dimanche 30 août 2009

Réfractaire à l'anglais?

Je voudrais ne pas être aussi réfractaire. Soupe au lait sur ce point. En vieillissant je deviens sage sur bien des sujets mais pas celui-là. C’est dur sur les émotions de toujours résister. Avant de chercher à le contenir, à le calmer cet embrasement je devrais le comprendre, savoir d’où il vient. Pourquoi est-ce que ça m’agace de voir dans un blogue, que ce soit d’un Français ou d’un Québécois, des dates ou des sous-titres en anglais ? Et ne me dites pas que c’est parce que le blogueur ou la blogueuse n’a pas trouvé la façon de les changer, si on est capable de se partir un blogue, ce n’est pas très difficile de repérer les mots en anglais et de les changer ou de cocher « Lundi » au lieu de « Monday », de changer « comments » en « commentaires ». Donc à priori c’est voulu. Et supposons qu’à la limite, dans certains forums par exemple, au langage php plus complexe, il soit plus difficile de changer les formulaires, pourquoi est-ce que ça me choque quand même que le propriétaire ne fasse pas l’effort de trouver la manière ou de changer tout simplement de plate-forme ? Je n’en veux pas vraiment à la personne, je cherche surtout à comprendre pourquoi ça m’agace. Et là je ne parle que d’internet, mais le même choc devant des livres, des DVD, tout texte où l’anglais est utilisé quand le français suffirait. Intolérance quasi-zéro. Réfractaire, rebelle. Un coup dans le cœur chaque fois. Même que je refuse de m’inscrire, de lire ces blogues, ces forums, d’acheter un produit. Peut-être que je me prive de quelque chose de bien, mais je ne peux pas. Je referme sans même lire. Je ne prends rien dans mes mains, ça me brûlerait le coeur. Aucun pardon.

C’est comme l’anglais langue seconde dès la première année. Bien de la difficulté avec les raisons. J’ai beau avoir des exemples d’enfants qui distinguent parfaitement l’anglais de leur père et le français de leur mère ou vice versa et maîtrisent parfaitement les deux langues sans jamais les mêler, il me semble que c’est un jeu dangereux. Pourquoi suis-je si sensible à tout ce qui touche le français ? J’ai été élevée dans l’amour et le respect de la langue française. Les deux grands-parents de mon grand-père maternel étaient Irlandais mais il faut croire que le un huitième de sang qu’il me reste n’a pas su domestiquer l’autre septième ! Ma mère a été traductrice une bonne partie de sa vie, c’est elle que je consultais pour mes devoirs en anglais, elle n’a jamais dit un mot contre, elle m’a plutôt appris « ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait ». Du côté de mon père aussi : enrichir son vocabulaire, utiliser les bons mots, chercher dans le dictionnaire, lire, acheter des livres, passer des après-midis dans une librairie et des journées entières dans les bibliothèques sans jamais s’ennuyer, c’était très important. Ce qui n’a pas empêché mon père d’enseigner le latin dans une école anglophone. Rien contre l’anglais, mais entre un voyage aux Etats-Unis et en France, ils ont toujours choisi la France.

Est-ce que ça explique tout ? Une partie seulement. Je n’ai rien contre l’anglais non plus, je voyage beaucoup plus aux Etats-Unis et au Canada (parce que ça coûte moins cher surtout !) et j’ai appris à aimer ces pays, les gens qui y vivent. Donc ce n’est pas par xénophobie que l’émotion me submerge quand je vois des mots anglais au milieu d’un texte qui est en français. Pourquoi est-ce que je ne tolère pas le gris entre le noir et le blanc ? Moi qui me dit si nuancée pour tout le reste.

Non, vraiment, je ne sais pas pourquoi, c’est trop profond, complexe, global, instinctif. Comme une survie, une raison impérieuse. Et puis c’est comme ça. Je dois vivre avec mon poil qui se hérisse, ma gorge qui se bloque, ma colère qui monte, les mots qui me manquent et les fermetures d’écran.

(image d'un forum francophone où tous les boutons sont en anglais, exemple seulement, il y en a tellement d'autres)

samedi 29 août 2009

Dix jours, dix artistes (4)

Samedi prochain, le 5 septembre, ce sera le grand jour. Beau temps mauvais temps. L’avantage de cette tournée chez les Créateurs de la Petite-Nation, c’est qu’elle a lieu à l’intérieur, dans les galeries des artistes et artisans. Bien sûr c’est plus agréable quand il fait beau, les artistes exposent quelquefois certaines de leurs œuvres à l’extérieur, sur des chevalets ou sur des arbres, sur les murs extérieurs de leurs ateliers.

C’est le cas de Lise Poirier. Avant d’entrer dans la boutique de l’artiste peintre, vous entrez dans un petit royaume bien niché en bordure du lac Viceroy, les nombreuses fleurs colorent le paysage attrayant. Son affiche personnalisée annonce déjà le style de ses tableaux : l’art naïf vous attend.

Bien avant de fonder le regroupement des Créateurs de la Petite-Nation, Lise Poirier faisait déjà partie de quelques associations en tant que potière. Très rapidement, elle passe des expositions locales aux régionales, et maintenant en galerie depuis plusieurs années, notamment à la galerie spécialisée en art naïf, celle de Jeannine Blais à North Hatley. Chaque tableau dépeint une scène de famille, de couple où les animaux sont omniprésents, recrée une ambiance, bref raconte une histoire et c’est avec plaisir qu’elle les racontera pendant la tournée.

(photo de la boutique de Lise Poirier)

Eric Dupont: la logeuse

Je poursuivrai la publication de mes dix billets sur les dix Créateurs de la Petite-Nation même si je vois bien que «les pinceaux» reçoivent moins de lecteurs que «les stylos». Il faut croire que la lecture et l’écriture attirent plus d’internautes-blogeurs que la peinture. Je suis à la veille de conclure que les artistes en art visuel ne sont pas très utilisateurs de blogues. L’artiste «de nos pinceaux» d’ailleurs recherchent beaucoup plus les images que les textes sur Internet. Je persévère tout de même, il ne sera pas dit que la Petite-Nation en général et les artistes de la région en particulier ne seront pas sur la toile.

Mais en attendant, retour à mes amours, les livres.

Comme plusieurs livres que je fais venir à la bibliothèque, je ne me souviens plus par quel visite de blogue ou de détour sur un site j’ai fais venir des livres d’Éric Dupont, mais je ne regrette pas ma demande. J’ai commencé par La logeuse. Style tellement différent dès le début que j’avais dû mal à « embarquer » dans l’histoire. Puis, l’originalité des noms ; Aristide Nordet, les Crachin, Madeleine Barachois et plusieurs autres ainsi, qui font référence à la Gaspésie, lieu de l’histoire et résidence de l’auteur, m’ont rendu curieuse de la suite. Page 42, je me suis levée pour aller chercher crayon et cahier, signe indéniable que le roman m’intéresse. Au moins en tant que moteur propulseur d’écriture. En cours de route j’ai trouvé un anglicisme « secondé » au lieu d’appuyé, je me suis dit c’est le travail de l’éditeur-réviseur, mais quand on sait que l’auteur est aussi traducteur... mais bon, le reste l’emporte haut à main sur cette petite faiblesse et je ne vais pas m’attarder à ce caillou sur un terrain si fertile.

Je me suis attardée aussi à cette maison d’édition que je ne connaissais pas, je me suis rendue sur le site, à part le nom de Nelly Arcan — que je n’ai jamais lue—, je ne connais personne. Nom à retenir donc pour qui cherche éditeur : Marchand de feuilles>>>

Je continue la lecture et je me demande d’où sort cet auteur pour être si différent. Comme Fred Pellerin avec ses contes. À quelles écoles sont-ils allés ces jeunes hommes pour écrire de manière singulière ? Aux mêmes écoles pourtant desquelles sortent tous ces élèves dont on dit qu’ils ne savent pas écrire. Où ont-ils puisé cette fantaisie, cet amalgame de phrases qui m’étonnent et me ravissent à la fois. Par la nouveauté, la fraîcheur, le rythme aussi. Les adjectifs utilisés par les medias sur le site de l'éditeur sont tout à faits justes et mérités à mon point de vue. Même si mon point de vue ne compte absolument pas dans la balance!!!

Bref, j’aime et je poursuis.
(photo empruntée au site www.librairiepantoute.com)

vendredi 28 août 2009

Dix jours, dix artistes (3)

Plus que huit jours. Vendredi prochain, c’est certain que les Créateurs de la Petite-Nation seront dans leur atelier en train de préparer la tournée, voir à ce que tout soit prêt, espérer le beau temps pour la fin de semaine, monter un chapiteau dehors pour certains, fixer les derniers prix, et attendre. Encore huit jours. Sans compter les visiteurs qui peuvent se rendre aujourd’hui même ou en fin de semaine chez ces mêmes artistes et artisans, point besoin d’attendre la tournée.

Michelle Lemire et François Allard sont céramistes d’art. Leur entreprise s'appelle Solart Céramique. Dans leur atelier de Ripon (près de la route 321) nouvellement aménagé depuis un an, ils créent des objets en porcelaine ou en grès, utilitaires surtout. Des objets de toute beauté, des textures et des couleurs riches, contrastantes. De leur salle de présentation vous avez accès à leur grand atelier où Michelle travaille avec passion, ça se sent. Elle s’amuse, dit-elle, et explore encore. Du grand art.

La Tournée des Créateurs n’est qu’un des nombreux événements auxquels ils participent, ils se rendent fréquemment à Ottawa et Toronto pour présenter leurs pièces. Tout est tellement bien expliqué et illustré sur leur site que je vous invite à y jeter un coup d’œil >>>

(photo: oeuvres de Solart Céramique)

Comme des bleuets

Il fut question de l’endroit où on écrit notre blogue ou autres textes, si on les écrit à la main ou à l’ordinateur, des outils à notre disposition, comme certains logiciels, ou des ateliers d’écriture. Il est encore beaucoup plus question des livres qu’on lit, mais comment écrit-on ? Comme on ramasse des bleuets : propre, lentement, en jetant à mesure les pas beaux ou go-go-go, n’importe comment et on fera le tri un autre jour ?

En ce qui me concerne un peu des deux, ça dépend des jours, de l’heure, de mon humeur. De ce que j’ai dans la tête aussi. Si j’écris directement à l’ordinateur et que les idées vont plus vite que mes doigts sur le clavier, je ne regarde même pas l’écran (je n’ai pas appris de méthode comme les vraies secrétaires qui ne regardent que le texte sur le porte-copie, ce que j'admire mais n'ai jamais réussi à faire), je ne pense même pas à enregistrer mon texte, ce qui m’a valu quelquefois des petites surprises étant donné que les pannes de courant sont fréquentes chez moi. Et puis après quelques phrases ou paragraphes, je lève les yeux et oh ! horreur, au moins dix-quinze lignes rouges. Là, il faut que je décide si je corrige tout de suite ou si je poursuis. Je regarde vite fait si ce ne sont que des fautes de frappe ou de réelles fautes d’orthographe, mais si je commence à corriger les premières, je me sens obligée de corriger les secondes et là, ça risque de me couper l’inspiration. Alors souvent, je continue.

Par contre, si je transcris un texte que j’ai d’abord écrit à la main, là ce n’est pas le même exercice pour mon esprit, j’en suis déjà à chercher des mots, améliorer le premier jet du cahier, alors je prends plus mon temps et comme je lève les yeux, ne serait-ce que pour aller du cahier au clavier, je corrige à mesure. Correction sommaire : fautes de frappe surtout et accord de quelques mots, avec le bouton de droite pour des corrections automatiques.

Les grandes corrections, avec dictionnaires, Antidote, se feront après une dizaine de pages, voire après un chapitre complet, quand je serai trop fatiguée pour penser. Pas trop tout de même !

Et pour répondre à Pleine lune, je ne regarde jamais les statistiques pour savoir combien de mots j'écris. Seulement si c’est pour un texte à remettre qui exige x mots. Je me contente de regarder, parfois, à quelle page je suis rendue. Donc je peux écrire trois ou quatre pages chaque fois que j’écris. Parfois, une seule de peine et de misère. Quand je suivais un atelier d’écriture, c’était plutôt cinq à six mais pas nécessairement en un coup. Comme les bleuets, avec une pause d’une journée entre les deux cueillettes. Comme lors de la cueillette des bleuets, les fleurs d'à côté m'attirent et me distraient. Ou le chant des oiseaux ou le clapotis du ruisseau.

Le titre aurait dû être: «J'écris comme je ramasse des bleuets», mais je n'ai pas encore trouvé la façon de publier un titre sur deux lignes, sans que la deuxième n'empiète sur le texte.

(photo empruntée à http://www.boitedependore.com/juillet/bleuet.htm)

jeudi 27 août 2009

Dix jours, dix artistes (2)

Plus que neuf jours, mais je ne changerai pas le titre, c'est un concept! Toujours dans le cadre de la tournée des Créateurs de la Petite-Nation, sur les dix, cette année on dénombre cinq artisans et cinq artistes peintres. Donc au tour d’un artiste peintre : Guy Morest. Je l’ai connu à Montebello, il exposait devant le kiosque d’information touristique. Tout de suite j’ai aimé ses couleurs vives et les gros plans de ses sujets. Artiste autodidacte, il a d'abord gagné sa vie autrement mais en 1994, il décide de se consacrer à la peinture de manière professionnelle. Il participe à plusieurs expositions en Outaouais. En 2003, il s’installe à Ripon, il y est depuis. Il multiplie ses sorties, se fait connaître, joint les Créateurs et d’autres groupes, expose dans une galerie à Montebello.

Un bel atelier dans une grange aménagée pour y peindre même en hiver. Un environnement champêtre : arbres matures, aménagement paysager attrayant. Guy Morest vous accueillera, il ne parlera pas beaucoup, mais ses tableaux à l’huile parleront pour lui. Abondamment. De maisons citadines, des briques rouges, de coins de rues, de ruelles d’enfance, des couleurs qui dansent. Un coup de cœur vous attend, c’est certain.

Demain : Michelle Lemire et François Allard

(photo ateliers de l'artiste)

mercredi 26 août 2009

Dix jours, dix artistes

Dans dix jours, soient les 5-6-7 septembre – fin de semaine du Travail donc- la treizième tournée des ateliers chez les Créateurs de la Petite-Nation.

Dix jours, dix artistes et artisans. Je vous en présente donc un par jour. Je les connais tous personnellement (l'artiste "de nos pinceaux" en fait partie), je ne serai donc pas objective, mais il est certain que tous sont des professionnels au sens où ils ont une carrière bien à eux. Ils doivent avoir une production suffisante pour accueillir et satisfaire la clientèle et ce, à l’année. Alors peu importe ce que je vous en dirai, il est préférable d’aller vous rendre compte par vous-même.

Sans ordre, je commence par Lucie Charron.
Elle fait partie des Créateurs depuis le début. Au temps où c’était l’Association des artistes et artisans de la Petite-Nation. Pendant plusieurs années, elle a participé à des expositions régionales. Maintenant, sa boutique lui prend tout son temps.

Une artisane qui a commencé par la couture, elle cousait des vêtements, puis en est venue à confectionner des poupées. Aujourd’hui ses produits se sont diversifiés : objets de décoration, elle peint sur des meubles, sur des objets en bois, utilitaires ou décoratifs. Elle s’aventure même dans l’art visuel en peignant des tableaux, reflets de sa personnalité bien sûr. C’est son style qui est original et intéressant. Ses couleurs vives, chaleureuses. Sa boutique située maintenant dans le village même de Chénéville est aussi charmante qu’invitante. Un endroit où on aime flâner pour être certain d’avoir tout vu et d’avoir déniché le petit objet qui fera plaisir. À offrir en cadeau ou à soi-même.

Demain : Guy Morest

(photo: intérieur de la boutique de Lucie Charron)

mardi 25 août 2009

L'antichambre de l'écrit

Je lisais avec plus ou moins d’intérêt le dernier livre de Robert Lalonde, Un cœur rouge dans la glace. J'aime bien quand cet écrivain fait référence à d'autres auteurs, mais cette fois, je n'accrochais pas, j'avais la tête ailleurs. Je me demandais de quel auteur je parlerais dans un livre si j'avais un personnage professeur ou lecteur. Je me suis levée, je me suis dirigée aussitôt vers Le tailleur de confettis de Francine Chicoine et j’ai lu :

(…) vous ignorez tout de cette étape de pétrissage ainsi que de votre actuel séjour dans l’antichambre de l’écrit ; à telle enseigne qu’il y a certains moments de vie que vous appelez des pertes de temps, d’autres que vous considérez, plus généreusement, comme des entre-deux, d’autres où vous avez l’impression de faire le plein ou de faire le vide. C’est selon, ça dépend des circonstances, de vos états d’âme et du temps qu’il fait. Aussi, au vu de l’apparente inutilité de vos dires et de vos faires, vous traînez souvent l’insatisfaction avec vous.»1

J’ai lu ce livre en 2003, je le relis encore aujourd’hui, avec plaisir, avec identification. J’aime tout des textes : l’originalité au sens où ce n’est pas un roman, ce n’est pas une histoire. Ce sont des couleurs-prétextes à écriture, mais surtout des textes qui me rejoignent tellement, du genre qu’on souligne à chaque page. Qui me jettent à terre parce que je me dis que jamais je n’y arriverai. À trouver mon style, à trouver surtout un éditeur, à quelqu’un qui croit en moi. Pas à mon immense talent, je sais bien que si j’en avais, mes livres seraient plus nombreux et plus longtemps en librairie, mais en moi, le peu que j’ai : le 100% de mon 60%. Les paroles d’un animateur d’un atelier d’écriture que j’ai suivi me hantent : « il y a des auteurs qui devraient se contenter de lire ». Avait-il lu cette phrase en quelque part ? Était-elle de lui ? Mais surtout, me visait-elle ? Des jours, je pense que oui. Des jours, je doute et des jours je m’en fous.

Pourtant ce matin, une idée, un filon et déjà la gestation, la prise de notes. Pas de longues recherches cette fois. Un plan, c’est certain, des portraits fouillés. J’ai même le titre aussi, mais je le garde au chaud pour l’instant. Et, une fois de plus, je traîne mon espoir en espérant sortir de «l’antichambre de l’écrit » avec la confiance au cœur et si possible en ma plume.

1- Francine Chicoine, Le tailleur de confettis, Éditions Vents d’ouest, 1998, page 1
(source photo: Éditions Vents d'ouest)

lundi 24 août 2009

Renouveler son nom de domaine

Ce matin, j’ai reçu une lettre de Domain Registry of Canada. Encore que je me dis. L’an dernier à pareille date j’en avais reçu une. Et j’étais tombée dans le panneau. Un nom qui ressemblait comme deux gouttes deux à l’entreprise chez qui j’avais acheté un de mes noms de domaines.

Vous savez que l’entreprise chez qui est enregistré notre nom de domaine est appelé « registraire » tandis que l’entreprise qui héberge notre site est un « hébergeur ». Parfois l’hébergeur s’occupe d’enregistrer notre nom de domaine, mais souvent la facture vient directement du registraire. C’est donc ce que je croyais. C’était mon premier renouvellement.

Il faut dire qu’entre-temps j’avais changé de courriel et j’avais omis d’en avertir le registraire, croyant que mon hébergeur le ferait. Donc il ne pouvait pas me rejoindre par courriel, je trouvais que c’avait bien du bon sens alors qu’il me contacte par la poste.

Donc je m’en vais sur le site de cette entreprise, croyant aller chez mon registraire, je me dis pourquoi envoyer un chèque par la poste plutôt que de payer par Internet. Et peut-être que c’est moins cher par Internet. Je trouvais ça bizarre 40 $ pour un an et 70 $ pour deux ans, mais convaincue également que ça comprenait l’hébergement du site Internet, je prends deux ans et je paie par Visa.

Est-ce le lendemain ou le jour même, comme il m’arrive souvent de vérifier après plutôt qu’avant, je vais voir sur le site de mon hébergeur pour voir si mon courriel a été changé J’ai un peu de difficulté à me retrouver, je téléphone. Et là, le cœur accélère, je comprends que j’ai confondu Domain Registry et Domain People. Et que l’hébergeur est une chose et le registraire une autre. Et que Domain Registry est un arnaqueur, comme c’est bien expliqué à plusieurs endroits, dont celui-ci >>>

C’était également écrit sur le site de mon hébergeur, mais à ma défense (je me chicanais assez comme ça, il fallait bien que je me trouve des excuses), c’est comme sur un contrat, c’est écrit tellement d’affaires, qu’on ne lit pas tout. Et ce n’est pas un endroit où on va très souvent sur le site de notre hébergeur. Mon hébergeur ne peut rien faire, mais il me conseille d’appeler Visa.

J’appelle aussitôt Visa. On est la fin de semaine, et puis une transaction ça ne s’arrête pas comme un chèque. J’explique mon cas. La préposée me conseille de commencer par essayer d’annuler la transaction avec Domain Registry. Oh ! Mon doux, ils sont en Colombie-Britannique, et mon anglais n’est pas fameux. Encore moins quand je tremble de partout. Si ça ne réussit pas, je dois écrire une lettre, bref monter un dossier, envoyer le tout à Visa et d’ici deux semaines, mon cas sera étudié.

Je ne sais pas où j’ai pris mon courage, mais j’appelai l’ennemi. J’avais l’impression de me battre contre plus gros que moi. C’était samedi, je me croisai les doigts. Ouf ça répond. J’ai demandé au monsieur de parler lentement. En plus, j’ai fait ma difficile, je ne voulais pas donner mon numéro de carte Visa au téléphone. Pas à lui en tout cas. Le préposé a finalement retrouvé ma transaction et il m’a dit qu’il l’annulait et que je le verrais le lundi sur mon compte. Lundi, c’était dans deux jours, très loin. J’ai très mal dormi.

Le lundi matin, dès neuf heures, j’ai retéléphoné chez Visa (peser sur le 1, sur le 2, pour une carte, pour ceci et cela, petite musique longue attente) et enfin, oui la transaction avait été annulée. Ouf ! J’ai respiré.

Alors, il est certain que cette année la lettre de Domain Registry of Canada ira directement dans la déchiqueteuse. Et je ne place pas d'image et je ne fais pas de lien pour cette entreprise arnaqueuse.

dimanche 23 août 2009

Silence, artiste à l'oeuvre

Je ne la regarde pas quand elle peint, ni non plus quand elle sculpte. Pas plus que je ne regardais les élèves quand ils composaient. Pas plus que j’aime qu’on m’observe quand j’écris. Pourtant l’artiste peint souvent sur le motif, devant public, dans un symposium ou une exposition ou une conférence. Les visiteurs, silencieux, un pas en arrière, regardent presque religieusement. Se posent-ils des questions ? Cherchent-ils à copier ? Se demandent-ils s’ils en sont capables ? Les Québécois, patenteux dans l’âme, je-suis-capable-d’en-faire-du-pareil, sûrement qu’ils cherchent à percer le secret. Les anglophones, de par leur éducation, admirent, respectent le travail de l’artiste, la rémunéreront à sa juste valeur.

Il se peut, qu’après cinq minutes, l’artiste, soit par gêne, soit par espoir de vendre son tableau, se mette à parler, se sente obligée de parler. Le charme sera rompu, le jeu commence. L’artiste rejoint l’auteur, la vedette : il a un produit à vendre.

Mais si au contraire le silence perdure, un silence léger, facile à respecter, qui met à l’aise, c’est moi qui aurai envie d’écrire. Rendre compte de ce que je vois, de ce que je ressens. Déjà les mots se faufileront. Soit je regarderai ce que le peintre voit et j’écrirai la mer, la couleur des vagues, ou le paysage, le bruissement des feuilles, la clapotis du ruisseau, soit j’écrirai sur l’artiste, sur son visage tranquille, sur ses doigts habiles, sur ses gestes sûrs. Ensemble, nous créerons. Elle la musique, moi les paroles. Elle les couleurs, moi les mots. Je serai rentrée dans sa bulle, elle m’aura laissée y entrer. Nous serons à l’unisson, elle dans les pinceaux, moi dans le stylo.

Sans rien nous dire, nous nous serons parlé.

Mais qui se laisse regarder dans le silence ?

(source: Louise Falstrault au symposium de Montebello, photo de Claude Lamarche)
S'il reste des fautes dans les %?+?$/" de participes passés pronominaux, me le dire)

Avant le café du matin

Le matin, certains lisent les journaux, parfois un seul. Ils écoutent la radio en même temps pour savoir comment s’habiller, pour savoir le temps qu’il fera, pour connaître les routes bloquées. Me semble que ça doit assommer quelqu’un, je me sentirais gaver comme une oie. Remplie, briefée, gonflée.

Pourtant, je ne suis pas mieux : je navigue sur Internet. Dans mes courriels, une invitation pour m’inscrire à Netblog. Petite visite du site : pour les jeunes, on me tutoie allègrement, on m’offre blog, photos, musique, ça ne m’intéresse pas, pas plus que Twitter. Je vais voir s’il y a de nouveaux commentaires sur mon blogue (je ne ferai pas de lien, étant donné que vous êtes dessus !), s’il y a du nouveau sur Facebook où je n’ai toujours pas fermé mon compte (pas de lien non plus, ce site a suffisamment de publicité comme ça, me semble que c’est du dédoublement, comme les gouvernements provinciaux et fédéraux : il faut s’inscrire aux deux). Dans l’un comme dans l’autre, je saute d’un nom à un autre, je fais le tour de ma cour, surtout la cour des autres. Un petit saut dans deux forums pour lire les réflexions ou questions des oiseaux de nuit. Je regarde l’heure, je retarde le moment de déjeuner, sinon, j’ai faim à 11 heures.

Bref, ce matin, pas vraiment en forme côté humeur. Je me dis : peut-être le biorythme ? Plusieurs sites pour le connaître, le mien est celui de Michèle Perras. Courbe intellectuelle au maximum, les deux autres, physique et émotionnelle à la baisse mais sans plus. Alors quoi, pourquoi cette impression de lourdeur, de rien-ne-m’intéresse-ce-matin ?

Tiens ça ferait une bonne annonce pour une marque de café : je n’ai pas encore bu mon café. Ça doit être ça. À la recherche d’un blogue sur le café du matin, j’ai plutôt trouvé ce site zen >>> et je vous laisse là-dessus, parce que je commence à trouver que je m’en vais nulle part, à tirer dans toutes les directions.
(image: google images de café)

jeudi 20 août 2009

Blogues au lieu de livres?

Tant de blogueurs écrivent de très beaux billets sur les livres que je me demande parfois si je ne devrais pas me trouver un autre créneau. Je n'arrêterais pas de lire des livres. Jamais. Mais puisque je passe de plus en plus d'heures à lire des blogues, je pourrais peut-être commencer à faire partager mes découvertes.

Je cherche encore la perle rare, l'artiste peintre québécois qui écrit un blogue. Très peu, ils peignent ces artistes, pas le temps d'écrire en plus! Visiblement ils préfèrent le pinceau au stylo. Donc, je ratisse alors du côté des auteurs, québécois si possible. Pas évident.

Toujours est-il que ce matin, je suis tombé sur un écrivain qui a décidé d'écrire un blogue en attendant que son premier roman paraisse (ça vous rappelle pas quelqu'un?). J'ai lu son billet du jour. Tout de suite son style m'a plu. Vous arrive-t-il de chercher le premier message d'un blogueur? Quand il n'a pas d'archives? Pas clair dans ce cas, j'ai reculé page par page. Et j'ai trouvé.

Je voulais savoir comment c'était arrivé: l'envoi du manuscrit, l'appel de l'éditeur, l'attente. J'ai su. Je vous laisse découvrir, c'est fascinant. Surtout son histoire des 427 petits bouts de carnet envoyés à 427 éditeurs.

Ah oui, voici le lien>>>

mercredi 19 août 2009

Herbe à puce

Si elle avait su, elle n'aurait pas mis les pieds là. Si elle avait su, elle se serait lavée, savonnée, frictionnée. Mais elle ne savait pas. Elle le trouvait beau ce tapis de sol tout vert, couvrant les innombrables aiguilles de pins. Pour couper les mauvaises herbes autour de la boite noire de compost, elle s’en est approchée. Probablement. On suppose. On ne voit pas comment autrement. Trois ou quatre jours plus tard, quand les premières rougeurs sont apparues, elle a cru à des piqûres de maringouins ou même de puces de sable. Vers trois heures du matin, à la faveur des nuits chaudes et humides, elle s’est mise à se gratter, jusqu’au sang. Le matin, les plaies suintaient. Et montaient, se multipliaient, elle en avait à l’aine, dans le creux d'un bras.

Le lendemain matin, les jambes rouges et enflées, après une autre nuit à se gratter plus qu’à dormir, voyant que ça ne partait pas comme des piqures d'insectes, elle se doute, elle en est presque certaine : c’est l’herbe à puce. Info-santé ne se risque pas au diagnostic mais lui fait un peu peur, craint la contagion surtout chez les femmes enceintes, comme si c’est du genre rougeole (rougeole à 61 ans??!!). La malade se rend au CLSC. Une heure plus tard, le verdict tombe : c'est bel et bien de l'herbe à puce et un lavage ne suffira pas à désinfecter. Cortisone, rien de moins, bandages sur les deux jambes parce que ça coule et pour s'empêcher de se gratter. Pilules pour diminuer la « gratelle » et pilules anti-inflammatoires (celles-là, on n'a pas compris, j'aurais cru antibiotiques). Et lavage au grand complet: draps, sous-drap, couverture, vêtements et même souliers. Ce n'est pas contagieux au sens où ce qui coule n'est pas contagieux, mais supposons qu'elle se soit assise sur une chaise, pleine de son "sumac vénéneux" et moi, je m'assois sur la même chaise et que je sois allergique aussi. Ou pire, que je chausse ses sandales qu'elle avait ce jour fatidique.

Deux semaines maintenant qu'elle est revenue du CLSC, ça pique encore la nuit, les plaies sèchent, moins boursouflées, plus étendues, moins rouges. Le docteur a dit que ça prenait un bon 15-20 jours avant d'aller mieux.

Il s’agissait ensuite de la trouver cette horreur. À la pharmacie, un dépliant. Sur Internet des images qui nous font douter plus qu’elles nous rassurent. De loin, avec ses jambes bandées, Louise est certaine d’apercevoir la chose : « là et là et encore là ». Une surface plus grande que la maison. « Tu es sûre? Il me semble que ça ne lui ressemble pas. » Le déni de ma part. Non, je ne veux pas, pas tout ça, pas tant que ça. Je n’en viendrai jamais à bout. Il est évidemment pas question que Louise aille se vautrer dans le beau tapis de sol alors, je serai brave: j'affronterai l'enemi. Pas à mains nues, je n'ai pas envie de savoir si je suis allergique. Bottes à jambes, pantalons longs, chandails à manches longues, des gants de caoutchouc qui montent jusqu’aux coudes, armée d’un coupe-branche (pas pour la plante maudite mais pour les arbustes et les branches qui sont sur mon chemin) et d’une petite gratte, je fonce courageusement dans le tas et j’arrache une à une les tiges triples qui poussent par rhizomes et je tire et je soulève en espérant qu’elles cassent le moins souvent possible. Mais elles cassent et je gratte le sol, je m'empare des aiguilles de pin plus ou moins compostées, je trouve les racines rougeaudes et je tire délicatement. Encore et encore. J'ai arrosé deux fois avec du "Roundup", les feuilles jaunissent mais ne meurent pas assez vite à mon goût et de toute façon, si je n’arrache pas les racines, la plante repoussera. À une heure par jour, j’en ai pour un mois. J'ai vu un bon 50 pieds sur 15 pieds et ça c'est ce que j'ai vu!
C’était mon histoire d'horreur estivale.
(photos hélas des auteures)

Henri Troyat: le troisième bonheur

Croyez-moi ou non, je n’ai découvert Henri Troyat que l’hiver dernier. Pourtant j’en avais trois dans ma bibliothèque. Des antiquités du temps de mes études ? Aucun souvenir. Toujours est-il qu’en février dernier, j’en ai lu trois, j’en ai parlé un peu >>>. Comme j’ai aimé, j’ai récidivé. Cette fois avec Le troisième bonheur, trouvé dans une librairie de livres d’occasion. Sans savoir que c’était la suite de Viou et à Demain Sylvie. D’ailleurs, ce n’est indiqué nulle part, sauf dans quelques commentaires pris ici et là dans certains sites de lectures.

Ce n’est pas parce que j’ai lu le livre en quelques heures, commencé le matin, fini le soir, en prenant mes trois repas et même quelques batifolages dans la piscine, que le livre n’est pas bon. Facile à lire ne veut pas dire littérature bas de gamme. Ce que j’aime de Troyat, c’est la simplicité de l’histoire. Presque rien : Une femme qui aime un autre homme que son deuxième mari. Sa fille (le personnage principal, donc son point de vue surtout) dans la jeune vingtaine qui réagit fortement. C’est tout, alors le talent de Troyat réside donc dans la richesse du texte, dans son art de rendre les émotions. ON sent ce que les personnages ressentent, on n’en déteste pas plus un que l’autre comme dans la littérature américaine qui se résume au combat entre bon et méchant. Ça glisse comme une patineuse de fantaisie qui nous émerveille de figures acrobatiques complexes, sans qu’il n’y paraisse, nous laissant admiratifs.

En cadeau donc je demanderais bien un coffret Troyat, comme j’en ai déjà eu un de Colette, mais je n’en ai pas vu. Je suis donc condamnée à les chercher et les obtenir un à un. Le plaisir durera plus longtemps.

(photo prise sur le site http://www.partagelecture.com/, ce n’est pas l’édition que j’ai lue, mais c’est évidemment le même texte)

mardi 18 août 2009

Finalement, c'était très bien

Le livre ne m’a pas déçue, l’histoire est intéressante, ton humoristique à l’occasion qui donne une originalité au livre et ça ne me dit pas de rajouter sauf que…

J’aurais voulu l’emprunter à la bibliothèque, mais il n’était pas encore arrivé, alors, finalement après n’avoir qu’entendu des éloges, je me suis fait plaisir et je l’ai acheté. Non, je ne le regrette pas. Je regrette rarement un achat de livre. Pourtant, j’aurais préféré ne pas en avoir entendu parler en bien. Je l’aurais plus aimé sans doute. J’ai cette tendance de compassion envers les mal-aimés. Alors que là, c’est le contraire, on en a dit tellement de bien que je lui ai cherché des poux. Mais ne pas en avoir entendu parler, je ne l’aurais pas acheté. Le cercle vicieux.

Les poux trouvés, presque rien : quelques anglicismes irritants à se demander où la traductrice a appris son français. Surtout la Tamise qui est restée une « rivière » !

Une fois que j’ai craché mes petites cruautés, je peux bien me rallier à tout le monde qui a aimé. Parce que différent. Parce que des lettres, genre littéraire que j’ai toujours aimé. Parce que dans un pays que les auteures nous ont faire découvrir, ce qui me donne envie de parler du mien pour le faire exister. Et, je l’ai déjà dit, rien que pour le titre.

J’aimerais bien être plus familière avec l’anglais, je lirais probablement ce site dont le graphisme me plait autant que la couverture de la traduction américaine du livre. Est-ce que ça dit que l’auteure Annie Barrows va nous donner d’autres petits livres-bonbons de cette catégorie ?

Et puis non, avant de faire partie d’un groupe américain, je commencerai au moins par me rendre aux Correspondances d’Eastman l’an prochain.

dimanche 16 août 2009

Ma Petite-Nation

Même si les changements de ce modèle ne sont pas terminés (l'aide de Blogger -- ou de quiconque-- tarde), je continue à écrire mes billets en faisant bien attention à avoir des titres courts qui ne prennent qu'une ligne. Quitte à passer pour une très mauvaise graphiste-qui-ne-devrait-pas-montrer-un-produit-imparfait.

Ce matin, je peux enfin annoncer ma petite nouveauté qui devrait plaire à Rackham qui me presse (façon de parler, mais tout de même, deux fois il a posé la question) de publier ici des textes de mon cru. Je réponds donc que mon blogue n'a pas été fait pour publier des textes inédits que je garde pour d'éventuels éditeurs, mais je peux bien aiguillonner les lecteurs vers des textes déjà parus.

Ainsi, en 2000, j'ai fait paraître en auto-édition un livre intitulé Visions de la Petite-Nation où je présentais 17 artistes peintres qui avaient peint ma région bien-aimée. J'en avais profité pour glisser quelques textes que leurs tableaux m'avaient inspirés. Ce sont ces textes que je reprends dans une sorte de livre électronique (rien à acheter, c'est gratuit, sauf que vous ne pouvez pas imprimer, je protège quand même mes droits d'auteur!).

Les dernières semaines, j’ai cherché le meilleur moyen de présenter ces textes. J’ai éliminé le blogue, je voulais quelque chose de plus permanent, d’accessible sans chercher la date de parution. J’ai fureté du côté du livre électronique (ebook pour les Français) en cherchant un logiciel qui me permettait d’en créer un sans le « donner » à un site qui héberge ce genre de publication. Parmi les nombreux sites visités, deux (un et deux) me plaisaient bien, mais je ne suis pas prête à investir dans un autre logiciel et je cherchais plutôt en français bien évidemment. Je compris que les pages «flip», pour l’instant ce sont surtout pour les albums photos, revues, journaux. Pour un livre, illustré ou non, je voulais rester simple. Et comme de toute façon, ça passait par des fichiers PDF ou HTML, je me suis dit que je commencerais par faire le montage, exporter mon fichier PDF et ensuite je verrais bien l’effet.

Ce matin, j’ai pris ma décision, peut-être en changerais-je au gré de mes découvertes subséquentes, mais après le mini-échec de la mise en place du nouveau modèle de blogue, je n’allais pas encore m’aventurer dans des sphères trop hautes pour mes capacités. Alors, le voici, le voilà, gens de lectures, gens d'écritures, cliquez sur le livre ou ici >>>, ajoutez-le fichier à vos favoris, lisez à votre rythme et revenez m’en dire que du bien, si possible.
Bon, d'accord, en voici un petit aperçu:
Rivières de chez nous, parfois sauvages, parfois ravagées. Comme la vie en cascades, rarement silencieuse, la rivière se repose parfois en étang. Emportant sur son passage, dans ses bras, dans ses bagages, avec sa force et son courage, avec ses tourments et ses méandres tous ses chagrins, tous ses élans, ce qu'elle bouscule, ce qu'elle charrie de jour et de nuit, de soleil et de lune, entre vallons et forêts, entre roches glissantes et sable granuleux, la mémoire des âges.
(image: montage de l'auteure-graphiste)

samedi 15 août 2009

Contrées inconnues

Patience... à ceux et celles qui tentent de lire mon blogue.
J'en viendrai à bout, foi de descendante d'Irlandais.

jeudi 13 août 2009

Ecrire, réécrire, transcrire

Je suis loin de prendre autant de notes que lors de ma lecture d’Entheos qui a réveillé chez moi beaucoup de souvenirs, mais page 142 du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates (je me demande si les auteures ont fait des copier-coller ou si elles ont tapé ce titre chaque fois !) une phrase a retenu mon attention :
« deux entorses aux pouces à force d’avoir recopié les lettres de mes nouveaux amis de Guernesey ».
Je me suis revue en train de réécrire des lettres raturées et même de réécrire tout mes journaux intimes de 1970 à 1976, l’année d’un congé sans solde, année où j'ai essayé de devenir écrivain. En me demandant à chaque réécriture soignée avec plume fontaine à l’encre turquoise comme si j’étais un clerc, un moine ou un scribe, si tous ces mots, toutes ces phrases allaient servir un jour. Tant d’écrivains fouillaient (et fouillent probablement encore) dans leurs lettres, dans leurs journaux comme s’il s’agissant d’un bloc-notes.

J’ai aussi connu le temps du papier carbone, du liquide blanc pour corriger nos erreurs de frappe et des petits rouleaux noirs et rouges des machines à écrire qui nous salissaient les doigts quand on les changeait. Le temps où, si nous n’avions pas de doigté, il nous fallait des heures pour avoir une copie propre, sans rature.

En lisant ces lettres de 1946, du livre des « épluchures », je pensais à ces jeunes nés avec le clavier entre les mains qui, maintenant, n’ont qu’à utiliser le Ctrl C et Ctrl V et envoyer le tout par courriel. J’aurais certes économisé du temps, mais je me serais privée d’un plaisir dont j’ignorais alors qu’il achevait. Pas le temps de la machine à écrire que finalement j'ai détestée, mais celui de la plume fontaine, de sa pointe douce, du majeur parfois taché, de la calligraphie soignée. Et le temps des lettres, de la correspondance, de l'épistolaire. Aujourd'hui, adepte du clavier-souris à mon tour, je sais que j'écris plus, plus rapidement, mais peut-être plus "jetable", faute de peaufiner en recopiant?

(source photo: upload.wikimedia.org)

mercredi 12 août 2009

Lecture de blogues

C’est rendu que je lis plus de blogues que de livres. Est-ce que c’est grave? Symptôme de quelle maladie? Surtout du fait qu’ils sont plus accessibles : directement sur mon écran, à toute heure du jour. Plus courts aussi. Au nombre que j’ingurgite par contre, ça vaut bien un livre de 100 pages. Il y a tellement de blogues sur les livres à lire, je devrais peut-être devenir la grande défenseure (oui, oui, j'ai vérifié ça s'écrit) des blogues qui, souvent à raison, ont mauvaise presse. Je ne dénoncerais pas les mal écrits ou les mal-aimés, mais je pourrais au moins recenser et prouver qu'il y en a plusieurs de très bien.

Pas folle de l'oeuvre de Christian Mistral, mais le personnage me fascine. J'ai donc lu ce billet >>> avec plaisir, probablement parce que je me suis reconnue dans ces propos. Par la suite, j'ai été déçue qu' Une femme libre ne soit déjà plus accessible qu’aux lecteurs invités, il faut écrire un courriel à l’auteure, j’ai ça encore son adresse courriel? Si elle me lit, petit message subliminal, j’aimais bien votre blogue, m’autoriseriez-vous à continuer à le lire?

Par contre, je suis contente, mon billet a été publié sur le site de voir.ca de Gatineau. J’ai compris que tous les blogues des membres sont là, bien présents, mais pas toujours visibles « à la une ». Il y en a vraiment beaucoup, tout mêlés, pas classés du tout par sujet, mais faut pas trop en demander. Et puis j’ai fait un lien avec le mien, on ne sait jamais... L’important était de promouvoir la tournée des Créateurs de la Petite-Nation, chose faite.

En lisant les blogues des autres, quelquefois une idée me vient, plus qu'une réaction qui entraîne seulement un commentaire à laisser. Mon esprit divague, mes doigts se promènent sur le clavier, entre le fichier de "livres à lire" et "blogue à écrire". Je l’observe pour voir s’il va développer, où il s'attarde, mais bien souvent l’idée s’envole dans la brume matinale et s’étiole entre le déjeuner et les forums consultés.

Exemple, ça fait une semaine que j’essaie de parler de l’herbe à puce. J’attends probablement de pouvoir prendre une photo des jambes infectées de ma coblogueuse ou de prendre une photo de la chose si belle en apparence pendant que, habillée en hiver, j’essaierai de la détruire, l’arracher, la déraciner, la tuer en espérant, malgré les avis contradictoires que nous en avons depuis qu’on en parle, qu’elle ne revienne plus jamais nous hanter ni s'attaquer aux chevilles et mollets, et bien plus encore chez ma coblogueuse.

À venir donc.

(image de la une du site de voir.ca Gatineau)

lundi 10 août 2009

J'aurais mis un trait d'union

Ce n’est pas encore la rentrée. Pourtant, je voudrais m’appliquer, remettre un beau devoir, comme quand j'entrais en classe en septembre. Que le graphisme de mon blogue soit parfait, à mon goût en tout cas, ce qu’il n’est pas. Prendre le temps de collectionner des photos originales et aussi belles que celles d’Allie quand elle illustre sa campagne ou présente son Gustave. Et écrire des phrases soignées pour commenter le livre que j’ai terminé en deux jours : La petite fille de Monsieur Linh que Philippe Claudel a écrit.

Même si bien des blogueurs en ont déjà parlé: Un moment pour lire, Carnets de lecture pour ne nommer que ceux-là, je tiens à rajouter mon fion-billet. Tout le monde en dit du bien. Moi aussi. Sauf que ça m'a dérangé qu'il n'y ait pas de trait d'union entre petite et fille.

Une histoire toute simple écrite comme un conte ou une longue nouvelle. Je cherche une comparaison : Le petit Prince de Saint-Exupéry? Non pour l’histoire, peut-être un peu pour le style. Pourquoi chercher un parallèle? L’histoire n’a pas presque pas d’importance : un monsieur déraciné qui arrive dans un pays dont il ne connaît rien, pas même la langue. Il est seul avec sa petite fille. Il vit dans une maison de réfugiés quelques semaines. Il rencontre un homme sur un banc. Les deux hommes deviennent amis, malgré la barrière du langage. Le vieux monsieur est envoyé ailleurs dans la ville, il cherche à retrouver son ami. Le retrouve enfin. C’est tout. C’est presque rien.

La beauté du livre n’est donc pas dans l’histoire (pas racontée comme ça, c’est certain). Elle est dans le ton, dans les mots qui coulent. Dans un geste sur une épaule, dans un paquet de cigarettes offert, dans la douceur de l’amitié, dans le regard qui cherche le pays, dans le silence qui raconte son passé. Et une fin qu’on n’attend pas (vous me direz si vous vous êtes posé la même question que moi au sujet du titre). Une fin qui aurait pu ne pas être, le livre aurait été magnifique quand même.

Parfois, je me sens caméléon : j’écrirais de la couleur du livre que je viens de lire. Et la couleur de celui-ci n'est pas noire, malgré les apparences.
(photo: empruntée à Google-images)

dimanche 9 août 2009

Les Créateurs de la Petite-Nation

L’artiste « de nos pinceaux » est en train de devenir l’artiste « de nos couteaux ». La sculpture l’a envahie tout entière. Depuis son cours à Mont-Laurier, elle ne pense plus que roches, outils et formes. Pendant l’exposition d’Özgen Eryaşa, un sculpteur, d’origine turque, d’un humour sympathique, l’artiste de nos pinceaux s’est tenue à Montebello, admirative de roches et buveuse de paroles. Elle a presque tout pour relever son nouveau défi : outils, stéatite, des images plein la tête, du cœur battant, un élan grand comme celui d’un coureur de marathon.

Juste à temps pour la tournée des Créateurs de la Petite-Nation où les visiteurs pourront découvrir une ou deux de ses nouvelles œuvres. Dire : « Eh bien ! je pensais que vous étiez artiste peintre ». Mais une artiste peut-elle se limiter à un seul art? J’en connais peu qui ne cultive pas au moins deux talents de front. Parfois musique et poésie, parfois peinture et musique. Louise, ce sera peinture et sculpture. C’est déjà.

La tournée des ateliers. Il faut commencer à y penser sérieusement. Espérer que les fleurs seront encore belles, les entretenir pour qu’elles le soient. Tiendront-elles jusqu’au 5 septembre? Cette année, la fin de semaine du Travail est tardive. Les gens ne viennent pas pour les fleurs, mais le premier coup d’œil est important. Chez l’artiste, la pinède impressionne toujours. Ensuite seulement les tableaux. Nous déjouons l’entrée en matière en exposant un gros tableau sur un chevalet que les visiteurs peuvent apercevoir avant d'être séduites par la plantation de pins.

Quelque dix tableaux accrochés sur les arbres, une bonne trentaine d'oeuvres sur les cimaises de l’atelier, autant dans l’autre galerie estivale et près de trente appuyées sur un mur que les gens aiment toujours « prospecter » à la découverte d’une perle rare, d’un coup de cœur qui surprend.

L’auteure « de nos stylos » a rédigé le communiqué de presse, ne s’occupe pas de la promotion cette année, mais elle ne pourra sûrement pas s’empêcher d’en parler, d’envoyer des courriels, de voir à ce que les dépliants soient bien en vue dans les divers commerces de la région. Espérer que les medias en parlent. Déjà un article dans la revue Magazin’Art, c’est bien.

La tournée des ateliers chez les Créateurs de la Petite-Nation s’en vient, le compte à rebours est commencé. Ça y est, nous sommes énervées. Emballées devrais-je dire. Depuis 13 ans, l’enthousiasme opère chaque fois.

(photo: oeuvre de Louise Falstrault)

vendredi 7 août 2009

Saison de parlures

Ces jours-ci, trop de parlures. Des parlures légères d’été et de vacances.
Des parlures de température. Qu’on répète à satiété comme si ça pouvait changer quelque chose.
Des papotages, des racontages de voyages.
À quand la lecture, l’écriture, la peinture, la sculpture? Après le temps aux autres, à quand le temps à soi? À l’automne peut-être quand les estivants rentreront dans leur tanière, quand je rentrerai dans ma caverne.

Cette atmosphère fébrile, qui entoure les conversations tourbillonnantes, m’étourdit, m'alourdit. Le ton monte, on s’énerve, on s’éclabousse. Ce que chacun veut dire prend un air important. Chacun devient le centre du monde : le roi et le sujet tout à la fois, un monde duquel je suis exclue. Je parle aussi pourtant, je babille et je ne m’intéresse même pas moi-même ! Chacun devient émotion, devient passé, devient conteur du moindre bobo. Un monde essoufflant d’où l’on sort forcément fatiguée, comme si c’était un marathon à gagner : «ai-je tout dit? qu’est-ce que je voulais dire donc? Attends, attends, je n ‘ai pas fini !»

La lecture, l’écriture pour l’auteure «de nos stylos», la peinture et la sculpture pour l’artiste «de nos pinceaux» : un monde à l’opposé de la parlure. Dans le silence et le recueillement, dans le calme. Dans l’émotion aussi par contre, mais qui n’a rien d’une course à être dans le futur. Juste un temps présent. Prendre le temps de dire, d’écouter, de regarder, de faire naître.

Suis-je en train de dire que l’été n’est pas temps de création?

Dans le dédale des blogues

Cette nuit, j'ai rêvé que je participais à un exercice d'écriture. Je devais écrire une douzaine de lignes en parlant de terrain de golf (j'ai objecté au professeur-animateur, que je ne jouais pas au golf), et de la mer, thème qui aurait dû m'inspirer. Après quelques minutes, j'ai réussi à imaginer quelques liens, sauf que je n'y voyais rien et que j'avais du mal à trouver un support pour recevoir mes petites lettres tracées au crayon de plomb. Je changeais constamment de place pour améliorer la lumière, mais je frustrais de n'avoir qu'un genou pour écrire et même quand j'ai enfin déniché une feuille de papier et un stylo à l'encre rouge, je ne me rappelais plus mesd phrases et le papier était si humide que les lettres s'imprimaient mal. J'ai choisi d'apprendre mon texte par coeur.

Sauf qu'à mon réveil, je ne me le rappelais plus. Grrr.

Donc, je me rabats sur les textes des autres. Découverts ce matin, trois petits nouveaux(nouveaux pour moi en tout cas) en me promenant dans le dédale des blogues et des commentaires, qui vont probablement m'intéresser:
Un autre prof
Une femme libre
Grande dame

Un peu maigre comme billet en ce matin de soleil blafard et je n'ai aucune excuse.

samedi 1 août 2009

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates





Finalement, j’ai coupé court à la lecture du Monde sans fin de Ken Follett. Pour plusieurs raisons, mais surtout parce que j’en avais assez, j’en savais suffisamment, j’ai passé plusieurs pages et je ne raccrochais plus, j’ai lu ici et là et plus lentement les dernières pages. Je suis certaine que si je n’avais pas d’autres livres à lire, si par exemple j’étais sur une île déserte ou aux États-Unis en hiver et que je n’avais pas d’autres livres à me mettre sous la de… sous les yeux, j’aurais persisté, mais ce n’est pas le cas.

C’est donc avec un plaisir anticipé que j’ai finalement commencé Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates. Par contre, le fait de lire en même temps : mon manuscrit (fini hier), le journal de la région, des communiqués de presse que je dois écrire, mes blogues préférés et quelques autres textes, mon cerveau a du mal de passer d’un genre à un autre. Quand j'.tais aux études, il y a de ça des décennies, même que c'était au siècle dernier!!!, je pouvais passer d'une bande dessinée à un livre de philosophie, de Simone de Beauvoir à un Simenon, mais aujourd'hui, je n'essaierais même pas de lire (ou relire) Montaigne, Diderot comme l’auteur du blogue « Je devrais écrire », donc je me pardonne d’avoir du mal à me concentrer sur un livre qui contient des lettres.

Je n’ai pas lu trop de critiques (ou disons des commentaires) sur ce livre, si ce n’est que je n’en ai entendu et lu que du bien. Sauf que là, je tourne autour. Comme mon chien qui froissait sa petite couverture, la rassemblait autour de lui, essayait de s’y coucher, se relevait, tournait autour pour faire sa niche et finalement l’adoptait pour quelques heures.

Donc avant d’y plonger allègrement, je tourne autour. Je cherche à savoir pourquoi « patates », il me semble que c’est bien québécois. Bon, imprimé chez Gagné-Canada, serait-il traduit au Québec? Pourtant publié chez Nil, Paris, et à la fin : « mis en pages à Montrouge », ce n’est pas au Québec. Alors, bon j’accepte que patates soit un régionalisme français. Des lettres, en partant j’aime. J’ai toujours aimé les correspondances des grands écrivains, c’est comme une biographie. J’ai déjà essayé de publier des lettres, les éditeurs n’en ont pas voulu. J’ai bien dû faire acte d’humilité et reconnaître c’était probablement parce que c’était les miennes et non parce que c’était des lettres, un style littéraire un peu boudé, ai-je cru.

À vrai dire, je n’ai pas encore vraiment accroché. À chaque deux pages, j’arrête, je vais écrire ce que les phrases m’inspirent. Une lecture productive dirait Karim (un « vieux » blogue, mais dont les billets sont encore actuels). Dans les épluchures, une des correspondantes écrit au sujet des libraires qu’ils ne font pas d’argent. Pourtant 40% du prix de vente du livre, c’est quand même mieux que 10%, ce que font les auteurs. Je ne vais pas discuter sur chaque ligne. Bref aucune concentration.

Il faut dire à ma défense que je suis de garde aujourd’hui. L’artiste « de nos pinceaux » est partie au vernissage de son professeur de sculpture, celui-là même qu’elle a connu au cours de Mont-Laurier. Alors l’auteure « de nos stylos » garde le fort. Personne n’y est venu encore, mais je dois demeurer alerte.

En tout cas jusqu’à maintenant, je trouve que le ton des lettres ressemble à un blogue. Suis en train de virer paranoblogue, moi !

vendredi 31 juillet 2009

Après la pluie le beau temps, après (et avant) les corvées, les plaisirs

Le matin en me levant, je me dis : «aujourd’hui je fais ceci et cela. Une petite heure sur Internet et je m’y mets». Évidemment, l’heure est vite passée. Ce matin, encore, j’ai résisté pour ne pas commenter le billet de ysengrmius auquel Venise a fait référence. Fort intéressant par ailleurs et où j'ai compris que mon blogue était du genre hybride : un mélange entre opinions, impressions, réactions et récit (pour pas dire racontages!).

Je dois aussi me faire violence pour ne pas me laisser prendre par les messages des deux forums qui m’intéressent (camping et généalogie), sinon, j’y passe deux heures facilement. Un peu tout de même pour me faire plaisir. Comme on se fait plaisir avant de remplir une tâche qui nous tente moins. J’avoue que je me fais plaisir avant… et après la corvée !

Tout de même aujourd’hui, malgré un début chancelant, j’ai réussi à mettre un point final à une de mes corvées : mon manuscrit.

Cet après-midi, ma coblogueuse m’a aidée à transférer mes corrections sur mon ordinateur : «tel paragraphe, telle ligne, tu enlèves tels mots et tu les remplaces par… c’est quoi ces pattes de mouche? » Je l’aide parfois en lui disant mes impressions au sujet de son tableau, — ce qu’elle aime rarement—, mais elle doit être masochiste, ou elle a confiance en mon jugement parce qu’elle me le redemande presque à chaque fois ! Donc, elle m'a rendu la pareille en m'aidant aux corrections de la nième (j’ai arrêté de la compter à quatre) version de mon manuscrit.

En l’envoyant, les doigts croisés, à la directrice littéraire qui s’y intéresse depuis plus de deux ans, j’ai regardé la date du dernier courriel échangé : 19 mai. Donc un peu plus de deux mois pour réviser près de 300 pages. Pas si mal. Je devrais me sentir en vacances, non? Pas vraiment puisque j’y suis allée à petites doses, sans trop d’efforts. Mais sérieusement quand même. J’ai promené mon bateau sur bien d’autres rivières entre temps. Il suffit de lire mes billets pour voir dans quelles eaux j’ai navigué depuis mai.

Donc, après un souper sur la galerie, trois kilomètres en vélo, un petit feu à l’extérieur, question de profiter du beau temps enfin, je peux me permettre une autre heure de petits plaisirs, genre tournée des blogues.

Celui d’Andrée Poulin sur les petites foufounes des enfants chinois : à découvrir.

(Photo personnelle de l'auteure)

lundi 27 juillet 2009

La campagne toute l'année

Je l’ai connue il y a plus de 53 ans. Un amour d’été, de vacances. Et puis j’en ai voulu plus alors j’ai choisi d’y vivre il y a 39 ans : la campagne. Ma campagne, la Petite-Nation. Je savais que ce serait pour toujours, que je ne retournerais en ville, à gauche vers Montréal ou à droite vers Hull (devenu Gatineau), que pour certains achats ou visites.

Mon père a su si bien me la faire connaître historiquement parlant que je vois parfois le fantôme de Louis-Joseph Papineau au bout de sa seigneurie où j’habite, mais c’est encore la nature qui me la fait aimer le plus. Allie sait si bien la chanter dans son blogue, que, ce matin, j’ai ouvert mes fenêtres pour écouter le silence. Pas d’oiseaux en ce petit matin gris. J’attends que le soleil se lève, que les rayons passent à travers la forêt dense. Les troncs de mes grands pins sont laqués d’humidité.

Et puis la semaine dernière, j’ai marché sept kilomètres le long du ruisseau Iroquois, à hauteur de Duhamel. Un tronçon du sentier national nouvellement ouvert. Ma meilleure amie qui aime marcher dans les sentiers balisés me l’a fait connaître. Nous étions tellement bien à regarder où nous déposions nos pieds. J’ai vu les champignons, les arbres et les fleurs sauvages. J’ai entendu le pinson à gorge blanche et le geai bleu. J’ai surtout entendu, pendant plus de la moitié du trajet, les cascades de ce qui ressemblait beaucoup plus à une rivière qu’à un ruisseau (photo). Nous avons mangé, assises sur des roches, en face d’un escarpement, nous nous sommes rafraîchi le visage de l’eau claire. Une fois de plus nous avons écouté le silence et profité d’une petite brise.

Plus loin, une fois le ruisseau quitté, nous nous enfoncions dans la forêt, les pieds dans la bouette (forcément avec l’été pluvieux que nous avons). Des fèces, en tas. Des empreintes difficilement reconnaissables. Des chevreuils et des orignaux, je n’ai pas peur, j’en vois souvent. Mais je crains les ours. « J’ai ma clochette à ours et mon vaporisateur chasse-ours » Où ça? ai-je bien demandé. Ma meilleure amie, je la voyais déjà par terre, incapable de se défendre, je m’emparais de son vaporisateur… je n’osais pas imaginer le reste. Je me suis efforcée de me convaincre que les crottes aperçues et qu’on apercevait encore étaient celles d’orignaux.

Le dernier kilomètre se fit en chantant et en parlant…

Une fois à Duhamel, nous nous sommes baignées, l’eau était fraîche, ça sentait l’été de mon enfance.
(photo de l'auteure: le ruisseau Iroquois)

dimanche 26 juillet 2009

Tranquille sur Internet

Tranquille aujourd’hui: en une heure, tout fut consommé d'un plaisir inégal. J’ai lu le seul courriel reçu, y ai répondu en quelque cinq phrases pour lesquelles j’ai quand même pris mon temps. Pas de nouveaux billets dans les blogues que je suis, même pas de commentaires à me mettre sous la dent. Deux forums rapidement expédiés. À croire que tout le monde est parti en vacances, en ce beau temps d’été !!!

Me suis rabattue sur cyberpresse.ca. Ai relu de vieux billets de Chantal Guy, ai découvert Anne Archet dont j’ai aimé la biographie mais pas tellement le reste. Pas assez en tout cas pour la mettre dans mes blogues à suivre. Je suis du genre fidèle, même quand mes fidèles désertent la blogosphère !!!!

Bref, je vais vérifier si tout est prêt pour le diner de fête des 85 ans de ma mère. On mangera à l’intérieur, devinez pourquoi.

samedi 25 juillet 2009

Falstrault - Faulstroh

De cela donc, tel que promis.

Bien avant que je m’intéresse à la généalogie, ma coblogueuse cherchait à connaître l’origine de son patronyme : Falstrault. Début des années 1980, son père avait organisé une petite fête de retrouvailles avec un Falstreau émigré aux Etats-Unis qui ne nous avait guère appris grand-chose sinon que l’orthographe du nom avait changé entre Montréal et l’Ohio. Pour cette fête par contre, plusieurs recherches avaient été entreprises aux Archives nationales, au temps où les registres étaient encore accessibles. Nous avions pu remonter jusqu’en 1791 en trouvant une Suzanne Falstrault dont les parents avaient l’air d’être un certain Henry Falstrault et Charlotte Lamarche. Ce patronyme de Lamarche nous a envoyé sur des fausses pistes pendant longtemps, puisque c'était le nom de son beau-père et non de son père: Saint-Mesmin dit Lavictoire. (De plus pour les curieux qui voudraient savoir si c'était Bricault dit Lamarche, non c'était Bariteau dit Lamarche) Ce couple, donc de Falstrault a eu huit enfants dont l’orthographe du patronyme variait de Filracuschor, Foulstrot, Falstro, Faulstroth, à Falstrault.

Avec les souvenirs des uns et des autres, l’arbre a été pas mal complété, mais personne ne pouvait remonter au-delà de cette date de 1791. Comme tous les descendants de la première génération avaient épousé des Canadiennes au nom bien francophone et qui plus est des catholiques, nous ne cherchions pas trop ailleurs qu’en France. Surtout que "ault" c'est bien français.

Je publie donc un petit site avec les noms trouvés. Quelques membres de sa famille corrigent des dates et ajoutent des enfants, des oncles, des mères. Et puis en janvier 2003, un courriel de Dominique Ritchot qui nous annonce que le vrai nom de cet Henry serait Heinrich Faulstroh et il est répertorié dans un livre sur les soldats auxiliaires venus faire la Révolution américaine. Donc Allemand.

Enthousiastes ou plutôt carrément énervées, la recherche reprend de plus belle. Nous nous sommes mises à lire tout ce qui se rapportait à cette révolution américaine, à ces mercenaires allemands. On a acheté le livre : Wilhelmy, Jean-Pierre, Les Mercenaires allemands au Québec, 1776-1783, Éditions Septentrion.

Nous nous sommes abonnées au forum des Hesse-Hanau.

Je me suis mise à m’intéresser plus sérieusement à la généalogie, même si je demeure une amateure. Je croyais bien en rester là, quand, en 2006, nous recevons un autre courriel : une descendante de Faulstroh nous écrit d’Allemagne et nous demande si on connaît une telle qui demeure maintenant aux États-Unis (je tais les noms parce qu’elles ne veulent pas trop que leurs noms soient rendus publics, surtout pas sur Internet et je respecte leur choix). Nous voilà avec des « cousines » descendantes de cet Heinrich. Mais quelle surprise, notre soldat était marié avant d’être engagé (ou probablement loué) pour venir faire la guerre. Et il avait eu le temps d’avoir deux enfants. Grâce à elles, nous avons appris que les Faulstroh (très nombreux en Allemagne alors qu’une petite centaine au Canada, la plupart gravitant dans l’est de Montréal), viennent tous de Rodheim, Hessen, Germany et le plus vieux mariage retrouvé par cette Allemande date de 1630.

Depuis on flotte, on s'informe et je me suis même amusée à écrire un petit texte, publié sur mon site >>> .

vendredi 24 juillet 2009

De ceci et de cela

J'aime bien cette formule: De nos pinceaux et de nos stylos, De ceci et de cela... Un restant de mes études en philosophie je crois bien.
Toujours est-il qu'aujourd'hui je me promène entre ceci et cela.

J'ai hâte de pouvoir lire et écrire sur ma prochaine lecture: Le cercle littéraire des amateurs d'éplucures de patates. Rien que le titre me fait sourire et me donne envie de m'y jeter et d'en lire des petits bouts. Raconter comment j'ai cherché ce livre. Mais je ne peux pas tout de suite, je dois d'abord finir Un monde sans fin de Ken Follett, qui n'en finit vraiment pas de finir, c'est le cas de le dire. J'ai beau passé par-dessus les trop nombreuses et inutiles scènes de sexe, il a tout de même 1286 pages ce livre pris à la bibliothèque et doit donc y retourner avant que je tombe dans Le Cercle littéraire... non non je ne l'écrirai pas encore!

À voir les images sur Google pour ce livre, je ne serai pas la première à le lire ni à en parler.

Et puis entre-temps, je dois fouiller dans les registres de ancestry.ca. Je suis abonnée jusqu'au 4 août. Après, je ne renouvelle pas. C'est un site en généalogie pour ceux et celles qui ne savent pas. Je veux vérifier si j'ai bien tous les Falstrault. Un patronyme assez rare, qui vient de Faulstroh. Heinrich, soldat auxiliaire allemand. Ça ne fait que trois ans qu'on le sait. Il faut que je vous conte... non, tiens un sujet par billet.
Donc celui-ci ne sera que: de ceci. Le cela sera pour demain.

mercredi 22 juillet 2009

Revenus d'un artiste peintre au Québec

L’auteure « de nos stylos » s’est exprimée sur les revenus d’auteur, au tour de l’artiste « de nos pinceaux » d’en faire autant. La question maintes fois posée aux artistes peintres, ce n’est pas tant le prix d’un tableau puisque souvent il est inscrit à côté de l’œuvre, mais parfois surpris, les visiteurs demandent : « combien de temps pour faire un tableau? » La question titille l'artiste (comme les auteurs qui se font demander « combien ça rapporte?) parce que le travail de l’artiste ne se calcule pas en nombre d’heures comme pour un travail de plombier, disons. Certains répondront donc : « le temps d’une vie » puisque c’est toute la vie, l’expérience de l’artiste qui entre en ligne de compte. Et comme dans tout métier ou art, plus la personne est expérimentée, plus ça l’air facile (comme le patinage artistique) et moins l’artiste prend de temps. Ce qui ne veut surtout pas dire que c’est du travail bâclé ou que l’œuvre est moins chef pour autant (chef-d’œuvre !!!).

Deux ou trois façons de calculer le prix d’une œuvre, l’artiste n’expose ici que la sienne. Un galeriste en aura peut-être une autre. Donc la largeur additionnée à la hauteur multipliées par sa cote. Exemple : un 16 pouces plus 20 pouces donne 36 pouces multipliés par la cote 19 égale 684$. L’artiste arrondira à 690 $ probablement. Plus le cadre, plus les taxes s’il y a lieu.

Comment établir la cote demandera-t-on? Un artiste débutant commence en général à 7, puis selon les années d’expérience, les symposiums, les expositions auxquels il participe, selon les prix qu’il remporte, bref selon la renommée, la reconnaissance de ses pairs, la cote augmente. Pas de limite. Et Georgette Pihay rajoutait avec humour: «et après notre décès, tu rajoutes un zéro à la fin».

Si les oeuvres de l'artiste sont en galerie, savoir que la majorité des galeristes prennent 50%, certains plus, d’autres moins. Quelques rares galeries achètent la production de l’artiste, mais la plupart prennent les œuvres en dépôt. Sans contrat, sans garantie.
Question suivante: combien d'oeuvres vendues dans un an? C'est selon. Certains artistes vendent 30 tableaux, d'autres 100, d'autres plus. Et surtout n'allez pas leur dire: «C'est donc un beau passe-temps!» leur sang va se mettre à bouillir.
(photo: artiste peintre à l'oeuvre)

Revenus d'un auteur au Québec

Ce matin, j’ai commenté le blogue d’Isabelle Lauzon. Question très importante à mon avis, donc je me permets de reprendre mon commentaire et de développer. Pas comme un journaliste, après une longue recherche sur le sujet, mais comme auteure, fille d’auteure. En avril dernier, Julie Gravel Richard avait aussi abordé le sujet en signant un billet sur les ventes de son livre.

Au Québec, c’est établi, c’est standard, c'est 10% du prix de vente. Partout au monde (en tout cas Europe, États-Unis et Canada), c'est le même 10%. Je ne connais pas grand monde (à part les auteurs) qui le sache. La prochaine question vient toute seule et si elle ne vient pas ni de la bouche ni du regard de l'autre, j'ajoute: ça dépend ensuite du nombre d'exemplaires. Au Québec, c'est peut-être 200,000 pour une Marie Laberge, mais pour une Claude Lamarche parfaitement inconnue ce sera plutôt, avec beaucoup de chance, dans les 1,000. Et si la personne n'est pas plus vite que moi sur le calcul, j'ai déjà ma réponse toute faite, en espérant qu'elle ne me demande pas d'autres combinaisons: un livre de 30$ (il y a dix ans, je disais 20$!) ça fait 600,000$ pour Marie Laberge et 3,000$ pour Claude. Et j'enfonce bien le piton jusqu'à ajouter: pour un travail parfois de deux, trois parfois quatre ans.

Dans certains contrats, l’auteur peut passer de 10 % à 12 % et même 15% après tel nombre d’exemplaires ou lors d’une deuxième impression. Au Québec, peu d’auteurs ont des agents, comme il se fait aux États-Unis, alors on fait affaire directement avec l’éditeur. En ce qui concerne les avances (question soulevée par Rackham Le rouge dans un commentaire), là encore, c’est du cas par cas et selon la renommée de l’auteur. Il est certain que le livre attendu d’un Yves Beauchemin, ça donne un certain argument de négociation.

Bon, quoi d’autre? Je ne sais rien des auteurs de scénario ou de ce qu’on peut espérer sur les traductions ou sur d’éventuelles adaptations cinématographiques. Mais je sais qu’il faut y penser avant plutôt qu’après. L’UNEQ (union des écrivains du Québec) offre à ses membres les services d’un avocat spécialiste en droits d’auteur.

Quelques revenus supplémentaires directement reliés au travail d’auteur : Copibec et la Commission du Droit public.

En passant je ne me suis jamais rendue à 1000 exemplaires.

(photo: dessus de mon dernier ouvrage qui m'a rapporté moins de 500$)

lundi 20 juillet 2009

Jaquettes de films

La première fois que j’ai été chercher un DVD au marché d’alimentation (vivre à la campagne = pas de club vidéo = quelques DVD au marché d’alimentation), je venais tout juste d’acheter un lecteur de DVD après avoir résisté longtemps à cette nouvelle technologie. Il m’a fallu le livre d’instructions pour savoir comment le mettre en marche. Clique ici, pèse sur ce bouton, je n’étais même plus certaine que les fils étaient bien connectés en arrière. Je ne vois que des onglets en anglais, j’ai cliqué sur « play » et le film n’était (évidemment) qu’en anglais. Après quinze minutes et relais à ma coblogueuse qui ne réussit guère mieux que moi, je retourne le DVD et je leur dis que le film est en anglais. Heureusement la caissière, derrière son grand sourire, a compati et m’a expliqué qu’elle aussi, la première fois… bref qu’il fallait que je trouve le « language » et que je choisisse le français. Retour à la maison, ai fini par trouver.

Depuis lors, il m’arrive quelquefois de louer des films, donc je regarde les titres qui nous sont offerts. Pas un grand choix, mais là n’est pas mon propos. J’ai entendu un titre de film à la radio, j’en ai lu un dans un journal, j’ai envie de voir le film, je cherche d’après ce titre qui bien sûr a été mentionné en français. Il faut parfois que mon cerveau fasse des pieds et des mains (je sais l’image n’est pas très appropriée, mais je la trouve comique : un cerveau qui fait des pieds et des mains !!!) pour trouver le titre recherché.
Je ne comprends pas qu’au Québec, au pays de la loi 101, au pays de notre langue toujours menacée d’assimilation, malgré les efforts, les gains, les reculs et les accommodements, qu’on accepte que les jaquettes soient à première vue unilingue anglaises. Souvent en petit, souvent en bas, le titre en français vous le cherchez en titi. Au dos, quelquefois le résumé en français, pas toujours. Les jaquettes de films ne doivent-elles pas répondre aux règles de l’affichage: le français plus gros et en premier? Au temps des cassettes vidéo, les producteurs (sont-ce les producteurs les responsables des jaquettes?) se donnaient la peine d'en faire imprimer une en français et une en anglais. Sous prétexte que le film est en trois langues sur un même DVD, en quoi ça change la règle?

J’ai déjà écrit une lettre à l’Office de la langue française et même directement à Pauline Marois à ce sujet. Lettre restée sans réponse évidemment. Copie envoyée également à des journaux. Je crois bien qu’elle n’a jamais parue. Pourtant, ça ne se peut pas que je sois la seule à l’avoir remarqué. Petite recherche sur Google me fait presque croire que je suis la seule à vouloir m’en plaindre. La seule à trouver inadmissible cet anglais (le titre surtout) qui nous saute aux yeux. Je ne discute pas sur le choix de la traduction du titre, je laisse cette question à d’autres. Et je ne suis pas en France pour accepter sans rien dire tout cet anglais qu’on m’impose. Je veux simplement voir le titre en français en premier, ou au moins (accommodement raisonnable avec qui?) aussi gros que le titre en anglais.

À qui faut-il s’adresser?