Le temps de défaire les bagages. Et retrouver mots de passe et dans quelle armoire sont les tasses de thé.
(Photo de l'auteure: à Sainte-Flavie, porte de la Gaspésie, au Québec)
Je marche. Seule.
En ouvrant le carnet d’Andrée Poulin, la photo m’a d’abord sauté aux yeux, comme chaque fois. Ce qui fait qu’on se fait une idée, avec le titre avant même de lire. C’était la photo d’un motorisé. Dans les véhicules récréatifs (VR), il y a différents types. La photo du motorisé d’Andrée est un classe A.
Pour l’artiste-de-nos-pinceaux ou pour l’auteur-de-nos-stylos, une tournée des ateliers ce n’est pas comme un symposium de peinture ou une exposition ou un vernissage dans une galerie. D’abord, nous sommes seules, chaque artiste étant dans son propre atelier. À un symposium, surtout si c’est dehors, l’artiste s’inquiète de la température, peindra-t-elle sur place ? Elle n’a pas à s’occuper de la promotion, du stationnement, de l’accueil des visiteurs, elle n’a qu’à peindre, parler, rencontrer des confrères et consœurs et parfois même ne s’occupe pas de la vente. Souvent 1,000, 2,000 visiteurs et même plus, mais pas nécessairement de ventes mirobolantes. L’auteure-de-nos-stylos accompagne, aide l’artiste à monter le kiosque et bien souvent s’en retourne à la maison lire ou écrire.
Je pensais qu’avec la tournée des dix Créateurs de la Petite-Nation, l’auteure de nos stylos pourrait tranquillement retourner à ses amours qui se nourrissent habituellement d’écriture et de, lecture (Le Bestiaire d’Éric Dupont ces jours-ci), mais non, toute dans l’atmosphère de ces artistes en attente de visiteurs — et clients si possible—, mes pensées volent encore au-dessus de leur monde.
Veille de la tournée des Créateurs de la Petite-Nation. Soleil au rendez-vous pour les préparatifs extérieurs et soleil promis pour la fin de semaine. Entrevue à la radio hier, articles dans les journaux régionaux. On y est presque. Donc dernier billet de la série commencée il y a dix jours pour présenter les dix artistes et artisans du groupe.
En naviguant dans le site de Catherine Boisvert, on peut certes dire que les Créateurs de la Petite-Nation ont su recruter des artistes de grand talent et dont la qualité des œuvres est remarquable. L’atelier 4rine est situé dans un rang de Papineauville.
Je boirai jusqu’à la lie, même si personne ne me lit, en souhaitant que ce ne soit pas augure que personne ne viendra à la tournée des Créateurs de la Petite-Nation qui commence samedi matin. Chaque année, la même angoisse : et s’il ne venait personne ? Il en vient toujours pourtant.
Depuis sept jours maintenant, j’alterne entre un artisan et un artiste peintre pour présenter les dix Créateurs de la Petite-Nation. D’ailleurs, c’est dans cet esprit que le groupe avait choisi le nom de « créateur » pour englober autant artiste peintre qu’artisan ou sculpteur. Pourvu que les œuvres soient de qualité, que le membre demeure dans la Petite-Nation et qu’il possède un atelier ou une pièce à part pour présenter son travail.
Treizième tournée des Créateurs de la Petite-Nation et Noëlla Lévesque était de la première. Elle exposait ses aquarelles bien avant que le groupe existe. En fait depuis trente ans cette année. Dans sa Gaspésie natale, elle dessinait déjà, mais ensuite elle a élevé ses quatre enfants, déménagé à Montpellier, puis en 1977, elle retourne aux études en arts plastiques.
Suite de la présentation des artistes et artisans, membres des Créateurs de la Petite-Nation qui se préparent pour la tournée de leurs ateliers les 5, 5 et 7 septembre. La petite dernière arrivée dans le groupe, installée à Chénéville pour l’instant, se nomme Valérie Dugré. Sa raison sociale : Atelier ValD cuir design. Sa spécialité : le cuir. Elle se dit designer, maroquinière et corsetière. C'est pas rien. Originalité au rendez-vous.
Je voudrais ne pas être aussi réfractaire. Soupe au lait sur ce point. En vieillissant je deviens sage sur bien des sujets mais pas celui-là. C’est dur sur les émotions de toujours résister. Avant de chercher à le contenir, à le calmer cet embrasement je devrais le comprendre, savoir d’où il vient. Pourquoi est-ce que ça m’agace de voir dans un blogue, que ce soit d’un Français ou d’un Québécois, des dates ou des sous-titres en anglais ? Et ne me dites pas que c’est parce que le blogueur ou la blogueuse n’a pas trouvé la façon de les changer, si on est capable de se partir un blogue, ce n’est pas très difficile de repérer les mots en anglais et de les changer ou de cocher « Lundi » au lieu de « Monday », de changer « comments » en « commentaires ». Donc à priori c’est voulu. Et supposons qu’à la limite, dans certains forums par exemple, au langage php plus complexe, il soit plus difficile de changer les formulaires, pourquoi est-ce que ça me choque quand même que le propriétaire ne fasse pas l’effort de trouver la manière ou de changer tout simplement de plate-forme ? Je n’en veux pas vraiment à la personne, je cherche surtout à comprendre pourquoi ça m’agace. Et là je ne parle que d’internet, mais le même choc devant des livres, des DVD, tout texte où l’anglais est utilisé quand le français suffirait. Intolérance quasi-zéro. Réfractaire, rebelle. Un coup dans le cœur chaque fois. Même que je refuse de m’inscrire, de lire ces blogues, ces forums, d’acheter un produit. Peut-être que je me prive de quelque chose de bien, mais je ne peux pas. Je referme sans même lire. Je ne prends rien dans mes mains, ça me brûlerait le coeur. Aucun pardon.
Samedi prochain, le 5 septembre, ce sera le grand jour. Beau temps mauvais temps. L’avantage de cette tournée chez les Créateurs de la Petite-Nation, c’est qu’elle a lieu à l’intérieur, dans les galeries des artistes et artisans. Bien sûr c’est plus agréable quand il fait beau, les artistes exposent quelquefois certaines de leurs œuvres à l’extérieur, sur des chevalets ou sur des arbres, sur les murs extérieurs de leurs ateliers.
Je poursuivrai la publication de mes dix billets sur les dix Créateurs de la Petite-Nation même si je vois bien que «les pinceaux» reçoivent moins de lecteurs que «les stylos». Il faut croire que la lecture et l’écriture attirent plus d’internautes-blogeurs que la peinture. Je suis à la veille de conclure que les artistes en art visuel ne sont pas très utilisateurs de blogues. L’artiste «de nos pinceaux» d’ailleurs recherchent beaucoup plus les images que les textes sur Internet. Je persévère tout de même, il ne sera pas dit que la Petite-Nation en général et les artistes de la région en particulier ne seront pas sur la toile.
Plus que huit jours. Vendredi prochain, c’est certain que les Créateurs de la Petite-Nation seront dans leur atelier en train de préparer la tournée, voir à ce que tout soit prêt, espérer le beau temps pour la fin de semaine, monter un chapiteau dehors pour certains, fixer les derniers prix, et attendre. Encore huit jours. Sans compter les visiteurs qui peuvent se rendre aujourd’hui même ou en fin de semaine chez ces mêmes artistes et artisans, point besoin d’attendre la tournée.
Il fut question de l’endroit où on écrit notre blogue ou autres textes, si on les écrit à la main ou à l’ordinateur, des outils à notre disposition, comme certains logiciels, ou des ateliers d’écriture. Il est encore beaucoup plus question des livres qu’on lit, mais comment écrit-on ? Comme on ramasse des bleuets : propre, lentement, en jetant à mesure les pas beaux ou go-go-go, n’importe comment et on fera le tri un autre jour ?
Plus que neuf jours, mais je ne changerai pas le titre, c'est un concept! Toujours dans le cadre de la tournée des Créateurs de la Petite-Nation, sur les dix, cette année on dénombre cinq artisans et cinq artistes peintres. Donc au tour d’un artiste peintre : Guy Morest. Je l’ai connu à Montebello, il exposait devant le kiosque d’information touristique. Tout de suite j’ai aimé ses couleurs vives et les gros plans de ses sujets. Artiste autodidacte, il a d'abord gagné sa vie autrement mais en 1994, il décide de se consacrer à la peinture de manière professionnelle. Il participe à plusieurs expositions en Outaouais. En 2003, il s’installe à Ripon, il y est depuis. Il multiplie ses sorties, se fait connaître, joint les Créateurs et d’autres groupes, expose dans une galerie à Montebello.
Je lisais avec plus ou moins d’intérêt le dernier livre de Robert Lalonde, Un cœur rouge dans la glace. J'aime bien quand cet écrivain fait référence à d'autres auteurs, mais cette fois, je n'accrochais pas, j'avais la tête ailleurs. Je me demandais de quel auteur je parlerais dans un livre si j'avais un personnage professeur ou lecteur. Je me suis levée, je me suis dirigée aussitôt vers Le tailleur de confettis de Francine Chicoine et j’ai lu : (…) vous ignorez tout de cette étape de pétrissage ainsi que de votre actuel séjour dans l’antichambre de l’écrit ; à telle enseigne qu’il y a certains moments de vie que vous appelez des pertes de temps, d’autres que vous considérez, plus généreusement, comme des entre-deux, d’autres où vous avez l’impression de faire le plein ou de faire le vide. C’est selon, ça dépend des circonstances, de vos états d’âme et du temps qu’il fait. Aussi, au vu de l’apparente inutilité de vos dires et de vos faires, vous traînez souvent l’insatisfaction avec vous.»1
Je ne la regarde pas quand elle peint, ni non plus quand elle sculpte. Pas plus que je ne regardais les élèves quand ils composaient. Pas plus que j’aime qu’on m’observe quand j’écris. Pourtant l’artiste peint souvent sur le motif, devant public, dans un symposium ou une exposition ou une conférence. Les visiteurs, silencieux, un pas en arrière, regardent presque religieusement. Se posent-ils des questions ? Cherchent-ils à copier ? Se demandent-ils s’ils en sont capables ? Les Québécois, patenteux dans l’âme, je-suis-capable-d’en-faire-du-pareil, sûrement qu’ils cherchent à percer le secret. Les anglophones, de par leur éducation, admirent, respectent le travail de l’artiste, la rémunéreront à sa juste valeur.
Si elle avait su, elle n'aurait pas mis les pieds là. Si elle avait su, elle se serait lavée, savonnée, frictionnée. Mais elle ne savait pas. Elle le trouvait beau ce tapis de sol tout vert, couvrant les innombrables aiguilles de pins. Pour couper les mauvaises herbes autour de la boite noire de compost, elle s’en est approchée. Probablement. On suppose. On ne voit pas comment autrement. Trois ou quatre jours plus tard, quand les premières rougeurs sont apparues, elle a cru à des piqûres de maringouins ou même de puces de sable. Vers trois heures du matin, à la faveur des nuits chaudes et humides, elle s’est mise à se gratter, jusqu’au sang. Le matin, les plaies suintaient. Et montaient, se multipliaient, elle en avait à l’aine, dans le creux d'un bras..jpg)
Croyez-moi ou non, je n’ai découvert Henri Troyat que l’hiver dernier. Pourtant j’en avais trois dans ma bibliothèque. Des antiquités du temps de mes études ? Aucun souvenir. Toujours est-il qu’en février dernier, j’en ai lu trois, j’en ai parlé un peu >>>. Comme j’ai aimé, j’ai récidivé. Cette fois avec Le troisième bonheur, trouvé dans une librairie de livres d’occasion. Sans savoir que c’était la suite de Viou et à Demain Sylvie. D’ailleurs, ce n’est indiqué nulle part, sauf dans quelques commentaires pris ici et là dans certains sites de lectures.
Le livre ne m’a pas déçue, l’histoire est intéressante, ton humoristique à l’occasion qui donne une originalité au livre et ça ne me dit pas de rajouter sauf que…
Rivières de chez nous, parfois sauvages, parfois ravagées. Comme la vie en cascades, rarement silencieuse, la rivière se repose parfois en étang. Emportant sur son passage, dans ses bras, dans ses bagages, avec sa force et son courage, avec ses tourments et ses méandres tous ses chagrins, tous ses élans, ce qu'elle bouscule, ce qu'elle charrie de jour et de nuit, de soleil et de lune, entre vallons et forêts, entre roches glissantes et sable granuleux, la mémoire des âges.
« deux entorses aux pouces à force d’avoir recopié les lettres de mes nouveaux amis de Guernesey ».
En lisant ces lettres de 1946, du livre des « épluchures », je pensais à ces jeunes nés avec le clavier entre les mains qui, maintenant, n’ont qu’à utiliser le Ctrl C et Ctrl V et envoyer le tout par courriel. J’aurais certes économisé du temps, mais je me serais privée d’un plaisir dont j’ignorais alors qu’il achevait. Pas le temps de la machine à écrire que finalement j'ai détestée, mais celui de la plume fontaine, de sa pointe douce, du majeur parfois taché, de la calligraphie soignée. Et le temps des lettres, de la correspondance, de l'épistolaire. Aujourd'hui, adepte du clavier-souris à mon tour, je sais que j'écris plus, plus rapidement, mais peut-être plus "jetable", faute de peaufiner en recopiant?
Pas folle de l'oeuvre de Christian Mistral, mais le personnage me fascine. J'ai donc lu ce billet >>> avec plaisir, probablement parce que je me suis reconnue dans ces propos. Par la suite, j'ai été déçue qu' Une femme libre ne soit déjà plus accessible qu’aux lecteurs invités, il faut écrire un courriel à l’auteure, j’ai ça encore son adresse courriel? Si elle me lit, petit message subliminal, j’aimais bien votre blogue, m’autoriseriez-vous à continuer à le lire?
Par contre, je suis contente, mon billet a été publié sur le site de voir.ca de Gatineau. J’ai compris que tous les blogues des membres sont là, bien présents, mais pas toujours visibles « à la une ». Il y en a vraiment beaucoup, tout mêlés, pas classés du tout par sujet, mais faut pas trop en demander. Et puis j’ai fait un lien avec le mien, on ne sait jamais... L’important était de promouvoir la tournée des Créateurs de la Petite-Nation, chose faite.
En lisant les blogues des autres, quelquefois une idée me vient, plus qu'une réaction qui entraîne seulement un commentaire à laisser. Mon esprit divague, mes doigts se promènent sur le clavier, entre le fichier de "livres à lire" et "blogue à écrire". Je l’observe pour voir s’il va développer, où il s'attarde, mais bien souvent l’idée s’envole dans la brume matinale et s’étiole entre le déjeuner et les forums consultés.
Exemple, ça fait une semaine que j’essaie de parler de l’herbe à puce. J’attends probablement de pouvoir prendre une photo des jambes infectées de ma coblogueuse ou de prendre une photo de la chose si belle en apparence pendant que, habillée en hiver, j’essaierai de la détruire, l’arracher, la déraciner, la tuer en espérant, malgré les avis contradictoires que nous en avons depuis qu’on en parle, qu’elle ne revienne plus jamais nous hanter ni s'attaquer aux chevilles et mollets, et bien plus encore chez ma coblogueuse.
À venir donc.
(image de la une du site de voir.ca Gatineau)
Ce n’est pas encore la rentrée. Pourtant, je voudrais m’appliquer, remettre un beau devoir, comme quand j'entrais en classe en septembre. Que le graphisme de mon blogue soit parfait, à mon goût en tout cas, ce qu’il n’est pas. Prendre le temps de collectionner des photos originales et aussi belles que celles d’Allie quand elle illustre sa campagne ou présente son Gustave. Et écrire des phrases soignées pour commenter le livre que j’ai terminé en deux jours : La petite fille de Monsieur Linh que Philippe Claudel a écrit.
L’artiste « de nos pinceaux » est en train de devenir l’artiste « de nos couteaux ». La sculpture l’a envahie tout entière. Depuis son cours à Mont-Laurier, elle ne pense plus que roches, outils et formes. Pendant l’exposition d’Özgen Eryaşa, un sculpteur, d’origine turque, d’un humour sympathique, l’artiste de nos pinceaux s’est tenue à Montebello, admirative de roches et buveuse de paroles. Elle a presque tout pour relever son nouveau défi : outils, stéatite, des images plein la tête, du cœur battant, un élan grand comme celui d’un coureur de marathon.
inède impressionne toujours. Ensuite seulement les tableaux. Nous déjouons l’entrée en matière en exposant un gros tableau sur un chevalet que les visiteurs peuvent apercevoir avant d'être séduites par la plantation de pins.
Ces jours-ci, trop de parlures. Des parlures légères d’été et de vacances.