’a plus l’air de venir zieuter de ce côté-ci de mes écrits. Si vous savez comment fonctionne le classement des membres inscrits, n’hésitez pas à m’en informer.

Personnellement, quand je découvre un nouveau blogue et que je m’y attarde, je me fais un devoir d’écrire un premier commentaire et, si possible, je m’inscris. Toutes les plateformes ne fonctionnent pas de la même manière. Chose certaine, je l’ajoute à Google Reader, ainsi chaque matin, je sais si un nouveau billet a été ajouté et je peux donc lire et … commenter.

Je crains fort que Facebook et Twitter soient en tête de liste pour la popularité d’écritures et encore plus de lectures. Je reçois plus rapidement et plus de commentaires sur Facebook (je ne suis pas sur Twitter), quand il m’arrive de publier mon billet sur ce réseau social. Je sais, j'en ai déjà parlé Décidément, mes billets sont moins percutants qu'en 2010! C'est la faute de la petite souris, j'aurais peut-être pas dû la tuer!

N’empêche, je n’ai pas trouvé si les deux sœurs se parlaient encore. Comme quoi, je ne changerai jamais et entre le point A et le point Z, il y a plus que 24 chemins !

vendredi 1 février 2013

Boulimie de lectures

Pendant six ou sept mois, je n’ai pas beaucoup lu. Pas le goût, mon esprit était occupé ailleurs, mais, comme si j’avais suivi un régime, je me rattrape. Je suis devenue boulimique de lectures. Je lis tout ce qui me tente. Des petites bouchées parfois pour goûter à tout. De longs repas savoureux souvent, mais je ne finis pas mes assiettes! Le fait de pouvoir maintenant emprunter des livres numériques à la BANQ, c’est pire, c’est facile de succomber.

Coup sur coup, à quelques jours d’intervalle parce qu’ils étaient disponibles, j’ai emprunté les livres numériques :
Rapide Danseur de Louise Desjardins
Le Grand Jamais de Daniel Tressart
Mayonnaise d’Éric Plamondon
La porte du ciel de Dominique Fortier.
Ï tréma de Gilles Pellerin

Je ne connaissais pas ces auteurs, hormis le fait que j’ai déjà lu Les larmes de Saint-Laurent de Dominique Fortier. Des livres choisis après avoir lu des billets sur les blogues de Venise ou de Dominique Blondeau.

Et puis à la bibliothèque, où j’allais chercher des livres pour l’artiste qui ne lit pas tout à fait le même genre que moi — heureusement, s’il fallait… je n’en finirais pas —, je n’ai pas pu résister au deuxième roman de Daniel Lessard La revenante, suite je crois bien de Maggie que j'avais bien aimé, et à L’Anglais de Denise Bombardier.

Comment font-elles ces personnes qui, au fil des années, se sont constitué des PAL (acronyme de pile à lire)? Comment résister à commencer un tel alors que celui de la veille n’est pas terminé ? Est-ce parce que je me suis privée que je ne parviens pas à lire calmement, complètement un livre avant d’en commencer un autre ? Je suis devenue une TDAH (autre acronyme pour Syndrome d'hyperactivité et d'inattention) du livre : incapable de rester en place et de lire tranquillement un livre. Aussitôt les trente ou cinquante premières pages lues, je passe au milieu, à la fin… et à un autre. 

Et ce n’est pas parce que le livre est ennuyeux ou mal écrit. Loin de là. Que des petits chefs-d’œuvre dans la liste ci-haut mentionnée. Il y a bien La porte du ciel que j’ai laissé parce que je n’accrochais pas, ni ne m'identifiais à un personnage en particulier, autant de mal à lire que Les larmes de Saint-Laurent que j’avais dû reprendre trois fois avant d’être dans un état d’esprit propice à lire ce genre d’histoire, mais les autres, des romans contemporains, au style moderne, comprendre par là des phrases courtes, des personnages jeunes, une histoire qui se passe au Québec. Tout pour me plaire. Pour un style plus classique avec des qui, des que, j’ai dévoré L’Anglais de Denise Bombardier et je me suis délectée des petits textes courts, profonds, sentis, de Gilles Pellerin, des textes comme j’aurais aimé en écrire dans mes journaux intimes au temps où j’en tenais.

Qu’est-ce que je vais faire quand La chute des géants de Ken Follett va apparaître dans mon sillage ?

Docteur, qu’est-ce que j’ai ?

mardi 29 janvier 2013

Bravo Dominos!


Toutes sortes de raisons pour acheter un livre. La mienne pour acheter Dominos ? Parce que je connais l’auteure, Lucille Bisson. Pas en personne, mais via Internet, via nos blogues respectifs, via Facebook où elle est très active. Elle a acheté mon roman, j’achète son livre de nouvelles, c’est comme un juste retour des choses.
Et j’ai lu, bien sûr. Et j’ai aimé. Beaucoup.

Bravo pour ces cinquante nouvelles toutes plus surprenantes les unes que les autres. Et ayant un lien –si minime soit-il — avec la nouvelle précédente, comme dans le jeu des dominos.

Bravo à l’auteur qui a réussi à faire vivre des personnages autant féminins que masculins, à écrire au « il » comme au « je », avec une même efficacité. Bravo pour l’écriture simple et vivante, équilibrée entre narration et dialogues.

Bravo pour la constance, la discipline en respectant son idée de départ d’écrire des nouvelles à 1,000 mots. On pourrait croire à un exercice donné en atelier d’écriture, mais non, l’auteure elle-même s’en explique à Sonia Alain dans une entrevue publiée par là >>>

Bravo pour les chutes, le propre d’une nouvelle, dont certaines sont vraiment inattendues, réussies, et même les prévisibles sont bien contrôlées. Certaines tiennent dans les deux derniers mots. Faut le faire. On meurt beaucoup dans Dominos, mais ça donne des chutes-chocs.

Si je ne suivais pas le parcours de Lucille Bisson, j’aurais cru qu’elle était comptable dans une autre vie tellement les chiffres sont nombreux dans son livre. Étant donné le concept des dominos, j’ai trouvé normal la quantité de chiffres : pour l’âge, pour l’argent, pour les heures.

Bravo pour la persévérance à vouloir publier ces nouvelles, à y avoir cru. Les Éditions Première chance, chez qui le livre est édité, spécifient, en page 6, qu’elles se dégagent de bien des responsabilités et expliquent qu’il ne faut pas comparer aux éditeurs subventionnés.  Je ne crois pas que le lecteur ait besoin de connaître ces détails, de savoir la mission de cette maison d’édition aurait suffi.

Bravo pour tous les efforts que l’auteure a fournis depuis un an pour promouvoir son livre : un site, trois lancements, sa page Facebook, une vidéo promotionnelle et quelques autres petites bricoles qui ont sûrement fait connaître cette Valdorienne au moins dans sa région, si ce n’était pas déjà fait.  Comme quoi un livre n’est pas qu’affaire d’écriture. On sent que Lucille Bisson y apporte toute son attention… comme une femme d’affaires.

La graphiste que je suis a été dérangée par les coquilles laissées et le choix de la justification sans césure, ce qui laisse parfois de grandes espaces entre les mots, mais après quelques pages, les histoires bien fignolées ont réussi à la faire taire. Si cette même graphiste a beaucoup aimé les deux couvertures, elle aurait bien aimé que le concept des dominos soit respecté sur la première : que l’un des côtés d’un domino ait le même nombre que le domino suivant, mais la lectrice a fini par se laisser charmer par le propre du livre : les histoires que l’auteure nous raconte si bien.

Bravo pour Dominos, le premier livre de Lucille Bisson. D’autres suivront, j’en suis persuadée.

Lien vers le site de Lucille Bisson >>>

vendredi 25 janvier 2013

Un an plus tard, encore à moins 28 degrés


L'an dernier, presque jour pour jour, j'étais sortie à 7 heures le matin, à moins 28 degrés. Voir par là >>>
Ce matin, quand j'ai vu la lune se coucher à l'ouest, un peu brouillée et le soleil se lever à l'est, très orangé, je n'ai pas hésité, j'ai eu le goût d'aller voir l'effet de la lumière sur la neige.
Il doit y avoir court-circuit dans mon cerveau: pour quelqu'un réputée avoir la parole et la plume faciles, devant la nature, devant la beauté, je suis sans mots. En revanche, mes yeux prennent la relève et ça me contente.
J'ai ajouté ces photos dans mon album d'hiver>>>

samedi 19 janvier 2013

Escapade de quatre jours à Québec


À défaut de trois semaines dans le sud, ce qui se fera plutôt en mars ou avril,
Où aller pour une escapade
Pour un dépaysement
Pour le plaisir
Qu’est-ce qu’on n’a pas vu ?
Il nous faut trois ou quatre jours de chaussée sèche, pas question d’être prises dans la neige ou pis, du verglas.
Réponse toute trouvée : Québec.
Une nuit chez une amie dans Lanaudière.
Deux nuitées dans la vieille capitale.
Près de cinq heures pour s’y rendre et en revenir.
Habituées à vivre dans un véhicule récréatif,
Vivre dans un hôtel, c’est bien, c’est différent.
Manger tous les repas au restaurant, c’est plus difficile sur l’estomac… et le portefeuille.
Qu’à cela ne tienne, on ne déménage pas, donc économies, donc on peut se permettre de dépenser pour se gâter.

Visite au Musée des Beaux-Arts, les expositions qui nous intéressent sont gratuites, on en profite.
L’artiste et sculpteure s’est délectée dans la salle de l’art inuit et dans celle de la Nouvelle-France, les noms d’Antoine Plamondon, Théophile Hamel, Joseph Légaré nous ont rafraîchi la mémoire.
Devant l’immense fresque L’apothéose de Christophe Colomb de Napoléon Bourassa, nous pavoisons avec la gardienne des lieux, très au fait des toiles de la salle. Pour nous qui demeurons dans la région de Montebello, et donc au pays des Papineau et Bourassa,  c’est comme rencontrer une vieille connaissance et découvrir une de ses œuvres, inconnue pour nous. Un beau cadeau.

Diner et promenade — passage obligé et très agréable — dans le Petit Champlain. Bel accueil chaleureux au Cochon Dingue, entrée par la rue Champlain. Les autres repas seront pris à l'hôtel Universel, chemin Sainte-Foy, dont le souper du lundi à moitié prix, la salle était comble.

Au Musée des ursulines, on a eu le plaisir de jaser avec une religieuse — sûrement dans les 75 ans et plus qui montait facilement les marches alors que nous avions emprunté l’ascenseur !  Une très belle exposition qui nous rappelle des souvenirs, même si l’artiste et moi n’avons jamais eu d’ursulines dans nos vies. Les broderies, à elles seules, valent toute notre admiration pour cet art en voie de disparition.

Quatre jours d’évasion, de distractions.
Quelques photos au passage qui se passent de légende, je crois bien. Pour agrandir, n'hésitez pas à cliquer sur l'une d'elles.










Liens:

(Toutes les photos sont de l'auteure de ce blogue)

vendredi 18 janvier 2013

Pour tout de suite, Gabriel Anctil

Ce n’est pas la première fois que je le constate et que je le dis : je n’ai plus de discipline. Me demande même si j’en ai déjà eu. Mon blogue est donc à l’image de ma vie : diversifié (je n’ai pas voulu dire dispersé). Tout ne m’intéresse pas, mais contrairement à certains dont j’admire la constance, je ne m’astreins pas à un seul sujet : les livres. 

Alors évidemment, je ne commente pas tous ceux que je lis. Et si je n’ai pas aimé, ou si j’ai été déçue, j’hésite encore plus à en parler. Le fait d’être auteure moi-même me force à réfléchir encore plus à ce que je peux dire d’un livre, surtout s’il est québécois. J’attends de voir si le fait d’avoir été déçue venait du livre ou venait d’un autre facteur comme mon humeur, la température, une attente injustifiable comme le fait d'avoir aimé le livre précédent du même auteur.. Ensuite, je passe à un autre livre ou une autre activité. Je vois moins l’urgence de mettre sur papier (ou sur écran) mes impressions et mon avis que je considère tellement secondaires parfois que je ne vois pas l’importance de les noter. 

Quand même. Parce que Venise du Passe-Mot m’a lancé la perche, j’ai feuilleté à nouveau les derniers livres lus et tenté de rassembler mes idées. 

En livre papier (je spécifie maintenant parce que vraiment, je ne choisis, ni n’attends, ni ne lis de la même manière un livre papier et un livre numérique), j’ai beaucoup aimé Sur la 132 de Gabriel Anctil. Je ne sais trop pourquoi, sur le site de l’éditeur Héliotrophe, il est écrit« Roman d’apprentissage, mais aussi roman d’atmosphère, », mais je dois dire que j’ai beaucoup apprécié l’atmosphère en effet. Histoire qui se passe au Québec, dans ces années-ci, ce qui n’est pas pour me déplaire. Ça me donne l’impression de vivre en même temps que mes contemporains et non pas au temps de mes grands-parents, soit entre 1920 et 1950 ! 

Un livre aussi qui s’inscrit dans la continuité des livres que j’aime et que je lis depuis toujours : des histoires qui me racontent une vie, j'en ai parlé là >>>. J’ai bien aimé Théo qui délaisse travail, patron, amis, conjointe, et même ville pour aller à la recherche de son lui-même. Même si certaines scènes sont répétitives, même si les dialogues sont en « joual », ce qui ne me dérangerait pas vraiment, habituée maintenant à en lire beaucoup plus que dans les années 1970, mais trop longs à mon goût. Même si, pendant quelques pages, j'ai cru retrouver le plaisir de L'herbe et le varech d'Hélène Ouvrard, alors que vraiment, mais vraiment pas le même ton. Juste la même route et le même but: voir plus clair dans sa vie.

Portrait de la ville et portrait de la campagne, je sais pour avoir vécu dans les deux que tout n’est pas aussi noir pour l’un et extraordinaire pour l’autre et j’espère bien que si de jeunes urbains européens lisent ce roman qu’ils n’iront pas jusqu’à croire tout ce qui est écrit ! Ça demeure la vision du personnage, peut-être celle de l’auteur qui s’est largement inspiré d’un pan de sa vie, a-t-on écrit, mais certainement pas de la lectrice que je suis. Ne donnera peut-être pas envie d’aller vivre dans le Bas-Saint-Laurent et pourtant… 

D’autres commentaires de lecture à venir… je ne sais trop quand: souvenez-vous, je suis indisciplinée!

dimanche 13 janvier 2013

Ça ne sera pas pour cette fois

Les couleurs de janvier 2013. (Cliquez pour agrandir)

On devrait voir ces couchers de soleil encore pendant quelque temps, voire des années. Ce ne sera pas pour cette fois le déménagement et la maison à vendre.

Nous sommes retournées voir les maisons, les terrains (en hiver, ce n'est pas évident). Nous avions nos pancartes de « Maison à vendre ». Le site Internet était prêt. Nous avons supputé nos chances, soupiré d’insatisfaction. Nous avons surtout recalculé. Beaucoup. Vivre ailleurs que chez nous, c'est plus cher. Rien que les taxes, c'est souvent le double et plus. On le savait, mais on pensait quand même économiser sur le chauffage ou sur l'entretien. Mais non, si la maison vaut plus cher, les assurances le seront. Peut-être quand même quelques travaux pour rendre la maison ou le terrain à notre image. Sommes-nous prêtes à payer 4,000 $ de plus par année pour être juste ailleurs ? Sans compter une petite hypothèque pour les dix prochaines années alors qu’on n’en paie plus depuis des décennies ?

Et finalement, de retour dans l’atelier, l’artiste a trouvé que nulle part ailleurs — pour l’instant — elle n’avait cette lumière dans cet atelier amoureusement conçu. Pour quelques années encore, elle a besoin d’un atelier, pas prête à y renoncer, même si elle peint moins, même si elle peint surtout pour les galeries. L’auteure, elle, n’a besoin que d’une petite pièce pour écrire, mais habituée à espace et intimité dans sa grande cour de cinq arpents.

Partout avantages et désavantages. Donc, il vaut mieux ici qui coûte moins cher qu’ailleurs où les avantages ne valent pas les désavantages de « chez nous ».

Et vous, avez-vous souventes fois déménagé ? Penser vendre, penser acheter ?

(photo d'un coucher de soleil... «chez nous »)

samedi 5 janvier 2013

Incursion dans ma vie privée

Nouvelle année, nouveau fichier : janvier 2013. 

Le blogueur, tout comme le chroniqueur ou le journaliste cherche souvent, pour ne pas dire toujours, un sujet intéressant. Et si le sujet s’impose de lui-même, il cherche le souffle, question de tenir quelques années, d’intéresser son monde. 

Je n’en suis plus là. J’ai renoncé depuis longtemps à ce que ce blogue devienne source de revenus, ou qu'il soit une partie de mon travail professionnel, soit la continuité des reportages écrits pour des journaux. Juste écrire encore. Si au début, je croyais que la lecture et l’écriture suffiraient comme sujets, aujourd’hui, je sais bien que je divague, que je virevolte, que je bifurque. Je sais également que même si au début, il n’était pas question que mon blogue devienne journal de mes états d’âme, que ma vie privée serve de billets, je n’en suis plus là non plus. Plus d’orgueil, juste le plaisir d’écrire. 

Je ne pense pas rejoindre jamais Francine Ruel et sa maison dans les cantons de l'Est et encore moins Peter Mayle, en Provence et, s’il m’arrive très souvent de transposer dans un roman ce qui m’arrive dans ma vie, cette fois, j’ai bien envie d’en parler sur ce blogue. 

Enfin nous y voilà. Que de détours, pour vous dire que je vais vous parler de ma maison à vendre. Et la folie qui nous prend d’en acheter une autre. Ailleurs. Pas loin. Aventure, droite devant ! 

En parler mais pas comme un agent d’immeuble, pas de façon humoristique, là aussi j’ai renoncé depuis belle lurette à être drôle. Je suis sérieuse, je suis peut-être même ennuyeuse, mais je n’en ai cure. J’ai envie de vous conter des bouts de ma vie et c’est ce que je vais faire. 

Donc, ma maison à vendre

J’aurais bien envie d’écrire que je vis avec une folle, mais si ça fait un choc, ce n’est pas tout à fait la vérité. Une maniaco-dépressive pas diagnostiquée, peut-être ! Chose certaine c’est une Vierge ascendant Sagittaire et c’est déjà bien assez. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, dites-vous que ça ne va pas très bien ensemble : l’une est économe, l’autre dépensière, l’une est casanière, l’autre voyageuse, l’une est terre, l’autre est feu. Le genre qui a l’air d’être décidé, qui a l’air sûre d’elle, mais qui, deux semaines plus tard, doute, se questionne et change d’idée… Et qui, deux ans plus tard, récidive. 

Ça fait 40 ans qu’on vit au même endroit, habite et remplit les mêmes garde-robes. Alors déménager après 40 ans, c’est une grosse décision, plusieurs petits deuils, plusieurs hésitations. Le doute constant. Peut-être finalement n’est-ce que la crise de la soixante-cinquantaine ? L’urgence de vivre. Le besoin de se sentir en vie. Le besoin de grouiller. Le besoin de réaliser ses rêves. Une vierge ascendant sagittaire, ç’a besoin de parler, de donner son opinion, de se mêler aux autres, de se sentir utile et importante. 

Et d’emmener tout son monde dans ce tourbillon étourdissant. 

J’en suis là. Est-ce que ça tiendra, je n’en ai aucune idée. Qui m’aime me suive !
Et vous, quelle partie de votre vie privée dans votre blogue?

(photo d'une partie de mon domaine)

dimanche 30 décembre 2012

Pendant que j'y pense...


Sans bilan du passé,
sans rétrospective exhaustive de faits, 
de lectures ou de réalisations,
pendant que j'y pense, 
même si ce n'est pas tout à fait le jour,
je vous souhaite:

Un hiver réjouissant
Un printemps doucereux
Un été merveilleux
Un automne tranquille
Un vent de tendresse
Un regard amoureux et à défaut chaleureux
Des bras enlaçants
Des amitiés fidèles et réconfortantes
Une santé presque insolente et à défaut une force tenace

Une bonne année, quoi !

vendredi 21 décembre 2012

Tout simplement joyeuses fêtes

Les mots seraient clichés, quoique sincères. alors je préfère une photo de mon cru.
Peut-être cliché elle aussi, finalement, mais la douce lumière et l'ombre furtive annoncent des jours de joie, c'est ce que je vous souhaite pour les jours qui viennent.


vendredi 14 décembre 2012

Ces vies que j'aime

Ces jours-ci j’ai lu coup sur coup David de Madeleine Chapsal, Salut mon oncle de Marie-Paule Villeneuve et La fille de l’écrivain d’Henri Troyat. Qu’ont en commun ces trois livres à part le fait que je les ai lus dans le même mois ? Deux français publiés en 2012 et 2001 et un québécois paru en 2012. Lus tous les trois en livres numériques. Lus les trois avidement, avec plaisir et au complet, ce qui n’est pas rien en ce qui me concerne.

Le lien ? Ce sont tous les trois des portraits. Des vies. J’aime qu’on me raconte la vie d’un tel ou une telle. Personne réelle ou personnages. Pas besoin d’une histoire abracadabrante, tout plein d’actions, des autos tamponneuses ou des meurtres scabreux. Même pas besoin de grands conflits, de hauts faits, de décors exotiques. Je me rappelle encore le plaisir que j’ai eu à lire Alexandre Chevevert de Gabrielle Roy, justement parce que c’est l’histoire d’une personne, comptable de son état. À travers la médiocrité d’un homme, on découvre une société, une époque. Je n’en demande pas plus.

Dans David, Madeleine Chapsal confie les liens qui l’unissaient à ce presque fils, David Servan-Schreiber. En fait, c’était le fils de son premier mari, mais elle l’a côtoyé jusqu’à la fin. On connait bien ce David qui a écrit le très beau livre Guérir. Disons que si j’aime les biographies, quand même difficile de lire celle-là parce que David meurt à la fin.

Quant à Salut mon oncle, c’est un roman. L’histoire de deux hommes : un oncle et son neveu. Un bien malcommode, une sorte d’ermite même s’il vit dans une maison à appartements à Longueuil. Son neveu, dépressif qui se remet mal d’un chagrin d’amour, débarque chez lui. Deux vies parallèles à qui il n’arrive presque rien, sinon quelques amours plus ou moins réussies. Un quotidien qu'il est pourtant très intéressant de suivre. L’auteure en profite pour glisser quelques titres de romans québécois, ce qui n’est pas pour me déplaire. Même un clin d’œil à elle-même en se traitant de « sombre inconnue ». Évidemment, comme j’ai connu l’auteure, il me plaît de voir quelques liens avec le monde agricole. Juste assez de dialogues, pas de descriptions inutiles. Tout à fait mon style. J'ai dévoré et dégusté à la fois.

Et puis, La fille de l’écrivain que j’ai probablement aimé parce qu’il est question d’un vieil auteur qui n’accepte pas d’être évincé par la relève. Un je-me-moi qui voudrait que le monde tourne encore autour de lui, de son œuvre. Qui tolère mal que sa fille le délaisse pour un jeune auteur. Une intrigue toute simple. Des réflexions plutôt que des actions. Des sentiments plutôt que des descriptions. J’adore.

Après de telles lectures, que pensez-vous que j’aime écrire ? 

(Illustrations empruntées, dans l'ordre, à Fayard, Tryptique et Grasset)

mardi 11 décembre 2012

Vive les librairies indépendantes


Cette photo de Danielle de la Librairie Rose-Marie, Gatineau, secteur Buckingham, tenant mon roman Les Têtes rousses et de moi, Claude Lamarche (à droite, le sourire béat, je ne vous dirai pas pourquoi) a été prise pour un Livremob.

Qu’est-ce qu’un Livremob? Un dérivé d’un Flash mob. Qu’est-ce qu’un Flashmob? Peut-être que j’ai été la dernière à apprendre ce que c’était, mais c’est comme une mobilisation éclair lancée sur Internet.

C’est à la suite de l’affaire Philipp Béha versus les librairies Renaud-Bray (cliquer sur les liens ci-dessous pour de plus amples informations, le blogue de Venise Landry résume et détaille très bien l’affaire) que quelques auteurs — jeunesse surtout — ont décidé d’enclencher le mouvement.

Je ne suis pas d’un naturel batailleur, ma dernière manifestation syndicale date des années 1970, c’est dire. Mais, bien assise dans mon salon, à l’abri du froid ou des cris, j’aime bien l’idée de promouvoir, d’une certaine façon, la littérature québécoise en général et les librairies indépendantes en particulier. 

Donc, le mercredi 13 décembre à 19 heures, comme de nombreux autres auteurs québécois, sur le mur de ma page Facebook, je publierai cette même photo avec le lien vers ma librairie indépendante préférée, celle où on peut encore trouver mon roman Les Têtes rousses, exemplaire papier, et le lien vers Ruedeslibraires où on peut trouver la version numérique.


Pour ceux qui sont sur Facebook: lien vers le LivreMob de ce mercredi

(photos prises par l'auteure) 

lundi 10 décembre 2012

Il y a des jours où c'est quand même beau l'hiver!

Nénuphars de glace
(cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Tortue gelée
(cliquez sur la photo pour l'agrandir)
... et ces jours-là doivent nous faire oublier la mauvaise humeur, la bêtise humaine et la météo contrariante voire chian...
Vivez-vous de tels jours?

(les photos sont de l'auteure)

dimanche 9 décembre 2012

Décembre 2012


      

Décembre, mois de froid, mois de gel, mois de Noël
La nature et la maison se décorent
La magie de l'eau gelée, la magie des couleurs
Le froid de dehors, le chaud de dedans
Bien partout, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur
Encore la vie
Encore la joie, la joie de voir, la joie de goûter, de sentir
Bouffée d'amour
Heureuse

(les trois photos sont de l'auteure)

mardi 4 décembre 2012

Ce matin, j'ai voulu


Peut-être une feuille au vent.
Peut-être que ça ne tiendra pas longtemps.
Peut- être parce que le temps est gris et dehors ne m’attire pas ou sinon quelques heures à peine.
Mais, voilà je m’y suis remise. Un peu. J’ai fusionné les fichiers, je les ai rassemblés, j’ai créé un dossier.
Sans titre pour l’instant, mais paginé.
Un cahier tout neuf, un stylo que j’aime. Pour prendre des notes. Journal du roman.
Une toute petite feuille de style pour le texte et les titres. C’est un début.
Je n’ai rien lu, encore moins corrigé. Rien écrit non plus. Juste une mise en place. À peine un réchauffement.
Je reviens de loin. Rien touché de cette histoire depuis… depuis… deux ans je dirais, si ce n’est plus.
Peut-être s’envolera-t-elle ou tombera-t-elle d’elle-même.
37 890 mots récupérés du premier manuscrit. Des mots dont personne ne voulait.  
Au moins, ce matin, je les ai voulus. Reste à les aimer.
Au moins, j’ai essayé.
Un an après que… que... après que Les Têtes rousses soit paru.
Comme la feuille de lilas, même flétrie, même meurtrie, je m'accroche.
Et j'ai recommencé à écrire un roman.

(photo prise par l'auteure)

vendredi 30 novembre 2012

De l'intérêt pour la généalogie


Même s’ils sont décédés, on n’oublie pas la date de naissance de nos parents. Mon père, Jacques Lamarche, est né le 30 novembre 1922, il aurait eu 90 ans aujourd’hui.  Je n’oublierai jamais non plus ce qu’il nous disait à chaque anniversaire : « je suis né le soir du feu de Terrebonne ». On ne mettait pas cette assertion en doute, sachant pourtant qu’il avait tendance à raconter des histoires ou du moins à les arranger à sa convenance. Et puis un jour, suite à un concours, j’ai eu envie d’écrire sa biographie, j’ai fouillé sur Internet et quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que le feu de Terrebonne avait plutôt eu lieu dans la nuit du 1er au 2 décembre!

Soldats du régiment Carignan-Salières
Mon père aimait beaucoup l’histoire et ce fut tout naturellement qu’il s’est intéressé à la généalogie. Combien de fois ne fallait-il pas se taper ses longs monologues sur les Lamarche, les Deguire et, quand nous sommes arrivés dans la Petite-Nation,  la liste s’allongea vers les Papineau, Major et toutes les familles pionnières de la région.

Jusqu’au jour où j’ai voulu, après avoir écrit la biographie de mon père, écrire la vie des arrière-grands-parents irlandais de ma mère.  Je me suis servie des notes paternelles, de la base de données informatique de mon frère et c’était parti. J’ai adoré les recherches généalogiques. Quelles belles découvertes qui m’ont menée à l’histoire de l’Irlande (via les Bushell et Lynch), de la révolution américaine (via un certain Heinrich Faulstroh, soldat allemand), de la Nouvelle-France (via François Deguire dit Larose, soldat de Carignan et Jean Bricault dit Lamarche, soldat de Carignan).

En amateure, c’est-à-dire sans trop noter toutes mes sources, quoique, devenue méfiante après les dates du feu de Terrebonne (admettez que j'ai de la suite dans les idées!), je vérifiais le plus possible, j’ai accumulé une centaine de noms, puis mille, puis près de 14,000 noms. Pour ce faire, je suis devenue membre de la Société de généalogie de l’Outaouais.

Aujourd’hui précisément, un 30 novembre, date anniversaire de la naissance de mon père, cette Société de généalogie de l’Outaouais ouvre un centre à Papineauville. Mon père aurait été tellement heureux d’y être. J’y ferai acte de présence, non pas en son nom, mais au mien propre parce que maintenant, c’est moi, la fatigante qui monologue sur les patronymes, les descendances et les ascendances.

Liens vers:
Ma petite contribution à la généalogie>>> 
Biographie de JacquesLamarche>>>
Illustration des soldats de Carignan empruntée au site du Gouvernement du Canada>>>

vendredi 23 novembre 2012

De mes lectures numériques (encore)


D’abord annoncer que mon roman Les Têtes rousses est désormais disponible en livre numérique. J’ai signé mon contrat après avoir longuement réfléchi et je me demande encore si c’est une bonne affaire, mais je me suis dit que je n’avais pas grand-chose à perdre. Enfin, je le saurai bien à long terme. En tant qu’auteur, je suis aussi novice dans ce domaine relativement nouveau. C’est plutôt en tant que lectrice de livres numériques que je viens vous dire où j’en suis de mes lectures depuis que j’ai acheté une liseuse (en mars dernier>>>). Peut-être un peu longuement, mais mon étude (bon, disons mon observation clinique, hihi !) porte sur plus de trois mois. Je ne voulais pas conclure trop hâtivement.

Au début, je l’ai déjà dit, j’ai téléchargé des classiques comme du Charlotte Brontë, du Maurice Leblanc, du Stendhal ou du Balzac. Ensuite, j’ai patiemment cherché à comprendre comment emprunter des livres à la BANQ. Je n’ai trouvé Numilog  (livres de la France) que dernièrement alors j’ai plutôt fureté dans les livres québécois. Je dois admettre que ce ne fut pas du tout ce à quoi je m’attendais. Je croyais que j’allais lire sur écran de la même manière que je lisais sur papier, hormis le support, c’est-à-dire tout le livre la plupart du temps, ou en tournant les pages rapidement quelquefois. Mais non.
Pour quelqu’un qui demeure dans une petite municipalité de 700 habitants, même si la bibliothécaire est sensible aux attentes de ses lecteurs et lectrices, même si elle achète des nouveautés et s’empresse de commander au réseau les livres de nos listes, pouvoir emprunter un livre 24 heures sur 24, sept jours par semaine, en pyjama, bien au chaud,  à partir de son clavier, c’est quand même la manne. Pas autant de livres que dans une librairie, surtout pas toujours disponibles, mais avec un peu de chance et de patience, c’est un plaisir que d’obtenir le livre quelques minutes seulement après l’avoir repéré, quelle excitation de pouvoir ouvrir le livre alors que dix minutes avant je n’avais aucune idée de son contenu ni parfois même de son existence.
Probablement pour cette raison que je n’ai pas de scrupule à ne pas lire tout le livre. Souvent je télécharge seulement pour voir, pour feuilleter. Par pure curiosité.

Voici donc les livres dont je n’ai feuilleté que quelques pages ici et là:
Un massacre magnifique (Camille Bouchard) : écrit dans le langage ancien auquel on s’habitue rapidement, je voulais surtout savoir pourquoi on disait tant de bien de ce livre.
Un léger désir de rouge (Hélène Lépine) recommandation de Julie Gravel-Richard. Même si c’est très bien écrit, que les textes sont très courts, je ne suis pas très à l’aise avec le sujet. Comme une conversation que je ne suis pas prête à entendre.

Voici donc les livres que j’ai feuilleté tout en lisant une bonne partie, mais pas en entier :
Les choses terrestres (Jean-François Beauchemin) : J’ai enfin réussi à lire du Jean-François Beauchemin.  Pas tout, mais beaucoup plus que son garage Molinari.
La romance des ogres (Stéphane Choquette) : Plusieurs histoires dans l’histoire, bien écrites, style contemporain.
Arvida (Samuel Archibald) : je n’avais pas remarqué que c’était des nouvelles, j’ai beaucoup aimé la première, j’ai un peu décroché aux suivantes.
Un dé en bois de chêne (Suzanne Jacob) : Nouvelles aussi, alors on dirait que je me permets plus d’en délaisser quelques-unes. Je préfère ses romans.
Autoportrait au revolver (Marie-Cristine Bernard ) : j’ai tellement aimé son roman précédent, Mademoiselle Personne, que j’ai  été un peu déstabilisée. La couverture ne me disait rien, mais c’est moins important que pour un livre-papier, je ne me suis pas attachée au personnage, j’ai quand même persisté jusqu’à la fin, en sautant plusieurs pages.  Mauvaise idée de prénommer un personnage June et l’autre Jude, mon cerveau s’est empêtré.
Malgré tout, on rit à Saint-Henri (Daniel Grenier) : Des nouvelles, mais avec des I, II et même IV alors un peu mêlant. Pas beaucoup de dialogues, ce que j’apprécie dans une nouvelle. Écrit comme si on me racontait une histoire oralement.

Et ceux que j’ai lu d’un bout à l’autre :
Parapluies (Christine Eddie) : le premier livre numérique emprunté, j’ai beaucoup aimé
Testament (Vicky Gendreau) : roman court, vif, écriture orale, sujet qui pourrait rebuter, mais non, se lit tout seul.
Cher Émile (Éric Simard) : Ah ! lui, je lui en veux, beaucoup trop court, ça se lit tellement bien que je me suis dit : « Hein, déjà fini !». Un livre numérique n’a pas d’épaisseur alors si on ne regarde pas les numéros de pages, on ne sait pas qu’on arrive à la fin.
Chaque automne, j’ai envie de mourir (Véronique Côté et Steve Gagnon) Courtes histoires qui se lisent et se dévorent, écrites comme si j’étais assise sur un banc de parc et que la voisine se mette à me conter des petits secrets de sa vie. Les chutes souvent surprenantes.

Durant la même période, j’ai emprunté à la bibliothèque :
Fanette, les cinq tomes (Suzanne Aubry) : lu du début à la fin, mais en passant des grands bouts de narration tellement je voulais connaître la suite de l’histoire.
Les jumelles (Tessa de Loo) : lu au bord de la mer, captivant, même si le décor ne s'y prêtait vraiment pas.
Et au pire, on se mariera (Sophie Bienvenu) : lu, adoré
Il pleuvait des oiseaux (Jocelyne Saucier) : tout lu, adoré
Le Lièvre de Vatanen (Arto Paasilinna) : lu en diagonale, surtout le début, un peu le milieu et  pas mal la fin.

À part le dernier, je vois bien que, paradoxalement, les livres empruntés à la bibliothèque, je les lis en entier. Paradoxalement parce que je peux être facilement distraite pendant la lecture, je peux me lever, choisir une autre activité, me ruer sur mon ordinateur, ce dont je ne me prive pas. Tandis que le livre numérique, je lis en général dans une salle d’attente ou dans un lieu où je ne peux pas beaucoup bouger ou presque rien ne me distrait, où j’ai du temps devant moi. 

J’en déduis donc que c’est le fait de pouvoir emprunter un livre rapidement et facilement, que je peux changer de livre en un seul bouton, que je me promène d’un livre à l’autre comme si je naviguais sur Internet, par pure consommation, sans aucune obligation envers qui que ce soit, que le format même me donne l’impression que ce n’est rien, je lui donne moins de valeur. Il faut vraiment que l’histoire, le texte me retienne pour que je poursuive ma lecture. Alors que le livre-papier, je me sens une obligation d’en lire plus comme par respect pour l’auteur qui a pris la peine de l’écrire. C’est fou, c’est illogique, mais c’est comme ça.

Ah ! oui, ce blogue fête ses quatre ans ces jours-ci. Quand même !